blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 30 septembre 2021

REPORTAGE. Des patients juste séparés par un rideau : quand les soins psychiatriques se dégradent

Jérôme LOURDAIS  Publié le 

La spécialité souffre d’un manque d’attractivité. Alors que s’ouvrent les Assises nationales de la psychiatrie, regard sur la situation en Sarthe, plombée par le manque de soignants.


Pour répondre aux besoins, il nous faudrait trente médecins supplémentaires​, estime Céline Lagrais, nouvelle directrice de l’EPSM, consciente d’œuvrer dans un territoire aux difficultés aiguës​. La crise du Covid a fait grimper l’activité. Pas les vocations. Outre les psychiatres, il manque quarante infirmiers et aides-soignants, mais aussi dix cadres et secrétaires.


Trois jours sur un brancard


À la clé, un douloureux jeu de chaises musicales, notamment aux urgences du centre hospitalier du Mans, où une équipe de l’EPSM prend en charge les patients relevant de la psychiatrie. Actuellement, une dizaine de personnes, dont l’état nécessiterait une hospitalisation, restent « stockées » sur des brancards. Certaines y passent trois jours. Alors qu’il s’agit de cas lourds : personnes délirantes, suicidaires, victimes d’angoisses…


Les patients sont juste séparés par un rideau en plastique. Certains montent en tension, ça finit avec de la sédation, des gens attachés​, déplore une infirmière, qui a enregistré vingt malades sur ces brancards il y a deux semaines. Le week-end, quelques-uns partent vers les hôpitaux de Nantes (Loire-Atlantique), Alençon (Orne), Rennes (Ille-et-Vilaine). En semaine, des places se libèrent à Allonnes, mais au compte-gouttes. Avec une pression insidieuse sur les psychiatres pour faire sortirdes malades.


La réserve sanitaire appelée en renfort


C’est choquant. Vingt personnes, c’est l’équivalent d’un service​, s’indigne Frédéric David, délégué CGT de l’EPSM. Ces patients seraient sans doute mieux à Allonnes​, admet la directrice, qui parle de partie visible de l’iceberg ​ : Si on ne devait pas réduire l’accueil dans les centres médico-psychologiques, les lieux de consultation, les hôpitaux de jour, on n’aurait pas autant de personnes en crise.


Pour éviter la fermeture de lits cet été, l’EPSM de la Sarthe a été l’un des rares établissements à recevoir le renfort de la réserve sanitaire. Les lits ? Après des décennies de réduction, l’EPSM en compte près de 400 depuis une dizaine d’années. Mais le problème est ailleurs. L’ambulatoire, aux vertus thérapeutiques reconnues, ne compense pas l’augmentation des besoins.


Lire la suite ...



Psychologue et psychiatre : quelle est la différence ?

Par En partenariat avec Destination Santé le 29 septembre 2021

Pendant longtemps, l'une des principales différences entre un psychiatre et un psychologue était financière : les séances chez l'un étaient remboursées, celles chez l'autre non. L'annonce du remboursement des consultations de psychologie change la donne. Qu'est-ce qui distingue ces deux spécialistes de la santé mentale ?

La crise sanitaire et économique, les confinements et les restrictions des libertés pèsent lourd sur le moral des Français, et les pouvoirs publics commencent à s’emparer du problème.

Les psychologues et les psychiatres, eux, le constatent depuis des mois : les demandes de consultation affluent dans leurs cabinets. Mais quelles sont les différences entre ces professionnels qualifiés ?

Lire la suite ...


Dans les Landes, le « village Alzheimer » ou la thérapie du bonheur

Par Pascale Krémer   Publié le 17 juillet 2020

Le 11 juin, le premier « village Alzheimer » ouvrait en France, à Dax, dans les Landes, sur un terrain sécurisé de 5 hectares.

En 2013, le concept paraissait si novateur que Le Monde avait filé aux Pays-Bas. Dans la banlieue d’Amsterdam, à Weesp, un village était sorti de terre pour les malades d’Alzheimer qui, en son sein, pouvaient aller et venir librement, menant « une vie presque ordinaire », comme titrait alors le journal. Sept années plus tard, le 11 juin 2020, le Village landais Alzheimer, première transposition française de ce modèle pionnier, vient d’être inauguré à Dax. Pour qui a déjà visité l’unité Alzheimer d’une maison de retraite, fermée par Digicode, l’étonnement est le même qu’à Weesp, une fois franchie l’enceinte bardée de bois du bâtiment, en découvrant l’espace, le calme, la banalité préservée, ou plutôt recréée, du quotidien.

mercredi 29 septembre 2021

Assises de la Santé mentale et de la Psychiatrie : l’Etat au chevet de la santé mentale


 



Par Hélène Fresnel    29 septembre 2021 

Remboursement de consultations psy, numéro vert, création de postes, enveloppe budgétaire pour la recherche… En clôture des Assises de la Santé mentale et de la Psychiatrie, le président de la République a annoncé des mesures pour venir en aide à un secteur sinistré.

« Il y a clairement une prise de conscience. » Même le professeur Antoine Pelissolo qui, depuis des mois, dénonce l’état catastrophique de la santé mentale en France, le reconnaît. D’après le psychiatre et chef de service des hôpitaux Henri-Mondor et Albert-Chenevier à Créteil, les mesures gouvernementales annoncées par le Président Emmanuel Macron, le 28 septembre sont le fruit d’un « travail de fond ».

Lire la suite ...


Un repérage systématique de la dépression post-partum mis en place en 2022

Le Monde avec AFP  Publié le 28 septembre 2021

Un entretien systématique avec un médecin ou une sage-femme sera mis en place autour de la cinquième semaine après l’accouchement. Les dépressions post-partum toucheraient entre 15 % et 30 % des mères.

Les dépressions post-partum toucheraient entre 15 % et 30 % des mères.

Un « entretien systématique autour de la cinquième semaine après l’accouchement » sera instauré au début de 2022 pour repérer les dépressions post-partum, qui toucheraient entre 15 % et 30 % des mères, a déclaré mardi 28 septembre le secrétaire d’Etat à l’enfance, Adrien Taquet, lors des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie« Pour les femmes à risque, il sera suivi d’un second entretien autour de la douzième semaine », a ajouté M. Taquet.

Santé mentale et psychiatrie : répondre à la forte demande de soins des Français

Publié le 1 octobre 2021

Troubles ou souffrances psychiques, suicides... Le bouleversement de la vie quotidienne par la crise du Covid-19 et les confinements successifs ont mis en lumière les souffrances psychiques. C'est dans ce contexte que se sont déroulées les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie les 27-28 septembre 2021.

Une personne sur cinq est touchée chaque année par un trouble psychique, soit 13 millions de Français. Le taux de suicide en France est l'un des plus élevés des pays européens de développement comparable. Avec plus 23 milliards d'euros par an, les dépenses remboursées au titre de la détresse psychique et des maladies psychiatriques sont le premier poste de dépenses de l’assurance maladie, devant les cancers et les maladies cardiovasculaires.

Les 27 et 28 septembre 2021, les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie
(nouvelle fenêtre)
 ont réuni les professionnels de santé du secteur, les représentants des patients et de leurs familles, ainsi que des institutions et organismes publics et privés.

En clôture des Assises, le président de la République, Emmanuel Macron, a d'ailleurs notamment annoncé le remboursement des consultations de psychologues pour tous à partir de 2022.


(nouvelle fenêtre)


Santé mentale des adolescents : Instagram mis en difficulté par les sénateurs américains

Par    Publié le 30 octobre 2021

Une haute responsable de Facebook était entendue par les sénateurs américains après une série de révélations du « Wall Street Journal » montrant que l’entreprise avait conscience des impacts négatifs de ses services sur les adolescents.

La responsable de la sécurité de Facebook, Antigone Davis, a fait face à un déluge de critiques et de reproches, ce 30 septembre, lors de son audition devant la commission du commerce du Sénat américain. Mme Davis avait été convoquée pour répondre aux questions des élus sur l’impact d’Instagram, propriété de Facebook, sur la santé mentale des adolescents.

Crack à Paris : Pantin et Aubervilliers contre le «mur de la honte»

par Benjamin Delille et photo Denis Allard   publié le 29 septembre 2021

Ce mercredi, plusieurs centaines d’habitants de Pantin ont rejoint ceux d’Aubervilliers pour dénoncer la cloison de parpaings bloquant l’accès au square de la Porte de la Villette et exiger une prise en charge des toxicomanes par l’Etat.

II est partout, Darmanin. Tagué sur le mur ou brandi sur les pancartes des habitants de Pantin encore sous le choc de cette cloison de parpaings qui leur ferme la Porte de Paris. Elle a été construite vendredi, sur commande du ministre de l’Intérieur et à la surprise générale, pour empêcher les consommateurs de crack de venir dans le quartier des Quatre-Chemins, aux prises avec des problèmes sociaux et la pauvreté. «On était déjà effarés qu’ils déplacent ces gens des Jardins d’Eole jusqu’au square de la Porte de la Villette, mais alors le mur, c’est le pompon», s’indigne une riveraine. Comme elle, ils sont plusieurs centaines à être venus manifester ce mercredi soir à l’appel du collectif Anti-crack 93.

Cannabis thérapeutique : à Clermont-Ferrand, les premiers résultats de l'expérimentation

Publié le 27/09/2021 

"On est soulagé dans les heures qui suivent" : Mounir fait partie des premiers à avoir expérimenté le cannabis thérapeutique à Clermont-Ferrand. Ce programme expérimental est très encadré et les premiers résultats semblent encourageants.

Au CHU de Clermont-Ferrand, certains patients sont traités par du cannabis médical dans le cadre d'une expérimentation.

Au CHU de Clermont-Ferrand, certains patients sont traités par du cannabis médical dans le cadre d'une expérimentation. • © Guillaume Bonnefont / IP3 PRESS/ MAXPPP

« Enfin ! » : pour Mounir, âgé de 47 ans, son traitement au cannabis médical est un véritable soulagement. Il est l'un des premiers à avoir rejoint l’expérimentation lancée en avril dernier au CHU de Clermont-Ferrand. Il avait été suivi auparavant par Nicolas Authier, médecin psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand, pour une addiction aux médicaments à base de morphine prescrits pour soulager ses douleurs. Suite à son sevrage, il a pu intégrer l’expérimentation menée à Clermont-Ferrand. Il raconte : « J’ai eu un AVC il y a 21 ans. J’ai des douleurs neuropathiques suite à cet AVC hémorragique ».

Lire la suite ...


Noise Pourquoi nous faisons des erreurs de jugement et comment les éviter

Daniel Kahneman, prix Nobel d'économie - Date de parution : 29 septembre 2021

Dès qu’il y a jugement, il y a bruit. Quand deux médecins posent des diagnostics différents pour le même patient, quand deux juges attribuent des peines plus ou moins lourdes pour le même crime, quand deux responsables de ressources humaines prennent des décisions opposées à propos d’un candidat à un poste, nous sommes face au bruit.

Daniel Kahneman, Olivier Sibony et Cass R. Sunstein montrent dans ce livre que le bruit exerce des effets nocifs dans de nombreux domaines : médecine, justice, protection de l’enfance, prévision économique, recrutement, police scientifique, stratégie d’entreprise… Pourtant, le bruit reste méconnu. Il est la face cachée de l’erreur de jugement. Noise nous propose des solutions simples et immédiatement opérationnelles pour réduire le bruit dans nos jugements et prendre de meilleures décisions.

Noise - Pourquoi nous faisons des erreurs de jugement et comment les éviter

Lire la suite ...


mardi 28 septembre 2021

Suicide des jeunes : poser la question en cas de soupçon, recommande la HAS

 30.09.21

Les idées suicidaires chez les enfants et les ados ne doivent jamais être prises à la légère et, en cas de soupçon, les professionnels doivent leur poser la question sans détour, juge jeudi 30 septembre la Haute autorité de santé (HAS), qui publie des recommandations à destination des acteurs de première ligne pour repérer et prendre en charge les jeunes à risque. Depuis plus de 30 ans, le suicide représente la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans et la cinquième cause de mortalité chez les moins de 13 ans, souligne l'instance qui donne encore quelques sombres chiffres : En 2016, 26 décès par suicide ont été enregistrés chez les moins de 15 ans et 352 chez les 15-24 ans.

Il est donc important de prendre au sérieux la parole de tous les enfants et adolescents qui expriment ces idées et de leur apporter une réponse réactive et adaptée, poursuit la HAS, qui prône une écoute active et un questionnement directde la part des professionnels, précisant, pour lever tout les doutes, que poser de façon explicite la question à un enfant ou un adolescent sur la présence d'idées suicidaires n'induira pas de telles idées ou même un passage à l'acte. Parmi les signes qui doivent alerter, elle cite un changement brutal du comportement, la consommation fréquente de drogue ou d'alcool, les actes d'automutilation ou encore les propos suicidaires, qui ne doivent jamais être pris à la légère. Pour évaluer le risque, les professionnels peuvent se baser sur une série de questionnaires standardisés.

Lire la suite ...


Psychiatrie : comment en finir avec le retard français  ?


 



Angèle Malâtre-Lansac   30 septembre 2021

Les 27 et 28 septembre dernier, le ministère de la Santé et des Solidarités organisait les premières Assises de la Santé mentale et de la Psychiatrie. L’occasion de rappeler que si la France a longtemps joué un rôle pionnier dans la psychiatrie, dans son organisation et le développement des premières innovations thérapeutiques, notre pays a clairement décroché à la fin du XXème siècle. L’augmentation rapide des besoins suscitée par la pandémie appelle à des réformes systémiques comme à un regard nouveau sur un sujet trop souvent délaissé, selon Angèle Malâtre-Lansac, Directrice déléguée à la Santé au sein de l’Institut Montaigne.

Lire la suite ...


Serge Tisseron : « En limitant le temps de jeux vidéo en ligne pour les mineurs, le gouvernement chinois fait un pari risqué »

Publié le1er octobre 2021

TRIBUNE

Pékin cherche à empêcher les adolescents de construire une « pensée collaborative » pouvant les amener à réinventer le monde, analyse le psychiatre dans une tribune au « Monde ». Au risque d’affecter les capacités créatives du pays.

Les collégiens et les lycéens chinois se souviendront de ce mois de septembre comme de celui où le gouvernement de leur pays a interdit aux moins de 18 ans de jouer plus de trois heures par semaine aux jeux vidéo en ligne.

Et encore, il ne s’agit pas de trois heures au choix, mais de trois heures fixées autoritairement au vendredi, samedi et dimanche, à raison d’une heure chacune de ces journées, entre 20 heures et 21 heures. Une exception est faite pour les congés scolaires où il y aurait possibilité de jouer une heure par jour dans la même tranche horaire.

A quoi ressemblera la médecine en 2031 ?

Propos recueillis par  et   Publié le 27 septembre 2021

A l’occasion des dix ans de notre supplément hebdomadaire « Science & médecine », nous avons demandé à des spécialistes de la médecine de se projeter dans une décennie pour décrire les transformations du secteur.

Un bras de robot humanoïde.

Dix ans, c’est peu de chose à l’échelle du temps nécessaire au développement des médicaments et des recherches en santé. La pandémie a cependant montré que des coups d’accélérateur puissants pouvaient être donnés dans certaines circonstances.

A l’occasion des dix ans du supplément « Science & médecine » du Monde, nous avons demandé à des spécialistes de la médecine de se projeter dans une décennie pour évoquer les transformations à venir. Rendez-vous en 2031 pour mesurer l’écart entre ces prédictions et la réalité.

Médecine personnalisée : « On se retournera sur la façon dont on prescrit les médicaments aujourd’hui et on se dira : “C’était l’âge de pierre” »

Hikikomori : deux jeunes reclus

LE 29/09/2021

À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE

Le fils de Manon a commencé à se "retirer du monde" à l'adolescence. Impossible de le sortir de sa chambre. Jusqu'au jour où elle découvre ce qu'il fait la nuit. Le fils de Corinne dit non à tout. C'est un "mollasson". Tous les moyens sont bons pour arriver à le faire sortir. Y parviendra-t-elle ?

Adolescent qui ne veut pas sortir du lit
Adolescent qui ne veut pas sortir du lit Crédits :  Getty

Au Japon, les adultes qui s'isolent du reste du monde en se retranchant dans leur chambre ont un nom : ce sont les hikikomoris. En France, de plus en plus de jeunes gens - le plus souvent des jeunes garçons - cèdent à la tentation de déserter leur vie sociale, scolaire et professionnelle pour ne plus quitter leur cocon de solitude. Qu'ils jouent à des jeux vidéos, lisent compulsivement ou simplement dorment nuit et jour, ces jeunes adultes ne cherchent plus à s'intégrer à la société. Voici deux témoignages de mères, déstabilisées par leurs fils qui ne sortent plus de leur lit et qui ne répondent plus que par des grognements au travers de leurs portes. 

Lâche ta manette !

Le fils de Manon s'est progressivement cloîtré dans sa chambre. C'est toutefois dès son enfance que le corps enseignant repère les signes d'une immobilité maladive. 

L'enseignante me dit : "Honnêtement, il n'a pas l'air du tout heureux à l'école. Il ne bouge pas. Il pourrait entrer au musée Grévin, car il ne bouge pas, il ne fait pas un geste." Et là, je me rappelle très bien, je suis rentrée à la maison, je me suis mise à pleurer, parce que c'est quand même assez terrible. Manon

A l'adolescence, le fils de Manon ne descend plus que rarement pour les repas et rechigne à se rendre au collège. Même s'il a de bons résultats scolaires, il semble n'avoir de goût à rien et reste toute la journée enfermé dans sa chambre. Un jour, elle découvre l'addiction de son fils : il se rend chaque nuit dans une salle de jeux vidéos.  

La journée, il est enfermé dans sa chambre, et la nuit, il est enfermé dans une salle de jeux. Manon

Lire la suite et écouter le podcast ... 


Commission sur la désinformation et le complotisme : peut-on décréter la raison ?

Paris, le samedi 2 octobre 2021 

Le nom, déjà, pourrait sonner comme une forme de provocation. « Les Lumières à l’ère numérique ». C’est l’appellation de la commission installée cette semaine par Emmanuel Macron et présidée par le professeur de sociologie Gérald Bronner (auteur de plusieurs essais sur la fabrication des croyances et la transmission des informations), chargée de s’interroger sur la façon dont internet, présenté comme un formidable outil de démocratisation de l’accès à l’information et la formation, a cependant amplifié de nombreux biais, vieux comme le monde. Il s’agit par exemple du fameux biais de confirmation et autres confusions entre causalité et corrélation. Gérald Bronner et les membres de la commission souhaitent non seulement établir un état des lieux (en s’appuyant sur la littérature produite à ce sujet) mais également réfléchir à des solutions pour éviter les dérives entraînées par la « mise en concurrence directe de toutes les visions du monde » qu’elles relèvent de la « rationalité, de la croyance, de la magie, de la superstition». Il s’agira par exemple de s’intéresser aux algorithmes utilisés par les réseaux sociaux et autres sites de recherche, qui sont nourris par la « négativité » : les informations controversées sont ainsi plus susceptibles d’être reprises que les autres. Gérald Bronner rappelle par exemple comment une enquête concernant Youtube a mis en évidence qu’une requête avec le mot « climat » renvoyait à « plus de 50 % [vers] une vidéo climatosceptique ». C’est ce que Gérald Bronner désigne par l’expression « asservissement numérique ». Quel rôle l’éducation peut jouer face à cette véritable dérégulation du marché de l’information ? Comment allier liberté d’expression et maîtrise de certains contenus ? Comment rendre plus attractives les informations vérifiées ? Autant de questions qui feront l’objet d’un rapport qui, promet Gérald Bronner, sera dûment publié et envoyé à tous les candidats à l’élection présidentielle.


Un homme en situation de handicap mental meurt à la suite d’un contrôle dans le métro de Marseille

Par    Publié le 29 septembre 2021

Saïd M’Hadi, 37 ans, a subi un « syndrome asphyxique » alors qu’il venait d’être « amené au sol » par des contrôleurs, selon la procureure de Marseille.

La station Joliette de la ligne 2 du métro marseillais, où un contrôle de titre de transport a conduit à la mort de Saïd M’Hadi.

Une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » a été confiée à un juge d’instruction deux jours après la mort, à Marseille, d’un homme en situation de handicap mental lors d’un contrôle de titres de transport, à la station de métro Joliette.

Crack à Paris : le schéma pour résoudre un problème vieux de trente ans se heurte à l’hostilité des riverains

Par  Publié le 1er octobre 2021

Pour sortir de la situation intenable dans le Nord-Est de la capitale, la Mairie envisage l’ouverture de lieux d’accueil pour les consommateurs. Face aux résistances, elle privilégie des sites existants ou en milieu hospitalier.

Manifestation contre l’ouverture d’une structure pour accueillir des toxicomanes rue Pelleport à Paris, le 11 septembre 2021.

Le mot d’ordre est clair : « Non au crack », « Non aux salles de consommation ou de repos en zone habitée ». Samedi 2 octobre, près de vingt associations de riverains qui, dans différents quartiers de Paris, redoutent l’ouverture de lieux pour les toxicomanes en bas de chez eux organisent une première manifestation commune, place de Stalingrad (19arrondissement), épicentre historique du trafic de crack dans la capitale. Elles espèrent réunir 600 à 1 000 personnes.

« On ne s’oppose pas aux salles, mais il ne faut pas en ouvrir à côté des écoles, des logements, ni des commerces », plaide Delphine Martin, présidente d’une association du 10arrondissement. Rudolph Granier est plus brutal : « Les salles de shoot ne sont pas une solution, assène cet élu (Les Républicains, LR) de Paris qui compte bien manifester samedi. On ne soigne pas les gens en les aidant à se droguer. »

Psychoter Hervé Mazurel : «Nos névroses ne sont pas éternelles, fixes et stables»

par Sonya Faure   publié le 1er octobre 2021

Quand on rêve, on n’est pas seulement père, mère, sœur ou amant. Mais aussi banquiers ou étudiants, hétéros ou transgenres… En élaborant le principe de l’inconscient, Freud aurait-il oublié que notre psychisme est ancré dans la société où on évolue et travaillé par des siècles d’histoire ? Pour enrayer son déclin, la psychanalyse doit s’ouvrir à l’étude du passé et aux sciences sociales, estime l’historien. 

Freud s’est-il trompé ? En affirmant que notre vie psychique obéit à des règles invariables et universelles, de la libido au complexe d’Œdipe, est-il passé à côté de tout un pan qui façonne notre inconscient : la vie de nos ancêtres, la culture et la société dans laquelle on a grandi ? Pour l’historien Hervé Mazurel au contraire, l’inconscient n’est pas une chose fixée une fois pour toutes.