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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 15 août 2021

Covid-19 : « Déguiser un refus de vaccination en militantisme pour la défense de l’hôpital public nous semble de la mauvaise foi »

Publié le 13 août 2021

Collectif

Des médecins, infirmiers, aides-soignants et psychologues des secteurs hospitaliers publics et privés mais aussi de médecine de ville protestent, dans une tribune au « Monde », contre l’instrumentalisation de la crise de l’hôpital public par les manifestants hostiles à la vaccination obligatoire et au passe sanitaire.

Tribune. Ces derniers jours ont été marqués par des manifestations contre la vaccination obligatoire et le passe sanitaire. A cette occasion, nous avons relevé, chez les manifestants, comme sur les réseaux sociaux, ce qui se voudrait être un argument pour appuyer l’idée que se faire vacciner ne servirait à rien : la défense de l’hôpital public.

Pandémie Variant delta  : les enfants, plus ciblés que jamais  ?

par Elhia Pascal-Heilmann

publié le 14 août 2021
La hausse des cas positifs et des hospitalisations chez les moins de 12 ans inquiète quant à la dangerosité de la quatrième vague pour les plus jeunes. 

Aux Etats-Unis, Ava Rivera, âgée de 11 mois, est devenue un symbole du rebond épidémique de Covid-19. En détresse respiratoire, l’enfant, originaire de Houston (Texas), a été transportée d’urgence en hélicoptère vers un service de réanimation le 7 août pour y être intubée. D’après les chiffres du Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), elle fait partie des centaines de jeunes enfants hospitalisés chaque jour après une contamination au coronavirus aux Etats-Unis, qui enregistre le rajeunissement le plus important des admissions depuis le début de la pandémie. Les formes graves et les décès restent néanmoins rares chez les moins de 12 ans, inéligibles à la vaccination, mais la forte contagiosité du variant delta y compris chez les enfants inquiète à travers le monde.

L’ARN messager, nouvel eldorado des Big Pharma

Par   Publié le 12 août 2021

Grâce au succès des vaccins contre le Covid-19 développés par l’Américain Moderna et l’Allemand BioNTech, cette technologie suscite l’intérêt des laboratoires et des chercheurs.

Des assistants de laboratoire de la société BioNTech sur le site de production de Marbourg (Allemagne), le 30 mars 2021.

Cantonnée aux laboratoires de recherche, loin des hôpitaux et des pharmacies, elle n’était encore connue, au printemps 2020, que d’une petite communauté de chercheurs passionnés de biologie, convaincus de son potentiel. Propulsée par les succès des vaccins contre le Covid-19 développés par l’américain Moderna et l’allemand BioNTech – dont près d’un milliard et demi de doses ont été injectées dans le monde –, la technologie dite de l’« acide ribonucléique messager » ou ARNm est aujourd’hui devenue une star. Chercheurs, investisseurs et industriels pharmaceutiques se pressent désormais sur ce marché en pleine effervescence.

Laurent de Sutter : «S’occuper de soi, c’est une reddition à ceux qui prétendent nous émanciper»

par Erwan Cario et illustration Fanny Michaëlis

publié le 14 août 2021
Pour le juriste et philosophe belge, la notion même de soi, qui définirait une identité propre et intérieure, est avant tout une soumission à l’autorité extérieure. Pour s’en défaire, il veut promouvoir une pensée sans être. 

Cet été, Libération explore les changements existentiels, les bifurcations professionnelles, intimes, familiales ou spirituelles. Lâcher prise, accepter ses limites, les repousser, partir à l’aventure, s’accomplir intellectuellement ou physiquement…

Et si le sujet n’était plus – et n’avait jamais été d’ailleurs – le sujet… Et si la question n’était pas de réussir à devenir quelqu’un, mais d’accepter le fait de n’être rien. Dans Pour en finir avec soi-même(Puf, 2021), le philosophe Laurent de Sutter s’attaque à l’être pour contester les fondements mêmes de l’ontologie, indissociable selon lui des figures de la police et de l’autorité. Forcément, quand on rejette politiquement et philosophiquement l’idée même d’un «soi», le fait de s’en soucier, de s’en occuper ou de l’optimiser à la manière des manuels de développement personnel relève de l’escroquerie intellectuelle qui, sous couvert d’émancipation, cherche à imposer la plus désespérante des normativités. Après la lecture de son livre qu’il dédie, dans une amusante pirouette méta «à moi-même», il nous fallait revenir avec l’auteur sur ce titre.

Pourquoi voulez-vous en finir avec vous-même ?

Parce que, comme toute personne digne de ce nom, je me déteste (rires). Il faut commencer par là. Tout le livre est né de ça, de dialogues et de conversations incidentes que j’ai eus avec des personnes scandalisées quand je leur parlais de mes difficultés à discuter avec des gens qui ne détestent pas tout ce qu’ils sont, qui ne détestent pas leur pays, leur famille, toutes ces choses qu’on nous met sur les épaules et qu’on nous fait porter comme s’il s’agissait de grands héritages. Alors qu’il s’agit surtout de grands encombrements et de grandes formes de police. Mais cette question théorique, d’en finir avec le soi, doit être avant tout regardée non pas sous l’angle de la vérité absolue, mais des effets qu’elle peut produire, des conséquences qu’il est possible de tirer du fait de soutenir ces positions.

Pour remettre le soi dans son contexte, vous remontez jusqu’à l’antiquité…

Chez les Grecs, c’est le «prosopon», le masque à travers lequel un acteur va parler pour incarner un être qu’il n’est pas, et pour l’incarner aux yeux de la société rassemblée devant lui. Sans ce regard, ce rôle n’existe pas. La personne est immédiatement expropriée de soi-même au profit de l’économie de la circulation des regards qui définit une totalité collective qui est celle de la cité. Pour les Romains, la «persona» est la fonction juridique d’un patrimoine, qui lui permet d’être transmis, divisé, exploité, etc. La personne, c’est ce dont on a besoin pour faire fonctionner toutes les machineries du droit tel qu’il s’ordonne. C’est très important à comprendre, les premières occurrences du vocabulaire de ce que nous, on appelle moi, je, personne, prennent des formes soit politiques, soit juridiques, mais certainement pas des formes ontologiques, éthiques ou morales. Et certainement pas des formes qui ont quelque chose à voir avec l’idée d’une culture de soi, ou d’un souci de soi.

Des cheveux longs et de la bagarre : quand les jeunes parlent d'eux-mêmes

LE 06/08/2021

Ce dernier épisode fait la part belle à la jeunesse des années 1960-1970. Partons à la rencontre des adolescents de Trouville et d'ailleurs, pour savoir à qui ils ressemblent, comprendre davantage leurs relations aux parents, mais également entre eux.

Adolescents  supporters de Manchester City rassemblés devant le terrain avant un match, le 10 octobre 1972
Adolescents supporters de Manchester City rassemblés devant le terrain avant un match, le 10 octobre 1972 Crédits :  mirrorpix - Getty

Aujourd'hui place aux jeunes ! Très présents sur les ondes, les adolescents ne sont souvent observés, tout comme les petites filles et les petits garçons, que par le prisme de leur relation avec leurs parents.

Cela dit, de qui parlent les adolescents, et ce, quel que soit le sujet, sinon de leurs parents ?  Mais aussi des histoires de cheveux longs, de jeunes d'une autre cité et de bagarres... Ce sont les sujets des témoignages recueillis par Jacqueline Clancier et Nicole Dalmar pour les "Chemins de la connaissance. Des jeunes parlent d'eux-mêmes", émission diffusée pour la première fois sur France Culture, le 3 juin 1972.

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vendredi 13 août 2021

La chaîne C8 provoque la polémique en diffusant un film contre le droit à l’avortement en prime time

Le Monde avec AFP  Publié. le 16 août 2021

« Unplanned », une fiction américaine de 2019, relate le revirement d’une ancienne cadre du planning familial devenue militante anti-avortement et contient une scène d’avortement trompeuse.

Extrait d’« Unplanned », film américain sorti en 2019, écrit et réalisé par Cary Solomon et Chuck Konzelman.

La diffusion par la chaîne C8, lundi 16 août, en prime time, d’Unplanned, une fiction américaine relatant le revirement d’une ancienne cadre du planning familial devenue militante anti-avortement, provoque l’indignation des associations féministes. Produite par un studio chrétien évangélique, la fiction avait rencontré un succès inattendu lors de sa sortie aux Etats-Unis au printemps 2019 mais suscité aussi de vives critiques quant à sa véracité, particulièrement d’une scène d’avortement fantaisiste montrant un fœtus se débattre.

jeudi 12 août 2021

En Martinique, «une guerre de communication contre les antivax est ouverte»

par Anaïs Moran   publié le 10 août 2021

Défiance envers Paris, fake news omniprésentes, traumatisme du chlordécone… Malgré une quatrième vague de cas Covid qui frappe l’île, la campagne de vaccination fait face à de nombreux obstacles.

Ils sont venus en binôme, histoire de se motiver ou se donner du courage. Une mère et son ado, un père et sa fille, un couple de quinquagénaires, deux collègues de boulot. Jeudi en toute fin de journée, au vaccinodrome du palais des sports du Lamentin, le plus gros des sept centres de Martinique, situé au centre de l’île et à la croisée du trafic, tous et toutes franchissaient le pas de leur première injection contre le Covid-19. «On le fait pour la famille, expliquait le père de 64 ans. Beaucoup de nos proches sont vaccinés et ils commençaient sérieusement à nous faire comprendre que si un malheur arrivait, ma fille et moi serions tenus responsables. Ils avaient raison, et on ne voulait pas être hors la loi dans notre propre famille !» La mère, elle, anticipait pour «l’école du petit à la rentrée» et voulait lui «montrer l’exemple». Le couple, de son côté, avait eu «un déclic» devant les images télé de la veille – les tentes devant les urgences, les malades en réanimation, la morgue pleine. Et les deux collègues, excursionnistes de métier, avaient fini par se convaincre «d’aller dans le sens du vent» et de «faire confiance». «Les autorités ont perdu toute crédibilité, ces gens ont menti, ils me dégoûtent, mais à un moment donné, pour avancer et vivre en société, il faut accepter les règles», avait fait savoir l’un des deux.

Pass sanitaire, manque d’effectifs, agressions… A Paris, l’hôpital Tenon asphyxié

par Elhia Pascal-Heilmann.  publié le 11 août 2021

En plus de la gestion de la pandémie, l’hôpital parisien traverse une crise interne. Après l’énième agression d’une infirmière, une trentaine de soignants se sont mis en arrêt maladie pour protester contre leurs conditions de travail. 

Dans le bâtiment de pierre grise lavé par la pluie, bardé de panneaux écarlates indiquant les urgences, le personnel de l’hôpital Tenon, établissement de l’AP-HP dans l’Est de Paris, se remet difficilement d’un énième week-end à flux tendu. Les yeux rougis par la fatigue et lessivés par un manque de moyens permanent, ces soignants affrontent «au moins une nouvelle difficulté par jour» depuis mars 2020Vendredi, c’est l’application du pass sanitaire à l’hôpital prévu quatre jours plus tard qui échauffe les esprits et divise au sein des services. Au lendemain de la validation du Conseil constitutionnel, une vingtaine de blouses blanches, micros et tracts en main, font entendre dans une ambiance électrique leur opposition aux nouvelles mesures. Prise à partie par un groupe de soignants, l’équipe de Libération présente sur place se trouve contrainte de se tenir à distance après quelques minutes d’échanges. Dans le cortège, une dizaine d’infirmières à cran ont déjà prévu de poser des congés à durée indéterminée. «Nous refusons d’être contrôlées pour aller au travail», fait savoir Myriam (1), soignante en virologie non vaccinée.

L'Espagne, le pays où le pass sanitaire ne fait pas débat et qui vaccine à toute allure

Nul besoin de recourir à l'obligation de la vaccination, pas besoin de discours présidentiels à répétition pour supplier et vaincre les réticences... non, de l'autre côté des Pyrénées, le consensus est total. Grâce à une confiance inébranlable des Espagnols dans leur système de santé et les vaccins, mais aussi à une forte solidarité familiale, le pays fait désormais figure de leader de la vaccination contre le Covid-19 dans l'UE. La barre des 70% de la population totalement vaccinée bientôt franchie, il file maintenant vers le cap des 90%.

Selon une étude britannique menée dans 15 pays et publiée en juin, 79% des Espagnols avaient confiance dans les vaccins contre le coronavirus, contre seulement 62% des Américains, 56% des Français ou 47% des Japonais. Photo d'illustration: une plage de Majorque, en Espagne, le 8 août.
Selon une étude britannique menée dans 15 pays et publiée en juin, 79% des Espagnols avaient confiance dans les vaccins contre le coronavirus, contre seulement 62% des Américains, 56% des Français ou 47% des Japonais. Photo d'illustration: une plage de Majorque, en Espagne, le 8 août.(Crédits : Reuters)

Si l'Espagne est en passe d'atteindre son objectif de vacciner pleinement 70% de la population d'ici à la mi-août, les experts avertissent cependant qu'en raison de la flambée due aux nouveaux variants, pour atteindre l'immunité collective, ce chiffre doit désormais être supérieur à 90%, ce qui signifie qu'il faut vacciner les adolescents, explique à El Pais Manuel Franco, porte-parole de la Société espagnole de santé publique:

« Atteindre l'immunité collective sans eux est pratiquement impossible. »

Dans le peloton de tête pour la vaccination complète

L'Espagne a déjà complètement vacciné environ 61% de sa population, contre près de 58% en Italie, 56% en France (56,53 % ce 12 août selon CovidTracker) et 55% en Allemagne, d'après des chiffres établis par l'AFP à partir de sources officielles. Hors UE, elle fait également mieux que le Royaume-uni (58,5%) et les États-unis (un peu plus de 50%).

Consensus sur la nécessité de vacciner et le pass sanitaire

Ces chiffres rendent superflus les débats sur des mesures telles que l'obligation de vaccination ou le pass sanitaire, qui ont provoqué des manifestations dans certains pays européens.

De fait, parmi les principaux pays de l'UE, l'Espagne fait figure de leader de la vaccination contre le Covid-19, grâce à une confiance inébranlable de la population dans son système de santé et les vaccins, mais aussi une forte solidarité familiale.

L'un des "éléments clés" du succès de la campagne de vaccination en Espagne a été "la confiance dans le système de santé", explique à l'AFP Josep Lobera, professeur de sociologie à l'Université autonome de Madrid. Membre du comité national pour la stratégie de vaccination, il a été chargé par les autorités d'étudier comment les Espagnols allaient accepter le vaccin.

79% des Espagnols font confiance aux vaccins anti-Covid

M. Obera et ses collègues ont constaté qu'ils étaient "avantagés par rapport à d'autres pays, car la confiance dans les vaccins en général, et dans les vaccins infantiles en particulier, était traditionnellement plus élevée que dans les autres pays européens".

Selon une étude menée dans 15 pays par l'Imperial College London et publiée en juin, 79% des Espagnols avaient confiance dans les vaccins contre le coronavirus, contre seulement 62% des Américains, 56% des Français ou 47% des Japonais.


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Qui entend encore crier les «fous» ?

16 août 2021

Alexandre Klein

Philosophe et historien des sciences, Université d’Ottawa

QUEBEC

Le 15 août 1961, il y a 60 ans pratiquement jour pour jour, paraissait le livre de Jean-Charles Pagé Les fous crient au secours ! Sur plus de 130 pages, cet ancien malade alcoolique racontait son internement entre les murs de l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu (aujourd’hui l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal) et les traitements indignes que lui et ses camarades d’infortune avaient dû y subir. Violence psychologique, manque d’hygiène criant, absence de traitements efficients, stigmatisation, le portrait était sombre et sans appel. L’éditeur Jacques Hébert, comme le psychiatre Camille Laurin, qui avait accepté de rédiger la postface du livre, ne s’y était pas trompé : l’ouvrage était une bombe à retardement, prête à exploser dans l’opinion publique.


Dès le lendemain, le livre faisait d’ailleurs la une des grands quotidiens montréalais. Grâce au travail de publiciste mené en sous-main par Hébert et Laurin, les principaux acteurs syndicaux et ecclésiastiques se mobilisèrent à leur tour, dans les jours qui suivirent, pour demander au gouvernement Lesage des comptes et surtout des actions. Une réforme de la politique de santé mentale québécoise s’imposait. Sous la pression, le ministre de la Santé, Alphonse Couturier, annonça finalement le 8 septembre la création d’une commission d’enquête sur la situation des institutions psychiatriques de la province dont la direction fut confiée au Dr Dominique Bédard. Aidé des psychiatres Charles A. Robert et Denis Lazure, il parcourut les hôpitaux et centres psychiatriques du Québec afin de dresser un état des lieux et de proposer des recommandations.

Le résultat, qui parvint six mois plus tard sur la table du ministre de la Santé, était un rapport de 157 pages fustigeant la gestion des communautés religieuses alors en charge de la majorité des institutions et suggérant, dans la continuité de la postface de Laurin, un certain nombre de transformations, incluant notamment une augmentation du nombre de psychiatres, une amélioration de leur formation, un financement plus conséquent de la prise en charge psychiatrique et surtout l’établissement d’une politique dite de désinstitutionnalisation favorisant la prise en charge « hors les murs » des personnes atteintes de troubles de santé mentale, que ce soit dans les hôpitaux généraux ou dans des cliniques de jour rattachées aux grands hôpitaux psychiatriques.

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mercredi 11 août 2021

Précisions sur l’émergence des mouvements d'(ex)-usagers de la psychiatrie

Ces mêmes antipsychiatres des années 1960 - 1970 devenus hommes et femmes de pouvoir se sont pour la plupart vivement opposés à l’émergence en autonomie de mouvements d’usagers et ex-usagers de la psychiatrie... Les alliés ne sont pas toujours celles et ceux qu'on pense.


En Syrie, la question du rapatriement divise les Françaises djihadistes du camp de Roj


Samia s’est arrêtée pour acheter une glace dans le marché du camp de Roj. Elle l’offre au fils de Camille (tous les noms ont été modifiés), une codétenue, française comme elle. Le garçonnet de 2 ans et demi la dévore goulûment tandis qu’ils remontent, tous trois, sous le soleil assommant de cette après-midi d’août, l’allée centrale de Roj-2, l’un des secteurs de ce camp situé aux confins du Nord-Est syrien. Sous bonne garde des forces kurdes, plus de 800 familles étrangères, des femmes qui ont rejoint l’organisation Etat islamique (EI) et leurs enfants, séparées de leurs maris morts durant la guerre ou emprisonnés, sont détenues dans cette prison à ciel ouvert, cernée de clôtures grillagées et de miradors. Parmi elles se trouvent près de 90 femmes et quelque 200 enfants de nationalité française, dont une majorité de moins de 6 ans.

Derrière la clôture qui isole Roj-2 du reste du camp, entre les allées de tentes blanches, des silhouettes de femmes enveloppées de niqab et de voiles colorés se dessinent. Une ribambelle d’enfants, pour la plupart en jean et t-shirts bariolés, et quelques fillettes voilées, jouent autour des citernes d’eau et des sanitaires. « Ici, on nous impose des vêtements de couleur alors qu’on nous imposait le niqab noir à Al-Hol », le camp où elles étaient auparavant détenues depuis leur sortie de Baghouz, le dernier bastion de l’Etat islamique libéré par les forces kurdes en mars 2019, précise Camille, qui a assorti son voile vert prairie à une abaya à imprimé bleu.

Une maman française rince son fils sous l’eau dans le secteur Roj-2 du camp de Roj, au Kurdistan syrien, le 10 août 2021.

Montpellier : une spectaculaire fresque en céramique de Danielle Jacqui au Musée d'Art brut


 

 Virginie Moreau  Publié le 13 août 2021

Danielle Jacqui, artiste singulière aussi appelée "Celle qui peint", a réalisé durant de nombreuses années des pièces en céramique destinées à former un ORGANuGAMME - colossal d'art brut. Son projet n'ayant pu aboutir, elle vient d'offrir au Musée d'art brut de Montpellier un panneau mural entier. Une œuvre exceptionnelle…

L’univers foisonnant de Danielle Jacqui ne manque pas d’intriguer. Née en 1934 à Nice, elle aurait aimé être écrivain, mais a été brocanteuse durant plusieurs années, avant de devenir peintre sous le nom de “Celle-qui-peint”. Puis Danielle Jacqui s’est un jour passionnée pour la céramique, qu’elle a apprise en autodidacte en 2006. “Par le biais de l’art, je me suis libérée de mes conflits intérieurs, nés de mon enfance douloureuse”, indique-t-elle.

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mardi 10 août 2021

Le journal fou d’une infirmière, tribulations d’une soignante en psychiatrie


 




 

Le festival OFF d’Avignon est l’un des plus grands festivals de spectacle vivant au monde. La richesse et la diversité de ses propositions artistiques en font l’un des rendez-vous incontournables de l’été. L’occasion d’aborder la santé côté culture pour Infirmiers.com pendant la période estivale 2021 et particulièrement le travail infirmier dans les hôpitaux psychiatriques français pendant les années soixante avec Le journal fou d’une infirmière d’Anne-Xavier Albertini.

Le journal fou d’une infirmière

L’être humain normal n’existe pas et s’il existait il faudrait le guérir. Ce serait un individu qui ne ferait jamais d’erreur, qui analyserait les situations au plus juste, une sorte de robot invivable. Un être humain, ça pleure, ça rit, ça se met en colère, ça casse tout, c’est violent, ça fait des erreurs, il perd du temps, de l’argent, des amis, il regrette, il grandit. En psychiatrie on dit "la chose dite s’annule". Anne-Xavier Albertini


Anne-Xavier Albertini a travaillé pendant dix ans dans le service de psychiatrie de l’hôpital La Timone à Marseille. De son expérience en milieu psychiatrique, elle a tiré un roman intitulé Le journal fou d’une infirmière (1), qui rencontra un grand succès en librairie. Au Sham’s théâtre (2), Prune Lichtlé y présente son adaptation scénique.


Burkina Faso : le gouvernement expérimente la télémédecine depuis le 3 août

Ecofin Telecom

Date de création: 10 août 2021

Burkina Faso : le gouvernement expérimente la télémédecine depuis le 3 août

(Agence Ecofin) - L’accès aux spécialistes de santé demeure très faible au Burkina Faso. Au ratio médecin/population très en dessous du seuil de l’OMS, s’ajoutent les distances entre malades et centres spécialisés. Pour résoudre cette crise, le gouvernement penche de plus en plus vers le numérique.

Le gouvernement de la République du Burkina Faso – à travers la ministre de l’Economie numérique, des Postes et de la Transformation digitale, Hadja Ouattara/Sanon (photo), et son homologue de la Santé, Charlemagne Ouedraogo – procède depuis le mardi 3 août à l’expérimentation de la télémédecine à travers le pays. L’opération qui n’est encore qu’à la phase de la téléconsultation a déjà connu deux cas pratiques menés avec succès. 

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Covid-19 : l’infectiologue Nathan Peiffer-Smadja en lutte contre l'épidémie de fake news

Publié le : 






Révélés par la pandémie (4/4). Aux côtés de ses collègues médecins, Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l'hôpital Bichat à Paris, livre depuis le début de la crise sanitaire une bataille sans merci contre l’épidémie de Covid-19 et la désinformation. Notamment avec le soutien de l’ONU.

Le modeste bureau qu’il partage avec un collègue médecin est en pagaille. Tout comme son épaisse chevelure brune. Mais son esprit est clair, ordonné, résolument scientifique. Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue de 31 ans, est depuis le début de l’épidémie de Covid-19 en première ligne au sein du service de maladies infectieuses et tropicales du centre hospitalier universitaire Bichat à Paris.


L’homme à la tête presque vide

IRM cérébrale. Dilatation majeure des ventricules cérébraux latéraux. Hydrocéphalie massive prédominant dans les régions frontales.Vrillon A, et al. Neurochirurgie. 30 July 2021.

C’est l’histoire d’un homme de 67 ans qui consulte dans un service de neurologie parisien pour des troubles de la marche en rapport avec une maladie de Parkinson. Réalisée pour la circonstance, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau révèle une accumulation excessive de liquide céphalo-rachidien (LCR) à l’intérieur des cavités du cerveau, autrement dit une hydrocéphalie. Celle-ci est majeure dans la mesure où elle concerne les quatre ventricules cérébraux qui ont fortement augmenté de taille. 

Sur le plan neurologique, tout a commencé pour cet homme il y a fort longtemps, à savoir quand il n’avait que six mois. Nous sommes début 1947. Le nourrisson repose sur la banquette d’un train soumis à de fortes vibrations. Le voyage n’a donc rien à voir, à cette époque, à un paisible parcours en TGV. Dans les jours qui suivent, la mère de l’enfant remarque que le crâne de son fils a rapidement augmenté de volume et décide de consulter un pédiatre. Les médecins hospitaliers constatent la macrocéphalie et prédisent un très mauvais pronostic. 

Contre toute attente, l’état clinique de l’enfant s’améliore. Son développement n’est cependant pas strictement normal : si l’acquisition du  langage s’opère normalement, l’enfant ne marche qu’à l’âge de quatre ans. Plus tard, durant l’enfance, ce garçon fait de nombreuses chutes. Ces symptômes finissent par disparaitre. Il mène sa scolarité sans trop de difficultés, jusqu’à obtenir un brevet professionnel. Il travaille ensuite dans une société d’assurances. Il prendra sa retraite quarante ans et trois mois plus tard. Il est durant tout ce temps très actif, ne prenant aucun jour de congés pour maladie. Selon ses frères, il s’est toujours montré curieux, intéressé par l’histoire et a toujours eu une excellente mémoire. 

La ligne rouge suit le pourtour du périmètre crânien ou circonférence occipito-frontale. Laura Michel. Pédiatrie. 2016. dumas-01413163 

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