En face de moi, un jeune homme de 20 ans que je reçois dans le cadre d’un suivi de crise. Après son arrivée aux urgences psychiatriques quelques jours plus tôt, un suivi a été mis en place pour l’accompagner dans cette période de vie difficile. Il raconte sa souffrance et la détresse liée au regard que les autres pourraient poser sur lui « s’ils savaient ». Et puis, à un moment de l’entretien, il me dit le plus sérieusement du monde :
– Mais vous, vu que vous êtes psy, vous n’avez pas besoin d’aller vous-même voir un psy !
Ma réponse, qui vous l’imaginez bien lui apprend le contraire, le surprend et le fait réfléchir.
Cette autre patiente qui m’explique son scepticisme face à la psychiatrie, sa réserve à venir consulter parce qu’elle n’est « pas folle ».
Et puis ce patient de 57 ans qui risque de perdre son travail : sa détresse est telle qu’il a pensé à s’ôter la vie. Sa femme a insisté pour qu’il vienne aux urgences, il ne serait « jamais venu de [lui]-même ».
« Un jour, relevant la jambe de son pantalon, [Lemuel] montra à Macmann son tibia couvert de bleus, de cicatrices et d’écorchures. Puis sortant prestement d’une poche intérieure un marteau il s’en asséna, au beau milieu des anciennes blessures, un coup si violent qu’il tomba à la renverse. Mais la partie qu’il se frappait le plus volontiers, avec ce même marteau, c’était la tête, et cela se conçoit, car c’est là une partie osseuse aussi, et sensible, et facile à atteindre, et c’est là-dedans qu’il y a toutes les saloperies et pourritures, alors on tape dessus plus volontiers que sur la jambe par exemple, qui ne vous a rien fait, c’est humain. »
Alors qu’une mission parlementaire, dont les conclusions ont été rendues ce mercredi matin, recommande de modifier la loi sur ce sujet épineux, le psychiatre Daniel Zagury explique en quoi il y est favorable, mais à certaines conditions.
Le débat n’est pas près de s’éteindre. Faut-il oui ou non réformer l’irresponsabilité pénale ? La commission des lois de l’Assemblée nationale rendait, ce mercredi matin, les conclusions de sa mission «flash» après «l’onde de choc» suscitée par l’absence de procès dans l’affaire Sarah Halimi. Un arrêt de la Cour de cassation avait confirmé, mi-avril, l’irresponsabilité pénale de Kobili Traoré, le meurtrier de cette retraitée juive défenestrée le 4 avril 2017. Dans la foulée, le président de la République, Emmanuel Macron, avait signifié sa volonté de changer la loi. Actuellement sur le bureau du Conseil d’Etat, le projet de loi porté par le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, annoncé initialement pour courant juin, arrivera finalement en septembre. Et devrait «être étoffé pour devenir un texte sur la justice et la police», selonle Journal du dimanche.
Le succès limité de la campagne parmi les personnels les plus en contact avec des patients vulnérables a poussé le ministre de la Santé à menacer de rendre obligatoire le vaccin pour certains professionnels de santé. Dans les hôpitaux, les médecins sont parfois désemparés.
C’est une réalité potentiellement mortifère à l’heure où le variant Delta du Covid-19, plus contagieux, menace. De celle qui pourrait pousser le ministre de la Santé, Olivier Véran, à exécuter sa menace d’instaurer une obligation vaccinale pour «certains soignants» à la rentrée : les établissements qui prennent en charge des personnes âgées, souvent atteintes de comorbidités ou immunodéficientes, et donc vulnérables face au Covid, sont ceux où la couverture vaccinale des professionnels de santé est la plus faible, bien au-delà des Ehpad, que Véran a pointés jeudi. Une menace qu’il a réitérée mardi en l’élargissant à tous les soignants.
Depuis la remise des résultats des examens de fin d'année, les étudiants de la faculté de psychologie de l'UCLouvain sont en panique. Et pour cause, cinq étudiants de BAC1 seulement sur 645 ont réussi à valider la totalité de leurs crédits, leur permettant ainsi d'accéder à l'année supérieure de leur cursus sans seconde session. Rappelons qu'au moins 45 crédits et une moyenne générale de 50% sont nécessaires pour réussir, avec dans ce cas de réussite, l'acquisition de crédits résiduels qui s'ajouteront lors de la nouvelle année académique.
Les vingt-huit jours accordés aux pères d’enfants nés à partir de ce 1er juillet pourraient aider à rééquilibrer le partage des tâches domestiques et parentales, encore largement assumées par les femmes.
Les pères pourront désormais passer près d’un mois auprès de leur bébé. A compter de ce jeudi 1er juillet, le congé paternité passe à vingt-huit jours contre quatorze jusqu’alors, dont sept obligatoires, après la naissance de leur enfant. Cette réforme, réclamée de longue date par de nombreux pères, syndicats et associations féministes, et annoncée en septembre 2020 par Emmanuel Macron, a pour objectif de s’attaquer aux inégalités de genre dans le travail, tant sur le marché de l’emploi qu’au sein des foyers. Un levier « en matière d’égalité entre les femmes et les hommes », loue-t-on à l’Elysée.
Vingt-six ans après la conférence mondiale sur les femmes à Pékin, le Forum génération égalité culmine ce mercredi à Paris. Cette COP des femmes se veut l’incarnation du concept émergent de diplomatie féministe, prôné par la France. Une avancée qui se heurte encore à d’importantes limites.
«Les droits des femmes sont des droits humains.» Ces mots prononcés par Hillary Clinton lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Pékin en 1995 résonneront avec force ce mercredi à Paris. Figure de ce rendez-vous historique, l’ancienne secrétaire d’Etat américaine passera 26 ans plus tard le flambeaulors du Forum génération égalité. Organisée par la France et le Mexique en pleine montée des conservatismes – par exemple en Pologne où le droit à l’IVG est remis en question – cette COP des femmes ambitionne d’«accélérer le progrès» en matière d’égalité femmes-hommes. En continuité avec la conférence de Pékin, qui «a permis de poser un texte normatif international sur les droits des femmes, souscrit par 189 états. Le problème est qu’il n’y a pas eu de mise en œuvre complète des engagements», rembobine Delphine O, ambassadrice et secrétaire générale du Forum génération égalité – par ailleurs sœur du secrétaire d’État au numérique Cédric O.
Obsessions, phobies, angoisses ou encore crises de nerfs... Aussi irrationnels qu'irrépressibles, les troubles névrotiques n'impliquent pas de rupture avec la réalité à l'inverse de la psychose. Qu'est-ce qu'une névrose ? Quels sont les différents types de névroses ? Comment en venir à bout ? On fait le point.
Définition : qu'est-ce qu'une névrose ? quelle différence avec une psychose ?
La névrose désigne un ou plusieurs symptômes d’origine psychologique perçus comme contraignants et irrationnels par le sujet qui en souffre. Le patient présente des manifestations psychologiques et physiques irrépressibles (angoisses, phobies, obsessions, compulsions, crises émotionnelles, douleurs somatiques…) dont il reconnaît le caractère pathologique. La conscience des symptômes et l’autocritique différencient la névrose de la psychose, laquelle est marquée par une perte de contact avec la réalité.
Selon le psychologue Samuel Mergui, « Contrairement aux idées reçues, la névrose n’est pas une maladie mais une organisation psychique particulière qui se distingue de la psychose, de l’état limite et de la perversion. La spécificité de cet état psychique est d’avoir un surmoi ( c’est-à-dire un état de conscience) qui prend beaucoup de place et qui donne lieu à de nombreux sentiments de remise en question et de culpabilité. La névrose se traduit par une angoisseet d’autres émotions désagréables ».
La névrose est un terme ancien emprunté à la psychanalyse et aujourd’hui considéré comme obsolète par la psychiatrie : la névrose ne figure pas dans la classification du DSM V (Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux) de l’AAP (Association Américaine de Psychiatrie) qui est l’ouvrage de référence en psychiatrie.
Longtemps, les femmes préhistoriques étaient représentées telles les femmes au foyer de notre époque contemporaine, vaquant à leurs occupations domestiques tandis que l’homme chassait. Les rôles étaient-ils aussi genrés ? Quelle place avaient les femmes dans les sociétés préhistoriques ?
Quelques éclats de pierre, un petit nombre de fossiles, des tombes plus ou moins remplies d’objets… Les traces des hommes et des femmes préhistoriques sont peu nombreuses - surtout concernant la période paléolithique, la plus ancienne, celle qui précède le développement de l’agriculture et la sédentarisation. La discipline préhistorique demande ainsi une grande capacité de reconstitution et d’imagination ; pour le meilleur et pour le pire...
Car comment, par ces minces indices, déduit-on les activités menées par les hommes, et celles menées par les femmes ? Étaient-ils d’ailleurs si différents en ces temps reculés de l’humanité ? Les représentations contemporaines de nos lointaines ancêtres sont-elles justes, qu’elles figurent des femmes sédentaires attachées au foyer ou de puissantes guerrières égales aux hommes ? Petit tour d’horizon de l’état actuel des recherches sur ces grandes inconnues, nos grands-mères.
Belle idée que cette présentation dédiée à ceux qui n’ont laissé qu’une trace artistique à la postérité. Même si, parfois, certains sont tout de même démasqués !
Ce chapeau en paille tressée date du début du XXe siècle. On sait seulement qu’il a été réalisé dans un hôpital psychiatrique en Italie.
Musée d’ethnologie et d’anthropologie, Turin
Le premier geste, ce réflexe presque pavlovien qui nous pousse à aller voir le nom de l’auteur d’une œuvre avant même de la regarder, est impossible dans la nouvelle exposition de la Collection de l’art brut à Lausanne. Mais… rien à voir avec une coquetterie de commissaire, ni à un jeu de pistes quelconque, les œuvres présentées n’ont pas d’auteur identifié. Certaines sont arrivées par poste à Lausanne, à plusieurs dans une fourre ou dans une simple enveloppe. D’autres ont été collectées par le théoricien de l’art brut, Jean Dubuffet, alors aux prémisses de son enquête prospective sur l’art des marges.
La Collection de l’art brut conserve plusieurs pièces de tissu, de petits étuis, avec le nom de Marie-Jeanne intégré aux broderies.
La solitude des personnes âgées est un phénomène connu depuis de nombreuses années en France, mais il concerne tout particulièrement les seniors LGBT+.
L'isolement touche beaucoup de personnes âgées, et les LGBT+ en particulier. | Huy Phan via Unsplash
«J'ai divorcé à 69 ans. J'ai dû quitter l'appartement où je vivais, j'ai changé de région. Quand on m'a demandé le motif, j'ai dit “écoutez, je suis homosexuel, je rencontre des hommes”, et la moitié de ma famille m'a tourné le dos. Je me suis retrouvé seul.»
Comme beaucoup d'homosexuels de sa génération, Claude Perquin, 73 ans aujourd'hui, a longtemps refoulé son homosexualité et a épousé une femme avec qui il est resté quarante-deux ans. Arrivé à l'âge de la retraite, il commence à rencontrer des hommes, puis divorce. Il se retrouve alors confronté à l'isolement durant plusieurs mois.
Repéré à Cannes, où il avait été choisi pour la section Acid en 2019, le documentaire d'Artemio Benki sort -enfin- sur les écrans ce mercredi 30 juin. Le film suit les pas d'un pianiste argentin, Martin Perino, enfant prodige qui explosa en vol au faîte de sa gloire, atteint de schizophrénie, et son retour à la musique, à la « normalité » après une longue hospitalisation en psychiatrie.
Silhouette massive, visage lourd et peu expressif, sauf lorsqu'il joue ou qu'il est question de musique, Martin Perino, alias Martucho ou el maestro pour ses proches, emplit l'écran. Le spectateur l'accompagne dans son retour à son domicile et ses retrouvailles avec le monde du dehors, avec ses anciens collègues musiciens, avec la scène et sa quête d'un piano. Un retour parfois fracassant comme lorsqu'il chute de son tabouret lors d'une réception pour laquelle il s'était préparé avec soin.
Gagner trois ans de vie en huit semaines ? C’est ce que propose un protocole expérimental mis en place par le Helfgott Research Institute et l’université Yale, aux États-Unis. La recette est simple, en apparence : régime à base de viande maigre et de poisson, sept heures de sommeil, trente minutes d’effort physique par jour, compléments alimentaires, relaxations, exercices de respiration, etc. Les résultats affichés par les quarante-trois participants de l’étude semble particulièrement convaincant : leur « âge épigénétique », mesurée à l’aune des modifications de la composition chimique de l’ADN (méthylation), a diminué ! « Ces résultats semblent être cohérents avec les études existantes qui ont examiné le potentiel d’inversion biologique de l’âge », souligne Kara Fitzgerald, autrice de l’étude. Mais jusqu’où cette inversion est-elle possible ?
Le laboratoire américain devra également régler 230 millions de dollars, qui permettront de financer les efforts de prévention, de traitement et d’éducation aux dangers que présentent ces substances dans l’Etat de New York.
Le laboratoire américain était accusé depuis de nombreuses années de favoriser la dépendance de milliers de personnes : Johnson & Johnson (J & J) va finalement suspendre ses ventes d’opiacés aux Etats-Unis, ainsi que l’a annoncé samedi 25 juin la procureure générale de New York, Letitia James. Un accord de 230 millions de dollars qui met fin aux poursuites judiciaires visant le laboratoire.
Anne Hidalgo s'entretient avec un membre du groupe "Sop crack", le 30 juin 2021 au parc Eole à ParisGEOFFROY VAN DER HASSELT AFP
Le Jardin d'Eole, ce parc du nord-est parisien où les consommateurs de crack avaient été regroupés provisoirement, leur est désormais interdit d'accès, a constaté mercredi l'AFP.
La maire de Paris Anne Hidalgo, qui s'est rendue sur place mercredi matin, avait fixé à ce mercredi 30 juin la date butoir pour que ce parc "redevienne un jardin pour les riverains".
Au côté de ses adjoints et des maires d'arrondissement du nord-est parisien, l'édile PS a affirmé mercredi matin qu'elle "ouvrirait des lieux" d'accueil des toxicomanes si l'Etat "ne prend pas ses responsabilités".
En partenariat avec Destination Santé le 1er juillet 2021
Alors que les cas de dépression ont explosé depuis le début de la pandémie de Covid-19, des chercheurs américains prétendent avoir trouver un traitement à base de gaz hilarant. Celui-ci serait en mesure d'améliorer les symptômes des personnes souffrant de dépression résistante au traitement. Explications.
Le protoxyde d’azote, aussi connu sous le nom de gaz hilarant, est un gaz d’usage courant stocké dans des cartouches pour siphon à chantilly ou encore dans des aérosols d’air sec. Il possède des propriétés euphorisantes et donc est souvent détourné de son usage initial afin d’être inhalé.
Fréquemment, les autorités alertent sur des complications liées à cette utilisation récréative : nausées et vomissements, maux de tête, crampes abdominales, diarrhées, somnolence, vertiges, acouphènes…
Mais si cet usage était encadré, il pourrait présenter des bienfaits, notamment pour lutter contre les formes résistantes de dépression. C’est en substance le message de chercheurs de la Washington University School of Medicine à St. Louis et de l'Université de Chicago.
Montfort lance l'application révolutionnaire Brain Profiler, qui sera envoyée avec l'astronaute israélien Eytan Stibbe dans la Station spatiale internationale en 2022.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 300 millions de personnes dans le monde souffrent de troubles psychiatriques tels que la dépression clinique ou la schizophrénie. Mais ils ne peuvent être diagnostiqués que sur la base de l'observation et de la description des symptômes.
C'est le problème que la startup médicale israélienne Montfort (Mon4T) vise à résoudre avec son nouveau Brain Profiler.
Cette méthode scientifique considère les troubles mentaux comme des troubles cérébraux pouvant être diagnostiqués avec précision de manière clinique.