Ancien symbole de l’ère numérique, le «like» est accusé de tous les maux : course à la popularité, addiction… Facebook et Instagram proposent désormais de cacher les «likes» aux internautes qui se sentent sous pression. Mais à qui cela sert-il vraiment ?
Une cousine qui annonce sa grossesse ? J’aime. Un article que vous voulez mettre de côté pour lire plus tard ? Un cœur. Une vidéo que vous n’avez pas eu le temps de regarder, mais dont le sujet vous semble intéressant ? Pouce en l’air quand même. Des dizaines de publications Instagram que vous faites rapidement défiler, sans vraiment les regarder ? Pourtant, vous les «likez» toutes, un peu par réflexe.
Qui est le neuroscientifique Antonio Damasio ? Sur quoi repose sa théorie de la conscience ? Quelles ont été ses découvertes sur la notion du soi, le rôle des émotions dans le raisonnement, et la question du sentiment dans l’évolution du vivant ?
Il y a en neurosciences des notions complexes à appréhender, sur laquelle les chercheuses et les chercheurs ont du mal à s’accorder du fait de la subjectivité intrinsèque de leur définition, et qui engagent autant la philosophie que la psychologie ou la neurologie. Qu’est-ce que la conscience ? Quelle différence entre conscience et esprit ? Que sont les émotions ? Quel lien avec les sentiments ? Et comment toutes ces notions trouvent-elles leur place dans le règne animal, et chez l’être humain, et comment peut-on les caractériser grâce à l’imagerie cérébrale ? C’est à ces sujets complexes que s’est attelé Antonio Damasio, qui examine les liens entre émotions et conscience.
Antonio Damasio est professeur de neurosciences, neurologie, psychologie et philosophie à l’Université de Californie du Sud à Los Angeles. Il publie « Sentir et Savoir, une nouvelle théorie de la conscience » aux éditions Odile Jacob, théorie que vous allez nous détailler dans quelques instants.
Le Néolithique constitue un moment charnière de notre histoire : l’émergence de l’économie de production au détriment de celle de prédation.
Phénomène irrémédiable, le Néolithique conquiert, peu à peu - et sous diverses formes - le monde, intégrant, en son sein, la majorité des communautés de chasseurs-collecteurs.
Loin de l’image simpliste qu’incarnent la hache polie et la naissance de la poterie, le Néolithique constitue un extraordinaire temps d’expérimentations, d’innovations, le moment de tous les possibles !
Ainsi, pour certains anthropologues, le stockage des denrées est un des moteurs majeurs de l’apparition de cette nouvelle économie. Parallèlement, forte de la sédentarisation, de l’agriculture et de l’élevage, cette période élabore probablement un nouveau rapport à la nature. Dans sa maîtrise et la domination de l’Homme sur cette nature, d’autres y perçoivent la naissance des divinités, des religions préhistoriques.
par Ramsès Kefi et et photo Cha Gonzalez publié le 9 juin 2021
Après l’incendie de cinq bus en sept mois dans ce quartier de Sartrouville (Yvelines), les lignes nocturnes ont été suspendues un temps. Les bénévoles d’une association de quartier ont assuré, avec leurs voitures personnelles, la connexion vitale entre les travailleurs de première ligne et les gares RER alentour.
S’il n’y a pas d’études récentes sur le sujet, les statistiques indiquent un taux plus important de suicide chez les policiers.
Question posée par Frédéric, le 8 juin
Bonjour,
Vous nous demandez si «les policiers se suicident plus en France que les autres catégories socioprofessionnelles», et donc de revenir sur un précédent article que nous avions écrit sur les statistiques du suicide dans la police et la gendarmerie nationale à la fin de l’année 2019.
Votre question survient après un papier du Monde au titre évocateur : «24 % des policiers se disent confrontés à des pensées suicidaires». Il s’appuie sur les résultats d’une étude du cabinet YCE Partners, au nom de la Mutuelle générale de la police (MGP), aussi relayée par France Info. Les 6 000 policiers interrogés constitueraient «une photographie représentative du policier moyen», selon le quotidien, qui expose notamment le résultat suivant : «24 % des répondants expliquent avoir eu des pensées suicidaires ou entendu leurs collègues évoquer des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois. C’est, d’après les données collectées dans un bulletin épidémiologique de Santé publique France en 2019, 6,3 fois plus que les actifs occupés.»
Des rotifères congelés dans le pergélisol arctique battent le record de la plus longue cryptobiose ; et autres actualité scientifiques.
Selon une étude parue dans la revue Current Biology, un animal microscopique vieux de 24.000 ans est revenu à la vie. Une équipe russe a décongelé un échantillon de l'ancien pergélisol arctique, prélevé dans le nord de la Sibérie à plus de 3 mètres de profondeur et vieux de 24.000 ans. Les chercheurs ont alors mis à jour des rotifères, qui sont des invertébrés microscopiques de 2 millimètres de large. Une fois revenus à température ambiante, 144 animaux ont repris leur cycle de vie, se sont reproduits et peuvent même éventuellement être recongelés.
EN IMAGES La photographe américaine a rassemblé des clichés de corps de femmes qui, grâce à ses collages, n’ont plus rien de modèles passifs et silencieux. Ils s’animent, dialoguent et racontent, avec douceur et violence, ce que c’est qu’être une femme.
A qui appartiennent ces corps ? Sont-ils offerts ou résistants ? Objets ou sujets ? Des ensembles ou des fragments ? Féministe revendiquée, l’Américaine Carmen Winant a composé ce fascinant panorama de collages noir et blanc à partir d’une expérience personnelle : il y a une dizaine d’années, elle servait de modèle à des étudiants lors de cours de dessin. N’être qu’un corps, en silence ; faire pause sur ses désirs, ses impatiences, ses gênes, pour s’offrir au regard de l’autre… Il y a, plus que de l’inconfort, une certaine violence dans ces moments.
Les pharmaciens rejoignent l’Association marocaine des psychiatres d’exercice privé dans son combat contre le projet de loi élaboré par le ministère de la Santé relatif aux modalités de prescription et de dispensation des médicaments à base de substances psychotropes.
L’Association marocaine des psychiatres d’exercice privé (AMPEP) n’est plus seule dans son combat contre le projet de loi élaboré par le ministère de la Santé, relatif aux modalités de prescription et de dispensation des médicaments à base de substances psychotropes à usage humain. Aujourd’hui, les médecins spécialisés en santé mentale peuvent compter sur le soutien du Conseil régional des pharmaciens d’officine du Sud (CRPOS). «Je partage entièrement l’avis des psychiatres», déclare Saadia Motaouakkil, présidente du CRPOS, pour qui les malades doivent pouvoir s’approvisionner correctement en médicaments dans les pharmacies sans être stigmatisés «ni par rapport à leur maladie ni par rapport à leur traitement».
Dans un poétique podcast réalisé par Sabine Zovighian, Annabelle Martella et Emilie Mendy donnent à entrevoir ce qu’il en est du désir dans les mondes parallèles. Un objet joliment hybride, plus proche de la fiction que du documentaire.
ARTE RADIO - À LA DEMANDE - SÉRIE
« Moi j’aimais trop voler, je me prenais pour une fée, mais parfois il y avait pas mal de trafic et je me prenais des vaisseaux dans la gueule. » A écouter l’épisode 1 du nouveau podcast d’Arte Radio, « Game Lover », on a d’abord craint de ne pas être tout à fait dans le cœur de cible – les jeunes adultes. D’autant que l’univers des jeux vidéo nous fut de tout temps bien étranger. Sauf qu’il s’agit d’amour, encore et toujours, et que le travail ici réalisé vaut largement un détour dans les mondes parallèles.
Les psychiatres inquiets au sujet du projet de loi sur les psychotropes
Les modalités de prescription et de dispense des médicaments à base de substances psychotropes à usage humain doivent être revues, estime l’Association marocaine des psychiatres d’exercice privé.
Dans un communiqué, l’Association marocaine des psychiatres d’exercice privé déplore, sans toutefois donner plus de précisions, un projet de loi qui «stigmatiserait davantage» les personnes atteintes de maladies psychiatriques. Et d’ajouter: «Non seulement elle [la loi, ndlr] frôlerait le code de déontologie médicale, mais elle porterait aussi atteinte à leur dignité et à leurs droits les plus élémentaires.
Dans ses fragments, Héraclite soutient l'idée que nous sommes séparés du langage, mais alors, pourquoi a-t-il écrit ? Et si tout langage est voué à l'échec, cela veut-il dire que nous n’avons aucun accès direct au réel ?
L'invité du jour
Heinz Wismann, philologue et philosophe
Et si le langage nous séparait du réel ? Et si le langage n'était pas la tentative de rejoindre le monde par les mots, un mot désignant une chose, mais au contraire le lieu de notre séparation tragique avec ce que nous passons notre vie à vouloir nommer ?
Prenons un exemple concret : voici un morceau de camembert. Son goût est si singulier que je ne peux pas ne pas chercher les mots pour décrire ce goût. Et pourtant, comme le fait remarquer le philosophe Clément Rosset, le goût du camembert est tellement unique, tellement singulier, que cette singularité restera à jamais innommable, et c'est là, notre tragédie.
Retournement de situation sur le remboursement total des psychothérapies. Après plus d'un moisde statu quo, le président de la CNS a tendu la main à la présidente de Fapsylux. «Nous reprendrons les négociations là où nous les avions laissées», assure ce mardi Delphine Prüm. Romain Schneider (LSAP), ministre de la Sécurité sociale a indiqué qu'un «dénominateur commun pourrait être trouvé», dans une réponse parlementaire parue mardi.
Les conclusions de la mission d’inspection sur le meurtre de Chahinez, le 4 mai en Gironde, ont été remises au gouvernement ce mercredi, assorties d’une série de préconisations pour améliorer la prise en charge des victimes et l’évaluation de la dangerosité des auteurs.
Des «dysfonctionnements» et des «faits graves». De l’aveu même de la ministre chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, ce rapport est «glaçant» : très attendues, les conclusions de la mission d’inspection sur le féminicide de Mérignac ont été remises ce mercredi au Premier ministre, Jean Castex. Le 4 mai dernier, Chahinez, 31 ans, avait été tuée en pleine rue, immolée par le feu après avoir été prise pour cible par balles, alors même qu’elle avait déposé plainte à plusieurs reprises contre son mari. Peu de temps après sa mort, le gouvernement avait confié une mission d’inspection à l’inspection générale de l’administration et à celle de la Justice. Il en ressort une série de manquements, ayant entraîné la mort de la jeune femme, mère de trois enfants. En cause : des défauts de communication entre la police et la justice, une mauvaise évaluation de la dangerosité de l’auteur, un défaut de protection de la victime.
Qu’appelle-t-on maladie X ? Comment s’y prépare-t-on ? Quels sont les dispositifs de surveillance mis en place à l’échelle local ? Régional ? National ? Quels sont les critères d’un “bon” dispositif ? Sur quels paramètres se basent-ils et à quelles difficultés se heurte-t-on sur le terrain ?
En cette journée où les restaurants intérieurs, les salles de sports rouvrent, où le couvre-feu est reculé de 2h. Avec ce bel été qui s’annonce, on se prend à rêver que ça y est, c’est la fin, qu’on va en finir une bonne fois pour toutes avec cette épidémie, que la reprise de la vie normale est devant nous… jusqu’à la prochaine pandémie. Parce que, quelle que soit le niveau d’impréparation dont les différents pays ont pu faire preuve, cette pandémie de Covid, elle était elle aussi prévue par l’OMS, sous le nom de maladie X. Une maladie encore inconnue qui va bouleverser les équilibres mondiaux. Et des maladies X, il y en aura d’autres. Comment les anticiper, comment mieux s’y préparer ?
Le cinéaste et collectionneur Bruno Decharme vient de faire don de 900 œuvres d’art brut au Centre Pompidou. Cette entrée confirme l’engouement pour un genre resté longtemps confidentiel, créé par des marginaux, des autodidactes et des esprits tourmentés.
« Sans titre » (vers 1970), de Janko Domsic. CENTRE POMPIDOU
Plus de 900 œuvres d’art ! C’est une donation considérable que le Musée national d’art moderne vient de recevoir de la part du réalisateur de documentaires Bruno Decharme. « Un profond bouleversement pour le musée », abonde Bernard Blistène, son directeur, pas peu fier du grand coup qu’il réalise à quelques jours de son départ du Centre Pompidou, le 28 juin.
Si cette donation secoue l’institution parisienne, c’est qu’elle ne se compose pas de têtes de gondole du marché ou de jeunes plasticiens branchés que convoitent habituellement les musées. Les artistes qui rejoignent aujourd’hui Beaubourg s’appellent Aloïse, Madge Gill, Adolf Wölfli, Henry Darger, Pascal-Désir Maisonneuve, Augustin Lesage ou Fleury Joseph Crépin.
En première ligne médiatique depuis le début de la pandémie, Alexandra Calmy, Karine Lacombe et Caroline Samer dénoncent des discriminations et un «déchaînement de commentaires sexistes, humiliants, injurieux» commis par des anonymes mais aussi par certains de leurs confrères.
«Le cyberharcèlement des femmes scientifiques ne sera pas la nouvelle norme.» Tel est le titre de la tribune signée par un trio de professeures de médecine, Karine Lacombe, Caroline Samer et Alexandra Calmy, et publiée mercredi dans la renommée revue scientifique britannique The Lancet. La première est française, les deux autres suissesses. L'expertise bien enracinée, la légitimité fortifiée par des postes à responsabilités. Elles s'élèvent d'une seule voix pour dénoncer les calomnies et les menaces dont elles sont victimes sur Internet depuis le début de la crise épidémique. Dans cette ère Covid, des scientifiques hommes subissent eux aussi de violents assauts, notamment lorsqu'ils tentent «d'expliquer rationnellement l'état actuel des connaissances sur l'efficacité de l'hydroxychloroquine», écrivent-elles. Néanmoins, les femmes «peuvent être plus sujettes à la cyberintimidation visant à dénigrer leur probité et leurs compétences scientifiques», soulignent-elles, dénonçant le caractère «misogyne et sexiste des attaques». Réunies le temps d'une matinée par écrans interposés, elles ont raconté àLibé leurs expériences, animées par la volonté de mettre à nu les violences sexistes. Convaincues, par ailleurs, de l'importance de condamner la sous-représentation des chercheuses dans les médias et les articles scientifiques. En résumé : «Contrer le silence des voix des femmes dans la science.»
Détruire l’autre à petit feu : c’est le principe du « gaslighting ». Et pour cause, le film réalisé en 1944 par George Cukor tire son nom de la flamme de la lampe à gaz, qui, tous les soirs, s’amenuise étrangement sans que Paula (Ingrid Bergman), l’épouse du manipulateur (Charles Boyer) ne puisse y trouver d’explication. C’est en fait ce dernier, caché à l’étage, qui utilise le gaz, le faisant donc diminuer dans le reste de la maison. Cette perte apparemment inexpliquée de lumière, motif dominant du film, contribue à plonger Paula, sa femme, dans la folie.
Michel Foucault, dans son Histoire de la folie à l’âge classique (sa thèse éditée pour la première fois en 1961, rééditée sous ce titre en 1974) nous aide éclairer cette technique de manipulation encore (trop) fréquemment utilisée.