Les écrits de ces créateurs singuliers sont souvent méconnus. L’historienne de l’art Lucienne Peiry leur consacre un très beau livre.
Tout amateur d’art brut le sait. Outre des images, ces œuvres nées dans l’urgence des marges et de la maladie incluent souvent des mots et des textes, plus ou moins longs, plus ou moins lisibles. Un peu paresseusement, on a souvent tendance à les considérer sur un plan uniquement formel, voire esthétique, oubliant qu’ils sont porteurs d’un message spécifique et possèdent une vie propre.
Dans un très bel ouvrage publié au Seuil, l’historienne de l’art Lucienne Peiry – qui a dirigé pendant dix ans la Collection de l’Art Brut à Lausanne – a choisi de placer ces Écrits d’art brut au centre de notre attention, proposant des retranscriptions et, si nécessaire, des traductions de ces superbes «lettres d’amour ou de rage, poèmes, messages érotiques et plaidoyers, journaux intimes et récits utopiques». Après une brève introduction, elle passe en revue et analyse avec finesse la production de trente de ces «graphomanes extravagants».