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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 4 mai 2021

Quelle est la part de Français partiellement immunisés, par la vaccination ou une infection passée ?

par Luc Peillon  publié le 4 mai 2021

CheckNews

Entre les personnes qui ont déjà été contaminées et le nombre de primo-vaccinés, près de la moitié de la population française de plus de 20 ans aurait acquis une première protection contre le virus.

par Luc Peillon

publié le 4 mai 2021

La proportion d’adultes partiellement immunisés contre le Sars-CoV-2 en France est en passe d’atteindre un niveau important. Et pourrait expliquer, en partie, la forte baisse de l’épidémie dans l’Hexagone depuis quelques semaines, avec une diminution de 40 % du nombre d’infections quotidiennes depuis un mois.

Selon les calculs effectués par CheckNews, en prenant en compte à la fois la montée en charge de la vaccination, mais aussi la part des personnes ayant déjà contracté le virus depuis le début de l’épidémie, près de 50 % des plus de 20 ans en France métropolitaine auraient acquis, à la mi-mai, une première protection contre la transmission du Sars-CoV-2. Et contre les formes plus ou moins sévères de la maladie que peut provoquer le Covid-19. Explications.

Décret n° 2021-537 du 30 avril 2021 relatif à la procédure applicable devant le juge des libertés et de la détention en matière d'isolement et de contention mis en œuvre dans le cadre de soins psychiatriques sans consentement

Version initiale 

Publics concernés : magistrats, directeurs des services de greffe judiciaire, greffiers, directeurs d'établissement de santé, médecins, avocats et particuliers. 
Objet : obligations d'information pesant sur l'établissement de santé et procédure devant le juge des libertés et de la détention en matière d'isolement et de contention mis en œuvre dans le cadre de soins psychiatriques sans consentement. 
Entrée en vigueur : le décret entre en vigueur le lendemain de sa publication au Journal officiel de la République française . 
Notice : le décret prévoit les obligations d'information pesant sur l'établissement de santé ainsi que la procédure applicable devant le juge des libertés et de la détention saisi d'une mesure d'isolement ou de contention prise sur le fondement de l'article L. 3222-5-1 du code de la santé publique
Références : les textes créés et modifiés par le décret peuvent être consultés dans leur version issue de cette modification, sur le site Légifrance (https://www.légifrance.gouv.fr).


Le Premier ministre,
Sur le rapport du garde des sceaux, ministre de la justice,
Vu le code de la santé publique, notamment ses articles L. 3211-12, L. 3211-12-1, L. 3211-12-2, L. 3211-12-4, L. 3211-12-5 et L. 3222-5-1 ;
Vu la loi n° 2020-1576 du 14 décembre 2020 de financement de la sécurité sociale pour 2021, notamment son article 84 ;
Vu le décret n° 2020-1717 du 28 décembre 2020 portant application de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991relative à l'aide juridique et relatif à l'aide juridictionnelle et à l'aide à l'intervention de l'avocat dans les procédures non juridictionnelles ;
Vu les avis du comité technique spécial de service placé auprès du directeur des services judiciaires en date des 17 février et 11 mars 2021 ;
Vu l'avis du Conseil national de l'aide juridique en date du 3 mars 2021 ;
Le Conseil d'Etat (section de l'intérieur) entendu,
Décrète :

[...] 


Au sein du chapitre Ier du titre Ier du livre II de la troisième partie du code de la santé publique est insérée une section 4 ainsi rédigée : 


« Section « 4 
« Mesures d'isolement et de contention 


« Sous-section 1 
« Obligations d'information pesant sur l'établissement

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Cannabis : un rapport parlementaire contredit la stratégie de l’exécutif

Par   Publié le 5 mai 2021

Le dernier volet de la mission consacrée à « la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis » pointe l’échec de la politique répressive adoptée par le gouvernement.

Le député du groupe Libertés et territoires, Francois-Michel Lambert, brandit un joint de cannabis, à l’Assemblée nationale, mardi 4 mai.

Tâche ardue pour un député de la majorité que d’imposer un débat, dont l’exécutif ne veut pas entendre parler. D’autant plus quand il est question de la consommation de cannabis en France et que le constat final pose la nécessité de « légaliser » son usage. Et ce, surtout quand le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, vient de déclarer la lutte contre les drogues comme « la mère des batailles »à un an de l’élection présidentielle.

lundi 3 mai 2021

Le sport comme une drogue

LE 04/05/2021

À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE

par Sonia Kronlund

Servane fait jusqu’à six heures de sport par jour et ne peut envisager de s’en passer ne serait-ce qu’une journée. Ce qu’on appelle sa “bigorexie” prend racine dans son enfance... Elle raconte.

Musculation en plein air à Santa Monica, en 1956.
Musculation en plein air à Santa Monica, en 1956. Crédits :  Gene Lester - Getty

Célibataire et sans enfants, Servane organise toute sa vie autour du sport, un plaisir qui est devenu une addiction. Aujourd'hui âgée de 48 ans, elle est fille de professeurs et sportifs. Si elle a toujours été bonne élève, elle ne s’est jamais sentie à l’aise à l’école : en tant que fille de prof, elle a souvent été soupçonnée de favoritisme par ses camarades.

Il y a tout le temps ce regard. Je ne sais pas ce que les autres pensent, et je n’ai pas du tout confiance en moi.

Quand elle est jeune, Servane s’entoure de garçons et fait des « sports de garçons », comme le football. Elle ne se sent pas à l’aise en tant que fille :

Je suis une fille mais je ne veux pas le reconnaitre. […] Mon corps, je le gomme, je veux pas le voir. Je fais comme si j’étais un garçon. On disait « garçon manqué », à l’époque : j’étais ça, y compris dans mon corps. Et quand on me prenait pour un garçon, je trouvais ça génial !

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« Mon E est vert, le sien est bleu » : le jour où ils ont découvert qu’ils étaient synesthètes

Par    Publié le 3 mai 2021

« Gelb-Rot-Blau » (Jaune-rouge-bleu), de Vassily Kandinsky, 1925. Synesthète, l’artiste abstrait disait entendre la couleur et voir le son.Il associait par exemple le bleu clair à la flûte, le bleu foncé au violoncelle. La forme triangulaire évoquait des sons aigus, le rond des graves.

Imaginez que votre façon de voir le monde soit en partie une illusion. Que personne d’autre ne partage ce que vous ressentez quand vous lisez, quand vous entendez de la musique ou quand vous pensez au temps qui passe. Et que vous en preniez conscience du jour au lendemain. Ce n’est pas le scénario d’un nouvel opus de Matrix, mais la surprise qu’a eue Céline, il y a sept ans. En traînant sur Facebook, cette photographe et graphiste est tombée sur une vidéo « consacrée à une artiste qui peignait des chansons, parce qu’elle avait le don de voir des couleurs quand elle écoutait de la musique ». « C’est seulement à ce moment-là que j’ai compris que ce n’était pas le cas de tout le monde. » Cette particularité que Céline a immédiatement identifiée comme étant sienne et qu’elle qualifie volontiers de « superpouvoir » porte un nom : « synesthésie ».

Le droit de vote dans les prisons renforcé avant les régionales et la présidentielle

Par   Publié les 3 mai 2021

C’était une promesse d’Emmanuel Macron. Deux lois et deux décrets auront été nécessaires pour créer un dispositif ad hoc de vote par correspondance.

Un détenu dans le bureau de vote de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), lors des élections européennes, le 21 mai 2019.

La machine de l’Etat sait parfois se mettre en quatre pour matérialiser une intention qui n’intéresse ni le grand public ni un groupe de pression. En juin, pour les élections régionales, et en 2022, pour l’élection présidentielle, les détenus qui ne sont pas spécifiquement privés de leurs droits civiques auront la liberté d’exercer ou pas leur droit de vote, comme tout citoyen.

Donnant sa vision de la place de la prison dans la société lors d’un discours à Agen en mars 2018, Emmanuel Macron avait expliqué en quoi cela lui paraissait important. « C’est une mesure indispensable pour en faire des citoyens à part entière et (…) permettre leur réinsertion dans la société véritable. » Un détenu est « un citoyen dont la liberté est réduite, mais ça n’est pas moins », avait-il insisté.

Cette France qui «pète un plomb» : le GIGN face à l’inquiétant phénomène des «retranchés»

Par Christel Brigaudeau 

Le 2 mai 2021

SÉRIE (1/5). A bout de tout, en détresse psychologique, économique et sociale, ils saisissent une arme, s’enferment chez eux, et menacent leur vie ou celle de leur entourage. Selon nos informations, le GIGN a plus que doublé ses interventions ces derniers mois. Pour comprendre ce phénomène, nous avons interrogé d’anciens « retranchés », des psychologues, des négociateurs des forces de l’ordre…

Selon notre décompte, réalisé de février à mi-avril, la presse régionale rapporte tous les deux jours, en moyenne, les coups de folie d’hommes seuls, furieux, armés. LP/Illustration Anne-Gaëlle Amiot
Selon notre décompte, réalisé de février à mi-avril, la presse régionale rapporte tous les deux jours, en moyenne, les coups de folie d’hommes seuls, furieux, armés. LP/Illustration Anne-Gaëlle Amiot 

Notre série sur la France des « retranchés » en 5 épisodes

  1. Le GIGN face à l’inquiétant phénomène des «retranchés»
  2. Le jour où Christelle a voulu « tout faire sauter »
  3. Le mystère du « suicide by cop »
  4. Dans la peau d’un négociateur du GIGN (à lire dès le lundi 3 mai)
  5. Mon voisin est un forcené (à lire dès le lundi 3 mai)

Marie-Gwenola Hollebecq n’oubliera jamais le message qui a surgi sur son écran, ce mercredi 10 février, en début d’après-midi. Guillaume, 38 ans, avertit la maire d’un drame imminent à La Chèze, 600 habitants en plein bocage breton. Dans une heure, il va brûler les maisons, tuer et manger ses voisins. « Au moins ça me fera de la viande », ironise-t-il. Glacée, elle alerte les gendarmes.

Cet informaticien sans emploi a vu fondre ses relations sociales et ses économies, au fil des mois de la pandémie de Covid-19. Son dossier pour le RSA est inexplicablement bloqué. Sur son compte courant : 37 centimes. Il survit grâce à des dons. La mairie ferme les yeux sur ses incursions au camping municipal où il recharge son téléphone et prend des douches. Marie-Gwenola soupire. « C’est un garçon intelligent et éduqué. Une conjonction de choses lui a fait perdre les pédales. » Délogé par le GIGN, le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale, il écopera de huit mois de prison avec sursis, pour trouble à l’ordre public et menaces. Il n’a plus le droit de reparaître dans la commune.

Maladie mentale: Entre le marteau de la stigmatisation et l’enclume de l’indifférence

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Par Mohamed Saâd Bouyafri   26 avril, 2021

MAROC

Rabat – Le débat autour des maladies mentales revient de façon sporadique dans l’actualité du Maroc, souvent au gré de faits divers sanglants. Sans déroger à la règle, c’est une nouvelle fois dans des circonstances tragiques que le sujet de la prise en charge des personnes en proie à cette souffrance refait surface.

Le 17 avril courant, la province de Taounate s’est retrouvée dans un état d’effarement suite à un triple meurtre attribué à un individu souffrant de troubles mentaux. Le mis en cause aurait agressé plusieurs personnes à l’aide d’un bâton, à Douar Rass El Koudia, Ain Beida, Caïdat Ain Aicha, entraînant la mort d’une femme âgée et de deux enfants de 7 et 9 ans.

Dans le dessein de lever le voile une fois pour toute sur une éventuelle corrélation entre les troubles psychologiques et les tendances criminelles, la MAP a contacté le psychiatre et psychanalyste, Khalid El Alj, qui a souhaité d’emblée dissiper toute ambiguïté en clarifiant que les homicides, dans leur majorité, ne sont pas dus aux malades mentaux.

Près de 85 % des auteurs d’homicides ne souffrent pas de maladies mentales, a précisé M. El Alj, notant qu'”ils ne sont pas fous au sens commun du terme et l’intervention psychologique et psychiatrique, si elle doit avoir lieu, ne vient qu’après la réponse sociale et judiciaire”.

Pour étayer ses propos, M. El Alj a relevé que selon des études sérieuses, les homicides ne concerneraient qu’une catégorie de maladies mentales qualifiées de “graves” qui ne serait responsable que de 0,16 cas d’homicides pour 100.000 habitants par an.

“Il s’agit beaucoup plus de situations critiques de souffrance vécues par des individus présentant des perturbations structurelles de la personnalité et dont la dangerosité est sensiblement accrue par la prise de stupéfiants”, a-t-il expliqué.

Toutefois, “la représentation collective de la folie criminelle stigmatise la souffrance humaine et la surmédiatisation y contribue”, a déploré M. El Alj.

En effet, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la stigmatisation est l’obstacle le plus important à surmonter dans la communauté pour la prise en charge des maladies mentales.

A cet égard, l’OMS insiste sur l’importance de mener des campagnes de santé publique visant à améliorer la prise de conscience générale des dangers de la stigmatisation des maladies psychiques afin d’éviter que les personnes en proie à ces troubles ne finissent par s’approprier les stéréotypes attribués à leur maladie.


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Affaire Sarah Halimi : « La question du discernement n’est pas une question clinique, mais philosophique et morale »

Propos recueillis par   Publié le 2 mai 2021

La confirmation de la Cour de cassation de l’irresponsabilité pénale du meurtrier de cette femme a relancé la controverse sur cette notion, dont la sociologue Caroline Protais retrace l’évolution dans un entretien au « Monde ».

Rassemblement pour demander le jugement de Kobili Traoré, le meurtrier de Sarah Halimi, déclaré irresponsable pénalement, le 25 avril à Paris.

La sociologue Caroline Protais est chercheuse associée au Cermes3 (CNRS-Inserm-EHESS) et autrice de Sous l’emprise de la folie ? L’expertise judiciaire face à la maladie mentale (1950-2009) (EHESS, 2016). Si les experts ont longtemps considéré l’irresponsabilité pénale comme automatique en cas de « démence », rappelle la spécialiste des liens entre la justice et le monde de la santé mentale, les non-lieux pour irresponsabilité pénale sont de plus en plus rares. Après la décision de la Cour de cassation dans l’affaire Sarah Halimi, qui a confirmé, mercredi 14 avril, que le discernement du meurtrier était « aboli » au moment des faits, elle a répondu aux questions du Monde.

Notre système immunitaire face à une année de confinement


 


Repéré par Nina Pareja — 

Ce que la théorie de l'hypothèse hygiéniste peut nous apprendre.

Depuis mars 2020, vous n’avez pas été malade, même pas votre petit rhume habituel au moment du changement de saison. C’est un des rares effets bénéfiques de cette pandémie, la propagation des autres maladies a reculé avec le confinement, le port du masque et le lavage des mains plus fréquent.

Pourtant, ce manque d’exposition aux autres infections pourrait devenir dangereux puisque notre système immunitaire apprend à réagir en fonction des attaques qu’il reçoit. Il est possible, peut-on lire dans le magazine Wired, que l’un des effets à long terme de la pandémie soit une augmentation des allergies et des maladies comme l'eczéma et l’asthme, en particulier chez les enfants qui ont grandi pendant le Covid.

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Romain Dupuy : « On veut m’interner à vie, je subis une injustice »


Par Nicolas Bastuck  Publié le 

Interné depuis 16 ans dans une unité pour malades difficiles, le meurtrier des infirmières de Pau réclamait son transfert dans un service ordinaire.

S

on nom est réapparu dans la presse après la décision, rendue définitive par la Cour de cassation dans un arrêt du 14 avril, de déclarer l'assassin de Sarah Halimi pénalement irresponsable. Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2004, après avoir fumé une quinzaine de joints à son domicile, Romain Dupuy, alors âgé de 20 ans, se rend à l'hôpital de Pau où il a déjà été soigné à trois reprises pour schizophrénie, armé d'un couteau de cuisine et de tournevis cruciformes. Il tue sans les connaître une infirmière et une aide-soignante de 40 et 48 ans, poignardant l'une, décapitant l'autre ; quelques semaines plus tard, il tire sur les policiers venus l'interpeller à son domicile.

Psychotique et pris d'une « bouffée délirante » lors de son passage à l'acte, Dupuy a été déclaré pénalement irresponsable par un arrêt définitif de la cour d'appel de Pau rendu en 2007 ; les experts psychiatres qui l'avaient examiné ont estimé que son discernement était « aboli » au moment des faits. Depuis seize ans, Romain Dupuy fait l'objet d'une mesure d'hospitalisation sous contrainte, prise au nom de la « sûreté des personnes » et des risques d'« atteinte à l'ordre public ». Il est interné à l'unité pour malades difficiles (UMD) de Cadillac, qu'il n'a jamais quittée. « Un régime quasi carcéral », soulignent ses avocats, Mes Hélène Lecat et Serge Portelli. « Enfermé dans une chambre au mobilier scellé, privé de toute sortie et de toute activité à l'extérieur, surveillé constamment, M. Dupuy subit depuis de très longues années un régime très contraignant qui n'est plus en rapport avec son état de santé, lequel s'est sensiblement amélioré et stabilisé », ont-ils plaidé le 27 avril devant le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Bordeaux(Gironde).

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Le parti pris militant de « Promising Young Woman »

Par   Publié le 26 avril 2021

Avec ce premier long-métrage, lauréat de l’Oscar du meilleur scénario original, la réalisatrice Emerald Fennell s’emploie à illustrer par la fiction tout un panel de notions ressorties dans le sillage de #metoo, comme le consentement, le harcèlement, la culture du viol ou la masculinité toxique.

Carey Mulligan incarnant Cassie dans « Promising Young Woman », film américain d’Emerald Fennell.

Premier long-métrage de la comédienne et scénariste d’origine britannique Emerald Fennell, Promising Young Woman, très remarqué au Festival de Sundance en 2020, mais dont la sortie a été bousculée par la crise sanitaire, se présente comme une satire féministe d’une société américaine bon teint où les relations entre hommes et femmes sont encore déterminées par des schémas de violence et de domination.

Au seuil de la trentaine, Cassie (Carey Mulligan), démissionnaire de l’école de médecine, vit toujours chez ses parents et stagne dans un petit boulot de serveuse au café du coin, sans véritable perspective d’avenir. Le week-end, elle sort seule en club et feint l’ivresse, hameçonnant chaque fois un homme différent pour qu’il la ramène chez lui. Et cela ne manque jamais : dès lors que la jeune femme se retrouve à leur merci, aucun d’eux, même les plus convenables, ne se prive de franchir la ligne rouge, tirant profit de sa vulnérabilité pour obtenir une gratification sexuelle. C’est à ce moment-là que, chaque semaine, le piège de Cassie se referme pour administrer à chacun une bonne leçon et la frousse de sa vie.

Le remboursement des psychothérapies plus compliqué que prévu

03.05.2021

LUXEMBOURG

Les négociations entre l'association des psychothérapeutes (Fapsylux) et la CNS concernant le remboursement des thérapies sont au point mort. 

Retour à la case 2018 pour ces discussions qui, à l'époque déjà, n'avaient abouti sur aucun accord. La situation telle qu'elle a été décrite en 2021, n'a pas meilleure allure: les discussions sont suspendues et les points déjà acquis sont finalement remis en question. Pour les psychothérapeutes, la balle est dans le camp de la CNS.

Delphine Prüm, présidente de Fapsylux, attend maintenant que la CNS fasse un geste: "ce n'est pas à nous de faire un pas vers eux, nous leur avons clairement présenté nos positions de manière officielle et nous attendons maintenant une réponse de leur part".

Plusieurs points primordiaux ont été définis par Fapsylux afin de proposer aux patients une prise en charge de qualité. Grâce aux trois séances remboursées, l'accès gratuit à la psychothérapie doit être proposé selon eux. Tous les citoyens qui en ont besoin doivent pouvoir se faire rembourser leurs séances de psychothérapie sans exclure une partie de la société, et chaque thérapeute autorisé au Luxembourg doit pouvoir être remboursé.

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dimanche 2 mai 2021

Luce Irigaray : “Le désir naît d’une différence plus que d’une similarité”

Luce Irigaray, propos recueillis par Octave Larmagnac-Matheron publié le 

                                            Luce Irigaray © Alberto Ramella / rosebud2

Elle est l’une des grandes figures du féminisme et une penseuse influente pour toute une génération. Moins connue en France qu’à l’étranger, où elle a fait carrière, la philosophe Luce Irigaray n’a cessé de réfléchir à la coexistence entre hommes et femmes. Elle retrace une vie consacrée à penser l’agencement de nos différences.

Vous n’avez peut-être jamais entendu son nom. Luce Irigaray, 88 ans, a pourtant été – entre bien d’autres choses – l’une des féministes les plus marquantes et les plus singulières des mouvements de libération des années 1970, avant d’être mise au ban, marginalisée, exclue de l’espace intellectuel francophone. En cause : la publication de sa thèse, Speculum, une critique radicale du traitement du féminin dans la psychanalyse et une déconstruction des « fondements mêmes de notre culture ». Cette dernière se serait édifiée autour de l’idée d’un « sujet neutre ». Fiction, réplique Luce Irigaray : la réalité du vivant, c’est la différence sexuée. Le deux plutôt que l’un. L’homme et la femme n’ont pas la même subjectivité. Le méconnaître revient à reconduire notre volonté de dominer la nature. Le scandale, immédiat, est à la hauteur du succès de librairie : Irigaray est chassée de l’université de Vincennes et de l’École freudienne de Paris, et bientôt privée de publication. Déjà exilée de sa Belgique natale, et de ses origines minières, pour venir étudier la psychanalyse à Paris, la jeune femme est rejetée intellectuellement de son pays d’accueil. Sa pensée trouve alors refuge à l’étranger : en Italie, notamment, où elle collabore avec le parti communiste pendant des années, et aux États-Unis, où elle devient une référence fondamentale pour les études de genre et la pensée féministe. Elle se rend souvent dans ce pays, avant d’arrêter de prendre l’avion. Une conviction écologique forte, par « respect pour la nature », qui est au cœur de son approche différentialiste du genre et qui l’a « toujours accueillie, jamais exclue », lorsque les portes se fermaient. Discrète sur sa vie, réticente à revenir sur les polémiques qui l’ont marquée, elle s’efforce inlassablement d’« apporter des éléments positifs pour le présent et le futur » plutôt que de ressasser le négatif. Tour d’horizon d’une pensée, que nous avons explorée pendant plusieurs semaines à coups d’échanges téléphoniques, de conversations épistolaires et de rencontres face à face.

Montaigne, la cérébrologie et le passeport bipolaire. Episode 2

En guise d’illustration de la mutation cérébrologique du champ de la psychiatrie et de la santé mentale, l'institut Montaigne et le site de FondaMental vantent une «radicalité» dans les décisions politiques à prendre. Radicalité fondée sur l'ubérisation de la psychiatrie.

Le 29 avril 2021, la directrice déléguée de la santé de l'institut Montaigne s'inquiète dans une tribune parue dans Le Monde: de "l’absence d’une certaine forme de radicalité dans les décisions prises, la situation de crise profonde dans laquelle se trouve la psychiatrie"

Depuis 2007, la cérébrologie a sa fondation soutenue et financée par ce même Institut Montaigne. FondaMental s’est progressivement infiltrée dans l’appareil d’État et sur les plateaux télés jusqu’à devenir un acteur incontournable de la santé mentale. Le délégué à la psychiatrie nommé par le pouvoir macroniste en est directement issu.

Destruction explicite de la psychiatrie au profit de la cérébrologie, du big data et des start-up

Pour illustrer ce que nous avons avancé dans le premier épisode, rien de plus facile car tout est dit, sans état d'âme, sur le site de FondaMental qui développe "le passeport bipolaire". Ce passeport bipolaire a fait l’objet d’un arrêté officiel publié au JO le 26 août 2019. FondaMental en fait la promotion sur son site. Sa directrice, Marion Leboyer, y dit sans ambage :

« Cette expérimentation concrétise les transformations souhaitées par les cliniciens et les patients vers une prise en charge globale (psychiatrique et somatique) et spécialisée, au sein d’un modèle économique incitant à la qualité et à l’efficience. Elle préfigure des évolutions qui pourraient s’appliquer aux autres maladies psychiatriques comme la dépression ou la schizophrénie. »

Le texte publié sur le site de FondaMental est organisé en trois chapitres : « l’innovation organisationnelle », « l’innovation technologique » et « l’innovation de tarification ».

Rappelons, comme l’a montré Rachel Knaebel, que l’institut Montaigne et de nombreuses entreprises du CAC 40 soutiennent FondaMental. L'institut a d'ailleurs co-édité le livre "Psychiatrie état d'urgence". Au sein de la société française, l’institut Montaigne milite pour les réformes néolibérales des services publics. Il se réclame de « l’innovation »« l’égalité » et « l’efficacité ». Cette efficacité se présente comme altruiste et entend réduire les dépenses publiques et les coûts sociaux (ici les arrêts de travail).

De la première à la dernière ligne du site, l’enjeu est clairement énoncé. Sans complexe.

« En rupture avec le fonctionnement actuel de la psychiatrie française, Passport BP propose un parcours de soins spécialisé, spécifique aux personnes avec troubles bipolaires, en aval de leur passage dans un service de psychiatrie adultes (…) Passport BP propose d’expérimenter un nouveau mode de financement avec une bascule progressive d'un financement par la dotation annuelle de fonctionnement (DAF), budget global inégalitaire, inefficace et peu propice au déploiement de nouvelles organisations, à un financement forfaitaire au parcours, afin de dégager de nouvelles ressources pour la psychiatrie française tout en réduisant la dépense pour la collectivité par la limitation des hospitalisations et arrêts de travail. »

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Assises de la psychiatrie couchée. Episode 1: la consécration de la cérébrologie

Décidées par le gouvernement, « les Assises de la psychiatrie » sont l'un des éléments de la stratégie d'étouffement d'une psychiatrie soignante. Ces Assises de la psychiatrie couchée entérineront sa disparition au profit de ce que nous décrirons sous le terme de cérébrologie.

De la psychiatrie à la cérébrologie

Dans le chapitre 2 de « La Révolte de la psychiatrie »nous évoquions l’assomption d’une neuropsychiatrie de deuxième génération alliant antipsychiatrie gestionnaire, neuropolitique et santé mentale néolibérale. La reprise de ce terme ancien de « neuropsychiatrie » correspondait aux discours politiques qui proclamaient que « au vu des progrès des neurosciences et de l’imagerie cérébrale, la partition entre neurologie et psychiatrie n’est plus de mise à l’heure actuelle ».

Mais reprendre le même mot – neuropsychiatrie- entretient l’idée du retour d’une forme ancienne, déjà connue. Or, la situation actuelle impose de clarifier, dans sa nomination même, la nouvelle discipline qui prend corps.

Penchons-nous sur le terme même de psychiatrie : « psych-iatros ».  « Le iatros », celui qui soigne ; la « psuchê », l’âme, la psyché. La racine grecque de iatros (iaomaï : soigner) suppose l’activité de soigner.

Or, depuis des années, nous constatons que la psyché et les soins s’effacent comme organisateurs structurants de la psychiatrie.

Remarquons qu’il n’y a que trois domaines de la médecine qui portent dans leur nom même cette activité de soigner : gériatrie, pédiatrie, psychiatrie. Les soins de la vieillesse côtoient ceux de l’enfance et de l’âme. Si nous ne comptons pas « la médecine générale », les autres spécialités sont constituées dans leur nomination du « logos », c’est à dire des lois et des discours rapportés à un objet. L’objet est ici tel ou tel organe comme cela apparaît dans cardiologie, neurologie, ophtalmologie, diabétologie, gynécologie etc.

Si nous prenons au sérieux cette nomination qui distingue le logos (pour les organes) du iatros articulé à l’enfance, à la vieillesse et à la psyché, quel est l’organisateur imaginaire reliant ces trois éléments ?

Si nous partageons avec les autres espèces de nombreux organes, des physiologies et des anatomies proches, l’analogie fonctionne-t-elle quand il s’agit de l’enfance, de la vieillesse ou encore de l’âme ?

L’activité de soigner sous tendue par le iatros induit une logique de l’indétermination qui tout en reconnaissant les lois de la rationalité scientifique ne les considère pas comme suffisantes. La trace et l’ampleur des constructions anthropologiques et sociales insistent aux côtés de ces trois notions. Nos enfances, nos âmes et nos vieillesses s’inscrivent dans le monde et ne se contentent pas d’obéir à des lois. Elles ont une part d’ineffable qui échappent à ce que Castoriadis nomme la logique ensembliste identitaire. Quand l’enfance, la psyché et la vieillesse sont frappées par la maladie, elles ne mobilisent pas que des lois, elles s’inscrivent dans des rapports complémentaires polydimensionnels, anthropologiques, existentiels, environnementaux, politiques. Elles sont instituées sur un fond imaginaire de la société qui se résume pas à une rationalité, qu’elle soit scientifique, économique ou autre.

La marque de ces trois spécialités fondées sur le iatros, n’est-elle pas la reconnaissance de processus constitutifs de notre humanité même qui ne se limiterait pas à une relation entre un objet, des discours et des lois ?

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