Initialement promis pour l’automne 2018, le projet de loi bioéthique qui élargit la PMA aux femmes seules et aux couples de lesbiennes a longtemps paralysé la majorité, causant de véritables «pertes de chances» pour les concernées. Il devrait être adopté à l’été.
Manifestation pro-PMA, sur la place de la République, à Paris, le 31 janvier. (Linsale Kelly/BePress/Abaca)
Quel goût ont les triomphes tardifs ? Quand sera enfin adoptée la loi de bioéthique – avec la PMA pour toutes pour mesure phare –, la fête sera-t-elle complète ou ternie, pour certaines, par le temps passé à batailler et à (dés) espérer ? Après deux lectures dans chaque assemblée, les députés de la majorité et la droite sénatoriale ont acté leur désaccord mi-février en commission mixte paritaire. Sauf changement, le texte devrait revenir, en nouvelle lecture, début juin à l’Assemblée puis fin juin au Sénat, avant son adoption définitive promise par l’exécutif d’ici fin juillet. Après quatre ans d’une interminable attente pour les premières concernées.
Accès aux couples de même sexe, remboursement par l’assurance maladie, âge limite, dons de gamètes… De l’Espagne au Kazakhstan, la législation en matière de procréation médicalement assistée est très diverse.
Un couple lesbien et leur bébé à Algeciras en Espagne, le 17 octobre 2006. (Jose Luis Roca /AFP)
Les pays européens sont nombreux à avoir légiféré sur la PMA dans les années 2000. Depuis, si l’ouverture progressive aux femmes seules et aux couples gays et lesbiens se fait à plus petit pas, «le mouvement est plutôt un mouvement de libéralisation», confirme Marie Mesnil, maîtresse de conférence en droit privé à l’université de Rennes 1. «Il y a un effet cliquet avec l’idée que les techniques de PMA se développent et que les législations encadrent de plus en plus leur accès.»
Trois hommes sortent de prison, après avoir purgé des peines de 2 à 30 ans. La réalisatrice capte leur trajectoire leur première année dehors, sous la forme d’un journal de bord. Norbert, Raphaël, Yemine se confient sur les étapes de cette nouvelle vie. Tout en délicatesse, nous observons comment leurs projets se heurtent à une réalité sociale, affective et sanitaire et se transforment au fil de leur expérience du dehors.
La députée LREM et présidente de la Commission des Lois de l'Assemblée nationale a confirmé dimanche sur franceinfo qu'une loi sur le discernement pénal verrait le jour très rapidement.
Invitée du 8h30 franceinfo dimanche 25 avril, Yaël Braun-Pivet, députée LREM et présidente de la Commission des Lois de l'Assemblée nationale a confirmé qu'une loi sur le discernement pénal verrait le jour très rapidement. "Le président de la République a souhaité que le législateur se saisisse de cette question, donc à nous de travailler la question juridique du discernement", a indiqué Yaël Braun-Pivet.
Cela sera toujours du cas par cas, on ne juge pas des faits, on juge une personne qui a commis des faits
« Chevilles ouvrières essentielles » des hôpitaux, les jeunes médecins doivent changer de stage début mai. Faute de postulants, plusieurs services de réanimation franciliens pourraient se retrouver en difficulté.
Corentyn Ayrault vient d’achever une semaine de quatre-vingt-dix heures de travail. Encore une et ce sera, pour l’interne en anesthésie-réanimation, la fin de son stage au bloc central des urgences et à la maternité de la Pitié-Salpêtrière (Assistance publique-Hôpitaux de Paris, AP-HP). La fin, aussi, d’un tunnel de trois semaines à un rythme extrême, sans s’arrêter, hormis pour le repos de sécurité obligatoire, « pour dormir » après vingt-quatre heures de garde.
Depuis que la troisième vague de l’épidémie frappe de plein fouet l’Ile-de-France, l’homme de 26 ans a accepté d’aller aider, en plus de son semestre en anesthésie, dans un service de réanimation de l’hôpital, débordé par l’afflux de patients atteints du Covid-19.
Sur les 7 derniers jours, la moyenne du nombre de cas positifs quotidiens s'élève à 30 086. Cela représente une baisse de 12% par rapport à la semaine précédente. Cependant le dépistage diminue également (- 14% sur 7 jours).
Situation très stable à l'hôpital. 30 287 personnes actuellement hospitalisées (- 1,6% sur 7 jours) dont 5 978 personnes en soins critiques (+ 1,4% sur la semaine). Il y a très exactement 299 décès quotidiens en moyenne sur la semaine (+ 8% sur 7 jours).
Bonne lecture et bonne semaine !
L’indicateur de présence de Sars-CoV-2 dans les eaux usées mesuré par le réseau Obépine est désormais visible sur Covidtracker !
Créé le 20 avril 2020, l’observatoire épidémiologique des eaux usées (OBEPINE) a permis de fédérer plusieurs projets de recherche ayant pour objectif commun de proposer un suivi macro-épidémiologique de l’épidémie de COVID-19 en analysant la présence du SARS-CoV-2 dans les réseaux d’assainissement. L'objectif du projet OBEPINE s’inscrit dans une démarche de recherche et d’action permettant un suivi épidémiologique de la population à partir d’un échantillon représentatif de 150 stations de traitements des eaux usées (réparties sur le territoire national).
Dans une tribune parue dans la revue «BioScience», la chercheuse Florence Débarre et les membres de la société internationale de biologie évolutive avancent plusieurs priorités pour éviter le développement de mutations du virus : maintien des gestes barrières, davantage de séquençage et de coopération internationale.
Selon les chercheurs, le gouvernement devrait tenter de faire baisser drastiquement la circulation du virus pour limiter l'apparition de variants. (Amaury Cornu/Hans Lucas)
Le gouvernement perd la tête avec les variants. Dimanche, le Premier ministre, Jean Castex, les voyait «en régression», ce lundi matin, sur France Info, placée face aux données de Santé publique France, la ministre Agnès Pannier-Runacher a reconnu que leur proportion augmentait «légèrement».
Pour l’aider à y voir clair, Libération donne la parole à la chercheuse au CNRS Florence Débarre. Elle co-signe avec les membres de la société internationale de biologie évolutive une tribune parue le 10 avril dans la revue BioSciencedéfinissant quatre priorités de santé publique dans la lutte contre le Covid-19. Le but est clair : limiter les risques d’apparition de variants.
par Sylvie Laurent, Historienne, américaniste à Sciences-Po, Stanford, Berkeley publié le 23 avril 2021
Selon l’historienne Sylvie Laurent, le meurtrier de George Floyd personnifie l’économie libidinale du racisme : sur la vidéo, le policier exsude la phobie du corps noir masculin qu’il mate par l’exercice de la toute-puissance. Une réflexion critique sur «l’empolicement» de la société américaine.
Le policier Derek Chauvin lors du meurtre de George Floyd, le 25 mai 2020 à Minneapolis (Minnesota). (Pool/Reuters)
Chauvin est un meurtrier. Il aura fallu deux semaines de plaidoiries et douze jurés fiévreux pour qualifier le crime, dont ils convinrent qu’il outrepassait l’exercice de la violence légitime conféré à la police. La vidéo du martyre de George Floyd a constitué la pièce à conviction centrale du procès après avoir suscité l’opprobre universel du policier bourreau. On y voit, en effet, plus que la mise à mort d’un homme entravé, ses supplications et son agonie. On y discerne l’affirmation d’une posture morale ainsi que la jouissance sadique de Derek Chauvin, soutenant le regard des témoins avec la certitude que le rituel de soumission barbare auquel il s’adonne pendant neuf minutes et vingt-neuf secondes est légitime. Il n’entend ni le râle de sa proie ni les interpellations lucides des badauds. Alors même que George Floyd, qui jamais n’a résisté ni posé la moindre menace, a rendu son dernier souffle, Chauvin maintiendra son genou létal pendant plus d’une minute.
Selon un récent sondage IFOP réalisé à la demande de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), les français restent fortement favorables (93%) à une légalisation de l’euthanasie dans notre pays pour les personnes atteintes de maladies insupportables et incurables.
Quant au suicide assisté, 89% d’entre eux approuvent sa légalisation.
Une évolution ou une abrogation de la loi Claeys-Leonetti et un débat sur les questions de la fin de vie sont attendus.
Une étude publiée dans le revue médicale «The Lancet» appelle à mieux prendre en charge les conséquences physiques et surtout psychologiques des fausses couches.
Encore considérée par certains comme honteuse, la fausse couche est parfois dissimulée par des couples à leurs proches, ce qui empêche d’exprimer et de reconnaître les conséquences psychologiques de cette perte. (Peter Dazeley/Getty Images)
Pas moins de 23 millions de fausses couches se produisent chaque année dans le monde. L’équivalent d’environ «44 grossesses perdues chaque minute» et de 15% du total des grossesses.Dans une série de trois études publiées lundi dans la revue médicale The Lancet, les chercheurs appellent à mieux prendre en charge les lourdes conséquences physiques et surtout psychologiques de ces fausses couches, concernant pas moins d’une femme sur dix.«Pendant trop longtemps, le fait de faire une fausse couche a été minimisé et souvent, pas pris au sérieux […]. Le temps où on se contentait de dire aux femmes de réessayer est révolu», expose l’éditorial accompagnant ce rapport.
Les services spécialisés dans la prise en charge des troubles du comportement alimentaire ont vu leur activité augmenter d’un tiers depuis un an. En cause, notamment : l’isolement social ou le retour contraint dans un cadre familial.
C’est une autre vague qui grandit, depuis un an, à la clinique des maladies mentales et de l’encéphale (CMME) de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. Au sein de son unité spécialisée dans la prise en charge des troubles alimentaires, un lit ne reste jamais vacant plus d’une minute. « On a une liste d’attente d’hospitalisation d’une trentaine de personnes, avec pour chaque place libérée au moins cinq à six patientes en situation d’urgence », décrit la chef de clinique Laura Di Lodovico.
À l’échelle planétaire, la dépression touche aujourd’hui plus de 300 millions de personnes, ce qui en fait, selon l’OMS, la première cause d’invalidité dans le monde. Pourtant, l’origine de ce mal du siècle reste bien mal comprise.
Dans The Empire of Depression, l’historien de la médecine Jonathan Sadowsky n’entend pas trancher le vieux débat opposant les tenants de l’hypothèse biologique – pour qui la dépression découle d’un déséquilibre chimique du cerveau – aux partisans de l’hypothèse psychologique, qui considèrent que la dépression plonge ses racines dans l’environnement socio-culturel. Sadowsky « se refuse à tout réductionnisme et à tout dogmatisme », apprécie China Mills dans Nature.
Rankin a photographié des vrais couples qui témoignent du manque de représentation de la vie sexuelle des seniors.
Au cinéma, à la télévision et dans les médias, sexualité et sensualité renvoient sans cesse à des corps jeunes, comme si seul·e·s les moins de 40 ans faisaient l’amour. Pour renverser la tendance, l’organisation Relate, spécialisée dans "l’aide aux relations", s’est associée au photographe britannique Rankin afin de mettre en lumière "les joies du sexe" dans la vie des seniors.
"Let’s Talk the Joy of Later Life Sex"présente cinq couples et une femme célibataire immortalisé·e·s en noir et blanc. Visibles en plan poitrine ou en gros plan, les modèles posent pour la plupart en pleine extase, à côté de slogans enthousiastes tels que : "On n’est jamais trop âgés pour s’amuser avec des jouets" ; "Les choses peuvent prendre un peu plus de temps quand on vieillit. Génial" ; ou encore "Certains hommes découvrent qu’ils aiment le golf. D’autres découvrent qu’ils aiment les hommes."
Des vidéos accompagnent la campagne, qui est affichée un peu partout au Royaume-Uni. Elles laissent les modèles libres de s’exprimer sur leur sexualité et montrent qu’il n’existe pas qu’une seule façon de faire l’amour (ou de ne pas faire l’amour) au troisième âge. Tandis que certains couples parlent de leur joie d’alterner des moments de tendresse au lit, "où [les] pieds se caressent pendant la lecture", de leur envie de "se baiser comme des malades" ; d’autres voient le sexe comme "la cerise sur le gâteau" d’une relation devenue aussi amoureuse qu’amicale.
Suite à la présentation de nos 4 blogueuses/eurs psy sur le 1er volet de ce blog (du 14 juillet 2020) , et de 5 autres contributeurs sur le 2e volet du même blog datant du 24 septembre 2021, voici le 3e volet où 5 nouveaux contributeurs vont nous présenter ci-dessous, encore quelques approches existantes dans le champs varié des psychothérapies.
Mireille Binet présente l’analyse transactionnelle
Corinne Tihon présente l’EFT
Anouk Zwissig présente la méthodeImago
Catherine Nessi présente l’approche Somatic Experience
Vincent F. Liaudat présente l’EMDR
Rappel:
Lorsque nous avons besoin de consulter, il n’est pas facile de choisir son thérapeute, ni de choisir l’approche qui pourra nous convenir.
Il y a de multiples approches psychothérapeutiques (environ 220, selon diverses sources). Certaines sont plus connues que d’autres. Certaines recherches montrent que ce qui fait la qualité d’un processus thérapeutique n’est PAS la méthode, ni la technique.
En premier lieu vient la qualité de la relation. La motivation, la sécurité du cadre et certains autres facteurs sont aussi déterminants.
Alors comment choisir?
Pour choisir son psy ou la méthode, nous pensons qu’il est important de suivre son «feeling», son intuition, ou également la recommandation d’un proche en qui nous avons confiance. Une première séance nous donnera aussi la possibilité de sentir cette confiance, ou, au contraire, une sensation trouble, voir négative, et le cas échéant de chercher un autre thérapeute, une autre méthode. Pour vous inspirer et vous aider à choisir …
ENQUÊTE Longtemps restée confidentielle, la poésie contemporaine revient sur le devant de la scène, touchant un public plus jeune, grâce à des auteurs très présents sur les réseaux sociaux. En France, les éditeurs développent des collections pour accompagner ce phénomène.
Au pied de montagnes enneigées, une silhouette émerge, celle d’un homme couvert d’un long manteau noir. Il marche seul, dans la neige, une mallette métallisée à la main. On aperçoit son visage : c’est le poète et rappeur américain Saul Williams. Il est le personnage principal d’une performance d’une dizaine de minutes, imaginée par Virgil Abloh, le directeur artistique de la ligne masculine de Louis Vuitton, pour présenter la collection automne-hiver 2021-2022 de la maison française.
Un modèle fait sensation : Kai Isaiah Jamal. À 25 ans, il est le premier homme transgenre noir à défiler pour la maison. Il est surtout l’auteur du poème déclamé par Saul Williams pendant le show : « I think as Black people, and as trans people, and as marginalised people, the world is here for our taking – for it takes so much from us. » (« Je pense qu’en tant que personnes noires, trans et marginalisées, le monde est là pour qu’on s’en saisisse – parce qu’il nous prend déjà tellement »). Nous sommes le 21 janvier.
La veille, un autre poème a résonné dans le monde entier. Celui d’une femme noire de 22 ans, Amanda Gorman, qui, au cours de la cérémonie d’investiture de Joe Biden à la Maison Blanche a lu son texte The Hill We Climb (« la colline que nous gravissons »). L’émotion et l’enthousiasme ont dépassé les frontières. Dans la foulée, la jeune fille gagne des centaines de milliers d’abonnés sur Instagram, fait la couverture du numéro de mai de l’édition américaine de Vogue, est photographiée en majesté par Annie Leibovitz. Une première pour une poétesse, signe de son succès mondial.
ENTRETIEN Je ne serais pas arrivée là si... La virologue, attirée, dès le plus jeune âge, par le vivant, a voué sa vie à la science, notamment au moment de l’arrivée du sida, dont elle a codécouvert le virus.
Prix Nobel de médecine en 2008, la virologue Françoise Barré-Sinoussi a codécouvert le virus du sida en 1983. Cette chercheuse discrète et exigeante, qui préside l’association Sidaction depuis la mort de Pierre Bergé, a fait toute sa carrière à l’Institut Pasteur. A 73 ans, elle est désormais à la retraite. Au début de l’épidémie de Covid-19, elle a été chargée de conseiller le gouvernement sur les traitements contre le coronavirus, à la tête d’un éphémère Comité analyse recherche et expertise (CARE).
Je ne serais pas arrivée là si…
… Si je n’avais pas été attirée par les sciences du vivant quand j’étais gamine. A l’école, j’apprenais très vite et facilement tout ce qu’on nous enseignait en sciences naturelles, alors que j’étais très mauvaise en philosophie ou en langues. J’étais une enfant timide et réservée. Mes parents m’emmenaient en vacances en Auvergne, je passais des heures à regarder la montagne, les animaux, les insectes… J’aimais observer, me poser des questions, essayer de comprendre. Je ne savais pas ou cela me mènerait. Mais c’était une puissante attraction.
Depuis novembre 2020, dans les halls des Crous ou lors des distributions alimentaires, des bénévoles de l’association Psys du cœur offrent des consultations spontanées aux jeunes, particulièrement fragilisés par la crise sanitaire.
Solange porte un pull blanc sur un legging à fleurs. Son parfum est rassurant, son allure décontractée, lorsqu’elle s’avance vers une étudiante chargée de sacs de courses. Elles sont dans le hall du Crous de la porte de Clignancourt (Paris 18e), battu par le vent froid de ce début avril.
« Comment ça va ?, entame Solange.
— Ça va…
— Vous allez faire un bon dîner avec tout ça !
— Oui…
— Mais, sinon, comment ça va ?
– Bah, je suis stressée.
– Ah, bon ?
— En fait, je suis en dépression. »
La jeune étudiante a vu l’étiquette « Psys du cœur, Solange » accrochée sur la poitrine de cette dernière. Elles vont s’asseoir à l’écart du passage, sur un banc. La consultation commence.
Chercheurs en gestion et ressources humaines à Rennes School of Business
Les deux chercheurs Petya Puncheva et Marco Michelotti observent, dans une tribune au « Monde », que la sanction au travail, pratique managériale plus répandue qu’on ne le croît, fait l’objet d’une véritable omerta et que stimuler l’économie pour faire chuter le chômage est le meilleur moyen de protéger les salariés les plus vulnérables.