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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 11 février 2021

Drame de Tanger: On a pensé à l’accompagnement psychologique ?

Par Hayat Kamal Idrissi 

Survivre à une catastrophe, voir mourir ses collègues devant ses yeux, perdre des êtres chers d’une manière brutale dans un accident collectif … Le traumatisme est lourd et l’épreuve insoutenable. Un accompagnement psychologique des rescapés est-il prévu cependant ? Le point.

Une mère qui perd ses quatre filles d’un seul coup, une fillette qui perd sa mère et  son père à la fois, un ouvrier qui perd son frère et un autre son cousin, d’autres leurs collègues et amis… Le drame de Tanger n’en finit pas de faire de nouvelles victimes. « C’est un très lourd traumatisme psychique pour les familles des victimes qui se retrouvent soudainement confrontées un horrible drame », commente d’emblée Dr Mohamed Zakaria Bichra, psychiatre à Rabat. Décrivant ce type d’épreuves comme un violent bousculement des repères de tout individu, il note le caractère spécialement douloureux de la perte de ses proches dans une catastrophe.

Des morts vivants 

 

« Cette mère qui s’attendait à retrouver ses quatre filles le soir autour d’un repas familial et qui les perd d’un seul coup ne peut qu’être choquée et profondément endeuillée », ajoute le psychiatre. Ce dernier nous rapproche davantage de la douleur d’une mère amputée de ses enfants d’une manière aussi brutale. « La mort de son enfant est vécue souvent, par la mère, comme une mort de soi. Une mère se projette naturellement dans le futur en imaginant qu’en vieillissant, elle sera soutenue par ses enfants, qu’ils seront là pour elle et qu’elle mourra entre leurs bras. Lorsque le contraire se produit, c’est un véritable chamboulement de repères ; une déstabilisation psychique profonde qui requiert absolument un suivi psychologique à court et à long terme », soutient Dr Bichra.

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Handicap, une histoire

4 ÉPISODES (3 DISPONIBLES)

L'histoire du handicap est un champ de recherche en pleine expansion. Sources archéologiques et archivistiques nous aident à esquisser l'histoire du handicap avec ses violences, ses luttes et sa prise en compte par la société civile et par l'État.

TOUS LES ÉPISODES 
LE 08/02/2021

La définition du mot "handicap" a évolué au fil du temps, de course hippique à "déficience physique ou mentale". La loi du 11 février 2005 en donne une...

LE 09/02/2021

Le handicap en temps de guerre a une histoire particulière : mutilés de la Grande Guerre, victimes abandonnées ou cibles de la folie nazie durant la Seconde...

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Cancer : face au poison des cellules persistantes, la créativité des chercheurs comme antidote


Jamais cellules « malignes » n’ont aussi bien porté leur nom. Les cancérologues le savent trop bien : sous la pression des traitements qui les assaillent, les cellules tumorales se métamorphosent, s’adaptent et esquivent ces armes thérapeutiques. Leurs plus fameuses défenses ? Les mutations de résistance qu’elles acquièrent et accumulent dans leur génome.

Neurologie.La solitude a un impact tangible sur le cerveau




Les personnes souffrant de solitude ont-elles un cerveau différent de celui des autres ? Oui, suggère la plus importante recherche du genre jamais réalisée. Leurs cerveaux ont davantage développé le “réseau cérébral par défaut” associé à l’imagination et à la réminiscence.

Les personnes qui se sentent seules auraient une “signature” cérébrale spécifique. Ces conclusions étonnantes d’une équipe de recherche internationale dirigée par un scientifique canadien sont publiées “au moment même où la solitude et ses effets sur la santé se font largement sentir au milieu des confinements pandémiques dans le monde”, note le Globe and Mail.

Le quotidien canadien souligne que l’étude appuie ses dires sur des données récoltées par l’organisation britannique UK Biobank, “qui a recueilli des informations sur des centaines de milliers de volontaires britanniques, dont environ 40 000 pour qui l’imagerie cérébrale est disponible.”

Vague polaire : «C’est presque pire de rester dans le froid la journée que la nuit»

par Benjamin Delille   publié le 10 février 2021

Au centre d’accueil du Samu social parisien, de nombreux sans-abri viennent se réchauffer en journée. Le plan grand froid a été déclenché mardi par la préfecture pour débloquer des hébergements supplémentaires.


Au-dessus du périphérique, un vent glacial souffle et serre la mâchoire comme si les trottoirs glissants ne suffisaient pas déjà. Il faut traverser le XIIe arrondissement de Paris pour arriver au centre d’accueil historique du Samu social de la capitale. Il s’agit de l’ancien hospice Saint-Michel, un beau bâtiment de la fin du XIXe siècle que l’organisation occupe depuis 1996. «Les lieux n’ont donc pas changé de vocation : ils servent toujours à accueillir ceux qui sont dans le besoin», souligne Matthieu Mirta, responsable du site. Ici, les personnes sans domicile fixe trouvent de tout : des douches, des casiers, mais aussi une assistance médicale et juridique pour ne pas s’enfoncer dans l’exclusion.

Ramez jeunesse !

Bonjour,

Depuis quelque temps, alors que je demande à mon fils Simon, âgé de 14 ans, où il a entendu parler des sujets d’actualité qu’il évoque à table le soir, il m’explique qu’il suit régulièrement la chaîne YouTube “Hugo Décrypte”, animée par Hugo Travers, jeune journaliste franco-britannique fraîchement diplômé de Sciences-Po. Légèrement déçu d’apprendre que mon propre fils ne se réfère pas d’abord à Philomag.com, j’ai avalé mon chapeau et je suis allé y voir. J’y ai découvert une chaîne d’info d’excellente qualité. Mais, surtout, je suis tombé sur une série d’enregistrements sonores de jeunes étudiants qui témoignent, via de brefs messages sur le répondeur téléphonique d’Hugo Travers, de leur isolement et de leur désarroi. Et j’en ai été bouleversé.

Alexis, 18 ans : “J’ai une impression de solitude, aucune vie sociale.” 

Audrey, 19 ans : “À 8 heures, j’ouvre mon ordi. À 22 heures, je le ferme, et à 22h30, je suis couchée.” 

Alexis, 18 ans : “J’ai l’impression que ça sert à rien, que tout ça ne va jamais se terminer.”

Pascal, 19 ans : “Depuis tout petit, je voulais être médecin, ça m’aura coûté un rêve et j’en suis forcément déçu, déçu de moi-même, et je me sens minable.”

Grace, 20 ans : “J’ai eu pour la première fois des pensées suicidaires. Et ça fait un peu peur de se dire que c’est seulement ma force mentale, qui n’est pas très élevée, qui me retient de vivre.”

Juliette, 20 ans : “J’ai juste l’impression d’être oubliée dans cette histoire.” 

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Une retraitée adopte deux migrants : «Ils m’ont rendue meilleure»

par Gurvan Kristanadjaja, envoyé spécial en Bretagne et photos Vincent Gouriou  publié le 10 février 2021

Dès les premiers instants de notre rencontre, Jeannine (1) tend délicatement une feuille de papier jaune sur laquelle il est inscrit en lettres capitales «Sidy + Cheikhou + Jeannine = 1 famille». Une façon pour cette retraitée de poser les bases d’emblée. «Voilà, c’est ma vie maintenant. Je me raccroche à ça», s’émeut l‘ancienne infirmière de 73 ans en s’asseyant autour de la table du salon de son charmant pavillon breton. Il y a trois ans, après avoir rencontré deux mineurs isolés, Sidy et Cheikhou, respectivement originaires du Mali et de Gambie, elle leur a fait une proposition invraisemblable.

«Je leur ai donné rendez-vous autour de cette table et je leur ai proposé de les adopter. Quand je leur ai dit qu’ils allaient être frères, j’ai vu des étoiles dans leurs yeux», se souvient-elle. Une décision mûrement réfléchie et formulée comme une réponse humaine à la brutalité de l’Etat français qui peut décider du jour au lendemain, à leur majorité, de les expulser. «Mon aîné, Sidy, a d’ailleurs eu une OQTF [Obligation de quitter le territoire, ndlr] à sa majorité», affirme Jeannine. A ses yeux, l’événement prouve qu‘elle a de bonnes raisons de se battre. Après trois ans de procédure, elle a obtenu gain de cause, devenant officiellement la mère des deux exilés en juin.

A bout de souffle, les accompagnants d’élèves en situation de handicap se mobilisent

Par    Publié le 11 février 2021

Précarisation, manque de reconnaissance, mépris au sein des établissements… Après des années de contestation, la situation des AESH ne s’est pas améliorée. Ils appellent à manifester, jeudi, à l’occasion des 16 ans de la loi sur le handicap.

« Nous sommes les pions invisibles de l’éducation nationale »,enrage Elisabeth Garnica, présidente du collectif AESH France. Ecartés de la revalorisation salariale pour les enseignants et personnels annoncée par le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, en novembre 2020, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) veulent se faire entendre du gouvernement. Après une première journée de manifestation locale organisée à Bobibny, mardi 9 février, à l’initiative du SNES-93, les AESH se mobilisent à nouveau jeudi 11 février à l’appel de la CGT Educ’action, à l’occasion des 16 ans de la loi sur le handicap.

83% des profs exercent leur métier «avec plaisir»

par Marie Piquemal et Cécile Bourgneuf    publié le 10 février 2021


Les profs aiment-ils toujours autant leur métier ? Parmi eux, 83 % répondent exercer leur travail d’enseignant «avec plaisir», même si dans le même temps… presque un sur deux (46 %) déclare avoir déjà été en situation de burn-out dans sa carrière, selon un sondage Ipsos pour la Fondation Jean-Jaurès que Libération publie ce jeudi. Ces deux résultats peuvent paraître contradictoires. En réalité, ils s’expliquent assez facilement : l’épuisement professionnel peut être provoqué par un trop grand décalage entre la mission demandée (ou attendue par la société) et les moyens concrets dont on dispose pour la réaliser. A la question «aller au collège ou au lycée permet-il d’apprendre à vivre en société ?» 87 % des profs acquiescent. Un peu plus de la moitié des interrogés (58 %) considèrent que l’école «prend bien en compte les évolutions de la société». Et les trois quarts estiment que les collèges et les lycées traitent les élèves à égalité.

La pandémie transforme en succès cette plateforme russe partie de zéro

12:13 10.02.2021

Alors que plusieurs entreprises ont fait faillite à cause de la pandémie, certains services en ligne ont connu un véritable essor. Le fondateur de la plateforme russe Zigmund.Online, spécialisée en psychothérapie, explique à Sputnik comment son entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de plus de 1,5 million d’euros pendant la crise.

Aujourd’hui, Zigmund.Online regroupe près de 250 spécialistes en psychothérapie et plus de 6.000 clients dont le nombre ne cesse d’augmenter, explique à Sputnik France Daniil Tchaus, fondateur de cette plateforme. Pourtant, à son lancement en 2018, le projet semblait douteux puisque le nombre de personnes s’intéressant à la psychothérapie en Russie est relativement faible.

Il était toutefois évident que ce marché évoluait et représentait de véritables opportunités. En effet, après avoir débuté avec 150 clients, Daniil Tchaus et son équipe en comptaient fin 2020 plusieurs milliers. Leur chiffre d’affaires annuel a atteint plus de 1,5 million d’euros, permettant à l’équipe d’espérer un développement encore plus important.

L’élément déclencheur

Sa difficulté à trouver un psychologue et son expérience au sein du eBay russe, Avito, ont aidé Daniil Tchaus dans l’étude du marché en question en interrogeant plusieurs psychologues et en analysant de nombreuses données.

En 2020, la croissance de l’entreprise, qui était jusqu’ici de 50% par an, a été multipliée par treize, la pandémie lui ayant permis de prendre son envol. Ceci lui a permis de devenir un leader dans le secteur.

«Le prix d’un client a diminué. De nombreuses personnes se sont tournées vers l’autoréflexion. Le fait de ne plus sortir dans les bars ou de se retrouver entre amis leur a permis de faire des économies. La pandémie a été un élément déclencheur et a également permis d’augmenter l’intérêt [envers la psychothérapie]», explique à Sputnik France le fondateur de la plateforme.

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A Paris, les amateurs d’art ont rendez-vous… dans les églises


 



Par   Publié le 05 février 2021 

Delacroix, Rubens, Le Tintoret… Un guide répertorie les lieux de culte de la capitale recelant des œuvres à redécouvrir pendant que les musées demeurent fermés.

« Les Pèlerins d’Emmaüs », de Rubens (1577-1640), a été réinstallé, apès restauration, dans l’église Saint-Eustache (Paris 1er) à l’automne 2020.

En raison de la crise sanitaire, les musées et centres d’art demeurent fermés en France. Mais les églises gardent leurs portes ouvertes. Et beaucoup d’entre elles renferment des joyaux artistiques qui méritent d’être redécouverts. A Paris, un guide du patrimoine religieux, publié par Art, culture et foi, association créée en 1989 par le cardinal Lustiger, est édité chaque année. La 22e édition, publiée en janvier, revêt un intérêt tout particulier en cette période de pandémie galopante. Plus d’une centaine de lieux y sont recensés, où le visiteur pourra voir des toiles de Delacroix, du Tintoret ou de Rubens, des sculptures de Bouchardon, de Girardon ou de Pigalle, des orgues, des vitraux, du mobilier exceptionnel, dont un grand nombre de créations contemporaines.

Au Japon, le sexisme de Yoshiro Mori, symbole d’un machisme enraciné

Par   Publié le 12 février 2021

Le sexisme n’est pas seulement discriminatoire, il conduit aussi à des drames dont témoigne la recrudescence des suicides chez les femmes.

Le président du comité d’organisation des Jeux olympiques de Tokyo, Yoshiro Mori, au siège du Parti libéral-démocrate à Tokyo, le 2 février.

LETTRE DE TOKYO

Sous le feu des critiques suscitées par ses propos sexistes, le président du comité d’organisation des Jeux olympiques de Tokyo, Yoshiro Mori, devait annoncer vendredi 12 février qu’il démissionnait de ses fonctions. Selon cet ancien premier ministre (2000-2001), les interventions qu’il jugeait interminables des femmes au cours de réunions des instances sportives retarderaient les débats. Cette sortie avait provoqué l’indignation tant à l’étranger qu’au Japon, où circulaient des pétitions et s’organisaient des manifestations. La polémique avait pris de telles proportions que les annonceurs aux JO commençaient à songer à réduire la voilure – moins sans doute par conviction que pour ne pas compromettre leur image.

mercredi 10 février 2021

Pendant 27 ans, Deanna Dikeman a photographié ses adieux à ses parents

 Arts logo


Un livre photo nostalgique et touchant compile trois décennies d’au revoir.

En 1991, Deanna Dikeman photographie ses parents alors qu’elle quitte la demeure familiale. Pendant 27 ans, elle conservera ce rituel, commencé un peu par hasard, sans y réfléchir, depuis le siège avant de sa voiture. En couleurs ou en noir et blanc, qu’il pleuve ou qu’il vente, la photographe n’a jamais manqué d’attraper son appareil après chacune de ses visites, afin d’immortaliser les visages souriants de ses parents et leurs mains battant l’air en sa direction.

Touchant, son livre Leaving and Waving montre le temps qui passe, autant sur les branches des arbres que sur ses enfants qui grandissent ou les visages et silhouettes de ses parents vieillissants. Deanna Dikeman s’inclut parfois dans ses compositions, cachée derrière son objectif, intégrant le reflet du rétroviseur dans l’image. Ses parents sont toujours photographiés debout, semblant vouloir profiter d’elle jusqu’au dernier moment, jusqu’à ce que sa voiture ne soit plus qu’un petit point disparaissant à un virage, avant de retourner à la quiétude de leur quotidien.


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mardi 9 février 2021

Samu 42 : une nouvelle équipe pour gérer les appels à motifs psychiatriques

Par Rébecca Laplagne rebecca  

Depuis le 5 janvier, des infirmiers en psychiatrie ont rejoint le Samu 42 pour traiter les appels à motifs psychiatriques reçus par le 15. Ce dispositif, plutôt inédit en France, permet d’apporter une valeur ajoutée de professionnels dotés d’une grande expérience en psychiatrie à ces demandes téléphoniques.

En binôme, les infirmiers en psychiatrie traitent les appels. L’un répond au téléphone, l’autre rappelle des patients du dispositif VigilanS. Photo Progrès /Yves SALVAT

« La population est souvent perdue »

Depuis le 5 janvier dernier, des infirmiers diplômés d’état en psychiatrie sont installés dans le service du SAMU 42. « On reçoit des appels de personnes qui ont besoin de renseignements, pour des proches par exemple. On a aussi des patients qui ont besoin de soins, qui ne savent pas exactement où s’adresser. On était déjà amené, depuis très longtemps, les uns après les autres, à répondre à ce genre de question, explique Catherine Massoubre. »

Il y a 4 ans, une bascule à partir de la permanence des médecins généralistes vers les infirmiers des urgences psychiatriques avait été mise en place, mais uniquement la nuit. « L’idée c’était de pouvoir concrétiser cette action en journée parce que la population générale est souvent perdue et ne sait pas à qui s’adresser quand une personne a un problème psychiatrique. »

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Vidéo. Mal-être étudiant : “On n’a pas les moyens de rassurer des jeunes déjà fragiles”, déplorent les psychiatres

Publié le 08/02/2021

Vidéo. Mal-être étudiant : “On n’a pas les moyens de rassurer des jeunes déjà fragiles”, déplorent les psychiatres

“Je crains que s’il y a un 3e confinement, là ce soit cataclysmique”, analyse la psychiatre Valentine Morin (à d. sur la photo). © Crédit photo : Capture d’écran - Vidéo de Brut

L’incertitude autour de nouvelles mesures sanitaires pèse lourd sur le moral des étudiants. Au service psychiatrie du GHU de Paris, les soignants spécialisés dans la santé mentale des jeunes sont inquiets pour la suite

Alors que la reprise des cours en présentiel se fait de manière très progressive, la santé mentale des étudiants reste préoccupante. Comment accompagner des étudiants isolés et en décrochage scolaire ? C’est la question que se posent régulièrement les soignants spécialisés dans la santé mentale des jeunes. Brut a pu filmer l’une des réunions de l’équipe de psychiatrie au Groupe hospitalier universitaire de Paris (GHU).

La solitude face aux gestes barrières

Difficile de rassurer un jeune déjà angoissé, sans même pouvoir avoir un contact physique avec eux. Les gestes barrières, comme le simple fait de ne pas pouvoir se serrer la main, sont autant de détails qui limitent les interactions entre un soignant et son patient et qui peuvent renforcer, à terme, le sentiment de solitude.

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Transes de l’immobilité : le statique, c’est fantastique

par Ève Beauvallet et photo Romy Alizée avec Benoît Descordes  publié le 8 février 2021 

Des artistes performeurs, comme Marina Abramovic ou Abraham Poincheval, ont créé des œuvres cultes en ralentissant leurs mouvements à l’extrême jusqu’à la pétrification. Pour trouver dans ces moments suspendus une forme d’extase.

Que se passe-t-il quand il ne se passe plus rien ? Qu’est-ce qui bouge encore quand on croit tout immobile ? Tout le monde s’en fout ? Parlez pour vous. Certains artistes consacrent leur vie à cette énigme, des collectionneurs se disputent leurs œuvres à prix d’or, et les visiteurs étaient nombreux à fondre en larmes, au MoMA de New York en 2010, en restant statiques, les yeux plongés dans ceux de Marina Abramovic – la mage serbe qui a développé au fil de sa vie une œuvre aberrante en partie basée sur l’immobilité et les épopées intérieures. Dans son autobiographie, Traverser les murs(2016), parue chez Fayard, la plus célèbre des performeuses vivantes se remémore ce voyage entamé au début des années 80 avec son partenaire et amour d’alors, Ulay, à la rencontre de peuples aborigènes. Ce qu’ils apprirent dans le désert, écrit-elle, c’est à ne pas bouger. Une pratique que les psychés occidentales sont incapables d’aborder sans pouffer de rire ou lever le sourcil, mais qu’Abramovic – moins encombrée que nous par le souvenir des sketchs parodiques des Inconnus –, a pour sa part poussée au-delà du vertige, jusqu’à accéder à une autre version d’elle-même dans laquelle les cartes de la douleur et des durées seraient rebattues. Assise des minutes ou des siècles entiers devant son amour de l’époque, écrit-elle, «la douleur prend une telle intensité que vous craignez de vous évanouir. Et c’est à cet instant – à cet instant seulement –, que la douleur disparaît». Sous ses yeux, Ulay s’est déjà diffracté «en plusieurs centaines de visages et de corps»,puis est devenu une sorte de contour, puis une lumière, puis une couleur : le bleu.

Langage Et vous, vous dites plutôt «nature» ou «tabî'a» ?

par Thibaut Sardier  publié le 8 février 2021


En chinois, on dit zi ran. En arabe, tabîa. Et en hindi, prakrti. En français ou en anglais, c’est plutôt nature. S’ils sont à peu près équivalents, ces mots qui désignent le monde vivant ont chacun leur spécificité. Alors que celui que nous utilisons renvoie à un ensemble un peu statique et bien distinct des humains, d’autres décrivent une vie animale et végétale placée sous le signe de la prolifération ou de la spontanéité. S’intéresser à cette diversité du vocabulaire à travers les cultures et les territoires du monde entier, c’est donc explorer les façons qu’ont les humains de percevoir, utiliser et protéger leur environnement.

C’est sur ce principe que repose l’enquête linguistique dont les chercheurs Frédéric Ducarme, Fabrice Flipo et Denis Couvet ont récemment publié les résultats dans la revue américaine Conservation Biology. Ils ont recherché les équivalents du mot «nature» dans 76 langues représentant treize des vingt «superfamilles» linguistiques recensées dans le monde, et incluant les dix langues ayant le plus de locuteurs. Alors qu’ils s’attendaient à un difficile travail de lexique, ils sont arrivés à un constat surprenant.