30 décembre 2020
Peut-on être gendarme et croire aux esprits frappeurs? Le chef d’escadron Emile Tizané a consacré cinquante ans de sa vie à l’étude des phénomènes paranormaux. Une preuve vivante que l’on pouvait concilier deux parcours de vie si antagonistes.
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Ce personnage est fascinant. Il entre en Gendarmerie comme par effraction, après un accident d’équitation. Celui-ci le contraint à abandonner sa carrière d’officier des Spahis. Peu importe, Emile Tizané en profitera pour se consacrer à sa passion : l’étude des phénomènes paranormaux.
Lui qui a pratiqué le spiritisme dans sa jeunesse va mettre ses compétences d’enquêteur judiciaire au service d’enquêtes parallèles.
La hiérarchie d’Emile Tizané décline ses propositions de formation
Il amassera des milliers de documents. Aux coupures de presse consacrées aux faits divers mystérieux, il ajoutera vite des procès-verbaux de Gendarmerie. Il les récupére en toute illégalité auprès de camarades conciliants.
En bon gendarme, Emile Tizané ira jusqu’à rédiger un rapport pour “expliquer aux gendarmes comment réagir face à ces situations”. Il le remet à sa hiérarchie en 1937. Etrangement, cette proposition de formation de gendarmes aux phénomènes occultes n’essuiera qu’un refus poli.
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Le chaos dans lequel plonge la France en 1940 lui offrira une occasion inespérée de poursuivre ses travaux. En 1943, sa hiérarchie l’autorise enfin officiellement à enquêter à titre privé sur les phénomènes paranormaux qui l’obsèdent.
L’occupation lui permet d’obtenir un blanc-seing pour ses enquêtes
Ce blanc-seing, ainsi que l’occurrence de ce type de phénomènes à proximité de la brigade de Melle (Deux-Sèvres), dont il est le commandant, lui permettront de mener une véritable enquête de Gendarmerie sur les phénomènes paranormaux.