QUEBEC
La substance est déjà largement utilisée dans le système de santé comme anesthésique et antidépresseur.
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Simon Coutu (accéder à la page de l'auteur)
QUEBEC
La substance est déjà largement utilisée dans le système de santé comme anesthésique et antidépresseur.
PAPERJAM
BUSINESS ZU LETZEBUERG
Écrit par Marc Fassone Publié le 20 décembre 2020
LUXEMBOURG
Le travail du psychothérapeutes est d’aider ses patients à atteindre un bien être intérieur. (Photo: Shutterstock)
Inscrit dans la loi, le remboursement des soins des psychothérapeutes n’est toujours pas une réalité. La faute en revient à un débat non tranché sur l’autonomie de la profession. Le Conseil d’État a pris position sur le sujet et relance les négociations.
Pourquoi les soins des psychothérapeutes ne sont-ils toujours pas remboursés au Luxembourg? Ce n’est pas une question de reconnaissance du métier et de son utilité. Cette interrogation a été réglée par la loi du 15 juillet 2015 qui définit la profession et les modalités pour l’exercer. Elle a aussi été réglée sur le terrain. «Nous avons répondu présents à l’appel du ministère de la Santé lors de la première vague du Covid-19 qui nous a demandé de monter une permanence psychothérapeutique pour le personnel soignant durant toute la période du confinement», rappelle Delphine Prüm, psychothérapeute et présidente de la Fapsylux , l’association représentant le métier au Luxembourg, créé en 2018.
Les blocages se trouvent sur le terrain administratif. La loi du 15 juillet 2015 prévoit dans son article 5 le remboursement des consultations par la Caisse Nationale de Santé (CNS). Mais les conditions posées par cette dernière sont inacceptables selon Delphine Prüm.
Par Marie Slavicek Publié le 20 décembre 2020
Avec le deuxième confinement, voir ses amis a, une nouvelle fois, viré au casse-tête. Nos amitiés sont pourtant essentielles à notre équilibre personnel. Ces relations privilégiées permettent de se confier, se soutenir et s’entraider – bien avant le fait de s’amuser ensemble, qui relèverait plutôt du simple copinage. Le vrai ami, c’est notre « valeur refuge », la personne avec qui on peut partager les joies et les coups durs de l’existence.
« Nous sommes des êtres sociaux et nos amitiés tiennent une place majeure dans notre sociabilité. Elles permettent de tisser des liens particulièrement denses, tournés vers l’extérieur et sans lesquels nous serions enfermés dans notre sphère privée, résume l’historienne Anne Vincent-Buffault, autrice de L’Exercice de l’amitié. Pour une histoire des pratiques amicales aux XVIIIe et XIXe siècles (Seuil, 1995). Dans la Grèce antique, l’amitié était même le ciment des relations sociales et le ferment de la citoyenneté. »
Rien d’étonnant donc à ce que certains d’entre nous aient mal vécu cette période de sevrage amical. « On ne peut pas dire que le confinement nous “prive” de nos amis. En revanche, il nous prive de nos rapports physiques avec eux », note Anne Vincent-Buffault.
La vision d’une œuvre stimule les deux facultés de notre cerveau : le plaisir et la connaissance, explique Pierre Lemarquis, neurologue et auteur de « L’Art qui guérit », à paraître.
Par Christophe Averty Publié le 22 octobre 2020
Qui a conscience du tumulte intérieur qui naît en nous et de l’explosion de substances qui nous percutent lorsqu’une œuvre d’art croise notre regard ? Semblable à une rencontre humaine, parfois capable de déclencher un sentiment presque amoureux, une œuvre agite quantité de neurotransmetteurs et d’antidouleurs dans notre cerveau. Oui, l’art fait du bien. Pierre Lemarquis, neurologue et diplômé de médecine chinoise, retrace dans L’Art qui guérit les arcanes ainsi que les détours, aujourd’hui avérés, d’un plaisir que l’on nomme l’« empathie esthétique ».
Louise Bodet publié le
Cette scientifique hongroise est passée d'un coup de l'ombre à la lumière. Elle fait aujourd'hui la une de l'actualité mais a connu un début de carrière difficile. Personne ne croyait en ses travaux l'ARN messager.
Katalin Kariko, biochimiste originaire de Hongrie, est actuellement sous le feu des projecteurs. Depuis ses débuts, elle travaille sur l’ARN messager. Ses recherches sont à l’origine des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna, les deux premiers à avoir été mis au point et son nom est cité pour un futur prix Nobel. Le sourire franc et l’accent prononcé de Katalin Kariko ont été vus en prime time sur CNN et en une de médias du monde entier. Personne ne l’aurait cru, même pas elle qui répond aujourd’hui aux questions des journalistes depuis sa modeste maison de banlieue en Pennsylvanie. Katalin Kariko est née il y a 65 ans dans une petite ville de Hongrie. Une famille pauvre, pas de frigo, pas d’eau courante, le papa est boucher. L’enfant se découvre une passion pour la science dans l’examen attentif des carcasses de porcs ensanglantées.
Elle commence sa carrière dans un centre de recherche hongrois où elle manque de tout et quitte son pays en 1985 avec son mari et sa fille de 2 ans. Pas le droit de passer le rideau de fer avec des devises nationales, la famille cache ses maigres économies dans ... l’ours en peluche de la petite. Direction, Philadelphie aux États-Unis où la biochimiste intègre la prestigieuse université de Pennsylvanie.
Figure du mouvement antipsychiatrique européen, ce psychiatre de formation passionné par l’approche alternative et communautaire des maladies mentales et psychiques, est mort le 20 novembre, à l’âge de 79 ans.
Par Elisabeth Roudinesco(Historienne et collaboratrice du « Monde des livres »)
Psychiatre de formation et psychothérapeute familial, Mony Elkaïm, qui est mort à Bruxelles le 20 novembre, restera une figure importante du mouvement antipsychiatrique européen, proche de Franco Basaglia, Ronald Laing, Robert Castel et Felix Guattari. Né à Marrakech le 7 novembre 1941, il suit ses études à l’Université libre de Bruxelles et après un séjour à Paris, se rend à New York vers 1970 pour travailler à l’Albert Einstein College of Medicine, situé dans le Bronx où il s’occupe de familles défavorisées.
Psychanalyse, genre, colonialisme : la question identitaire
Pour l’année 2021, je me propose de reprendre la thématique de 2020. En effet, je n’ai pas pu traiter la question des études dites « postcoloniales » inaugurées essentiellement par des universitaires américains et anglais, souvent originaires du continent indien. Se voulant les héritiers d’Edward Saïd, de Jacques Derrida, de Gilles Deleuze, de Jacques Lacan ou de Michel Foucault – et donc de la pensée française des années 1970 - ils considèrent que les états démocratiques modernes perpétuent le colonialisme du fait même qu’il se réclament de l’émancipation des peuples en refusant la notion de race.
Ces études revendiquent désormais une « identité racisée » qui s’inspire largement des thèses postfreudiennes sur les pathologies narcissiques. Elles sont d’ailleurs contemporaines des études de genre nées en partie des nouvelles classifications de la psychiatrie, qu’elles les contestent ou qu’elles s’y réfèrent.
LES DATES
Vendredi 19 mars 2021 de 16:00 à 18:30
et Samedi 20 mars 2021 de 9:30 à 18:30
LE LIEU
FACO
115 rue Notre-Dame des Champs
75006 Paris
Et si l’écriture – au-delà ou en-deçà de la métaphore – était la grande histoire silencieuse de la psychanalyse ?
Pleine d’effervescence dans la période des années 60-90, l’écriture des psychanalystes français de cette époque s’inscrit désormais davantage dans les lieux d’archives que dans la mémoire d’aujourd’hui. Est-ce à dire que l’intérêt pour ces travaux s’est émoussé ou qu’il passe au second plan des préoccupations actuelles, autrement dit que la psychanalyse ne s’écrit plus de la même manière ? L’écriture vise depuis ses débuts une adresse élargie, elle va vers l’autre, elle creuse des écarts et des passages, invente, dérange, brise la connivence. Que se joue-t-il donc entre elle et la psychanalyse ?
Au local de la SPF
Interroger l’originalité de l’œuvre philosophique de Henri Maldiney revient à situer celle-ci dans un champ intellectuel qui est un espace de confrontations, où la pensée, entre tradition et invention, se renouvelle par reprise, déplacement, dépassement ou rupture. C’est ainsi interroger le dialogue que le phénoménologue de l’existence a entretenu avec Edmund Husserl, Martin Heidegger, Maurice Merleau-Ponty. C’est aussi examiner son rapport avec la phénoménologie psychiatrique, ses relations avec Ludwig Binswanger, Roland Kuhn, sa référence à Léopold Szondi, sa prise de distance d’avec la psychanalyse (Sigmund Freud, Jacques Lacan) tout en se rapprochant de Donald W. Winnicott, Gisela Pankow, Jean Oury. C’est encore prendre la mesure de la façon dont il nous introduit à une autre approche de l’œuvre d’art au regard de la philosophie esthétique et de la critique artistique.
Le 44ème 2020/2021
dirigé par Mario Cifali
Dirigé par Mario Cifali
Inscrit à l’Institut des Hautes Etudes en
Psychanalyse
L’expérience intérieure, la cure
Je traiterai des arguments qui répondent à la question : comment se fait-il que la cure, à chaque instant de son accomplissement, puisse être mise en péril d'être détruite ; et cela au-delà de la conscience que peut en avoir un sujet ? Et puis, comment se fonde-t-elle sur une promesse avouable, inavouable, qui est à la fois réalisable, non réalisable, selon les obstacles qui se dressent devant elle pour l’interdire ?
Par Sylvie Plane, professeure émérite de sciences du langage, ancienne vice-présidente du Conseil supérieur des programmes — 18 décembre 2020
Un enfant dans une école maternelle à Marseille en 2014. Photo Anne-Christine Poujoulat. AFP
Tribune. L’école maternelle bénéficie d’une image très positive et est appréciée de tous, comme l’atteste le fait que quasiment tous les enfants âgés de 3 ans et plus soient scolarisés, et cela depuis près de deux décennies, comme le notait en 2017 un rapport de l’Inspection générale. Malgré cela, le Conseil supérieur des programmes (CSP) vient de publier un document consternant appelé «Note d’analyse et de propositions sur les programmes de l’école maternelle». Il a pour visée de réformer l’école maternelle de façon à l’enfermer dans une seule de ses missions, celle de préparer au cours préparatoire, ou plus précisément aux tests d’entrée au cours préparatoire. C’est donc un changement d’identité de l’école maternelle qui se prépare.
Par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille et Cécile Bourgneuf — 18 décembre 2020
Les élèves du lycée Fénelon, à Lille, rassemblés devant leur établissement en mémoire de Fouad, le 18 décembre. Photo Aimée Thirion pour Libération
«On n’accuse personne» : les amies de Fouad, une lycéenne transgenre de 17 ans qui s’est donné la mort mercredi dans le foyer où elle résidait, refusent de céder à la polémique née sur les réseaux sociaux et d’incriminer leur établissement alors qu’une enquête se poursuit sur ce suicide. Ce vendredi matin, devant le lycée Fénelon de Lille, où était scolarisée Fouad, une cinquantaine de jeunes gens se sont assis sur la chaussée, en hommage à l’adolescente décédée. Dans la douceur et la dignité, des mots qui définissent Fouad selon ses proches.
Photo Aimée Thirion pour Libération
Tous racontent le même épisode, qui a marqué la vie du lycée ces dernières semaines : le mercredi 2 décembre, Fouad est venue en jupe en cours. «Elle a enfin assumé de la porter, c’était un cap à franchir pour elle, pour assumer pleinement son identité», raconte Anabelle, une de ses amies, elle aussi transgenre et élève à Fénelon. Elle précise que l'adolescente avait commencé un traitement hormonal, entamé des démarches pour changer d’état civil, et réfléchissait encore à un nouveau prénom. Tout le monde l’appelait donc Fouad, les profs restant au «il» de la liste d’émargement, les élèves oscillant entre «il» et «elle».
Par Sibylle Vincendon — 18 décembre 2020
Selon une étude menée début décembre, 31% des salariés interrogés auraient un risque de dépression réel, soit 11% de plus qu’en octobre. Photo Jean-Philippe Ksiazek. AFP
«Ils sont arrivés à maman, et elle aussi elle est morte comme du bétail ; ils lui ont coupé la tête. En peu de mots tous les parents avec lesquels nous étions ont subi la même mort. Nous, les enfants, nous étions terrifiés», raconte une jeune femme, qui se remémore les scènes terribles auxquelles elle a assisté, alors âgée de 8 ans. C’était au temps du génocide, celui qui a conduit en 1994 à l’extermination des deux tiers des Tutsis du Rwanda. Cette tragédie est au cœur d’un livre un peu particulier, qui donne la parole à ceux qui l’ont vécue à un âge en principe associé à l’innocence.
Sur un continent, l’Afrique, souvent assimilé au chaos et à la destruction, la littérature a pourtant longtemps sublimé la nostalgie d’une enfance idéalisée. «Je confonds toujours l’enfance et l’Eden»,affirmait ainsi le poète sénégalais, devenu président, Léopold Sédar Senghor. Ce paradis perdu de l’enfance a de la même façon inspiré toutes les grandes figures du premier âge de la littérature africaine contemporaine, de l’Ivoirien Amadou Hampâté Bâ jusqu’au Nigérian Nobel de littérature Wole Soyinka, en passant par l’Enfant noir du Guinéen Camara Laye. Mais cet univers romanesque a désormais disparu.
Par Frédérique Roussel Photo Marie Rouge — 18 décembre 2020
Hélène Cixous chez elle, à Paris, le 14 décembre. Photo Marie Rouge pour Libération
L’avant-veille, Hélène Cixous a tenu son séminaire qui dure depuis près de cinquante ans. A distance, pas à la Maison Heinrich Heine comme d’habitude mais en visio de son appartement du dixième étage du sud parisien. Une partie de ce «Séminaire» - les enregistrements depuis 1999 sont déposés à la Bibliothèque nationale de France - paraît pour la première fois. Cette publication à visée intégrale débute par un volume de trois ans de séminaires, de 2001 à 2004, avec une unité thématique autour de la perte, la mort, la guerre, mais aussi de l’amour, de la beauté, de la vie. Le lecteur, et non plus seulement l’auditeur, ne peut que se sentir happé dans ce cheminement littéraire très personnel, qui mène une réflexion approfondie, savante et jubilatoire sur les textes de Proust, Kafka, Balzac, Stendhal, Dostoïevski, Joyce, Bernhard… tout en ouvrant la porte à l’actualité. Sorti en parallèle et issu du creuset textuel sur lequel œuvre depuis toujours l’écrivaine et dramaturge née en 1937 à Oran, Ruines bien rangées porte sur sa «troisième campagne» à Osnabrück, cette ville de Basse-Saxe où est née sa mère, Eve Klein, disparue en 2013 et qu’elle convoque de nouveau lors d’une promenade dans les rues, dans une histoire de persécutions et dans les fils du rêve. Rencontre.
Une énorme surprise. Je ne l’avais jamais envisagée. Je la dois à la combinaison des efforts de mon éditeur, l’historien de l’art Jean-Loup Champion, et de Marta Segarra, venue au séminaire à la fin des années 90. Je leur disais : on ne peut pas les publier, ils n’existent pas. C’est ma parole, c’est oral. Et vous rendez-vous compte que ce sont des monstres ?