La famille est un jeu. Joyeux, assassin et vieux. Un vieux jeu qui se joue à plusieurs, et doit au hasard presque autant qu’à la détermination. On peut dire que pour la famille, les cartes se rebattent ces dernières décennies. Alors en chansons, en français, en créole... nous les retournerons jour...
Pour cette série musicale, Marie Richeux imagine un tarot réunissant des figures archétypales de la famille. Chaque jour l'on retourne une des cartes...
Plutôt que ce lassant jeu des sept familles, Marie Richeux imagine un tarot réunissant des figures archétypales de la famille. On retourne après la carte...
Après la mère puis le père, on retourne la carte de l'enfant du tarot familial imaginé par Marie Richeux. Pendant que la voyante interprète les moindres...
Le secteur psychiatrique estime que 10 % des malades ont été perdus de vue pendant le confinement et voit affluer de nouveaux patients sans antécédents.
La « vague psychiatrique » que redoutent les professionnels de santé depuis le début de la crise liée au Covid-19 commence déjà à monter par endroits et devrait déferler à la rentrée. « En psychiatrie, les effets ne dessinent pas une courbe en cloche comme dans les pandémies. Les conséquences vont se manifester dans les mois qui viennent, sur toute l’année », prévient Thierry Baubet, psychiatre à l’hôpital Avicenne de Bobigny et pilote de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) de Seine-Saint-Denis.
« A partir de septembre, on va voir tous les stress post-traumatiques, les épisodes dépressifs, les burn-out, ceux qui ont perdu un membre de leur famille… Les traumas psychiques vont arriver à la rentrée, c’est clair », confirme Dominique Januel, psychiatre à l’hôpital de Ville-Evrard (Seine-Saint-Denis) et pilote d’une étude d’évaluation clinique du confinement dont les résultats sont prévus en septembre.
En région parisienne et particulièrement en Seine-Saint-Denis, des patients souffrant de troubles psychiques ne trouvent pas de lits d’hospitalisation, explique le délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie.
Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, analyse les conséquences de la période de confinement pour la filière psychiatrique.
Les Français vont-ils plus mal après presque deux mois de confinement ?
De la souffrance psychique est née dans la population générale confinée et les besoins de soins ont globalement augmenté. Le baromètre de Santé publique France et l’enquête Coclico conduite par l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé en donnent une photographie assez intéressante, avec une augmentation des symptômes dépressifs, des symptômes anxieux, des addictions, et dans une moindre mesure des idées suicidaires, mêmesile Centre national de coordination des centres VigilanS n’a pas indiqué à ce jour de recrudescence de tentatives de suicide. Il y a également eu des renoncements aux soins pendant cette période. On récupère des patients qui n’ont pas eu des prises en charge optimales.
Paris, le samedi 11 juillet 2020 – C’est à la fois un impératif et une gageure : les avis de tempête imposent une vigilance particulière vis-à-vis des plus vulnérables. Cette évidence concerne tout autant les êtres que les principes. Or, parmi les règles qui régissent non pas seulement nos sociétés démocratiques, mais également nos rapports sociaux, plusieurs peuvent être facilement exposées aux vents mauvais. Parmi elles, le secret médical fait souvent figure de colosse aux pieds d’argile.
Coupable idéal
S’il est si souvent menacé d’être assoupli, c’est qu’il est une cible facile. Il n’est ainsi pas nécessaire d’être un spécialiste de déontologie pour mesurer les limites de ce devoir. « Le fait de garder un secret donne toujours au détenteur de la vérité un pouvoir sur l’autre. De ce point de vue, cacher la vérité est en général nuisible à autrui », rappelle de façon didactique Michela Marzano dans son Que-Sais-je consacré à L’éthique appliquée, cité sur le blog de la revue Dalloz par le professeur de droit privé Bruno Py (faculté de Nancy). Découlant de cette association schématique et trompeuse avec le pouvoir, et un pouvoir d’autant plus machiavélique qu’il est dissimulé, le secret médical sert d’épouvantail à ceux qui se sont fort de vouloir déconstruire les hiérarchies et les influences invisibles. « Le secret professionnel est souvent accusé de tous les maux et il y a toujours un "esprit brillant" pour proposer de l’alléger.Cela permet un succès d’audience, (…) facilement adopté par l’opinion publique tant cela est "intuitif"», résume sur son blog Laurent Puech animateur du blog Secret Pro.fr dédié aux professionnels du travail social et médico-social.
Trahison sémantique
La fragilité du secret médical serait par ailleurs sous-tendue par l’ambiguïté des mots. Ainsi, le terme même de "secret médical" auquel devrait être préféré celui de "secret professionnel" autorise en effet plus facilement les dérives. D’abord, parce cette ambiguïté suppose qu’il concerne exclusivement les médecins, alors qu’il s’agit en réalité d’un devoir qui s’impose à un grand nombre de professionnels. De plus, « Utiliser la formule de "secret médical" est une erreur dangereuse si l'on imagine qu'elle recouvre uniquement un secret portant sur des informations de nature médicale. Le médecin étant tenu de conserver secrètes toutes les informations intimes qu'il acquiert à titre professionnel, un bon nombre de données portera sur des éléments non-médicaux (filiation, émotion, sexualité, patrimoine, etc...) » rappelle Bruno Py dans son ouvrage Le secret professionnel, La justice au quotidien, cité par Laurent Puech.
"Comprendre d’où l’on vient pour savoir où l’on va" ou comment les savoirs historiques de sa profession pourraient réveiller l’émancipation individuelle et collective chez l’infirmier psychiatrique… Rappels historiques pour nourrir la réflexion et poursuivre la dynamique...
La crise sanitaire a révélé nombre de constats, notamment en ce qui concerne l'organisation du système de santé, sa capacité de mobilisation et la valeur donnée à ses principaux acteurs : les professionnels de santé. Alors que le Président de la République a promis un "plan massif d'investissement et de revalorisation de l'ensemble des carrières" et qu'Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, sous l'impulsion du Premier Ministre, a inauguré le "Ségur de la Santé", faisons le point avec l'un des chefs de file de la représentation professionnelle d'un métier "de l'ombre" qui a gagné ses lettres de noblesse durant la crise COVID19 : les aides-soignants. Guillaume Gontard, président de la Fédération nationale des associations d'aides-soignants (FNAAS) nous livre son ressenti autour de la question suivante : l'aide-soignant invisible est-il devenu visible ou son invisibilité est-elle toujours visible ?
Infirmiers.com - Le Ségur de la Santé se veut être une grande concertation pluriprofessionnelle, pouvez-vous nous dire quelle est la place occupée par la représentation des aides-soignants au sein de cet ensemble ?
Guillaume Gontard - A travers la FNAAS, nous sommes les représentants des aides-soignants au niveau national. Pour autant, nous avons été surpris de ne pas être conviés aux réunions préparatoires du "Ségur de la santé". En effet, deux jours avant l'ouverture de la concertation, nous n'avions pas reçu d'invitation ! Cependant, grâce au soutien de la Direction Générale de l'Offre de Soins, nous avons pu être présent en visioconférence lors de son lancement le 25 mai dernier. Depuis, nos échanges se font à distance et nous pouvons uniquement faire des propositions par courriel. Au final, ce n'est pas tant la place que nous avons dans les réunions qui nous importe, mais la valeur et l'intérêt portés à nos propositions, même par mail. Nous attendons de voir ce que le Ministre des Solidarités et de la Santé en fera !
I. C. - Regrettez-vous ce manque de considération ? Qu'est-ce que cela témoigne pour le métier d'aide-soignant ?
G. G. - Nous sommes tellement éloignés des prises de décisions, c’est effrayant. Une profession tellement proche des patients et résidents, ayant une expertise soignante bien à elle, agissant en collaboration avec d'autres professionnels de santé, et si peu écoutée... En fait, cela est représentatif de la méconnaissance de notre profession de la part des décideurs, tout simplement. Du côté de nos collègues infirmiers, la déception est tout aussi grande. Alors, oui, Olivier Véran vient d'annoncer une enveloppe de 6 milliards pour la revalorisation des salaires des paramédicaux et donc parmi eux, des nôtres. Nous nous joignons aux revendications des syndicats plus compétents que nous pour traiter cette question et nous ne pouvons qu'espérer une augmentation substantielle de nos salaires de misère...
Dix ans après l'entrée en vigueur de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées (CIDPH), le Défenseur des droits en tire un bilan « contrasté » dans un rapport étoffé de plus d'une centaine de pages, paru ce 9 juillet, et adressé au président de la République et au Premier ministre Jean Castex.
« Si de nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années, d'importantes lacunes subsistent ; la France n'a pas encore pleinement pris en considération le changement de modèle », considère le Défenseur des droits, qui analyse l'application en France d'une trentaine d'articles de la Convention internationale.
« L'actuel gouvernement a été particulièrement actif mais nous sommes encore loin du compte »,a déclaré Jacques Toubon à l'occasion d'unchat avec les lecteurs du « Quotidien ». C'est la raison selon lui pour laquelle, en 2019, le handicap était, pour la troisième année consécutive, le premier motif de saisine du DDD en matière de discrimination (22,7 % soit 1 237 saisines).
Après six semaines de négociations avec le gouvernement, un projet d’accord sur la revalorisation des salaires des agents hospitaliers hors médecins a été présenté jeudi. En deçà des attentes syndicales, qui pointent néanmoins plusieurs acquis.
Les salariés EARTA, ex-Presstalis trient les journaux et les magazines invendus à Voivres Le Mans, mardi. Photo Rémy Artiges pour Libération
Non retenue pour être la dépositaire dans l'ouest du distributeur restructuré, la société Earta, qui triait jusque là les invendus, se retrouve menacée. Elle emploie 220 personnes en situation de handicap, sur 250 salariés.
«Cela va être très dur de retrouver du travail.» Sous l’immense hangar de l’entreprise Earta, dans la banlieue du Mans (Sarthe), Christelle, trentenaire aux longs cheveux bruns, qui a «du mal à lire et à écrire», et se tient debout devant un tapis roulant où défilent des revues qu’elle doit trier pour retour à l’éditeur, est inquiète. Et n’ose songer aux menaces qui pèsent sur une entreprise dont les différentes activités emploient 220 personnes handicapées sur un effectif total de 250 salariés.
«Cela nous stresse, confie Zaïna Malaquis, 51 ans, qui a elle-même rejoint Earta après de lourds problèmes de santé. Certains sont au bord de la dépression. Ici c’est comme une famille. Et malgré nos handicaps, physiques ou psychologiques, on travaille bien !»
Jean-Claude Fontaine a été médecin généraliste en Normandie pendant quarante ans. Avant de ranger son stéthoscope et de prendre sa retraite, il a effectué une tournée d’adieu à ses patients. C’est cet au revoir que raconte cette nouvelle série de podcasts : l’histoire d’une médecine de campagne vitale pour le lien social et le portrait en creux d’une France rurale dépeuplée.
«Le fait que les autres vont mieux, nous aussi, on va mieux.» Apaisée, la voix de Jean-Claude Fontaine est d’une douceur communicative, empreinte aussi d’une pointe de soulagement. Dans quelques jours, ce médecin de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados, prend sa retraite. Quarante ans au service de ses patients, pendant lesquelles il s’est efforcé d’être fidèle à son serment : faire le bien autour de lui.
Pour les médecins que l'enquête « Res publica » - « Quotidien du Médecin » - « Décision Santé » a sondés pendant deux mois, l'épidémie qui s'est abattue sur notre pays a été un bouleversement complet. Sur le millier de professionnels qui a répondu, beaucoup témoignent de leur surprise et de leur désarroi lors de la survenue brutale de la crise. La plupart soulignent l'impréparation du système de santé dans son ensemble. Et un bon nombre fait état de nouvelles façons de travailler, plus ou moins guidées par la nécessité ou la contrainte et dont on perçoit que cela pourrait changer vraiment la donne dans la France de l'après-Covid.
Après avoir présenté l’architecture institutionnelle de l’école inclusive et opéré un état des lieux de la recherche, l'auteure envisage cette scolarisation comme un nouvel enjeu de la culture enseignante. Elle réinterroge alors la définition même du territoire d'intervention des enseignants, où la question de l'accessibilité au savoir de ces élèves apparait comme un problème professionnel prépondérant.