La secrétaire d’Etat Marlène Schiappa détaille dans « Le Figaro » quelques-unes des cinquante mesures qui devraient être annoncées lundi à l’issue du Grenelle.
Le Monde avec AFPPublié le 24 novembre 2019
A la veille des conclusions du Grenelle contre les violences conjugales, la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa a annoncé dimanche 24 novembre des mesures pour la prise en charge des hommes auteurs de ces violences, qui est aujourd’hui un « angle mort des politiques publiques ».
Elle explique dans un entretien au Figaro que le gouvernement va lancer un appel à candidatures pour créer dans chaque région, d’ici à la fin du quinquennat, deux centres de prise en charge psychologique afin de faire ainsi baisser la récidive. L’Etat a prévu de consacrer « 2 à 3 millions d’euros » à ces structures, qui seront financées « pour moitié par l’État et pour moitié par les collectivités et des partenaires privés ». Ces centres ne s’adresseront pas aux « tueurs » mais aux « auteurs de violences conjugales condamnés à des petites peines ou à des peines avec sursis ».
Fréquents chez les personnes souffrant de schizophrénie, les troubles sexuels sont trop souvent assimilés à des effets secondaires des médicaments, alors qu'ils sont aussi associés à d'autres facteurs, en particulier la dépression, démontrent deux études publiées dans « Progress in neuropsychopharmacology & biological psychiatry ».
Ces travaux coordonnés par le Dr Guillaume Fond (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, Centres experts FondaMental) « sont une alarme qui doit inciter les médecins à évaluer systématiquement les troubles sexuels avec leurs patients souffrant de schizophrénie », lit-on. Agir sur les anti-psychotiques ne doit pas être le seul levier.
Les troubles sexuels toucheraient 30 à 82 % des personnes souffrant de schizophrénie traitées par antipsychotiques, met en lumière la première étude, une revue systématique de 89 articles.
Violent, agressif, fou… La liste des stéréotypes attribués aux personnes souffrant de schizophrénie est longue et ces adjectifs ne sont pas dus à la maladie en tant que telle. Dans certains pays, les personnes atteintes de cette maladie sont même abandonnées au bord de la route, enfermées ou enchaînées car elles sont considérées comme possédées par des esprits.
Ce samedi 16 novembre 2019 a eu lieu, à la Bibliothèque Kateb Yacine de Grenoble, la conférence « Accompagner la schizophrénie » présentée par Catherine Bortolon, psychologue clinicienne et maître de conférences à l’Université Grenoble Alpes dont les travaux portent sur les délires. Cette conférence s’inscrit à la fois dans le cadre du « Mois de l’Accessibilité » et dans le cycle « 1h de Psy par Mois ».
La schizophrénie est une maladie psychiatrique qui touche 1% de la population mondiale dont 600 mille personnes en France. Les symptômes apparaissent en générale entre 25 et 35 ans chez les femmes mais dès seulement 15 ans chez les hommes ce qui accentue leur handicap social. En effet, les personnes souffrant de schizophrénie sont victimes, en plus de leur handicap, de stéréotypes et discriminations. Elles sont en générales considérées comme des individus violents et agressifs alors que dans la plupart des cas ce sont ces personnes qui sont victimes de maltraitance par la société.
La grande théorie de Charles Darwin, "L'Origine des espèces", est parue il y a tout juste 160 ans. L'oeuvre est considérée comme la pièce maîtresse qui articule la biologie et, évolution après évolution, elle résiste au temps : décryptage du darwinisme et de ce que l'on a appris depuis.
En 1837, après un périple de cinq ans en tant que naturaliste à bord du navire de la Royal Navy, le HMS Beagle, Charles Darwin griffonnait dans son carnet rouge : "Une espèce devient bel et bien une autre espèce". Vingt-deux ans plus tard, il fera de cette phrase annotée sur une page le pilier de son œuvre majeure, sortie en 1859, L’Origine des espèces, encore considérée aujourd'hui comme un des plus grands – si ce n'est LE plus grand des – travaux scientifiques publiés, tant il semble être toujours pertinent 160 ans après sa publication.
La philosophie politique dépeint la soumission, comprise comme l’attitude de celui qui ne résiste pas activement à la domination, comme une anomalie, une faute morale. Pour autant, l’expérience de la soumission est quotidienne et largement partagée…
La philosophie n’a pas, jusqu’à aujourd’hui, conceptualisé la soumission comme telle. D’un côté, la philosophie politique classique a formé et étudié les concepts de domination, de pouvoir, de subordination, de servitude ; d’un autre côté la philosophie morale, notamment dans ses liens avec la psychologie sociale, a pu thématiser les concepts de volonté, d’obéissance, d’influence ou encore d’amour, mais la soumission n’a pas le rang d’un concept, elle n’est pas l’objet de l’étude et de la conceptualisation des philosophes.
A l'occasion du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil en Seine-Saint-Denis (du 27 novembre au 02 décembre), consacré cette année à la thématique "Eloge de la lenteur", Etre et savoir se penche sur la lecture comme acte de résistance, la résistance par la décélération.
Ralentir enfants !
Le rythme que le monde, le monde du travail en particulier, imprime à la vie des adultes est-il adapté aux enfants ? Tous les spécialistes, pédiatres, pédopsychologues, nous appellent à ralentir et ce dans l’intérêt de tous…
Mais le temps des enfants est aussi une contrainte pour les parents, des premiers jours sans sommeil, aux infinies grasses matinées des adolescents en passant par les couchers à 20 heures "parce qu’il y a école demain", et soumettre notre progéniture à nos horloges semble faire pleinement partie du travail éducatif.
C’est pour ces raisons, entre autres, que le sujet du prochain Salon du livre et de la presse jeunesse qui s’ouvre mercredi à Montreuil nous a beaucoup intéressé et ce sujet c’est l’éloge de la lenteur… Cela mérite qu'on s'y arrête non ?
Mal rémunérés, pénibles et peu attractifs, les métiers du grand âge doivent être réformés d'urgence puisqu'en 2050 la France comptera cinq millions de seniors de plus de 85 ans.
Tribune. Les «vieux», qu’ils soient plus ou moins âgés, plus ou moins autonomes, conservent un droit imprescriptible à décider eux-mêmes des modalités de leur fin de vie. Ils demeurent des citoyens à part entière. Il est utile de le rappeler.
Leur nombre ne cesse d’augmenter du fait de la longévité qui s’accroît. En 2050, 5 millions de Français auront plus de 85 ans. Ils finiront leur vie soit en leur domicile, soit en EHPAD, soit alternativement à l’un ou à l’autre.
Actuellement, le sort qui leur est réservé n’est pas acceptable. Ils sont victimes de «maltraitance» en raison de l’insuffisance du nombre d’aides-soignantes. Le temps qu’elles peuvent consacrer à un résident en perte d’autonomie est de moins d’une heure par jour. Dans de nombreux pays, la norme est d’une aide-soignante pour un résident, en France elle a en charge 10 résidents.
Pénible pour ces «vieux» privés des soins nécessaires au confort de leur vie, cette situation l’est aussi pour les aides-soignantes qui souffrent d’une «sinistralité» trois fois supérieure à la moyenne nationale tant leur charge est lourde. Enfin, leur faible rémunération sans espoir de promotion, pendant plus de 12 ans, ajoutée à la pénibilité de leur travail les dissuade de s’engager dans cette profession.
Le gouvernement a, enfin, pris conscience de cette situation. Mme El Khomri, chargée par la ministre de la Santé de proposer des progrès destinés à rendre les métiers du grand âge attractifs, a remis un rapport qui, s’il était appliqué à bref délai, restaurerait une profession sinistrée.
Deux infirmiers en psychiatrie, deux cliniciens, deux figures de la psychiatrie de secteur, publient chacun un ouvrage qui retrace leur parcours de soignants, d’hommes engagés pour une psychiatrie qu’ils ont toujours voulu exercer dignement, autant pour leurs patients que pour eux-mêmes. Témoins et acteurs d’une histoire de la psychiatrie moderne, passeurs de savoirs à destination de la jeune génération de soignants, leurs témoignages s’inscrit dans la genèse plus globale des soins infirmiers où la reconnaissance de l’expertise clinique passe aussi par l’écrit. Qu’ils en soient ici remerciés.
"J’aime les fous"
Les soins ambulatoires en psychiatrie sont toujours plus amenés à se développer, mais cerne-t-on suffisamment les multiples possibilités d’accompagnement qui s’offrent aux professionnels de la santé mentale ?
Cet ouvrage en dessine les contours sous la forme d’un recueil de récits qui explorent ce qui se passe dans la tête d’un infirmier psychiatrique engagé. Chaque texte raconte avec style une histoire vécue par le soignant. En partageant ainsi ses émotions et réflexions, il interpelle le lecteur, conduit à se demander ce qu’il aurait lui-même fait dans la situation présentée. Si la théorie n’envahit pas le propos, elle sous-tend chacun des textes où la clinique est toujours au premier plan.
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Mon métier d’infirmier. Eloge de la psychiatrie de secteur
C’est d’un élan émancipateur par rapport à la psychiatrie asilaire que le secteur est né ; et c’est à coups de burin portés contre ses inventions les plus humanisantes et vivifiantes que le secteur s’effacera... Ou pas. Pour parler de son métier d’infirmier psychiatrique, Yves Gigou part de son expérience aux agités pour détailler la façon dont il a travaillé ensuite, avec d’autres, à la sectorisation.
Lucien Bonnafé - psychiatre désaliéniste français qui a élaboré et mis en place la politique de secteur - nous a appris ce qu’il appelait "l’art de l’écoute et de l’écho", c’est-à-dire, au fond, ce qu’est la psychiatrie, c’est-à-dire cette capacité à écouter l’autre, à l’entendre et pour cela découvrir ce qui fait écho en nous dans ce que nous entendons en lui - exercice difficile.
Seringues, solutions hydroalcooliques, sérum physiologique, séances de psychologue, frais de déplacement, frais annexes... Le reste à charge qui échappe aux statistiques habituelles s'élèverait à 1 000 euros en moyenne par personne et par an pour les patients atteints d'une pathologie chronique et/ou d'un handicap, révèle France Assos Santé (usagers du système de santé), dans une enquête* publiée ce lundi à partir des réponses de 351 personnes.
La structure présidée par Gérard Raymond, qui fédère plus de 80 associations, s'est intéressée pour la première fois aux restes à charge « invisibles » qui ne sont pas comptabilisés dans les calculs des pouvoirs publics. La dernière étude de la DREES (ministère de la Santé) avait évalué le reste à charge (RAC) moyen déclaré à 214 euros de frais de santé par Français sur l'année, loin de ces calculs de France Assos Santé.
La presse nationale d’information générale et la presse professionnelle se sont faits largement l’écho d’une étude française, publiée dans le BMJ ( British Medical Journal ), montrant une association entre d’une part, le montant des « avantages » que les médecins français ont reçu de la part de l’industrie pharmaceutique et d’autre part, le montant et la qualité de leurs prescriptions. Les guillemets s’imposent car c’est le terme « gift » qui est utilisé dans la publication britannique, traduit par « avantage » dans le communiqué de presse de l’Université de Rennes, à laquelle appartiennent les auteurs de l’étude, mais par « cadeaux » dans certains journaux et surtout par un des auteurs commentant l’étude dans le communiqué de presse. Or, comme le rappelle le communiqué du LEEM en réponse à cette étude, les cadeaux sont interdits par la loi depuis 1993 alors que « les avantages sont autorisés, mais strictement encadrés par cette même loi et largement soumis à l’avis des ordres professionnels. »
Un nouveau Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) vient d’être publié : il concerne la surveillance de la mortalité par cause médicale en France à l’aide des données du volet médical du certificat de décès et du bulletin d’état civil de décès. Un de ses articles présente une description des données de mortalité par cause en 2016 et leur évolution entre 2000 et 2016.
En 2016, 579.230 personnes domiciliées en France métropolitaine sont décédées, avec une proportion quasiment identique d’hommes et de femmes :
Les tumeurs représentaient 29,0% des décès avec une surmortalité masculine retrouvée pour tous les cancers, à l’exception du cancer du sein. La surmortalité masculine par cancer était la plus forte pour les cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS), avec un sex-ratio de 4,6, et la plus faible pour le cancer du pancréas (ratio 1,3). Les cancers du poumon, des bronches et de la trachée représentaient 18,8% des décès par tumeurs.
Enrique Pichon-Rivière (1907-1977) est une figure emblématique de la psychiatrie et de la psychanalyse argentines. Psychiatre, il a œuvré toute sa vie professionnelle pour la désaliénation du sujet malade en empruntant utilement de toutes les notions dynamiques de son époque leur principale force transformatrice. Psychanalyste, fondateur à Buenos Aires (en 1942) de la première société psychanalytique latino-américaine, il a su synthétiser les idées freudiennes avec les nouvelles conceptions mondiales du tournant des années 50.
Jean-Michel Dunand, prieur de la communion Béthanie (2), témoigne. Dans sa jeunesse, il a subi de douloureuses sessions de réorientation afin de « traiter » son homosexualité.
La Croix : Votre jeunesse a été tiraillée entre votre homosexualité et votre foi catholique profondément enracinée. Comment avez-vous vécu ce « dilemme » ?
Jean-Michel Dunand : J’ai grandi dans une famille chrétienne de Savoie, et aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été attiré par la beauté du corps des garçons. Je sentais bien à l’époque qu’il ne fallait pas que j’exprime ce domaine de mon cœur. Dans ma petite ville de province – Albertville –, on ne parlait pas de cela dans les années 1970 et 1980. Cela a commencé à être très difficile au collège : j’y ai vécu ce qu’on appellerait aujourd’hui du harcèlement scolaire, car les autres ont perçu ma différence. Je n’avais aucun moyen de me défendre, parce que je savais bien au fond de moi que ce qui se disait était vrai. Cela a généré en moi un « parcours de la honte », un sentiment d’être emmuré vivant.
Rencontre avec Maud Gouy, commissaire de l'exposition "De l'Amour" au Palais de la Découverte
ardi-expo
Tewfik Hakem s'entretient avec Maud Gouy, muséographe, commissaire, avec Astrid Aron, de l'exposition De l'Amour, à voir au Palais de la Découverte jusqu'au 30 août 2020. Un mot énigmatique, mystérieux, une attention universelle : à son propos, la question n'en finit pas de se poser. Qu’est-ce que l’amour ? De l’empathie ? Un attachement ? Ou encore ...? Alors qu'on s'est toujours intéressé à l'amour, en littérature, en art, en philosophie, ici en associant amour et sciences, l'exposition vient questionner ce sentiment sous un angle et un matériau nouveaux ; celui de la science et des outils scientifiques qui permettent de l'ausculter.
C'est une grande exposition qui s'articule autour de deux grandes galeries. La première galerie est la Galerie des Attachements, moins attendue dans un musée de sciences puisqu'elle met en valeur tout ce qui est autour de la culture de l'amour. On invite le visiteur à déambuler dans un parcours fait de saynètes, de dioramas.
Entretien exclusif avec Florence Schechter, à la tête de la première exposition, sur les foufounes, les idées reçues et pourquoi il faut rendre l’histoire vaginale trans-inclusive.
Répétez après moi : vagin. Va-gin. Si vous vous sentez mal à l'aise en disant le mot v****, vous n'êtes pas le seul. L’association contre le cancer gynécologique Eve Appeal a récemment révélé que, pour 65% des jeunes femmes, les mots vagin et vulve étaient tabous, et que près de 40% des 16-25 ans préféraient utiliser les périphrases employées par mamie comme « sexe féminin » ou « parties féminines. » Laissez tomber les problèmes de santé gynécologique, il nous reste un long chemin avant même de pouvoir prononcer le mot vagin.
Pour vous aider à en parler, voici le musée du vagin, le premier du genre au monde. Ce sont Florence Schechter (directrice) aux côtés de Sarah Creed (conservatrice) et Zoe Williams (développement et marketing) qui sont à l’origine de sa création. L’aventure du musée du vagin a commencé il y a trois ans comme exposition itinérante. Ce fut un franc succès, surtout grâce au financement participatif. Aujourd’hui, il s’installe enfin dans un espace permanent, à Londres.
Paris, le mardi 26 novembre 2019 – A la faveur de la médiatisation de cas dramatiques de suicides, suggérant le poids du harcèlement au travail dans les établissements hospitaliers et au-delà de la dégradation des conditions professionnelles et d’accueil des patients, l’épuisement des soignants est devenu un sujet de préoccupation. De nombreuses études et enquêtes ont ainsi été menées qui ont permis de mieux préciser la prévalence de ce phénomène. Différentes questions demeurent cependant en suspens, qui concernent notamment les spécialités les plus à risque. La situation particulière de la psychiatrie, dont la déshérence serait plus marquée encore que celle de l’hôpital, a-t-elle des conséquences significatives sur la santé psychique de ses médecins ?
En près de dix ans, la proportion de jeunes de moins de 18 ans à avoir recours à une aide psychologique ou psychiatrique a presque doublé en Suisse.
Les problèmes psychologiques sont si graves que seule une prise en charge professionnelle peut y remédier. C'est une réalité de plus en plus fréquente pour les jeunes en Suisse. Selon les derniers chiffres de l'Observatoire suisse de la santé, en 2017, environ 48'300 enfants et adolescents ont été admis en consultation dans un cabinet de psychiatrie ou de psychothérapie. C'est presque le double qu'en 2006, lorsque leur nombre s'élevait à 27'480.