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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 20 novembre 2019

Un rapport alerte sur la situation des détenus atteints de troubles mentaux

Par L'Obs avec AFP   Publié le 22 novembre 2019



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Selon une étude datant de 2007, huit détenus 
masculins sur dix souffrent d’au moins un trouble 
psychiatrique. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)
Des pathologies lourdes sont « aggravées par l’enfermement et l’isolement ».
   
La contrôleure des prisons dresse un constat « accablant » de la prise en charge des détenus atteints de troubles mentaux dans un avis publié vendredi 22 novembre, soulignant que la crise de la psychiatrie en France est particulièrement sensible en prison.

« Des pathologies lourdes aggravées par l’enfermement et l’isolement, un risque de suicide accru et des conditions de détention qui perturbent l’accès aux soins, nuisent à leur efficacité et, finalement, privent la sanction pénale de son sens » : la situation est très sombre pour la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan. Elle écrit encore :

« Les pathologies mentales constituent un facteur d’aggravation de la souffrance des personnes détenues, alourdissent la charge de l’administration pénitentiaire et sont aggravées par des conditions de détention inadaptées. »
La contrôleure regrette que les études sur le sujet soient « anciennes ou partielles ». Selon l’une d’elles, datée de 2007, huit détenus masculins sur dix souffrent d’au moins un trouble psychiatrique et, parmi eux, 24 % souffrent d’un trouble psychotique.


Maladie d’Alzheimer : enfin un tournant thérapeutique en vue !

RTFLASH  22/11/2019 

La maladie d’Alzheimer est devenue l’un des grands défis scientifique, médical et social de ce siècle avec, selon l’OMS, plus de 35 millions de malades dans le monde, soit environ les deux-tiers de l’ensemble des démences. Toujours selon l’OMS, c’est plus de 100 millions de personnes qui pourraient être touchées par cette terrible maladie - actuellement toujours incurable - en 2050. En France, on estime qu’au moins 900 000 personnes (dont une personne de plus de 80 ans sur six) souffrent de cette pathologie neurodégénérative, dont les causes multiples et intriquées ne sont toujours pas connues avec certitude. Alzheimer est à la fois un défi médical, social et économique, car le coût total de cette maladie est considérable : il a été estimé par le Parlement, pour la France seulement, à plus de 14 milliards par an, si l’on additionne les coûts médicaux et ceux concernant l’accueil spécifique en établissement.
Cette maladie d’une redoutable complexité fait l’objet de recherches intensives dans le monde entier depuis plus de 40 ans mais beaucoup de pistes thérapeutiques prometteuses se sont finalement avérées décevantes, et il n’existe toujours que quatre médicaments disponibles contre cette pathologie : le Donépézil (Aricept), la Rivastigmine (Exelon), la Galantamine (Reminyl) et la Mémantine (Exiba) qui ne font que retarder son évolution inexorable.
Pourtant, depuis quelques mois, la recherche sur cette maladie est accélérée par un nouveau vent d’espoir, tant dans le domaine de sa connaissance fondamentale qu’en matière de traitement et de prévention. Fin octobre, une équipe allemande de l’Université d’Ulm, dirigée par Marius Kollmer, est parvenue à observer la structure fine des protéines d’Alzheimer pour la première fois (Voir Nature). L’une des caractéristiques de cette maladie réside dans la formation de fibrilles amyloïdes dans les tissus cérébraux. Mais la structure de ces fibrilles restait mal comprise. Ce n’est plus le cas grâce à cette étude qui dévoile enfin la structure fine des filaments d’amyloïdes-Beta issus de cerveaux de personnes décédées de la maladie d'Alzheimer. Ces chercheurs allemands et australiens ont en effet réussi à les extraire et les décrire au niveau atomique, grâce à la cryo-microscopie électronique, ce qui devrait permettre d’avancer bien plus rapidement dans la compréhension fondamentale de cette maladie.

L’échelle de temps est déterminante pour apprécier la trajectoire d’un épisode dépressif traité chez l’adolescent

Univadis

Par Caroline Guignot   14 nov. 2019

À retenir

La trajectoire des symptômes dépressifs autodéclarés (autoquestionnaire MFQ) par les adolescents pris en charge par psychothérapie pour un épisode de dépression majeur a été analysée par une équipe anglaise. Elle montre, à partir du modèle statistique utilisé, que si le score s’améliore globalement pour tous durant les 18 premières semaines, deux groupes de sujets peuvent ensuite être identifiés : un groupe majoritaire de jeunes poursuivant l’amélioration clinique et un autre groupe, représentant environ 15% de la cohorte initiale, pour lequel la courbe s’inverse. À la fin de l’étude, le premier groupe présentaient en moyenne une amélioration de 60,5% des symptômes dépressifs, contre 11,0% parmi le second. Dans ce dernier, la proportion de filles était plus élevées (85% vs 73%). Peu de facteurs prédictifs ont pu être identifiés concernant le risque d’y appartenir : seul le nombre de comorbidités à l’inclusion est apparu déterminant. Les tentatives de suicide, les symptômes dépressifs, la nature du traitement reçu ou le score HoNOSCA (évaluant l’étendue des problèmes physiques, personnels et sociaux associés à la maladie mentale) ne constituaient pas des facteurs déterminants selon l’analyse multivariée.

Unité de psychiatrie : le recrutement demeure difficile

Courrier Frontenac

Par Jean-Hugo Savard    Le 22 novembre 2019

QUEBEC

Unité de psychiatrie : le recrutement demeure difficile
Le CISSS-CA demeure en mode séduction afin de compléter son équipe à l'unité de psychiatrie. (Photo : Courrier Frontenac - Jean-Hugo Savard)
Le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) peine toujours à compléter son équipe de médecins psychiatres à l’hôpital de Thetford Mines, et ce, plus d’un an après la réouverture partielle de l’unité.
L’établissement compte deux psychiatres à temps plein sur une possibilité de quatre, voire même cinq puisqu’une demande visant à ouvrir un poste supplémentaire a été formulée au ministère de la Santé et des Services sociaux. Le recours à trois médecins dépanneurs s’avère pour le moment nécessaire afin d’épauler le personnel en place, notamment la fin de semaine.
Ce manque d’effectif fait en sorte qu’encore aujourd’hui, seulement la moitié des 12 lits du département peut accueillir la clientèle nécessitant une période d’observation ou une courte hospitalisation.

La confiance, une denrée en voie de disparition

Par   Publié le 23 novembre 2019

C’est une force à la fois discrète et mystérieuse, un signe de foi dans l’avenir, un ingrédient indispensable de la vie sociale : quand la confiance irrigue une communauté, elle la protège des tourments. Sans confiance, les citoyens se garderaient bien de déposer leurs avoirs dans une banque, ils ne confieraient pas le destin politique de leur pays à des élus, ils ne se tourneraient pas vers des magistrats pour obtenir justice, ils ne s’en remettraient pas à leur médecin pour conserver une bonne santé. « Faire confiance, c’est parier, dans un monde incertain, qu’autrui aura un comportement coopératif », résume Claudia Senik, directrice scientifique de la Fondation pour les sciences sociales (FSS).
Dès le début du XXe siècle, les sciences humaines s’intéressent de près à cette « institution invisible », selon le mot du prix Nobel d’économie 1972 Kenneth Arrow, qui a le pouvoir de nourrir et d’étayer la sociabilité humaine.
« Sans la confiance des hommes les uns envers les autres, la société tout entière se disloquerait, écrivait ainsi, dès 1900, Georg Simmel, l’un des premiers sociologues à avoir consacré ses travaux à la confiance. Rares sont en effet les relations uniquement fondées sur ce que chacun sait de façon démontrable de l’autre, et rares celles qui dureraient un tant soit peu si la foi n’était pas aussi forte, et souvent même plus forte que les preuves rationnelles. »
La confiance est d’ailleurs placée depuis des siècles au cœur du contrat social. « De la République au Haut Empire, la fides [“confiance”, en latin], qui était représentée, sur les monnaies, par deux mains jointes, symbole de l’accord passé entre deux individus, constitue un concept essentiel du vocabulaire institutionnel et des pratiques politiques des Romains », explique Antony Hostein, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études.
Près d’une vingtaine de siècles plus tard, souligne l’économiste Alexis Spire, les démocraties aspirent, « pour asseoir leur autorité autrement que par la force, à produire des institutions qui suscitent la confiance ».

Des lobbyistes aux populistes : la fabrique de la "fenêtre d'Overton"

18/11/2019 

Développé par des lobbyistes libéraux, le concept de "fenêtre d'Overton" recouvre un spectre d'idées acceptables par le public. Aujourd'hui, cette théorie semble avoir été récupérée par les populistes. Le but ? Aller toujours plus loin dans l'outrance et la surenchère pour conquérir le pouvoir.
Un ballon géant à l'effigie de Donald Trump, un adepte des discours outranciers.
Un ballon géant à l'effigie de Donald Trump, un adepte des discours outranciers. Crédits : Tolga AKMEN - AFP
“Les propos de Julie Graziani ne sont pas un dérapage. Ils s'insèrent dans une stratégie : celle de l'extrême droite. Ils servent un objectif : la conquête du pouvoir”, expliquait le chroniqueur et docteur en sciences politiques Clément Viktorovitch dans l’émission "Clique", sur Canal +, le 5 novembre 2019. Quelques jours plus tôt, l'éditorialiste Julie Graziani s'en était prise à une mère célibataire sur le plateau de 24h Pujadas (LCI). “Je ne connais pas son parcours de vie à cette dame, qu'est-ce qu'elle a fait pour se retrouver au SMIC, est-ce qu'elle a bien travaillé à l'école ? Est-ce qu'elle a suivi des études ? Si on est au SMIC, faut peut-être pas divorcer non plus”. Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux. Depuis, le magazine L’Incorrect a annoncé qu'il cessait sa collaboration avec l'éditorialiste. 

Beaucoup de temps sur les écrans et moins de mots

Publié le 18/11/2019




L’impact de l’usage des écrans (TV, ordinateur, smartphone, tablette, console de jeux) sur le neuro-développement des jeunes enfants est un sujet de recherche complexe. Le neuro-développement comprend plusieurs facettes (motricité, langage, fonctions cognitives), et il peut être perturbé par un une durée d’utilisation des écrans excessive, la réduction du temps dévolu à d’autres activités, comme la lecture, les contenus visionnés, etc. JS Hutton et coll. ont limité leur étude à l’impact de l’usage des écrans sur le développement du langage oral et écrit.

Au lycée, le choc des mathématiques pour les élèves de 1re

Pour ceux qui suivent cette matière comme enseignement de spécialité – elle a disparu du tronc commun avec la réforme – les résultats dégringolent contrôle après contrôle.
Par   Publié le 20 novembre 2019
COLCANOPA
Leurs professeurs les avaient prévenus mais pour Tiara, Jeanne et Lubin, le choc est rude. Certes, ils sont entrés en 1re, un palier dans la scolarité où, les enseignants en conviennent, les notes chutent toujours un peu. Mais pour ces élèves qui n’imaginaient pas abandonner les mathématiques – elles ont disparu du tronc commun avec la réforme du lycée – et qui suivent cette matière comme enseignement de spécialité, les résultats dégringolent contrôle après contrôle. Certains, comme Tiara, ont un profil d’« ancien ES » : ils ont opté pour un parcours comprenant des mathématiques et des sciences humaines. D’autres, comme Jeanne, ont reconstitué la filière S – mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la terre (SVT), mais ne s’en sortent pas non plus.
« Avant, j’avais 19 de moyenne en maths sans vraiment travailler, affirme Tiara, scolarisée au lycée Joliot-Curie de Sète (Hérault). Mais cette année, je suis tombée à 10 de moyenne alors que je fais des efforts. » La jeune fille a un profil de bonne élève : ses premières notes dans les autres spécialités tournent autour de 15 ou 16 de moyenne, en histoire-géographie comme en sciences économiques et sociales (SES). « La matière est conçue pour de vrais scientifiques, d’ailleurs notre prof nous le dit tout le temps », s’inquiète Tiara, qui a choisi les mathématiques sans avoir de projet d’orientation clair.

Accès aux médicaments : l’imbroglio des brevets

Un homme séropositif tient un comprimé d’antirétroviral à l’hôpital de Kabinda, en République démocratique du Congo.
Un homme séropositif tient un comprimé d’antirétroviral à l’hôpital de Kabinda, en République démocratique du Congo. TOMMY TRENCHARD / MSF / PANOS-REA
Au début des années 2000, le monopole conféré aux industries pharmaceutiques par le système des brevets fut au cœur de la lutte pour l’accès aux traitements contre le VIH dans les pays du Sud. Dans ceux qui étaient le plus touchés par la pandémie de sida, les patients infectés moururent par millions en raison du coût des traitements. Le scandale ainsi provoqué contraignit les pays du Nord à réagir.
En 2002 fut ainsi créé le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, dont la sixième conférence de reconstitution des ressources financières, qui s’est tenue à Lyon du 8 au 10 octobre, a permis la collecte de 14 milliards de dollars (12,7 millions d’euros). D’après ses estimations, 18,9 millions de personnes étaient sous traitement contre le VIH en 2018 dans les pays du Sud, grâce à son soutien financier qui permet l’accès aux médicaments génériques.

Psychologie.Que voyez-vous sur ces images ?

Science - Washington
Publié le  
Qu’est-ce qui vous saute aux yeux ? Des objets de votre quotidien ou des animaux ? Notre mode de vie pourrait bien avoir une influence sur notre perception, suggère une nouvelle étude.

mardi 19 novembre 2019

Documentaire. “Les voix de la Chesnaie”, immersion dans une clinique psychiatrique près de Blois

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Par Anne Lepais   Publié le 19/11/2019

Sonia et les musiciens à la clinique privée de la Chesnaie, à Chailles en Loir-et-Cher / © France 3 Centre-Val de Loire
Sonia et les musiciens à la clinique privée de la Chesnaie, à Chailles en Loir-et-Cher / © France 3 Centre-Val de Loire


Le film documentaire « Les voix de la Chesnaie » réalisé par Alex Venel et Cyrille Vauzelle nous emmène au cœur de la clinique privée de la Chesnaie, à Chailles en Loir-et-Cher, qui pratique la "psychothérapie institutionnelle".

C'est quoi le centre de la Chesnaie ?


Une institution psychiatrique en milieu ouvert où les pensionnaires sont tous volontaires.
 

Le patient est une personne qui a besoin de soins et qui s'implique. Les soignants sont des ressources supplémentaires pour l'aider - Julien, moniteur à la Chesnaie

Créée dans les années 50, la clinique pratique la « psychothérapie institutionnelle », une psychiatrie basée sur la déstigmatisation de la maladie et la responsabilisation du patient dans ses soins.

Elle accueille 110 patients à temps plein et 40 en hôpital de jour et s’applique à casser la hiérarchie qui sépare le soignant du soigné et abolit la « blouse blanche ». De même, elle promeut la liberté de mouvement de ses patients, renommés pensionnaires, en supprimant les murs d’enceinte qui entravent la circulation et ainsi l’esprit des malades.

Dernier fondement de la psychothérapie institutionnelle, le « contrat » de la Chesnaie propose aux pensionnaires qui s’y engagent de réaliser un travail quotidien permettant de faire marcher la clinique.

La Chesnaie fonctionne ainsi sur un modèle de semi-autogestion dans lequel le malade possède sa part de responsabilité s’il le souhaite.



Prendre soin, un village pour élever un enfant

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund
19/11/2019
28 MIN

A Thorenc, petit village dans les Alpes Maritimes, Nicolas a 12 ans et est autiste. Depuis deux ans, une équipe de volontaires -venus du village et alentours- se relaie pour jouer et s'occuper de lui à son domicile. Une histoire de voisinage et solidarité.
Selfie de Nicolas et sa mère
Selfie de Nicolas et sa mère Crédits : Collection privée - Droit réservé
Les familles dont un enfant est autiste sont souvent prisonnières des dizaines de "méthodes" proposées pour tenter d'aider leur enfant ; des méthodes coûteuses aux jargons protocolaires.
Alena, la mère de Nicolas utilise la méthode des "3i" pour : intensive, interactive et individuelle. Cette proposition venue des Etats-unis, consiste à stimuler les autistes par le jeu pour les guider vers l'autonomie. Au domicile de Nicolas, à Thorenc, des bénévoles se relaient six heures par jour pour jouer avec l'enfant. Il s'agit de voisins volontaires, pas de professionnels du secteur médical. 

"Nous avons passé cette annonce, nous n'avions rien à perdre ! Nicolas n'avait aucune autonomie et il ne pouvait rien faire tout seul"
"Il faut entrer dans son monde, dans son cocon sensoriel, pour ensuite l'en faire sortir. Les bénévoles jouent avec lui, le rassurent et sont comme un exemple pour lui"

Belgique : la « Clinique de concertation » inverse l’accompagnement

La Gazette Santé Social - Site d’information destiné aux acteurs sanitaires et médico sociaux
Site d’information destiné aux acteurs sanitaires et médico sociaux

par Nathalie Levray   18/11/2019

Accompagnement social © Ralf-Geithe-AdobeStock
Partant du principe que le travail morcelé n’est pas adapté aux situations complexes, la clinique de concertation réunit institutions ou associations de secteurs différents. Le travail s’organise avec la famille et ceux qui ont à voir avec elle.
La « Clinique de concertation » a été initiée dans les années 1990 par le docteur Jean-Marie Lemaire, psychiatre, thérapeute familial, alors qu’il est directeur du service de santé mentale du Centre public d’action sociale à Flémalle (Belgique).
Confronté à des intervenants sociaux qui activent le champ de la santé mentale, le thérapeute, qui intervient dans les domaines de la protection de l’enfance, de la prise en charge des personnes âgées et des familles en détresses multiples, s’interroge sur sa manière de travailler. « Dès que la détresse prend une extensivité déconcertante, la psychiatrie devient partenaire », explique-t-il.

Réseau ressources

D’un travail en cabinet médical avec des rendez-vous fixes et des portes fermées, il passe à des activités hors les murs et ouvre sa pratique vers l’extérieur, sur les lieux de détresse. « Le travail morcelé n’est plus adéquat en cas de situations complexes », constate le psychiatre.
Partant du principe qu’une famille aux détresses multiples, quand elle est accompagnée, mobilise plus de dix services, institutions ou associations de secteurs et de pratiques différents, la « Clinique de concertation » s’appuie sur ces forces : elle consiste à les réunir et à faire avancer une situation en confrontant les points de vue, les compétences et les savoir-faire. « Il n’y a pas d’organisation anticipée de la coordination », poursuit-il. Le réseau n’est jamais préétabli et est ici un potentiel de ressources.

« L’emprise est le socle des violences psychologiques, dont le but est de soumettre l’autre »

La psychiatre Marie-France Hirigoyen explique comment l’emprise détruit les capacités psychiques des victimes de violences psychologiques.
Propos recueillis par  et   Publié le 19 novembre 2019
Encore mal connu, le phénomène d’emprise est pourtant au cœur des violences conjugales. Le Grenelle s’est emparé du sujet en mettant en place un groupe de travail spécifique, copiloté par l’ancienne avocate spécialiste des violences conjugales Yael Mellul et par Hélène Furnon-Petrescu, chef du service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes à la direction générale de la cohésion sociale. Parmi leurs recommandations, remises le 29 octobre, figurent notamment le fait de reconnaître le suicide d’une victime de violences conjugales comme forcé et la nécessité de faire davantage condamner les violences psychologiques. En effet, les condamnations pour harcèlement et menaces, bien que reconnues depuis 2010 comme un délit dans le cadre conjugal, demeurent encore « très anecdotiques », selon ce groupe de travail.
La psychiatre Marie-France Hirigoyen, qui travaille depuis quarante ans sur les violences psychologiques et a participé à ce groupe, explique les ressorts de l’emprise, comment elle détruit les capacités psychiques des victimes et les enferme dans une relation dont elles ne parviennent pas à sortir.

De nombreuses femmes victimes de violences conjugales ne quittent pas leur conjoint. Quel rôle joue l’emprise dans ce phénomène ?

Quand j’ai écrit mon livre Femmes sous emprise (Ed. de Noyelles), en 2005, le but était justement de répondre à la question « pourquoi les femmes ne partent pas ? », car certains collègues psychologues masculins parlaient alors de masochisme féminin et de la jouissance à être victime.

Le suivi des hommes violents, grand absent du Grenelle contre les violences conjugales

De nombreux participants à la concertation lancée par le gouvernement déplorent que la question de la prise en charge des hommes violents soit laissée de côté.
Par  et   Publié le 19 novembre 2019
Sous les combles d'un squat artistique à Paris le 13 septembre, les militantes peignent les messages qu'elles colleront dans la soirée.
Sous les combles d'un squat artistique à Paris le 13 septembre, les militantes peignent les messages qu'elles colleront dans la soirée. CAMILLE GHARBI POUR LE MONDE
C’est le grand absent du Grenelle contre les violences conjugales. Le suivi des hommes auteurs de violences n’apparaît dans aucune thématique traitée par les onze groupes de travail mis sur pied dans le cadre de cette concertation, qui débouchera sur des annonces gouvernementales le 25 novembre. Alors que la société française prend conscience de l’ampleur des féminicides – 135 meurtres de femmes par leurs conjoints ou ex-conjoints depuis le début de l’année –, la question de la prise en charge des hommes violents reste un angle mort de la réponse des pouvoirs publics.
De nombreux participants du Grenelle, qui a été lancé en septembre par le gouvernement, déplorent que cet aspect ait été laissé de côté dans le programme officiel de la concertation. « C’est extrêmement regrettable parce que si on ne parle pas des agresseurs, on ne voit qu’un bout du problème. Pour que les choses changent, il faut les impliquer », estime la psychiatre Marie-France Hirigoyen, membre du groupe de travail sur les violences psychologiques et l’emprise. Déterminée à la voir figurer dans le compte rendu, elle a soumis des notes sur cette thématique, mais « ça a été censuré dans les propositions finales. On m’a dit très clairement que ça ne faisait pas partie du programme ».
Au sein du groupe de travail sur la justice, qui rassemblait une cinquantaine de participants, le sujet, jugé central, a aussi été abordé spontanément. « Suivre les auteurs ne veut pas dire leur faire plaisir, mais éviter la récidive et les contrôler davantage », rappelle Isabelle Rome, haute fonctionnaire chargée de l’égalité femmes-hommes au ministère de la justice et qui a piloté ce groupe. Dans un entretien au Journal du dimanche du 17 novembre, la ministre de la justice, Nicole Belloubet, juge elle-même nécessaire leur prise en charge, estimant que « l’hébergement des conjoints violents, et donc leur suivi, peut être une solution ».
Groupes de paroles, stages de responsabilisation, hébergement, thérapies… Des programmes sont déployés à l’échelle locale en France, le plus souvent sur prescription de la justice, en lien avec les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP), mais aucune vue d’ensemble n’existe. La direction des affaires criminelles et des grâces, qui dépend du ministère de la justice, commence tout juste à les recenser et à identifier les « bonnes pratiques ».

Quelle pratique psychiatrique à l'heure de l'expertise scientifique d'Internet ?

balises.bpi.fr

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Résumé :

Quelles sont les incidences sur la clinique psychiatrique de la diffusion des diagnostics prêts à l'emploi sur Internet et de la passion pour l'expertise scientifique qui ne laisse aucune place à la subjectivité du patient ? En quel sens la psychanalyse peut-elle apporter un éclairage salvateur dans ce contexte d'asphyxie du sujet ?

Programme :

Avec : Eric Laurent, psychanalyste, membre de l'École de la Cause freudienne Mathieu Bellahsen, chef de service en psychiatrie à l'hôpital d'Asnières sur Seine Animé par : Clotilde Leguil, philosophe, psychanalyste, membre de l'École de la Cause freudienne, professeur au Département de psychanalyse à l'université Paris 8