- par JACQUES BICHOT
- 03/10/2019
Boris Cyrulnik, psychiatre bien connu, a donné au Figaro (édition du 2 octobre) une très intéressante interview sur ce qui se passe durant la grossesse et la petite enfance. Et comme son intelligence n’est pas limitée à la psychiatrie, il précise que (bien) « s’occuper d’un bébé, c’est une bonne affaire du point de vue financier. »
Un message que nos hommes politiques devraient méditer, à une époque où l’on a tendance à oublier que l’économie, ce n’est pas seulement les GAFA, le pétrole et les taux d’intérêt. En fait, chaque être humain, depuis la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde, est une sorte de start-up, et la formation de l’intelligence disons « naturelle », avec son accompagnement de caractère équilibré, est un enjeu encore plus important, et de beaucoup, que celui de l’intelligence artificielle, y compris au niveau économique.
On parle beaucoup de « l’enfant », mais que sait-on de la réalité et de la diversité des enfants, aujourd’hui ? Est-ce l’engendrement biologique, la filiation juridique, la parentalité définie par les soins, l’éducation, qui définissent la famille aujourd’hui ? Qu’en est-il pour le thérapeute de la famille et qu’en est-il dans les débats autour de la bioéthique et des nouveaux modes de filiation ? On ne passe pas d’un ordre supposé simple et naturel à une confusion ou un chaos. Les repères sont précis et clairs, si on les définit clairement, de la pratique à la théorie et à nos institutions.
Serge Hefez, psychiatre, psychanalyste, et notamment auteur des ouvrages D’où je viens : le petit livre pour parler de toutes les familles (Bayard Jeunesse, 2019), et Le nouvel ordre sexuel : pourquoi devient-on fille ou garçon ? (Kero, 2012) nous en parle ce soir.
On avait une vision très naturaliste de la famille, liée à l’accouplement, la procréation, la filiation. Aujourd'hui, il y a une diffraction de tous ces plans qui nous amène à repenser le juridique.