[...] Pascale Lagorce et Thierry Villéger de France 3 Tarn, ont poussé les portes de cette Fondation Bon Sauveur, à la rencontre des psychiatres, des soignants, des éducateurs et bien-sûr des malades.
Au coeur de l'unité de réhabilitation psychosociale de la Fondation Bon Sauveuravec Fidel Arevalo (médecin psychiatre), David Mougnibas (cadre coordinateur des soins) et Ségolène Gil (nfirmière de l'équipe mobile)
Un an après le coup d'envoi d'une réforme globale du système de santé par le Premier ministre Édouard Philippe, la loi santé de l'ère Buzyn sera présentée ce mercredi 13 février en conseil des ministres. Le texte sera ensuite examiné par les parlementaires à partir de la mi-mars. L'objectif est que la loi soit votée d'ici à cet été, pour permettre notamment à la réforme des études médicales (Articles 1 et 2 de la loi) d'entrer en vigueur à temps. La suppression du numerus clausus et de la première année commune aux études de santé (PACES) doit en effet être acté avant la prochaine rentrée pour paramétrer Parcoursup et permettre aux étudiants de bénéficier du nouveau mode de recrutement à la rentrée 2020.
Cette loi contient 23 articles correspondant à une partie des mesures du plan « Ma Santé 2022 », détaillées en septembre par Emmanuel Macron. Parmi elles, la réforme des études de santé, mais aussi la création d'un statut unique de praticien hospitalier, la révision de la carte hospitalière, l'organisation des soins à l'échelle des territoires (CPTS) ou encore la création d'un Espace numérique en santé pour les patients.
Alors que le projet de loi santé sera présenté ce mercredi au conseil des ministres, le premier ministre Édouard Philippe, accompagné d'Agnès Buzyn, a visité ce lundi matin la maison de santé pluridisciplinaire (MSP) du Véron. Située à Avoine, près de Chinon (Indre-et-Loire), la structure regroupe une trentaine de professionnels de santé dont six médecins généralistes, tous maîtres de stage, et trois internes.
La visite a permis de mettre en lumière l'originalité du fonctionnement de cette maison ouverte en 2010, déjà incluse dans une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) et particulièrement innovante sur la gestion des soins non programmés. À la fin de la rencontre, Édouard Philippe a d'ailleurs salué les « initiatives absolument remarquables » des professionnels de santé pour améliorer la prise en charge de tous les patients du bassin de vie de 10 000 habitants.
Maladie dégénérative, handicap, grand âge… Certaines situations peuvent altérer les fonctions mentales d’une personne et la rendre incapable de défendre ses propres intérêts. Si différentes mesures de protection judiciaire peuvent la mettre à l’abri, certains outils permettent aussi d’anticiper pour faire face à ces situations délicates.
Une revue parue dans Clinical Gastroenterology and Hepatology propose un tour d’horizon des connaissances sur l’axe microbiote-intestin-cerveau (MIC) : il reposerait notamment sur le rôle de métabolites microbiens (acides gras à chaînes courtes, acides biliaires…) qui agiraient localement au niveau de cellules neuroendocrines ou sur le système immunitaire muqueux, ou à distance en passant dans la circulation systémique, voire en franchissant la barrière hématoencéphalique.
Il a notamment été décrit des troubles du développement neuronal chez la souris axénique ( germ free ). Ce processus pourrait impliquer la microglie (macrophages du tissu cérébral) dont la maturation, nécessaire au développement et à l’homéostasie locale, a été décrite comme promue par les acides gras à chaînes courtes. L’indole, un dérivé du tryptophane produit par le microbiote, pourrait, lui, moduler la neuro-inflammation médiée par les astrocytes.
La période clé des tous premiers mois de vie
Les trois premières années de vie constituent une période intense pour le développement cérébral comme pour celui du microbiote intestinal. De plus en plus de données corroborent l’importance de ce dernier dans la constitution de troubles neurodéveloppementaux.
Le bore out désigne l’épuisement professionnel par l’ennui. Frédéric, Marie et Pierre ont tous les trois un emploi mais pourtant, ils ne travaillent quasiment pas. Cela peut ressembler à une aubaine, mais s’ennuyer au travail peut provoquer une grande souffrance. Ils en racontent les conséquences.
Arrivé à la quarantaine, Frédéric a vu son poste se vider progressivement de son contenu. Un sentiment d’inutilité et de culpabilité s’est mis à le ronger jusqu’à l’épuisement physique et moral.
J’arrive à tenir environ quarante-cinq minutes de travail chaque jour.
Comme près de 30% des salariés français, Marie, employée dans une chambre des métiers et de l’artisanat, et Pierre, enseignant dans un centre de formation professionnelle, sous employés, souffrent aussi de ce syndrome.
J’étalais des feuilles sur mon bureau pour avoir l’air occupée.
En partant de “tout ce qui grouille, fourmille, se désagrège”, le philosophe Hicham-Stéphane Afeissa dresse une histoire de l’art de la charogne, des illustrations anatomiques du 18ème siècle jusqu'aux sculptures contemporaines moisies de Jean-Michel Blazy. Comment représenter l'insoutenable ?
En principe, dans la langue française, le mot charogne désigne exclusivement des animaux morts, jamais un corps humain en décomposition. Dans le livre, sans provocation de ma part, j’ai fait le choix du mot charogne pour désigner tout corps en décomposition parce que je cherchais à brouiller la frontière entre l’humain et l’animal, sur la ligne de leurs rapports respectifs à la vie et à la mort en rétablissant une continuité entre l’humain, l’animal, la nature par et dans le processus de décomposition qui transforme en poussière ce qui est né de la poussière.
Hicham-Stéphane Afeissa
Points de jonction entre le gore et l’esthétique de la charogne
Cela tient aux fluides corporels éjectés par le corps. Qu’est-ce qu’on a dans le gore ? Des fluides qui sont le sang, les excrétions, le pus… Dans l’esthétique de la charogne on a un corps qui déborde de sanie, là on est dans l’abject.
Le gore suscite à la fois un sentiment d’horreur qui n’est pas, à mon avis, pertinent pour penser l’esthétique de la charogne, et un sentiment de dégoût, et là il y a une connexion…
Une récente étude montre qu’il ne faut pas seulement augmenter son temps d’activité physique, mais aussi réduire le temps où l’on est assis pour diminuer son risque de mort prématurée.
Par Pascale SantiPublié le 22 janvier 2019
« Dix mille pas et plus ». C’est un comble d’écrire cette chronique assise… Car rester assis trop longtemps est dangereux pour la santé. La sédentarité, définie comme une situation d’éveil caractérisée par une dépense énergétique égale ou inférieure à celle observée lors d’un repos assis ou allongé, a des effets délétères. C’est un facteur de risque de nombreuses maladies chroniques (cardiovasculaires, métaboliques, cancéreuses, psychiques…).
Les listes d'attente pour obtenir une évaluation en santé mentale ont explosé ces dernières semaines dans l'est de Montréal. Le nombre de patients en attente atteint aujourd'hui 477. Ceux-ci devraient normalement patienter 30 jours pour obtenir une évaluation diagnostique d'un psychiatre. Mais le délai moyen est actuellement de six mois. La situation est si critique qu'une réunion d'urgence est prévue aujourd'hui à ce sujet.
Les “Rencontres Images Mentales 2019” se dérouleront du 20 au 23 février 2019, durant 4 journées et 4 soirées à l’Espace Delvaux. Cet événement est organisé par Psymages et l’Autre «lieu», en collaboration avec la LBFSM, PointCulture et la Vénerie.
Compte tenu du succès grandissant du festival, de la fidélisation du public et de la capacité de la salle de la Vénerie, les Rencontres Images Mentales restent fidèles à sa tradition mais dans un esprit novateur. La même équipe est conservée pour cette 11ème edition et propose un programme varié et riche.
Les Rencontres Images Mentales proposent des projections de fictions, de documentaires, de courts-métrages et de films d’ateliers, différents dans leur genre mais avec une optique commune: apporter un regard singulier sur la folie, la maladie mentale et la société. Pour explorer les images de folie, de la personne en état d’étrangeté ou de souffrance psychique, les 4 journées de cette 11ème edition seront remplies avec des projections, des débats, des spectacles, de l’art et des rencontres.
Les élus référents des trois CLSM et un représentant de l'Agence Régionale de Santé qui soutient ces outils salutaires à la prise en charge de la santé mentale en Lot-et-Garonne./ Photo J.-M. Mazet
Quel bilan, deux ans après la création des Conseils locaux de santé mentale ? Les élus, soignants et acteurs de terrain, ont évoqué évolutions et constats en matière de psychiatrie en milieu ouvert.
Comment aborder la maladie mentale qui fait peur en milieu ouvert ?
À l'occasion de la journée de valorisation des Conseils locaux de santé mentale en place depuis deux ans sur Agen, Marmande, et l'agglomération villeneuvoise, un retour d'expériences a été longuement détaillé mardi à l'attention des élus et des acteurs de terrain confrontés aux pathologies mentales. La salle Francois-Mitterrand de Boé était comble. Un auditoire attentif aux évolutions que ces outils ont apporté dans les bassins de vie concernés.
Les CLSM ont contribué à faire prendre conscience aux élus, forces de l'ordre, police municipale, bailleurs sociaux et privés, de la souffrance du handicap psychique et d'une nécessaire prise en charge en amont au prix d'une collaboration étroite, d'une concertation, de l'existence d'une charte, d'un secret médical «partagé» pour mieux appréhender les situations sensibles. La préoccupation ou prérogative des élus sur ce point, joue un rôle considérable lorsqu'il existe un trouble à l'ordre public et une mise en danger des administrés. Les élus sont garants de la sécurité publique. En ce sens, la mise en place de cellules de concertation pour des situations individuelles complexes est un atout.
Le Pr Marion Leboyer, professeur de psychiatrie à l’université Paris Est Créteil, responsable du pôle de psychiatrie et d’addictologie des Hôpitaux universitaires Henri Mondor, directeur du laboratoire INSERM de psychiatrie translationnelle (U955) et directrice de la Fondation FondaMental, est la 41e lauréate et première femme à recevoir le 7 octobre le prix neuropsychopharmacologie 2018 de l’European College of Neuropsychopharmacology, ECNP. Elle a assuré à cette occasion la conférence plénière d’ouverture du 31e Congrès de l’ECNP. Elle est récompensée pour ses réalisations exceptionnelles combinant une recherche innovatrice et à fort impact, identifiant les facteurs de risque génétiques et environnementaux dans les troubles psychiatriques majeurs, mais également pour ses actions de plaidoyer, aux niveaux français et européen, en faveur d’une reconnaissance des troubles psychiatriques comme enjeu majeur de santé publique, ainsi que sa capacité à mobiliser des expertises multiples au profit de projets d’envergure.
Joseph (Benoît Poelvoorde au centre) est un père qui élève seul ses deux enfants, Joachim (Vincent Lacoste, à droite), étudiant en psychiatrie, et Ivan (Mathieu Capella) PROD
Dans le film de Félix Moati, tout commence quand les deux enfants découvrent que leur père a mis entre parenthèses ses activités de médecin pour se lancer dans l’écriture…
C’est un film plein de charme, d’humour et de tendresse. « Deux fils » met en scène Joseph (Benoît Poelvoorde), un père qui élève seul ses deux enfants, Joachim (Vincent Lacoste), étudiant en psychiatrie, et Ivan (Mathieu Capella), collégien. Lorsque Joseph perd son frère, l’équilibre du trio vacille. Les enfants découvrent que leur père a mis entre parenthèses ses activités de médecin pour se lancer dans l’écriture… avec passion, mais sans talent.
Dans sa tribune au « Monde », l’historienne s’inquiète de la perte d’aura de la discipline et plaide pour un retour à une psychiatrie dite « humaniste ».
Par Elisabeth RoudinescoPublié le 8 février 2019
Tribune. Depuis la mort de Jacques Lacan, en 1981, dernier grand penseur du freudisme, la situation de la psychanalyse s’est modifiée en France. Dans l’opinion publique, on ne parle plus que des psys. Autrement dit, le terme de psychanalyse employé par Sigmund Freud en 1896 pour désigner une méthode de cure par la parole centrée sur l’exploration de l’inconscient, et qui, par extension, a donné naissance à une discipline, n’est plus guère différencié d’un ensemble constitué, d’une part, par la psychiatrie (branche de la médecine spécialisée dans l’approche des maladies de l’âme) et, de l’autre, par la psychologie enseignée à l’université (clinique, expérimentale, cognitive, comportementale, sociale, etc.).
Par Virginie Ballet— Un outil fait maison fabriqué à partir d'un clou utilisé pour la mutilation génitale féminine.Photo Yasuyoshi Chiba. AFP
A 18 ans, Kadiatou Konate, secrétaire générale du Club des jeunes filles leaders de Guinée, essaie de faire évoluer les mentalités dans un pays où 97% des 15-49 ans ont été excisées.
Elles sont 200 millions. 200 millions de femmes et de filles dans le monde à avoir subi une forme de mutilation génitale. Une situation une nouvelle fois dénoncée ce mercredi, journée internationale de tolérance zéro à l’égard de ces pratiques, par le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
C’est la guerre, l’Occupation, la Libération. De Paris aux Pyrénées en passant par le centre de la France, le Rhône, la Drôme et Toulouse, un peintre et écrivain hongrois nommé Emil Szittya, la cinquantaine survivante, croise pendant six ans des tas de gens, Français moyens, exilés allemands juifs ou communistes, résistants, collaborateurs, internés, cordonniers, peintres, collectionneurs, actrices, intellectuels, paysans, gendarmes, maquereaux, ouvriers, instituteurs, romanichels, enfants, soldats allemands, petits vieux solitaires et mourants. Il leur demande de raconter un rêve. Le paquebot France a coulé. Tous flottent en tous sens dans la ratière inondée, comme des morceaux d’épave. Ils vont sur les eaux noires et agitées de la débâcle, de la fuite, de la séparation, des camps d’internement, de Drancy, d’Auschwitz. On ne sait pas quand ni comment Szittya a écrit son texte, directement en français, lui qui avait écrit la plupart des autres en allemand. Il est publié en 1963, un an avant sa mort à Paris. Peut-être a-t-il tout noté sur des vieux carnets dégueulasses, des feuilles volantes, comme du temps où il parcourait l’Europe à pied, en dandy vagabond et misérable, avant la Première Guerre mondiale. A cette époque, il voulait écrire un livre sur les images du Christ en Europe.
Une femme, habitant dans une grande ville, ayant un bac S avec mention « très bien » et issue d’un milieu social favorisé : voilà le portrait-robot de l’étudiant en première année commune aux études de santé, que la réforme annoncée entend diversifier.
Par Cécile PeltierPublié le 9 février 2019
C’est une révolution lente, qui a commencé dans les années 1970. Minoritaires au sein des filières scientifiques universitaires et dans les écoles d’ingénieurs, les filles sont de plus en plus nombreuses à suivre des études de médecine. Elles représentent désormais près de 70 % des inscrits en première année commune aux études de santé (Paces), et encore six sur dix des étudiants en deuxième année de médecine. « Attirance pour les métiers du secteur sanitaire et social », « plus grande motivation et maturité » sont quelques-unes des raisons empiriques invoquées par les universités pour expliquer cette féminisation très forte de la profession.
Qui sont les étudiants et étudiantes de médecine d’aujourd’hui, qui seront chargés de soigner les Français dans les cabinets et dans les hôpitaux ? Si les filles sont bien plus nombreuses que par le passé, le profil social de l’élève en médecine a peu changé. En 2014, 40 % des étudiants de Paces avaient des parents cadres supérieurs ou exerçant une profession libérale – contre 30 % en moyenne à l’université. Des chiffres « stables depuis une vingtaine d’années », qui en font « une des formations les plus clivées socialement, derrière les classes préparatoires aux grandes écoles », souligne une note ministérielle de juillet 2015.
Marie-Jeanne Richard, présidente de l’association de familles de malades psychiques, regrette un manque d’accompagnement.
Propos recueillis par Charlotte Chabasle 8 février 2019
L’incendie d’un immeuble du 16e arrondissement de Paris, dans la nuit de lundi 4 à mardi 5 février, a causé la mort de dix personnes et fait 96 blessés, dont un grièvement. Le profil de la suspecte, qui souffre de troubles psychiatriques, relance le débat sur le manque d’accompagnement des malades en France. Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapés psychiques (Unafam), dénonce cet « abandon » des malades psychiques par la société, qui « crée la répétition des moments de crise ».« Aujourd’hui, on attend que ça dérape, et après on crie au loup », juge-t-elle.
Le parcours de la principale suspecte de l’incendie de la rue Erlanger, ponctué de treize séjours dans un établissement psychiatrique parisien entre 2009 et 2019, est-il une exception ?
Marie-Jeanne Richard : Non, malheureusement, c’est ce qu’on appelle le syndrome de la « porte-tournante », c’est-à-dire la multiplication des hospitalisations en urgence. Il s’explique par une difficulté d’accès aux soins, surtout en début de symptômes. Les gens qui ne vont pas bien ont du mal à trouver un clinicien pour les aider, ou à obtenir une place dans des centres médico-psychologiques (CMP) débordés. En moyenne, il faut attendre trois ans pour accéder aux soins.