Si vous êtes nostalgique de la proposition de revenu universel mise en avant par Benoît Hamon lors de la dernière présidentielle, le documentaire interactif«Gagner sa vie» de Margaux Missika et Yuval Orr est fait pour vous.
Pour le séminaire de l’année 2019, j’étudierai l’état des lieux de la psychanalyse dans le monde d’aujourd’hui : institutions, formation des praticiens (hommes et femmes et origines sociales). Je montrerai comment cette discipline, qui a dominé toutes les approches psychiques du XXe siècle, en imprégnant toutes les cultures, est perçue au sein des sociétés occidentales (où elle s’est massivement implantée) et dans les pays non occidentaux. Pourquoi est-elle aujourd’hui en régression et appréhendée de façon négative ?
Des lycéens japonais lors de leur cérémonie de remise de diplôme, en 2011. (Toshifumi Kitamura/AFP)
Si le taux de suicides du Japon est plutôt à la baisse, il reste la première cause de mortalité des 10-19 ans. En 2017, le nombre d'enfants à avoir commis l'acte a atteint un pic inédit depuis 1986.
"Ma fille de 13 ans, Rima, s'est jetée sous un train, il y a deux ans." Le visage de ce père de famille, originaire de la préfecture d'Aomori dans le nord du Japon, est tordu par la douleur. La mâchoire crispée, Gô Kasai, 40 ans, tente de poursuivre son récit : "J'ai compris, après sa mort, qu'elle avait souffert d'ijime en découvrant des messages dans son téléphone portable". L'ijime est un phénomène répandu dans la société japonaise, en particulier dans les écoles. Il prend la forme d'une série d'actes humiliants opérés vis à vis de ceux qui sont différents du groupe. En d'autres mots, c'est un bizutage, une sorte de harcèlement extrême. Une loi du plus fort dans la cour de récré autant qu'une souffrance psychologique taboue que l'on tait.
Afin de faciliter l’accès aux droits et aux soins des patients les plus vulnérables, l’AP-HP expérimente, depuis le 5 novembre, un coffre-fort numérique soit une plateforme de stockage de papiers et de documents administratifs. Déployé d’abord au sein de l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière, qui héberge deux permanences d’accès aux soins de santé (PASS) et regroupe une soixantaine d’assistants sociaux, le dispositif devrait être mis à la disposition de 35 000 patients dans les 39 hôpitaux de l’AP-HP sur trois ans.
Le géant technologique Google s’apprête à créer un nouvel assistant utilisant l’intelligence artificielle (IA) destiné aux cliniciens.
Le projet s’appuie sur le succès d’une application mobile développée pour les médecins et les infirmiers au Royaume-Uni intitulée Streams, laquelle est utilisée pour aider les cliniciens à mieux identifier et traiter l’insuffisance rénale aiguë. L’application intègre différents types de données et de résultats de tests provenant de divers systèmes informatiques existants utilisés par les hôpitaux de sorte que les informations médicales importantes, comme les résultats de laboratoire, puissent être accessibles en un seul endroit. Elle permet d’une part aux cliniciens de consulter instantanément les signes vitaux des patients et d’enregistrer ces observations directement dans l’application et permet d’autre part à des cliniciens exerçant dans des hôpitaux partenaires d’aider à identifier des problèmes graves.
Comment mieux réguler le passage aux urgences ? L'intelligence artificielle (IA) pourrait permettre de mieux anticiper le risque d'hospitalisations non programmées d'un patient donné en fonction de ses caractéristiques, via l'utilisation en routine d'outils prédictifs performants, suggère une étude britannique dans « PLOS Medicine ».
Venez découvrir ou re-découvrir Freud, le temps d'une soirée d'écoute de la série-documentaire "Moi, Sigmund Freud" le 28 novembre à 19h30 dans l'Auditorium du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris
A l’occasion de l’exposition « Sigmund Freud. Du regard à l’écoute », France Culture s'associe avec le mahJ et vous propose de découvrir la série-documentaire « Moi, Sigmund Freud ».
Qui est vraiment Sigmund Freud ?
Partez à la rencontre d’un Freud inédit, qui rêve tout haut, écrit beaucoup, prend de la cocaïne, cultive la compagnie des femmes d'esprit et affronte les ténèbres. Un Freud à la première personne.
A quel moment les «proviseures» se sont-elles affranchies des académiciens ? Dans son dernier ouvrage, «Le ministre est enceinte», le linguiste Bernard Cerquiglini retrace avec humour et brio le difficile parcours de la féminisation des noms de métiers.
Au premier plan, Simone de Beauvoir et Yvette Roudy et, entre les deux, Ségolène Royal, à l’Elysée, le 8 mars 1983, pour la Journée internationale des femmes.Photo Thierry Campion. Gamma
Si Margaret Thatcher était Premier ministre, il va de soi aujourd’hui pour toute la presse, y compris le Figaro, que Theresa May est la Première ministre britannique. De la même manière, le compte Twitter de certaines préfectures affiche le profil «préfète de la Charente» ou «préfète de la Seine-Maritime», on en recense comme ça une douzaine, autant qu’il y a de femmes à occuper cette fonction. Comment en est-on arrivé là, à un vocabulaire qui ne pose (presque) plus de problème à personne ? Bernard Cerquiglini le raconte dansLe ministre est enceinte, sous-titré«ou la grande querelle de la féminisation des noms»,un ouvrage à la fois savant - l’auteur est linguiste - et drôle, riche des qualités de pédagogie et d’ouverture mises en œuvre dans les ouvrages précédents, commeEnrichissez-vous : parlez francophone ! (Larousse, 2016). La langue française, écrit Cerquiglini,«a connu un des changements les plus rapides et les plus étendus de son histoire», mais cela ne pouvait pas aller sans heurt, dans un pays où l’orthographe est sacrée, et les néologismes, des blasphèmes. «Il en est ainsi : l’attachement à la langue française est si fort et communément partagé que toute innovation langagière incommode.»A fortiori lorsqu’il s’agit de faire coïncider le genre d’un nom de métier avec celui de la personne qui l’exerce.
A une époque où la médecine fascine par sa technologie, Libération propose de revenir sur une relation fondamentale, plus discrète, celle qui unit une personne vulnérable à une autre, chargée d’en prendre soin. Entre le soignant et le soigné s’établit une relation particulière faite de confiance et d’empathie, parfois aussi d’asymétries et de non-dits. C’est une relation difficile à saisir, qui manque souvent de reconnaissance et de mots pour se raconter. Soignant, soigné, c’est une relation qui remonte à des temps anciens, une relation qui en dit long sur les valeurs d’une société, sur son organisation et la prise en charge des plus faibles. C’est aussi une relation qui peut trouver un écho, une résonance, bien au-delà des portes des hôpitaux et des établissements de santé. Dans ce Forum, aux côtés des praticiens de la santé, nous avons souhaité faire la part belle aux sciences humaines, convier des anthropologues, des écrivains, des philosophes qui viendront éclairer de leurs lumières les interrogations qui gouvernent ceux qui se côtoient dans ces moments de vulnérabilité.
Le Sénat a adopté mardi, date de la journée internationale des droits de l’enfant, une proposition de loi visant à lutter contre l’exposition précoce aux écrans des enfants de moins de trois ans. Le texte, porté par la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly, a reçu le soutien de l’ensemble des groupes du Sénat, y compris des rangs de LREM, malgré un avis défavorable du gouvernement.
La proposition prévoit d’imposer la présence de « messages avertissant des dangers des écrans pour le développement des enfants de moins de trois ans » sur les « unités de conditionnement des outils et jeux numériques comportant un écran », mais aussi dans les messages publicitaires de ces équipements.
Dans le cadre du Monde Festival, dimanche 7 octobre, des scientifiques ont appelé les citoyens à s’emparer du débat sur la robotique et l’intelligence artificielle.
Par Claire LegrosPublié le 24 octobre 2018
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Emotion, affect, conscience… Le langage révèle vite ses limites, confronté aux potentiels de l’intelligence artificielle (IA) et de logiciels capables d’apprendre par eux-mêmes. Le débat organisé au Monde Festival dimanche 7 octobre sur le thème « Un amour de robot ? » s’est ouvert sur une question de vocabulaire : peut-on parler du « ressenti » d’une machine dont le réseau de « neurones » modélise des émotions propres aux humains ?
Pour Raja Chatila, directeur de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR) de Sorbonne Université et membre de l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), collectif international d’ingénieurs en IA, « il ne s’agit que de métaphores. On est obligé d’utiliser ces termes pour se faire comprendre. Mais attention aux confusions possibles, les mots n’ont pas le même sens lorsqu’on les utilise pour des robots », prévient-il.
Robots affectifs
Face à lui, Lola Cañamero, spécialiste de la modélisation des émotions, nuance d’emblée le propos : « Il ne s’agit pas seulement de métaphores », affirme la chercheuse qui développe, au sein de son laboratoire de l’université du Hertfordshire (Angleterre), des machines qu’elle qualifie de « robots affectifs », dotés de « pulsions, de besoins, d’émotions comme la joie, la colère, l’attention, le plaisir ».
Zholia Alemi a été emprisonnée en octobre. Les autorités médicales britanniques ont présenté des excuses aux patients et commencé « un examen immédiat » des compétences de trois mille médecins étrangers.
LE MONDE |
Quand elle est arrivée au Royaume-Uni, en 1995, Zholia Alemi a déclaré qu’elle avait un diplôme de médecine de l’université d’Auckland, en Nouvelle-Zélande. C’était faux. Elle avait arrêté ses études de médecine dès la première année. Pendant vingt-deux ans, cette fausse doctoresse néo-zélandaise de 56 ans a pourtant exercé comme psychiatre sans être inquiétée, raconte la radio publique britannique BBC.
Elle a traité les patients atteints de démence et d’autres troubles psychiatriques dans plusieurs établissements de santé britanniques. Au Conseil médical général (GMC), l’autorité médicale britannique chargée de vérifier les antécédents des médecins, personne n’a regardé si son diplôme était authentique.
L’usurpation n’a été découverte qu’en 2016. Arrêtée la même année et suspendue en juin 2017, Zholia Alemi a été emprisonnée le mois dernier, pour « fraude » et « vol ». Elle a été reconnue coupable d’avoir tenté de falsifier le testament d’une patiente âgée, Gillian Belham. Si elle avait réussi, elle lui aurait volé jusqu’à 1,3 million de livres (1,46 million d’euros).
Les pauses en principe exclues du « temps de travail effectif », officielles mais aussi officieuses, ont pâti du passage de 39 à 35 heures, explique, dans sa chronique au « Monde », le juriste Jean-Emmanuel Ray.
Par Jean-Emmanuel RayPublié le 21 novembre 2018
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Question de droit social. Comme l’indique son étymologie, faire une « pause », c’est « arrêter ». Définies comme « un arrêt de courte durée sur le lieu de travail ou à proximité », les pauses sont en principe exclues du « temps de travail effectif ». Officielles mais aussi officieuses, elles ont donc pâti du passage de 39 à 35 heures. Nombre d’entreprises les ont alors réduites, ou exclues du calcul du temps de travail. Même si ce brave calcul comptable passe à côté de la vie d’un collectif : la pause-café crée du lien, permet d’échanger des informations professionnelles ou encore d’économiser des mails.
Ce mardi, une centaine d'infirmières libérales et salariées se sont rassemblées devant le ministère de la Santé, à Paris, mais aussi dans une vingtaine de villes en région.
Non loin des fenêtres d'Agnès Buzyn, en blouses blanches ou tenues de bloc, les infirmières, accompagnées de plusieurs représentants syndicaux, ont scandé leurs revendications : davantage de moyens, une meilleure reconnaissance de leurs compétences, et une place à part entière dans le plan « Ma santé 2022 ».
Lorsque la tétine de bébé tombe par terre, loin d'un point d'eau, de la maison et des outils de stérilisation, certains parents optent pour une méthode que certains jugeront peu ragoutante: ils sucent la tétine pour la nettoyer avant de la redonner à leur enfant.
Ce réflexe serait pourtant bénéfique pour la santé, si l'on en croit une étude de l'American College of Allergy, Asthma and Immunology de Seattle.
Par Lilian Alemagnaet Amandine Cailhol— Daniel Suillaud, 66 ans, mécanicien-monteur chez Ervor, à Argenteuil, le 5 novembre 2013.Photo Gilles Coulon. Tendance Floue
Dans son «portrait social» de la France, publié mardi, le statisticien se penche sur les 13,1 millions de «65 ans ou plus». Avec des conditions de vie globalement améliorées, ils travaillent cependant plus longtemps et risquent de vivre moins bien à la retraite que ceux qui les ont précédés et ceux qui les suivront. Et sont sujets à des inégalités, notamment entre hommes et femmes.
Dans la foulée de la cité californienne, une quarantaine de villes dans le monde proposent désormais des “discussions de trottoir” dispensés par des psychothérapeutes et des bénévoles. Et à Paris, c’est pour quand ?
L'économiste de la santé Brigitte Dormont, professeur à Paris Dauphine, a déjà connu diverses passes d'armes avec la médecine de ville. Invitée ce mercredi des 8e rencontres sur le système de santé, à l'initiative des députés Jean-Pierre Door (LR) et Olivier Véran (LREM), elle a posé une fois encore un diagnostic sans fard sur l'organisation et la tarification de la médecine libérale.
Les inégalités sociales restent marquées en France, déplore l'économiste, malgré des soins de haute qualité. « Les personnes à bas revenus recourent moins aux soins, ce qui implique un diagnostic plus tardif des cancers et une moins bonne survie », illustre Brigitte Dormont. Cette perte de chance des patients est due en partie à une médecine de proximité « pas assez organisée », selon elle. « Il y a une injustice ou une promesse non tenue du système, il faut prendre cela au sérieux », juge l'économiste, qui a fait le rapprochement avec l'injustice exprimée par le mouvement des gilets jaunes.
Près d'un étudiant en médecine sur deux a souffert d'épuisement professionnel au cours de ses études – entre sa première et sa dernière année avant l'internat – selon une méta-analyse* franco-canadienne publiée dans le journal spécialisé « European Psychiatry ».
Lors de son discours le 18 septembre 2018 à l’Elysée sur la Stratégie de Transformation du Système de Santé, le Président de la République a fait état de mesures urgentes à prendre pour les établissements psychiatriques.
Un certain nombre de représentants institutionnels de la psychiatrie étaient intervenus quelques jours plus tôt pour « l’alerter solennellement sur la situation d’une gravité sans précédent à laquelle cette discipline est actuellement confrontée »*.
Vous connaissez, Madame la Ministre, l’importance des enjeux actuels pour l’avenir de notre discipline dont vous avez voulu faire une priorité. Ces enjeux concernent l’ensemble des acteurs de la psychiatrie qu’ils soient publics ou privés mais aussi, et en premier lieu, les patients leurs proches et leurs familles. Vous savez aussi nos préoccupations majeures en matière de temps clinique passé auprès du patient et d’éthique professionnelle. C’est dire toute l’importance que nous donnons aux questions d’attractivité et de démographie des postes médicaux et de leurs conséquences sur les pratiques de l’ensemble des professionnels, notamment psychologues et infirmiers.
Dans ces circonstances, nous sollicitons auprès de vous une réunion extraordinaire sous votre présidence du Comité de pilotage de la psychiatrie. En effet, pour être cohérents, les plans d’actions concrètes qu’exige cette situation de crise devront naturellement s’intégrer dans le cadre des travaux de cette instance, instance que l’ensemble des acteurs de la psychiatrie ont investie et au sein de laquelle ils se sont engagés dans de nombreux
chantiers prioritaires pour l’amélioration de notre dispositif de soins et de prévention.
Par Anaïs Moran— Jacques Toubon en juillet 2016 à Paris.Photo Martin Bureau. AFP
Le Défenseur des droits en appelle à une meilleure protection juridique des enfants en bas âge, de la naissance à six ans, alors qu'une nouvelle tentative d'interdire des châtiments corporels doit être débattue à la fin du mois à l'Assemblée.
Une étude rappelle que les violences conjugales s’accompagnent quasi systématiquement de « cyberviolences ».
Recevoir une avalanche de messages menaçants sur WhatsApp. Etre pistée par un logiciel espion installé sur son téléphone. Devoir fournir le mot de passe de sa boîte e-mail… Voilà quelques-unes des épreuves que doivent régulièrement traverser les victimes de violences conjugales et qu’a identifiées le centre Hubertine-Auclert, (centre francilien pour l’égalité femmes-hommes), dans un rapport publié mardi 20 novembre.