13/07/2018
Dans sa chanson Les murs de poussière (1978), Francis Cabrel évoque un sujet finissant par se brûler les yeux, accablé par le poids de ses déconvenues. Ce destin tragique rappelle bien sûr le mythe d’Œdipe : pour sauver la ville de Thèbes, ravagée par la peste, il doit rechercher et châtier le meurtrier de Laïos ; mais il découvre qu’il est lui-même ce meurtrier, auteur d’un parricide, et qu’il a de surcroît épousé sa propre mère ! Pour ne plus affronter la vision insupportable de ses crimes, Œdipe se crève alors les yeux...
Sous le nom d’œdipisme, ce type d’automutilation demeure d’actualité en psychiatrie, comme le montrent des praticiens exerçant à Mahdia (Tunisie). Ils rappellent que cette dénomination fut proposée par Charles Blondel en 1906 pour désigner un « acte d’autoénucléation » renvoyant au célèbre héros de la mythologie grecque, lequel s’est donc transpercé lui-même ses yeux pour effacer l’image insoutenable de ses exactions.