Si pour un peu plus du tiers des actifs le travail favoriserait le développement des capacités et du bien-être, un sur dix environ se trouverait dans "une situation de travail très délétère pour son bien-être psychologique". Et dans le top 15 des "métiers surreprésentés dans ces situations préoccupantes qui appellent sans doute un effort particulier pour les politiques de prévention" se situent la sage-femme, l'infirmier et l'aide-soignant. Tel est le constat dressé par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) dans son dernier document d'études, paru en mars et intitulé Travail et bien-être psychologique (n° 217, à télécharger ci-dessous).
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
vendredi 30 mars 2018
La « Baby Box » finlandaise fait des petits
La « boîte à bébé », véritable trousseau envoyé aux futurs parents, fête ses 80 ans. Ce symbole de la politique familiale du pays commence à s’exporter dans le monde.
LE MONDE | | Par Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)
Cette année, la « baby box » finlandaise fête son 80e anniversaire. Et elle le fait en grande pompe. Mi-mars, l’agence finlandaise de la Sécurité sociale, Kela, a dévoilé le contenu de l’édition 2018 : huit bodys, quatre pantalons, autant de leggings, quatre combinaisons, des bonnets, un livre, un doudou… Au total, 63 articles, en plus de l’épaisse boîte en carton fleuri de 70 sur 43 centimètres, convertible en couffin.
En quatre-vingts ans, la Baby Box est devenue le symbole d’une politique active de la santé maternelle et infantile et d’un État-providence prenant soin de ses citoyens du berceau au cercueil. Environ 35 000 couples vont la recevoir au cours des douze prochains mois.
La nativité, version Violaine Bérot
Au terme d’une grossesse non remarquée, un bébé vient au monde. Avec « Tombée des nues », la romancière livre le beau récit choral de son acceptation.
LE MONDE | | Par Xavier Houssin (Collaborateur du « Monde des livres »)
Tombée des nues, de Violaine Bérot, Buchet-Chastel, 174 p.
RACHEL TITIRIGA/CC BY 2.0
Cela s’est passé un 29 février. Dans cette drôle de nuit qui ne s’entrouvre qu’une fois tous les quatre ans. Une date hors du temps, qu’on s’étonne presque de voir inscrite au calendrier. Dehors, le vent portait la neige en bourrasques glacées, l’entassait en congères qui rendaient la route difficile, dangereuse. La ferme de Baptiste et Marion, en montagne, loin du village, était comme coupée du monde. Et voilà que là-haut, aux petites heures, dans la salle de bains, rompue de douleur et de saisissement, Marion avait accouché.
Etrange et inquiétante histoire. Tombée des nues, le nouveau roman de Violaine Bérot, raconte une naissance par surprise, par effraction. Car l’enfant qui est arrivé cette nuit-là n’était en aucune façon attendu. Ni sa mère ni son père ne l’avaient voulu, désiré. Ils ignoraient même sa présence. Pendant neuf mois, Marion l’avait porté, ventre plat, sans s’en rendre compte. Sans savoir. Sans sentir. Et son compagnon n’avait rien remarqué. On appelle cette incompréhensible absence, cette maternité engourdie, muette, un « déni de grossesse ».
Les méditations new-yorkaises de Patrick Declerck
L’écrivain, new-yorkais de cœur, raconte son avant et son après-11 septembre 2001, d’une écriture somptueuse.
LE MONDE | | Par Elisabeth Roudinesco (Historienne et collaboratrice du « Monde des livres »)
New York vertigo, de Patrick Declerck, Phébus, 128 p.
Psychanalyste, philosophe, anthropologue et écrivain, Patrick Declerck s’est fait connaître en 2001 par la publication d’une enquête majeure sur les sans-abri (Les Naufragés. Avec les clochards de Paris, Plon, « Terre humaine »). Sensible aux marginaux, aux anormaux, aux situations extrêmes, et marqué par trois influences décisives – Nietzsche, Schopenhauer et Freud –, ce grand voyageur mélancolique signe aujourd’hui un texte flamboyant sur New York, ville aimée où il a passé son adolescence et où il est retourné en 2012, juste avant d’être opéré d’une tumeur cérébrale.
Gironde : création d’une équipe mobile psychiatrie précarité au centre hospitalier de Cadillac
29 Mar 2018
Le centre hospitalier de Cadillac met en place une équipe mobile psychiatrie précarité en Gironde pour aller au-devant des personnes en situation de précarité et d'exclusion.
Anne Groussin, médecin psychiatre, Julien Ortega, psychologue et Nicolas Pinaud, infirmier. (©Le Républicain Sud-Gironde)
Le centre hospitalier de Cadillac en Gironde a mis en place sa deuxièmeéquipe mobile psychiatrie précarité (EMPP), pilotée par le docteur Anne Groussin, psychiatre et chef du Pôle « Rives d’Arcins » à Bordeaux.
Elle est constituée de quatre professionnels du centre hospitalier : outre le Dr Groussin, elle comprend Julien Ortega, psychologue, Nicolas Pinaud, infirmier et une assistante sociale en cours de recrutement.
Elle vient compléter sur le secteur de la Métropole bordelaise l’intervention de l’EMPP de Bordeaux qui existe déjà.
Un dispositif de prise en charge psychiatrique des personnes précaires
Elle se déploiera sur l’ensemble du secteur couvert par le centre hospitalier de Cadillac et notamment le secteur rural du Sud-Gironde.
Risque suicidaire de l’adolescent : la thérapie familiale pas supérieure aux traitements habituels, mais utile quand même
de Agnès Lara 1 mars 2018
À retenir
L’instauration d’une thérapie familiale chez les adolescents ayant déjà réalisé 2 tentatives de suicide (TS) ne modifie pas le nombre d’hospitalisations pour récidive de TS sur une période d’observation de 18 mois. Elle n’apparaît supérieure ni en termes cliniques, ni en termes de coût/efficacité. Cependant, les résultats sur l’échelle SDQ indiquent une amélioration des troubles émotionnels et comportementaux, ainsi qu’une réduction plus rapide des idéations suicidaires, suggérant un effet positif sur la santé mentale. De nouvelles études sont attendues pour identifier les interventions les plus efficaces selon le profil des patients suicidaires (mauvais fonctionnement familial, difficulté à exprimer ses émotions, etc.).
De l’automatisation des inégalités
Par Hubert Guillaud 15/01/2018
Dans une récente tribune pour le New York Times, l’avocate Elisabeth Mason (@elismason1), directrice du Laboratoire pauvreté et technologie qui dépend du Centre sur la pauvreté et l’inégalité de Stanford(@CenterPovlneq) soulignait que le Big data et l’intelligence artificielle étaient amenés à être des outils puissants pour lutter contre la pauvreté. Les grands ensembles de données peuvent désormais être exploités pour mieux prédire l’efficacité des programmes d’aides et les évaluer. « Le big data promet quelque chose proche d’une évaluation impartiale, sans idéologie, de l’efficacité des programmes sociaux », explique-t-elle en rêvant d’une société parfaitement méritocratique, tout entière fondée sur la « preuve de ce qui marche » (Evidence-based policymaking). Un propos qui pourrait paraître un peu naïf, si on l’éclaire par le livre que vient de publier la spécialiste de science politique, Virginia Eubanks (@poptechworks) : Automatiser les inégalités : comment les outils high-tech profilent, policent et punissent les pauvres.
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Les processus de décision sont de plus en plus confiés à des machines, rappelle la chercheuse. « Des systèmes d’éligibilité automatisés, des algorithmes de classements, des modèles de prédiction des risques contrôlent les quartiers qui doivent être policés, quelles familles peuvent obtenir des aides, qui peut accéder à un emploi, qui doit être contrôlé pour fraude. (…) Notre monde est parcouru de sentinelles informationnelles (…) : d’agents de sécurité numérique qui collectent de l’information sur nous, qui fabriquent des inférences à partir de nos comportements et contrôlent l’accès aux ressources ». Si certains sont visibles, la plupart sont impénétrables et invisibles. « Ces outils sont si profondément tissés dans la fabrique de la vie sociale, que la plupart du temps, nous ne remarquons même pas que nous avons été surveillés et analysés ».
«Il y a une dimension morale lorsqu’on évalue un être humain»
Par Christophe Alix — 29 mars 2018
Pour le sociologue Jean-Samuel Beuscart, la tendance à vouloir tout noter est ancienne, mais le principal danger serait qu’elle devienne systématique et unifiée.
Christophe Salengro, éternel président du Groland, est mort à 64 ans
30.03.18
God Save The President !
«Notre Phare s'est éteint. Depuis ce matin, les Grolandaises et les Grolandais vivent dans le noir». C'est par ces mots publiés sur Facebook que Christian Borde, dit Jules-Édouard Moustic, a réagi à l'annonce du décès de Christophe Salengro à l'âge de 64 ans.
Aux Etats-Unis, des parkings pour les victimes de la crise du logement
A Santa Barbara, une association propose des emplacements sécurisés où les sans-domicile peuvent venir dormir dans leur voiture. L’idée commence à faire école dans tout le pays.
Face à l’explosion du nombre de personnes qui vivent dans leur voiture faute de pouvoir payer un loyer, les villes de Californie ont recours à une nouvelle solution : l’aménagement de parkings, à la nuit tombée.
Car de nouveaux homeless sont sans-domicile mais pas sans-abri : il leur reste leur véhicule, qu’ils viennent garer le soir dans des emplacements sécurisés. Beaucoup ont un emploi, mais ils sont condamnés à l’errance par la crise du logement. Depuis les années 1970, la Californie n’a construit que 325 maisons pour 1 000 nouveaux arrivants. Les loyers ont flambé.
20 h 30 un lundi de février à Santa Barbara, cité balnéaire de la « riviera américaine », à 150 km au nord-ouest de Los Angeles. Sunny Ferrari, 64 ans, est installée dans son minivan Ford à l’endroit qui lui a été assigné par l’association caritative New Beginnings, sous les eucalyptus d’un parking d’église. Un bonnet de laine sur la tête, un roman de James Patterson à la main, elle est calfeutrée sur la banquette arrière, transformée en couchette grâce à un futon. Une couette, une lampe de lecture rechargeable par USB, un rebord de vitre qui fait office de table de chevet pour poser la radio et le portable : on oublierait presque que l’extérieur est sombre et désert.
jeudi 29 mars 2018
La pédopsychiatrie ne veut pas mourir !
Par Bernard GOLSE et Marie-Rose Moro —
En dix ans, le nombre de professionnels s’est réduit de moitié et la durée d’attente pour un premier rendez-vous dépasse parfois les dix-huit mois. Alors que la santé mentale de l’enfant est érigée en priorité, la discipline est à l’abandon.
Le système de santé français est à bout de forces. Les institutions sanitaires et médico-sociales connaissent une crise sans précédent. Dans ce contexte explosif où les problèmes ont souvent été niés, la pédopsychiatrie se voit particulièrement touchée. La pédopsychiatrie renvoie par essence aux questions politiques et sociales et se trouve au carrefour du soin, du handicap, de l’éducation, de la famille et du judiciaire.
Le tai-chi plus efficace que le fitness dans la fibromyalgie
- de Agnès Lara
- 29 mars 2018
À retenir
Le fitness est l’approche non médicamenteuse la plus couramment utilisée pour soulager les symptômes des fibromyalgies. Selon cet essai randomisé, une à deux séances de tai-chi semblent faire aussi bien, sinon mieux que les exercices de fitness sur le score d’impact de la fibromyalgie à 24 semaines. D’autres paramètres sont également améliorés comme l’évaluation globale du patient, le niveau d’anxiété, le sentiment d’auto-efficacité ou la capacité d’adaptation. Par ailleurs, une durée de pratique plus longue paraît associée à de meilleurs résultats (24 semaines vs 12 semaines) et le taux de participation semble meilleur pour le tai-chi que pour le fitness.
Inflation des hospitalisations sans consentement en psychiatrie : le contrôleur général des prisons pointe des dérives
Coline Garré
| 28.03.2018
Une prise de conscience des abus en matière d'isolement et de contention, mais une traduction dans les actes qui tarde, tel est le constat que le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) porte sur la psychiatrie, dans son rapport d'activité pour l'année 2017, rendu public ce 28 mars.
mercredi 28 mars 2018
L’hôpital vu par les patients, entre « soins exceptionnels » et « personnel submergé »
Malgré les difficultés de nombre d’hôpitaux publics régulièrement dénoncées par les médecins et personnels soignants, les patients y restent attachés.
LE MONDE | | Par Eléa Pommiers
Isabelle n’a aucun souvenir de ce jour de mai 2016 où elle a passé les portes de l’hôpital Lariboisière, à Paris. Pas plus que de ses six premières semaines d’hospitalisation. Ce qu’elle sait, c’est qu’« à dix minutes près », la grave rupture d’anévrisme qui l’a foudroyée alors qu’elle marchait dans les rues de la capitale l’aurait tuée.
« Les pompiers ont tout de suite compris le problème, et à mon arrivée à l’hôpital le bloc était prêt », explique-t-elle dans sa réponse à un appel à témoignages lancé par Le Monde. Deux ans après cet accident, la reconnaissance se mêle à l’admiration. « Des neurochirurgiens qui opèrent des ruptures d’anévrisme comme celle que j’ai eue, il n’y en a pas beaucoup. »
Cette fille de médecin de 51 ans conserve l’image d’équipes « à la fois très humaines et très techniques », et d’une qualité de soins « exceptionnelle ». Comme elle, les patients ou anciens patients qui ont répondu à l’appel à témoignages du Monde sont nombreux à louer les médecins de l’hôpital public, et à souligner la qualité de la prise en charge médicale et paramédicale, notamment pour les graves accidents ou les pathologies lourdes.
Solide comme un roc en psychiatrie ?
28.03.18
En juin 2017, Fabien Rougié, alors étudiant en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers de Bron - promotion 2014-2017 - a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « Solide comme un roc ? Comment les infirmiers peuvent-ils gérer leurs émotions pour allier soin et congruence dans une unité de psychiatrie ? » Il souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.
Voilà comment Fabien nous explique le choix de sa question de recherche. « Anciennement aide-soignant dans une unité psychiatrique de réhabilitation psychosociale, la relation soignant-soigné était déjà au coeur de la vision que j'avais du métier d'infirmier avant mon entrée dans cette formation. J'ai pu durant ces quatre années d'exercice dans cette unité observer l'agacement que pouvait susciter certains patients chez moi ou chez mes collègues. Ces patients pouvaient renvoyer une certaine agressivité intérieure et contenue auprès de l'équipe. Je pensais naïvement que la formation d'infirmier allait me permettre de devenir imperturbable, solide et disponible face à tous types de confrontations extérieures dans le cadre de mon travail...
Une incroyable opération pour lutter contre le suicide
Par Nina S. le 27/03/2018
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Toutes les deux heures, un homme se suicide au Royaume-Uni. Cette triste réalité a motivé CALM ainsi que l’agence Adam & Eve DDB pour présenter l’opération 84 à Londres. Ce projet inédit consiste à disposer 84 mannequins sculptés à l’effigie de 84 hommes, qui se sont réellement suicidés, sur les rebords des bâtiments ITV Southbank. Avec l’aide des familles de chaque disparu, l’artiste international Mark Jenkins a créé les sculptures pour l’événement. Outre ce bel hommage rendu, cette campagne a pour but principal de sensibiliser au suicide. Elle veut poser sur la table un sujet encore tabou pour la société, surtout chez la gente masculine qui dévoile moins facilement ses problèmes psychologiques.
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