Au service de neurologie de l’hôpital Saint-Antoine, en octobre à Paris. Photo Edouard Caupeil
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
lundi 12 février 2018
Malaise à l’hôpital : la parole se libère de manière virale
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Au service de neurologie de l’hôpital Saint-Antoine, en octobre à Paris. Photo Edouard Caupeil
Au service de neurologie de l’hôpital Saint-Antoine, en octobre à Paris. Photo Edouard Caupeil
« Dyslexique, je me suis battue pour arriver en 3e année de lettres »
Comme 5 % à 10 % des étudiants, Meggane est dyslexique. Elle raconte comment, malgré les difficultés et trois échecs au bac, elle n’a jamais baissé les bras.
LE MONDE |
Voix d’orientation. En cette période où de nombreux jeunes font leurs voeux d’études supérieures sur la plate-forme Parcoursup, Le Monde Campus et La ZEP, média jeune et participatif, s’associent pour faire témoigner lycéens et étudiants. Cette semaine, Meggane, 23 ans, en L3 de lettres modernes, à l’université Paris-X Nanterre.
« Les dyslexiques n’ont rien à faire en lettres ». Encore et toujours cette critique blessante. Des mots qui m’empêchent d’avoir confiance en moi.
J’étais en CM2 quand on m’a dit que j’étais « dyslexique ». Un mot bien trop compliqué pour moi. Depuis ce diagnostic, j’ai l’impression d’être différente des autres. Quand on l’apprend, ma mère doit se lancer dans des démarches administratives pour que l’on puisse m’aider. Cette aide consiste à avoir, à l’époque, un devoir différent de ceux de mes camarades de classe. Allez expliquer à vos amis de 10 ans que votre devoir est différent, et donc plus facile que le leur, à cause d’un petit problème.
Les reproches et critiques ont commencé : « Elle est bête ! », « C’est la chouchoute de la prof parce que son devoir est plus simple ». La solitude m’a donc suivie une bonne partie de ma scolarité.
Arrivée au collège, j’ai essayé de faire en sorte que tout se passe pour le mieux. Honteuse de ce handicap, j’ai demandé à ma mère de ne pas en parler aux enseignants. Je ne voulais pas me sentir rejetée, critiquée ou encore jugée. Dans ces moments d’angoisse, on préfère être en échec scolaire que de se sentir différente des autres.
Ce choix m’a valu d’être menacée de redoublement tous les trimestres. A chaque fin d’année, j’avais cette angoisse. Et de l’incompréhension. Pourquoi vouloir me faire redoubler alors que j’avais entre 9 et 10 de moyenne ? Pour moi, c’était un succès. Or, les profs en faisaient une faiblesse et un échec.
Pendant quatre ans, j’ai dû faire appel pour ne pas redoubler et prouver aux professeurs et même à mes parents que je pouvais réussir l’année suivante. Ce fut certes un combat long et difficile, mais j’ai réussi à avoir mon brevet sans redoubler.
Alors qu’une nouvelle année commençait, dans une nouvelle ville, je me suis dit que ma seconde allait bien se passer. Mais ça a été un retour en enfer. Pour la première fois, j’ai accepté de parler de ma dyslexie et j’ai souhaité faire les choses bien, en instaurant un tiers-temps. Il s’avère que ma prof principale n’était pas du même avis. Pendant quatre mois, elle m’a fait vivre un calvaire : elle n’avait aucun tact et n’hésitait pas à me dire que je n’arriverais à rien. Pour elle, j’étais une illettrée.
J’assistais à ses cours la boule au ventre, redoutant une nouvelle humiliation. Une angoisse que je n’ai pas su gérer. J’ai donc supplié ma mère de me déscolariser et de m’inscrire à des cours à distance. Malgré le bref répit que cette situation m’a donné, la déprime m’a gagnée et j’ai ressenti le besoin de retrouver un rythme et un environnement scolaire classique pour ma première L.
samedi 10 février 2018
Prisons : les détenus deux fois oubliés
9 février 2018
On raconte qu’en prison Jacques Mesrine raillait ses surveillants : «Moi, au moins, je sortirai un jour ; vous, vous y resterez toute votre vie.» Pour intervenir souvent, ces temps-ci, avec l’auteur Bruno Le Dantec, au centre pénitentiaire des Baumettes (comme trois autres duos d’auteurs et de traducteurs engagés dans le projet «Histoires vraies du dedans» auprès de détenus de la Valentine, de Luynes et du Pontet), je vois bien ce que le métier de surveillant doit avoir d’éprouvant. La prison plombe. La prison broie. Ceux qu’elle renferme. Ceux qui la gardent.
Un certain discours s’est complu, ces dernières semaines, à pointer du doigt la «dangerosité» des détenus. Comme si les plus de 70 000 détenus actuellement incarcérés en France (chiffre en hausse chez nous, alors qu’il baisse partout en Europe) étaient tous des fauves prêts à sauter à la gorge du premier agent. Comme si la déprime qui ronge les prisons ne tenait pas d’abord à l’institution elle-même, à son échec maintes fois constaté, au taux de récidive des sortants, à sa fascinante faculté de produire de l’amertume.
Là où les putains n'existent pas
56 min.
Disponible du 31/01/2018 au 07/04/2018
La tragédie d'Eva-Marree, privée de ses enfants pour prostitution puis tuée par leur père. Dans un réquisitoire convaincant, la réalisatrice Ovidie dénonce les abus de pouvoir commis par un État suédois prétendument protecteur.
Le 11 juillet 2013, Eva-Marree, alias Jasmine Petite, 27 ans, est tuée par le père de ses deux enfants de trente-deux coups de couteau, dans les bureaux des services sociaux suédois. Ce crime est l'aboutissement d'un cauchemar qui a commencé trois ans plus tôt, après que la jeune femme, ayant quitté son compagnon pour violences conjugales répétées, et ne sachant comment subvenir aux besoins de la famille, a confié à une proche avoir travaillé comme escort-girl. Sur simple dénonciation, Eva-Marree se voit retirer sa fille et son fils, alors âgés de 1 et 2 ans, sans discussion ni enquête préalables, les services sociaux en attribuant la garde exclusive à leur père, un homme dont ils avaient pourtant eux-mêmes diagnostiqué la violence.
Au Havre, nouvelle grogne des soignants de l’hôpital Pierre-Janet
Christophe FREBOU 09/02/2018
À l’appel de SUD, une partie des soignants de l’hôpital psychiatrique a respecté un débrayage afin de préparer une journée de mobilisation nationale.
[...] C’est donc au pied d’une tente symbolisant l’exigence de lits supplémentaires qu’ils se sont concentrés à une trentaine à l’entrée de l’institution, hier, à la mi-journée, à l’occasion d’un débrayage appelé par le syndicat SUD-Santé Sociaux. Revendication principale : l’amélioration des conditions de travail des agents et d’accueil des patients.
« On est devenu l’hôpital de la honte. A l’image de certains hôpitaux russes mais géré avec des méthodes de travail chinoises de pression sur le personnel », s’alarme Yann Adrait, délégué du personnel (SUD).
L’Oiseau-Mouche, l’autre Comédie-Française
Par Anne Diatkine Envoyée spéciale à Roubaix —
Avec ses 23 comédiens professionnels en situation de handicap mental, la compagnie de Roubaix, qui fête ses 40 ans, s’est forgé un répertoire, souvent conçu spécialement par des artistes de renom.
«De quoi tenir jusqu'à l'ombre», de Christian Rizzo, en 2013. Photo Frederic Iovino. ArtComPress
C’est une référence que Marie-Claire Alpérine, comédienne à l’Oiseau-Mouche, à Roubaix (Nord), manie volontiers : «A part la Comédie-Française, en France, je ne vois pas quelle troupe est salariée par un théâtre à l’année. Et dans quelle compagnie on peut jouer en alternance, en étant distribué dans plusieurs spectacles à la fois.» L’autre comparaison qui lui traverse les lèvres est celle du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine. «Car à l’Oiseau-Mouche, on fait l’accueil du public, on est au bar, on nettoie, on est sur scène. On est au service de la troupe et on transmet ce qu’on sait à ceux qui intègrent la troupe. Ce n’est jamais sa petite personne qui est mise en avant.»
Marie-Claire aime les institutions, les termes précis, le langage structuré, elle a de la tenue et du maintien. Et c’est pourtant sur un spectacle déjanté, chanté, expérimental, où elle incarne une sorte de reflet de Marilyn chantant Moon River, où elle s’angoisse à propos du vide d’un cercueil, qu’on la découvre :Bibi, conçu par le metteur en scène Sylvain Maurice d’après le Pamphlet contre la mort de Charles Pennequin (paru aux éditions P.O.L). On n’est pas dans la facilité.
Violence conjugale : "J'ai eu un déclic quand j'ai cru qu'il allait tuer ma mère"
Les enfants sont les victimes oubliées de
la violence conjugale (photos d'illustration).
(Twentieth Century Fow France)
Souvenirs d'enfance de Nathalie : "La castagne, la castagne, la castagne." Un soir d'été 1977, comme la télé ne fonctionne pas, son père "éclate la tête de [sa] mère contre un mur". Arcade sourcilière ouverte, le sang coule. Nathalie, 4 ans, assiste à la scène. Le reste du temps, se souvient aujourd'hui cette femme de 45 ans, "il la menaçait avec un 22 long rifle, l'étouffait avec une éponge, menaçait de l'égorger".
A 21 ans, Nathalie s'interpose, "ramasse des coups", quitte la maison. Ses parents finiront par se séparer. Par téléphone, celle qui est désormais mère de deux fils analyse :
"C'était toujours le même schéma. Ça partait d'une crise de jalousie et ça dégénérait. Il est arrivé que ma mère se fasse fracasser tous les matins pendant un an."
Nathalie résume : "J'ai construit ma vie dans l'angoisse." Des années après avoir claqué la porte du domicile familial, cette "mère poule" navigue toujours à vue entre dépression, anorexie et envies suicidaires. Elle nous lâche qu'elle aurait "préféré être abandonnée à la naissance".
En France, 143.000 enfants vivent dans un foyer où une femme a déclaré une forme de violence physique et/ou sexuelle au sein de son couple – une estimation basse, puisque ces violences sont sous-déclarées. Il arrive aussi que les enfants soient les victimes directes des violences conjugales : 25 mineurs sont morts dans ce cadre en 2016, selon le ministère de l'Intérieur.
« Troubles psychiques et problèmes de santé mentale ne sont plus seulement des questions de santé »
Dans une tribune au « Monde », un collectif de médecins, d’élus et de représentants d’associations estime que le récent plan en faveur de la psychiatrie annoncé par la ministre de la santé ne prend pas suffisamment en compte l’ensemble des intervenants en santé mentale.
LE MONDE | | Par Collectif
« C’est dans l’ensemble de la vie sociale que l’on trouve les ressources pour se soigner,
et la qualité des soins psychiatriques dépend donc aussi de la mobilisation de
ces différents autres acteurs » (Agnès Buzyn, le 30 janvier).
CHARLES PLATIAU / REUTERS
Tribune. La ministre des solidarités et de la santé a annoncé, vendredi 26 janvier, au congrès de l’Encéphale un grand plan de soutien à la psychiatrie. Enfin, est-on tenté de dire ! Enfin : depuis plusieurs années les signaux d’alarme se multipliaient. Epuisement des équipes, difficultés à répondre aux besoins des personnes malades, explosion de la contrainte, formation de déserts psychiatriques.
Au côté d’autres institutions, de la prison à l’école en passant par la police ou l’accueil des personnes âgées, la psychiatrie souffre de ne plus savoir comment accomplir sa mission au profit de populations dont les problèmes semblent chaque jour un peu plus déborder ses cadres. Il était temps d’agir.
vendredi 9 février 2018
Papa, t’es qui ?
Paris, le samedi 10 février 2018 – S’il sera sans doute éclipsé par d’autres sujets, l’anonymat des donneurs de sperme devrait néanmoins probablement tenir une place importante dans les débats organisés dans le cadre des Etats généraux de bioéthique. Cette question qui a déjà beaucoup agité les spécialistes d’éthique lors des rendez-vous précédents est en effet revenue sur le devant de l’actualité après la démonstration médiatique par un avocat né grâce à un donneur de sperme de la possibilité de découvrir l’identité de son géniteur grâce aux tests actuels. Arthur Kermalvezen a profité de cette petite mise en scène pour rappeler le combat qu’il mène avec son épouse, elle aussi avocate et elle aussi née après un don de sperme, en faveur de la levée de l’anonymat des donneurs de gamètes, au nom du « droit à connaître ses origines ».
Revendication minoritaire vs opposition autoritaire
Cette revendication, bien qu’elle ne concerne en réalité qu’une minorité de personnes nées grâce à un don de sperme ou d’ovocyte anonyme, connaît une visibilité de plus en plus importante ces dernières années et hérisse généralement tant les responsables du recueil de gamètes que les spécialistes de l’âme humaine, comme le confirment deux tribunes récemment publiées sur le sujet dans le Monde. La fragilisation du secret entraînée par un accès plus facile aux tests génétiques ne peut que renforcer leur détermination à rappeler le rôle de l’anonymat ; qui ne devrait pas être confondu avec le secret.
Intentions louables
Ainsi, Jean-Philippe Wolf, responsable du Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (CECOS) de l’hôpital Cochin se montre facilement ironique quand il aborde ce sujet. Il rappelle ainsi que l’anonymat n’a pas été considéré comme nécessaire par les pionniers du don de gamète et de sperme pour « nuire aux enfants ou à leurs parents », mais bien au contraire pour « garantir la sérénité dans leur vie familiale, ainsi que celle du donneur, ce qui est un objectif louable ». Revenir sur cette intention aurait des conséquences et des implications multiples, que le simple fait de revendiquer un « droit aux origines » pourrait ne pas parfaitement justifier.
Un cerveau plus sensible à la douleur qu'on ne le croyait
Au moment de servir à Paul Krendler (incarné par Ray Liotta) un bout de son propre cerveau en guise de plat de résistance, Hannibal Lecter (joué par Anthony Hopkins) explique à une Clarice Starling médusée que « le cerveau en lui-même ne souffre pas ». S'il lit « le Quotidien » depuis sa cachette, le Dr Lecter va pouvoir mettre ses connaissances à jour : le cerveau éprouve de la douleur, et même un peu plus qu'on ne le pensait, à en croire les résultats d'une étude française parue dans « Brain ».
La nouvelle IA d’IBM peut prédire la psychose dans votre discours
Les neurosciences computationnelles en psychiatrie
Une équipe composée de membres des groupes de psychiatrie computationnelle et de neuro-imagerie d’IBM Research et des universités du monde entier ont développé une intelligence artificielle capable de prédire avec une précision relative l’apparition d’une psychose chez un patient, surmontant les barrières d’évaluation susmentionnées. Des recherches sur leur intelligence artificielle prédisant la psychose ont été publiées dans la revue World Psychiatry.
Clotilde Leguil défend le « je » à l’ère du narcissisme de masse
Dans « “Je”. Une traversée des identités », la philosophe et psychanalyste plaide pour le moi comme secret et comme liberté.
LE MONDE | | Par Florent Georgesco
« Je ». Une traversée des identités, de Clotilde Leguil, PUF, 240 p.
J’existe, c’est une chose entendue. Mais qui suis-je ? Ou plutôt : quel est ce « je » que je suis ? Ou encore : suffit-il d’exister pour être « je » ? Les ennuis viennent vite quand on se mêle d’en savoir un peu plus sur soi-même. Surtout « en ce moment singulier, qui est celui d’un changement de monde » où, comme l’avance la philosophe et psychanalyste Clotilde Leguil dans « Je ». Une traversée des identités, stimulante tentative de mise au point, le goût de soi-même, l’acceptation et le développement de ce qui rend ce « je » unique, deviennent des valeurs fantômes, dont on ne comprend même plus ce qu’elles recouvraient au juste.
Approche ludique, pédagogie, calcul mental... les mesures pour donner le goût des maths
Des experts, dont le mathématicien Cédric Villani, doivent remettre un rapport au ministère de l’éducation nationale le 12 février.
LE MONDE | | Par Mattea Battaglia
Cinq axes, vingt et une propositions, une trentaine de recommandations… Après trois mois de travail, les membres de la mission installée par le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, pour réfléchir à la manière de « redonner l’appétit des mathématiques à tous les enfants » mettent la dernière main à leur rapport qui doit être remis lundi 12 février.
Quelque 60 pages (hors annexes) d’un texte voulu accessible à tous – et pas seulement aux cercles de spécialistes – auxquelles ont contribué, outre le mathématicien Cédric Villani, député LRM, et l’inspecteur général de l’éducation nationale Charles Torossian, une vingtaine de personnalités qualifiées, inspecteurs, enseignants, hauts fonctionnaires… « C’est cette extrême variété des compétences, de la maternelle au lycée, qui fait la force de la démarche », fait valoir l’un des membres de la mission.
« Trois heures de travail par jour suffiront », disait-il
L’ambition de ce recueil n’est pas de commenter les nouvelles règles du jeu introduites par la loi El Khomri puis par les ordonnances Macron, mais de reprendre les débats qui accompagnent les transformations du marché du travail en cours.
Le livre. « Trois heures de travail par jour suffiront encore amplement à satisfaire en nous le vieil Adam », écrivait John Maynard Keynes en 1931. En 2014, l’économiste Jeremy Rifkin estimait quant à lui que « l’idéal serait de travailler cinq à six heures par jours ». Pourquoi travaillons-nous ? A quoi ressemblera le travail de demain ? En quoi le chômage est-il un problème ? Vastes questions abordées par le dernier volume des 1ndispensables publié le 11 janvier.
La tendresse dans les soins, le dossier qui fait du bien !
Merveilleux numéro de janvier 2018 de la revue Santé Mentale qui nous offre comme un cadeau un dossier intitulé "La tendresse dans les soins". Par les temps qui courent, le propos fait du bien ! En voici la :
N’est-il pas paradoxal, voire provocateur, d’accoler tendresse et psychiatrie ? Pourtant, comment envisager de soigner sans s’engager émotionnellement ? Alors que le soin se construit essentiellement via la relation soignant-soigné, la tendresse s’inscrit comme la tonalité affective nécessaire au lien thérapeutique. Pour le soignant, oser puis parvenir à se montrer « tendre » requiert un travail sur soi et constitue en quelque sorte une éthique de la sollicitude.
Un « très vieil anar » britannique à l’assaut des appartements de luxe vides de Londres
Ian Bone, 70 ans, menace de pénétrer dans les gratte-ciel de luxe inoccupés alors que se loger est devenu quasi impossible dans la capitale, même pour les classes moyennes.
LETTRE DE LONDRES
En 1997, après la mort de la princesse Diana, il a organisé la plus grosse manifestation antimonarchiste que le Royaume-Uni ait connue : 1 500 personnes. En 2006, il appelait à la désertion les soldats envoyés en Irak et préconisait de poursuivre pour « crimes de guerre » les députés qui avaient voté pour l’intervention britannique. Plus récemment, il a organisé des descentes musclées dans des cafés branchés pour dénoncer la boboïsation des quartiers populaires. Aujourd’hui, c’est contre les « tours fantôme chics » qu’il veut mobiliser.« Very old anarchist ». Sur son compte Twitter, Ian Bone, 70 ans, ne cache pas son jeu. Depuis des décennies, il tente de secouer la société britannique en attisant la « guerre de classe » (« Class war »), nom du journal et du groupuscule qu’il a fondés dans les années 1980.
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