Cinq internes se sont donné la mort depuis le début de l'année. « Les jeunes médecins vont moins bien qu'avant », affirme Ludivine Nohales, secrétaire générale de l'ISNCCA (chefs de clinique).
Pour la première fois, une enquête nationale* d'envergure menée sous l'impulsion de l'association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), des syndicats d'internes (ISNAR-IMG, ISNI) et de chefs de clinique et assistants (ISNCCA) permet de mesurer l'ampleur des troubles psychiques touchant les jeunes médecins.
Près de 22 000 personnes ont répondu à un questionnaire en ligne. Les résultats sont édifiants. Deux jeunes sur trois seraient anxieux contre 26 % dans la population générale. 28 % des répondants ont une symptomatologie dépressive contre 10 % du reste des Français. Enfin, 24 % des carabins et jeunes médecins ont déjà eu des idées suicidaires. « Parmi les répondants, 738 jeunes ont déjà fait une tentative de suicide », complète Guillaume Ah Ting, chargé de l'enquête santé mentale à l'ISNI. À cela s'ajoutent les violences psychologiques subies à l'hôpital. « 51,5 % des internes et 62,7 % des externes ont vécu des violences psychologiques à l'hôpital », poursuit-il.