blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 29 novembre 2016

PSYCHIATRIE L'Adesm se penche sur la territorialisation de la santé mentale

L'Association des établissements participant au service public de santé mentale (Adesm) organise ces 24 et 25 novembre ses journées annuelles. La première journée était consacrée à une réflexion sur l'articulation entre territoires de santé mentale et parcours de soins.
"Les nouveaux horizons de la psychiatrie", tel est le thème retenu cette année pour les journées annuelles de l'Adesm, ces 24 et 25 novembre. Pour la première journée, l'axe majeur de réflexion retenu était la construction des territoires de santé mentale et leur articulation avec le parcours du soin du patient. Une thématique d'autant plus d'actualité que le décret relatif aux priorités des projets territoriaux de santé mentale est en cours de rédaction, selon Thierry Kurth, représentant la Direction générale de l'offre de soins (DGOS). Ces priorités, qui constituent l'un des quatre axes majeurs de travail du nouveau Conseil national de la santé mentale, sont la réduction du délai d'accès aux soins, l'espérance de vie des personnes atteintes de troubles sévères, la gestion des situations de crises, l'insertion et l'empowerment des patients et famille.

PSYCHIATRIE Réduire les soins sans consentement nécessite un changement culturel profond

Si l'évolution juridique induit un meilleur contrôle des pratiques de soins sans consentement, celles-ci, très hétérogènes, ne changeront qu'avec les mentalités. Lors des journées nationales de l'Adesm, la DGOS a annoncé une prochaine instruction sur le sujet, reprenant les recommandations du CGLPL.
En guise de contextualisation pour cette deuxième journée de l'Adesm consacrée aux soins sans consentement, le 5 novembre, Benoît Eyraud, sociologue à l'université de Lyon 2, a présenté le long processus de judiciarisation de l'isolement et de la contention, dans une perspective internationale. Il rappelle la densité croissante de la législation relative à la santé mentale, entraînant un "tournant juridique" dans les soins. Le rôle du juge et le recours au juge changent, la relation entre médecins et patients également, le principe du consentement devient central. "L'éthiques'institutionnalise". Progressivement, des textes généraux s'appliquent à la santé mentale, à commencer par la Convention européenne des droits de l'homme, puis celle de l'Onu de décembre 1991. Les restrictions de liberté ne peuvent désormais plus se fonder uniquement sur une prescription thérapeutique. En France, il faudra attendre la loi du 5 juillet 2011, modifiée en 2013, puis la loi de modernisation de notre système de santé (LMSS), pour que ce changement de paradigme soit inscrit dans la loi, en s'inspirant de décisions du Conseil Constitutionnel de 20102011 et 2012. La pratique des soins sans consentement n'a pour autant pas cessé de se banaliser ces dernières décennies.

Dans les quartiers prioritaires, les jeunes estiment ne pas avoir les mêmes chances que les autres

L’Unicef dévoile, mardi, les résultats d’une large consultation réalisée auprès de 22 000 enfants, âgés de 6 à 18 ans, et vivant en France.
Le Monde.fr avec AFP
Rentrée scolaire dans une école de Marseille, le 1er septembre.
Rentrée scolaire dans une école de Marseille, le 1er septembre. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Respect des droits, accès au savoir, privation matérielle… les enfants des quartiers prioritaires estiment ne pas avoir les mêmes chances que les autres, révèle une consultation, organisée par l’Unicef auprès de 22 000 jeunes âgés de 6 à 18 ans et vivant en France, dont les résultats sont diffusés mardi 29 novembre.

PSYCHIATRIE Les ergothérapeutes militent pour la reconnaissance de leur rôle en santé mentale

L'Association nationale française des ergothérapeutes (ANFE) publie un livre blanc relatif à l'ergothérapie en santé mentale. Elle y émet critiques et propositions, notamment quant à la reconnaissance du rôle de la profession et à ses effectifs.

Perturbateurs endocriniens : halte à la manipulation de la science

Près de cent scientifiques dénoncent la fabrication du doute par les industriels, déjà à l’œuvre dans la lutte contre le changement climatique.
LE MONDE
Depuis des décennies, la science est la cible d’attaques dès lors que ses découvertes touchent de puissants intérêts commerciaux. Des individus dans le déni de la science ou financés par des intérêts industriels déforment délibérément des preuves scientifiques afin de créer une fausse impression de controverse. Cette manufacture du doute a retardé des actions préventives et eu de graves conséquences pour la santé des populations et l’environnement.
Les « marchands de doute » sont à l’œuvre dans plusieurs domaines, comme les industries du tabac et de la pétrochimie ou le secteur agrochimique. A elle seule, l’industrie pétrochimique est la source de milliers de produits toxiques et contribue à l’augmentation massive des niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique, à l’origine du changement climatique.

Le CNS appelle à garantir l'accès aux soins des étrangers malades

Dr Lydia Archimède  28.11.2016

« Plusieurs évolutions récentes ou en cours, d’ordre législatif ou réglementaire, incitent le Conseil national du sida et des hépatites virales à une vigilance accrue », déclare ce lundi le CNS qui interpelle les pouvoirs publics à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Le CNS souhaite à nouveau attirer l’attention « sur le fait que les mesures tendant à restreindre l’accès aux soins des étrangers vivant sur le territoire français compromettent la cohérence des stratégies mises en œuvre pour réduire l’épidémie de VIH/sida ».

Les étudiants infirmiers obtiennent une hausse de 25% de leurs indemnités de stage

Ce 24 novembre, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) a organisé son congrès national à Limoges (Haute-Vienne). Un temps fort attendu par les étudiants, deux semaines après un mouvement de grève particulièrement suivi. Le 8 novembre dernier, 5 000 d'entre eux ont pris part en effet au mouvement de grève nationale. La présidente de la Fnesi, Lisa Cann, a alors été reçue par la ministre des Affaires sociales et de la Santé afin "d'envisager ensemble les solutions au malaise des étudiants en soins infirmiers". Ce 24 novembre, la fédération annonce avoir obtenu gain de cause : devant plus de 200 étudiants, elle a reçu la directrice générale de l'offre de soins (DGOS), Anne-Marie Amantéras-de Saxcé. L'occasion pour la DGOS d'annoncer du changement pour les étudiants infirmiers, changement relayé le même jour par la Fnesi. "Ces annonces viennent concrétiser des revendications que les étudiants portent depuis plus de dix ans et sur lesquelles il était jusqu'alors difficile d'envisager des avancées", souligne-t-elle.

Prof. Mory Fodé de Donka : « la Psychiatrie n’a ni infirmiers spécialistes, ni centre d’isolement»



Nov 25, 2016
professeur-morifode-de-donka« … il y a des gens qui prient beaucoup, ce n’est pas parce qu’ils sont pieux, ils sont malades. Il y a des gens qui ne peuvent pas parler en public,No n appelle cela, la folie sociale. Ça peut même les amener à la consommation de l’alcool ou de la drogue pour pouvoir tenir. Et, il y a des gens qui sont trop propres, même quand vous leur dites bonjour, ils sont obligés d’aller se laver les mains. Quand ils ferment la porte, ils sont obligés de nettoyer les poignets. Ce sont des problèmes de santé que les gens ne considèrent pas. Je connais des personnes qui ne peuvent pas regarder le ciel, parce qu’ils ont peur que les nuages tombent sur eux…. », a notamment expliqué à Guineematin.com le professeur Morifodé Doukouré, le chef du service psychiatrie de l’hôpital national Donka. 

Ces derniers temps, on constate que de nombreux citoyens, en majorité des jeunes, sont atteints de troubles mentaux. Pourtant, c’est une maladie dont on ne parle pas assez. Pour comprendre les causes réelles de ces troubles et leur mode de traitement, un reporter de Guineematin.com est allé à la rencontre du professeur Mory Fodé Doukouré, chef de service à la psychiatrie du CHU Donka.

Décryptage !
Guineematin.com : Bonjour Professeur et merci de nous recevoir chez vous. Combien de patients vous recevez par mois et par an ici à Donka ?

Professeur Doukouré Mory Fodé : bonjour et merci à vous. Nous recevons en moyenne de 1 200 à 1 500 nouvelles consultations par an. Mais, en ce qui concerne le nombre de consultations, c’est beaucoup plus. Parce qu’on peut voir le malade plusieurs fois dans le mois. Si nous comptons tout ça, nous sommes à plus de 25 000 consultations à peu près.

Guineematin.com: Quelle est la tranche d’âge de ces patients ?

Professeur Doukouré Mory Fodé : Vous savez que nous sommes dans un service de psychiatrie générale. On s’occupe non seulement des adultes, des personnes du troisième âge, des enfants, mais également des adolescents. Nous avons presque tous les âges ici. Nous voyons des enfants, des adolescents, des jeunes, des adultes, mais également des personnes du troisième âge. On a des patients de 80 jusqu’à 90 ans, qui présentent des pathologies particulières. A un âge avancé, il y a une pathologie particulière qu’on appelle la démence. Et, ces troubles s’accompagnent de gros problèmes de comportement. C’est devant ces comportements qu’ils viennent en psychiatrie.

Guineematin.com: Professeur, mais parmi ces tranches d’âge, il y a au moins une tranche d’âge qui prédomine ?

Professeur Doukouré Mory Fodé : En général, lorsqu’on fait des statistiques, les adolescents et les jeunes sont fréquemment vus en consultation. Pourquoi ? Parce que, c’est une période charnière de la vie de l’individu. C’est une période de grande fragilité où la plupart des pathologies psychiques commencent.


Frédéric Worms : «La violence commence quand on considère les corps comme des objets»

Par Belinda Mathieu — 21 novembre 2016 à 19:01

Le contact humain est vital au même titre qu'un traitement.

Après la journée mondiale de l’AVC, Libération organise «Quand le corps s’éclipse», une journée de débats sur les liens entre maladie et société. Le philosophe Frédéric Worms analyse ici la notion de soin. Inscrivez-vous ici pour assister au Forum.
La maladie s'immisce t-elle de la même manière dans le corps et l'esprit ?
Il ne faut pas tomber dans un dualisme du corps et de l’esprit, mais plutôt distinguer deux dimensions de la vie psychique : la première est directement affectée par la maladie même quand elle n’est pas mentale, la deuxième est rationnelle, réflexive, capable de distance et de jugement. On ne peut pas non plus distinguer le corps et l’esprit de la personne sociale. Ces trois dimensions sont impliquées dans n’importe quelle maladie, du bobo à la maladie grave et ce même l’échéance ultime de la mort. Par exemple, si je me casse une jambe, mon corps est atteint, mais aussi mon esprit et ma capacité sociale. Et, dans la maladie mentale, il y a une dimension subjective qui n’est pas traitée par les médicaments. En fait il y a de l’objectif et du subjectif dans toutes les maladies. C’est pour cela que le soin n’est jamais seulement un secours objectif mais aussi un soutien psychique. Il faut prendre en compte la dimension réflexive car même ébranlé, l’esprit humain est capable d’autonomie et quand il ne l’est plus c’est un proche ou une « personne de confiance » qui la prend en charge. Même si la maladie affecte la vie psychique, le sujet veut continuer à être traité comme un citoyen. Prendre soin du sujet psychique c’est reconnaître sa faiblesse, prendre soin du sujet moral et politique, c’est reconnaître son autonomie.

Le VIH ne recule pas, les IST bactériennes flambent

29.11.2016
Faut-il voir le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide ? Selon le point épidémiologique publié par Santé Publique France en amont de la journée mondiale de lutte contre le sida, si le nombre de nouveaux diagnostics d’infections par le VIH n’a pas augmenté au cours de ces 5 dernières années, il n’a pas pour autant diminué.
VIH : toujours 6 000 nouveaux diagnostics/an
Ainsi en 2015, près de 6 000 personnes ont découvert leur séropositivité VIH. Les deux tiers de ces découvertes (68 %) ont été faites à l’hôpital contre un tiers (32 %) en médecine de ville, avec un sex-ratio d’environ 2 hommes pour une femme.

Une visite en médecine du travail tous les cinq ans seulement

28.11.2016
La visite médicale en médecine du travail va être de moins en moins fréquente. Après être passé à deux ans en 2012, elle n'aurait lieu tous les cinq ans, quatre pour les salariés sur des postes à risques, selon un projet de décret de la loi travail.
A partir du 1er janvier, seuls les travailleurs exposés à des postes à risques (exposition à l'amiante, plomb, agents cancérogènes, mutagènes, toxiques, biologiques, rayonnements ionisant, risque hyperbare) bénéficieront d'ailleurs d'une visite médicale d'embauche stricto sensu. Pour tous les autres salariés, cette visite sera supprimée et remplacée par une simple "visite d'information et de prévention" auprès d'un professionnel de santé, selon ce projet, dévoilé par le site d'information Actuel-RH. Elle doit intervenir avant la fin de la période d'essai. Une nouvelle visite a lieu "dans un délai n'excédant pas cinq ans", quatre pour les salariés sur des postes à risque.

08 05 23 23 36 : nouveau numéro vert pour les professionnels de santé en souffrance


Christophe Gattuso  
28.11.2016


sps
Une plateforme d'appel nationale, indépendante, et garantissant le secret médical, a ouvert ce lundi 28 novembre pour venir en aide et accompagner les professionnels de santé en souffrance. Ce numéro vert – 08 05 23 23 36 – accessible 24H sur 24, offrira écoute psychologique, aide et orientation aux soignants.

Harcèlement à l'hôpital public : le suicide de Jean-Louis Mégnien a libéré la parole

Fl.M. (avec Thibault Raisse)|26 novembre 2016

 Jean-Louis Mégnien a mis fin à ses jours le 17 décembre 2015 à l'Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP).
LP/Yann Foreix

Exclusif. L'association Jean-Louis-Mégnien a recueilli 200 signalements de personnels soignants « maltraités » au sein de l'hôpital public.Retour sur l'affaire à l'origine de ce cri de détresse général.
Les collègues ne retournent plus au bistro où ils avaient l'habitude de déjeuner avec lui. Le 17 décembre 2015, Jean-Louis Mégnien, cardiologue de 54 ans, professeur de médecine, père de cinq enfants, a mis fin à ses jours. Il s'est défenestré depuis son bureau parisien, du 7eétage de l'Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP).

Autisme : le gouvernement lance un portail national... en pleine polémique

Coline Garré    30.11.2016


La secrétaire d'État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion a lancé ce matin le site autisme.gouv.fr, une plateforme nationale qui se donne pour ambition d'informer sur les connaissances actualisées, de rappeler les recommandations de bonne pratique, de casser les préjugés, et de fournir un annuaire. Intégré au portail du ministère de la Santé, financé pour 3 ans à hauteur de 300 000 euros, ce site se compose de quatre grandes catégories : qu'est-ce que l'autisme ? J'ai des doutes, le diagnostic, et vivre avec l'autisme. Il se propose de répondre aux questions des internautes sur le diagnostic, la scolarisation, l'accès à l'emploi, les loisirs ou encore les transports.

lundi 28 novembre 2016

Cotonou abrite le congrès sur la santé mentale

 
BENIN

22 novembre 2016 par Hubert Marcel

Le Ministre de la santé Alassane SEIDOU a lancé ce matin, au palais des congrès de Cotonou le congrès sur la santé mentale dont le thème est : Sexualité, Culture et Maladie. Cette rencontre scientifique de haut niveau qui se déroule du 22 au 24 septembre, regroupe des chercheurs venus de nombreux pays de l’Afrique et d’autres continents. Durant les trois jours de réflexions, les chercheurs sont appelées à mener des réflexions profondes sur la question de la sexualité, la culture et les maladies afin de faire la lumière sur le sujet et d’apporter des approches de solutions. 

Quand la vie s'éclipse...

Par Fabrice Drouzy — 28 novembre 2016
Quand la vie s'éclipse...Quand la vie s'éclipse...

Quand la maladie emporte tout sur son passage... Un témoignage commencé comme une thérapie et qui se transforme en un récit bouleversant.

Quarante-deux jours. La vie de Corinne Batteux-Souplet a basculé en quarante-deux jours. Le temps d’une maladie, une leucémie aigüe, qui s’est abattue sur son conjoint et a emporté sa vie et son couple avec une violence inouïe. Quarante-deux jours de combat et d’amour, qu’elle retranscrit aujourd’hui, un an et demi après les faits, dans un beau livre témoignage.
Corinne vivait avec Paul depuis plus d’une décennie. Une famille parisienne recomposée avec les deux grands enfants du premier mariage de Paul, et Claire, leur fille de 10 ans. Une vie dans laquelle chacun se retrouvera, faite de petits soucis, de vacances et de boulot, d’engueulades et de rires… Une vie où les journées s’enchaînent, tranquilles ou stressantes, sans histoire, entre projets de voyage, soirées télé et devoirs du soir. Jusqu’à ce lundi 27 avril où Paul se réveille avec une douleur dans le dos…
SOS médecin, électrocardiogramme qui ne donne rien, puis Ambroise Paré pour des examens complémentaires qui doivent être complétés… Une après-midi d’attente et le premier diagnostic, glaçant : «Plus de globules blancs. Plus de défenses immunitaires.» Sida ou leucémie. Le moment où tout bascule.

Médicaments : la parole est aux patients

Par la voie d’associations, les malades vont désormais pouvoir donner leur avis pour évaluer les médicaments et les dispositifs médicaux en vue de leur remboursement.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par Pascale Santi
Les patients auront désormais leur mot à dire dans le cadre de l’évaluation des médicaments et des dispositifs médicaux (stimulateurs cardiaques ou prothèses implantables, pompes à insuline, appareils d’automesure de la tension, etc.). Attendue depuis des années, cette mesure a été annoncée par la Haute Autorité de santé (HAS) mardi 8 novembre. La HAS est chargée d’évaluer les médicaments et les dispositifs médicaux en vue de leur remboursement par l’Assurance-maladie et de la fixation de leur prix par le Comité ­économique des produits de santé (CEPS). Cette évaluation s’appuie principalement sur des données scientifiques, fournies par l’industriel. Jusqu’ici, les patients n’avaient pas voix au chapitre.

samedi 26 novembre 2016

"Quand le monde s’est fait nombre" d'Olivier Rey

18.11.2016

Les Nouveaux chemins de la connaissance   Adèle Van Reeth

Du bon usage des chiffres avec Olivier Rey aujourd'hui, mais aussi Tocqueville, Balzac ou Oliver Twist.

Abacus
Abacus Crédits : HB
Pourquoi les hommes politiques parlent-ils d'inverser la courbe du chômage plutôt que des chômeurs ? Pourquoi mesurer ses efforts plutôt que de se dépenser sans compter ? D'où vient donc cette manie à tout quantifier, à sans cesse parler de nombres et de statistiques au point de les substituer à la réalité ? La faute à la science, diront certains... et pourtant, c'est d'abord comme instrument de mesure démocratique et industriel qu'est apparue la statistique. De là, à en faire une réponse à nos maux politiques ?
-

Violences sexuelles, les maux durent



Vie privée ou professionnelle, espace public… Une étude de l’Ined, la plus vaste depuis quinze ans, montre l’étendue des abus, y compris chez les hommes.

C’est un rituel aussi glaçant qu’éloquent. Chaque année, à la fin de l’automne, sont brandies d’immuables statistiques, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, le 25 novembre. Oui, dans l’Hexagone, une femme meurt encore tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Mais ce chiffre choc ne dit pas la multitude de sévices dont les femmes peuvent être victimes au cours de leur vie, l’âge auquel ils surviennent, le contexte (travail, transports, études…) ou les conséquences sur leur vie quotidienne. C’est pour répondre (entre autres) à ces questions que l’Institut national d’études démographiques (Ined) a entrepris de mener une vaste enquête, baptisée «Violences et rapports de genre» (Virage), portant sur 28 000 Français de métropole (16 000 femmes et 12 000 hommes, de 20 à 69 ans) interrogés entre février et novembre 2015. Objectif : dépeindre une «réalité protéiforme» pour mieux la combattre. Et mettre à jour des données un rien datées : les derniers travaux d’envergure sur le sujet (l’Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France, ou Enveff) remontent à 2000… Quinze ans plus tard, l’Ined a décidé d’inclure les sévices dont les hommes sont victimes dans son étude. «Leur sort avait rarement été abordé de manière aussi poussée», appuie la chercheuse Christelle Hamel.
Les premiers résultats de l’enquête Virage, qui portent sur les violences sexuelles, viennent d’être rendus publics. Contrairement à ce qui se faisait jusque-là, l’institut a posé aux participant(e)s des questions les plus précises possibles, loin de termes juridiques qui peuvent paraître abstraits. Concrètement ? «Avez-vous subi une pénétration du sexe ou de l’anus par les doigts ou un objet ?» plutôt que «Avez-vous subi un viol ?», car les victimes ne raisonnent pas toujours en termes juridiques.