On sait peu de choses sur la manière dont sont compris, vécus, ressentis, les troubles mentaux dans la population.
10/10/2016
Dépression, anxiété, hyperactivité, schizophrénie, autisme, addiction, stress post-traumatique, hypocondrie, anorexie, pyromanie, trouble explosif intermittent, paraphilie... Les termes utilisés pour désigner les troubles mentaux sont nombreux. Selon les classifications utilisées, on peut en dénombrer plusieurs centaines bien que concrètement on peut les regrouper en un nombre limité de grandes catégories (troubles de l'humeur, de l'anxiété, du développement, des apprentissages, de la personnalité, de la sexualité, de l'alimentation...).
Au delà des débats d'experts sur la catégorisation plus ou moins fine de ces troubles, le consensus reste qu'un nombre important de personnes en souffre. Selon les chiffres communément admis, 1 personne sur 4 présentera l'un de ces troubles au cours de sa vie, durant une période plus ou moins longue, de quelques semaines à de nombreuses années, avec d'importantes conséquences. Les troubles mentaux sont, dans les pays industrialisés, la deuxième cause d'années de vie passée avec un handicap et ils sont l'un des principaux facteurs de risque de suicide (en France plus de 10.000 morts par an, et 200.000 tentatives).
Souffrir d'une dépression sévère, c'est être incapable de penser, ne pas pouvoir planifier quelques minutes en avance, penser à la mort ou à se tuer plusieurs heures par jour, ne plus éprouver aucun plaisir, perdre son attachement à ses enfants...
Les troubles mentaux ne sont pas des fictions. Souffrir d'une dépression sévère, c'est être incapable de penser, ne pas pouvoir planifier quelques minutes en avance, penser à la mort ou à se tuer plusieurs heures par jour, ne plus éprouver aucun plaisir, perdre son attachement à ses enfants, ses amis, ne plus dormir... Avoir un trouble anxieux généralisé grave, c'est être terrorisé en permanence, penser que ses proches ont eu un accident mortel parce qu'ils sont en retard, craindre en permanence le pire, subir les affres physiques de l'angoisse extrême. Avoir un trouble psychotique, c'est sentir son corps se fragmenter, sa perception se désintégrer, entendre des voix imaginaires proférer des insultes, sentir sa volonté et ses désirs se déliter. Être hypocondriaque, c'est vivre dans la terreur permanente d'avoir une maladie grave, consulter pour la découvrir des dizaines de médecins, faire des centaines d'examens, interpréter chacun de ses signes corporels comme une preuve de la maladie non découverte, avoir la totalité de sa conscience envahie par l'obsession médicale au point de ne plus pouvoir vivre.