Est-ce une émotion ? Est-ce un sentiment ? Est-ce un affect ? Est-ce une passion ou des actions ? Est-ce un état ou une disposition, celle d’un sujet, l’amoureux ? Ou est-ce une relation entre deux sujets, les amants ? Beaucoup de questions et autant de réponses.
CC Kirsten Rudberg / Flicke
Francis Wolff, philosophe, professeur de philosophie à l'ENS, ancien directeur-adjoint de l'École (2000-2004) et de son département de philosophie (2004-2007).
Privilégier la marche, prendre le temps de cultiver des plantes, les regarder pousser... Ce sont des moyens parmi d'autres de se sentir exister ! Approches sensibles d'un philosophe, un paysagiste et un anthropologue. Et, ne pas oublier que "Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l'éternité."
CC Alina / Flickr
Gilles Clément, paysagiste, enseignant, écrivain
David Le Breton, anthropologue et sociologue, professeur à l'Université de Strasbourg
Catherine Potevin, chef de la rubrique Livres de "Philosophie Magazine"
Frédéric Worms, professeur de philosophie à l'université de Lille III, directeur du Centre international d'étude de la philosophie française contemporaine à l'Ecole normale supérieure.
Une intéressante question vient d'être résolue par M. Mirman, directeur de l'Assistance et de l'Hygiène au ministère de l'Intérieur. Les femmes pourvues du titre de docteur en médecine pourront désormais prendre part aux concours de médecin des Asiles d'aliénés. La logique et le simple bon sens s'accordaient à faire admettre que les femmes autorisées aujourd'hui à conquérir le diplôme de docteur en médecine et les fonctions d'externes et d'internes des hôpitaux et des asiles, qui peuvent à Paris, concourir pour devenir médecin de l'assistance à domicile, et sont agréées par nombre d'administrations, puissent devenir médecins des asiles d'aliénés Il n'en était pourtant pas ainsi. Il a fallu que Mlle Madeleine Pelletier, docteur en médecine et interne à l'asile de Villejuif, écrivît au ministre de l'Intérieur pour solliciter l'autorisation de prendre part aux concours des médecins des asiles jusqu'ici fermés aux femmes.
Professeur en psychiatrie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, Bruno Millet revient sur l'état psychologique des victimes.
Bruno Millet, professeur en psychiatrie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, exprime "[sa] tristesse et [sa] compassion devant cet évènement tragique" et estime qu'il faut "recevoir, accueillir, prendre soin, écouter" les victimes, car celles-ci "ont vécu des choses qui sont très traumatisantes" et vont "exprimer de la peur, de l'anxiété". Le médecin ajoute d'ailleurs qu'il"faut du temps pour cela" et qu'il faut que "des psychologues, des médecins-psychiatres soient là pour les entourer, pour les aider".
La notification des certificats médicaux, qui servent d’étai aux décisions des directeurs de maintenir des mesures de soins sur demande d'un tiers ou en cas de péril imminent, est obligatoire, à défaut la mainlevée de la mesure doit être ordonnée par le juge. C'est ce que dit la Cour d'appel de Versailles dans trois récentes décisions de mainlevée.
Psychiatre et anthropologue, le Pr Richard Rechtman, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), analyse les impacts psychologiques de la tuerie de Nice.
Le Quotidien du Médecin : Comment la société peut-elle réagir à cet évènement dramatique, qui entre en cruelle résonance avec la tuerie de « Charlie Hebdo » et les attentats du 13 novembre ?
Pr Richard Rechtman : Nous observons un double phénomène. Il n'y a pas une sidération semblable à celle qu'on a vue à la suite de « Charlie Hebdo » et du 13 novembre ; ce n'est pas le même effroi. En revanche, on constate une augmentation dans le degré d'insupportabilité. C'est psychiquement intolérable.
Victimes directes, spectateurs, endeuillés, ou encore téléspectateurs, les enfants n'ont pas été épargnés par les tragiques évènements de Nice. Comment écouter et prendre en charge leur souffrance ? Éléments de réponse avec le Pr Thierry Baubet, pédopsychiatre à l’Hôpital Avicenne (Bobigny) et responsable de la cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP) du 93.
| 15.07.2016
Le Quotidien du médecin : Quel peut être l'impact d'un tel attentat sur les enfants ?
Pr Thierry Baubet : La notion que les enfants ont de la mort est différente de celle des adultes. Elle se construit progressivement : avant 6 ans, les enfants pensent que la mort est temporaire ; ils jouent à être morts. La pensée de l'irréversibilité intervient après 6 ans, puis vient à la préadolescence la conscience de la dégradation du corps. Ceux qui ont vu hier soir des morts, des corps très abîmés, des scènes d'horreur absolue, ne peuvent plus rester dans le « faire semblant ». Le trauma et le deuil peuvent affecter les enfants à tout âge. Il peut donc y avoir une prise en charge des bébés jusqu'aux grands adolescents ; seules les techniques changent, mais toutes doivent prendre en compte l'entourage familial.
Maryline Tancré, psychanalyste et sophrologue, a fondé une repasserie dont les fonds permettent aux personnes atteintes par des troubles du comportement alimentaire de bénéficier d’une prise en charge totale ou partielle de soins en psychothérapie et en diététique. Explication.
Maryline Tancré, psychanalyste et sophrologue.
Elles partagent le même cabinet et les mêmes valeurs. La psychanalyste Maryline Tancré et la diététicienne Marion Godefroy ont décidé d’exercer leur profession dans le même local. Objectif : apporter, chacune dans leur spécialité, une réponse aux personnes touchées par les TCA (Troubles du comportement alimentaire) et ce, en proposant des consultations à des prix raisonnables.
Pour cela, Maryline Tancré a parallèlement fondé une association proposant un service de repasserie (lire ci-contre) dont les fonds permettent de financer une partie des salaires, du loyer mais également la prise en charge totale ou partielle des soins en diététique et en psychothérapie des patients. « Les TAC touchent surtout les jeunes et je pense que beaucoup n’ont pas les moyens de consulter, explique-t-elle. Je n’ai pas fait ces études pour que cela me rapporte de l’argent et ce n’est toujours pas mon but. »
Delphine Doré-Pautonnier, responsable de l'information des publics et de la communication au Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie a rencontré pour nous Pascale Tocheport, infirmière diplômée d’Etat depuis 1994, infirmière spécialiste clinique en 1999 avec la réalisation d'un mémoire sur le thème "Un sens commun à la vie à la mort : le respect". Depuis 2007, elle a exercé en équipe mobile douleur et soins palliatifs au sein de l’hôpital Charles-Foix (AP-HP). Récemment diplômée de l’école des cadres, elle est l'un des auteurs de l’ouvrage « Les droits des patients. Pratiques infirmières et réflexion éthique lors de situations palliatives » paru aux éditions Lamarre en avril 2016.
Bonjour Pascale Tocheport. Nous vous remercions de cet entretien pour infirmiers.com Le Collège national des acteurs en soins infirmiers de la Société Française d'Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP), dont vous êtes membre, vient de publier « Les droits des patients. Pratiques infirmières et réflexion éthique lors de situations palliatives » aux éditions Lamarre. Vous en êtes un des auteurs. Pour qui et dans quels objectifs cet ouvrage a-t-il été publié ?
Pascale Tocheport - Cet ouvrage s'adresse aux professionnels du soin mais également à toute personne sensibilisée aux problématiques engendrées par la maladie grave et intéressée par l'application des droits des personnes malades au quotidien. A l’origine, un collège régional infirmier a constitué un groupe de travail sur le positionnement infirmier, lors de la mise en œuvre de la loi du 22 avril 2005 dite « Leonetti ». Cette réflexion a été poursuivie au niveau national par huit infirmières expérimentées exerçant dans le domaine des soins palliatifs. Nous souhaitions, au travers de cet ouvrage, partager des éléments de réflexion susceptibles d’éclairer le cheminement des soignants présents auprès de personnes dont la maladie ne peut être guérie. Notre objectif était d’apporter notre contribution à une meilleure connaissance des droits par les professionnels de santé. Egalement, nous souhaitions faciliter l'approche palliative dans la singularité de chaque situation par nos réflexions sur la mise en œuvre de l'interdisciplinarité et d'une réflexion éthique pour repositionner le patient au centre des préoccupations soignantes.
Since 1963, a man named Justo Gallego has dedicated his life to building a cathedral on the outskirts of Madrid almost entirely by himself. Despite the lack of any formal training in construction or architecture, Gallego has continued work on the giant church into his 90s and works on it even today. Driven solely by his faith, he admits the project will never be finished in his lifetime and he has yet to make plans for what happens after he dies. Great Big Story gives us a quick glimpse of this unusual man and his towering cathedral.
Par Didier BornichePrésident de l'Ordre national des infirmiers
13-07-2016
Le 13 et le 25 juin dernier, un infirmier et une infirmière ont mis fin à leurs jours, à Toulouse etau Havre. Pour Didier Borniche, président de l’Ordre national des infirmiers, ces tragiques événements sont révélateurs d’un mal bien français qui touche la profession. "Négliger cette profession serait mettre en danger le système de soins dans son ensemble", écrit-il.
La communauté infirmière est inquiète. Les suicides consécutifs, à trois semaines d’intervalle, d’un infirmier et d’une infirmière ont provoqué en son sein une profonde émotion. Le peu d’intérêt médiatique porté à ces tragiques événements récents survenus au sein de la profession est, en ce sens, révélateur d’un mal bien français qui touche les infirmiers et les infirmières dans notre pays.
Le paradoxe est frappant : les Français trouvent les infirmiers et infirmières "compétents" (93%), "courageux" (92%), "sympathiques" (89%), particulièrement "investis" et "bienveillants" (88%). Pour 84% d’entre eux, ils sont également "à l'écoute de leurs patients" [1]. Ces qualités reflètent l’engagement des femmes et des hommes qui ont choisi d’exercer ce métier.
CE BILLET aurait pu s’intituler « Des souris et des Femmes ». Pourquoi ? Parce qu’il évoque un article publié ce mercredi 13 juillet par Nature, signé par Jeffrey Mogil qui dirige le laboratoire de génétique de la douleur à l’université McGill (Montréal). Et que, depuis des années, ce chercheur canadien estime que la science prend mal en compte les souffrances des femmes étant donné que les recherches sur les mécanismes de la douleur et les essais précliniques d’antalgiques se font essentiellement sur… des rongeurs mâles.
Comme l’avait très bien résumé, il y a quelques années, la journaliste Erika Check Hayden,« le patient typique souffrant de douleur chronique est une femme de 55 ans, tandis que le sujet d’étude favori pour la douleur chronique est une souris mâle de 8 semaines ».Cela pourrait ne poser aucun problème si les mécanismes de la douleur étaient absolument similaires entre mâles et femelles. Mais ce n’est pas le cas et Jeffrey Mogil, depuis une étude de 1993, travaille sur les différences existant entre individus dans la sensibilité à la douleur, et notamment les différences liées au sexe. Il a notamment mis en lumière que les hormones sexuelles peuvent jouer dans la façon dont le cerveau traite la douleur. A l’occasion d’une étude parue en 2015, il a aussi montré que, dans le cas de l’hypersensibilité à la douleur, ce ne sont pas les mêmes cellules immunitaires qui servent de médiatrices dans la moelle épinière des rongeurs mâles et femelles.
Dans l’article que publie Nature aujourd’hui, Jeffrey Mogil constate que de nombreux chercheurs n’incluent toujours pas d’animaux femelles dans leurs études, alors que, par exemple, aux Etats-Unis, les National Institutes of Health (NIH) préconisent l’utilisation de rongeurs des deux sexes dans les études précliniques. Les chiffres que donne le chercheur canadien sont éloquents : en 2015, sur les 71 articles de recherche publiés par la revue spécialisée Pain qui faisaient état de travaux sur les rongeurs, 56 utilisaient uniquement des souris mâles, 6 uniquement des femelles (pour des recherches spécifiques), 6 ne précisaient pas le sexe des animaux et 3 seulement avaient travaillé sur des souris des deux sexes, soit moins de 5 %…
Rhume et frimas vont de pair, et certaines années même en été… L'une des raisons à la saisonnalité du rhume tient aux défenses affaiblies de l'hôte. Mais comment le froid agit-il précisément sur le système immunitaire local ?
C'est à cette question que travaille une équipe de l'université de Yale sous la direction du Pr Akiko Iwasaki. Après avoir identifié en 2015 le blocage des interférons au niveau du nez, les chercheurs décrivent dans la revue « PNAS » comment deux autres mécanismes de défense contre les infections à rhinovirus sont moins efficaces par temps froid.
L’appel est sans précédent. Dans une « déclaration de consensus » publiée dans la revue Environmental Health Perspectives et présentée mardi 12 juillet, une cinquantaine de chercheurs et de cliniciens américains, spécialistes du développement cérébral, établissent un lien entre polluants environnementaux et augmentation des troubles neuro-comportementaux constatée chez les enfants. Les auteurs, appuyés par neuf sociétés savantes représentant plusieurs dizaines de milliers de scientifiques et de soignants, demandent une révision profonde de la régulation des substances chimiques.
« Aux Etats-Unis, les enfants ont aujourd’hui un risque inacceptablement élevé de développer des troubles neurodéveloppementaux comme l’autisme, le déficit d’attention et l’hyperactivité, des déficiences intellectuelles et d’autres troubles de l’apprentissage ou du comportement »,écrivent les auteurs. Les statistiques officielles américaines sont éloquentes. Outre-Atlantique, un enfant sur dix est considéré comme hyperactif ou frappé de déficit d’attention, et un enfant sur soixante-huit est porteur d’un trouble du spectre autistique (autisme, syndromes de Rett ou d’Asperger, etc.) – dans les années 1970, cette proportion était de l’ordre d’un enfant sur… 3 000.
Par Olivier Postel-Vinay, fondateur du magazine « Books ».
En décembre 2004, quand un tsunami meurtrier a balayé les côtes de l’océan Indien, des milliers de blogs ont tissé un réseau d’entraide planétaire afin de prévenir les familles, de collecter les dons et d’organiser des missions. En janvier 2010, après le séisme qui a ravagé Haïti, un puissant mouvement de soutien s’est levé, ralliant les bonnes volontés. Alarmés du malheur des autres, choqués par les images des tragédies en cours, reliés par le « système nerveux » des médias, selon l’expression de l’essayiste américain Jeremy Rifkin, nous serions entrés comme jamais dans « l’âge de l’empathie ».
Comment expliquer ces élans de sollicitude pour des inconnus ? Dans son célèbre Essai sur le don (1923), l’anthropologue Marcel Mauss voit dans le geste d’offrir un élément fondamental de toutes les sociétés dites primitives. Cadeaux et festins pour l’hôte ou la collectivité scellent les bonnes relations entre les hommes. Mais le don, « apparemment libre et gratuit, est cependant contraint et intéressé », écrit-il : un retour en est attendu. Il s’agit en réalité d’une forme d’échange, sans rapport évident avec les formes de générosité spontanée auxquelles nous assistons aujourd’hui. L’homme aurait-il changé ? Ou bien nous payons-nous de mots, faisant de l’altruisme un acte gratuit, alors qu’il n’en est rien ?
Sabrina veut ouvrir un « supermarché de produits en vrac pour réduire les déchets », Amor propose « un marché estival nocturne » tandis que Nicolas aimerait « bâtir des murs pour laisser les jeunes (et les moins jeunes) faire du street art et du graffiti ». Depuis dix jours, les habitants de Vernon (Eure) peuvent proposer directement sur leur smartphone des idées pour améliorer leur quartier. Une consultation lancée dans le cadre du budget participatif, et soumise aux votes des habitants sur l’application Fluicity.
A Voisins-le-Bretonneux (Yvelines), c’est sur la localisation des stations de vélos en libre-service que les habitants ont été sollicités par le biais d’un site et de l’appli mobile Neocity. Tandis que ceux de Bougival (Yvelines) ont été consultés sur les horaires de fermeture de la mairie via l’application Vooter.
Elles s’appellent Vooter, City2Gether, Fluicity, ou Neocity… Créées par de jeunes entrepreneurs, ces start-ups ont pour ambition de renouveler la vie démocratique locale. Alors que 40 % des citoyens se détournent des urnes aux élections municipales, elles veulent les inciter à donner leur avis, alerter sur d’éventuels dysfonctionnements des services publics ou proposer des pistes d’améliorations pour leur ville. « La vie politique a besoin d’outils de retour citoyen et de décision pour les élus », estime Stéphane Béquin, co-créateur de Vooter, lancée en 2015 et actuellement testée par la municipalité de Bougival (Yvelines).
L'accusé est désormais considéré comme un malade à soigner en hospitalisation complète. Il ne purgera pas de peine en prison. La chambre de l'instruction a suivi lesréquisitions de l'avocat général, qui représente les intérêts de la société.
Xavier.C, 52 ans, médecin radié de l'ordre, est reconnu coupable de l'assassinat de son médecin psychiatre, le docteur Fabre, le 17 octobre 2013. La victime avait été poignardée alors qu'elle arrivait dans l'entrée de son cabinet.
Réalisée par des chercheurs de Nagasaki et de Tokyo (Japon), en collaboration avec des collègues de Huddinge (Suède) et de Seattle (États-Unis), une étude épidémiologique évalue l’incidence possible de la pollution de l’air sur le risque suicidaire. Pour le préciser, les auteurs ont confronté les statistiques de la mortalité par suicide à Tokyo, entre 2000 et 2011, à des informations sur quatre types de polluants aériens : particules fines, particules en suspension, dioxyde de soufre (SO2) et dioxyde d’azote (NO2).
Après l’eau, le thé constitue « le breuvage le plus consommé au monde. » Et les Asiatiques en boivent « depuis plus de 4 000 ans. » Des études épidémiologiques suggèrent qu’une consommation de thé élevée est associée à un risque plus faible de symptômes dépressifs, mais ce constat n’est pas retrouvé systématiquement. Une étude réalisée à Zhejiang (Chine) approfondit cette relation entre consommation de thé et dépression, chez 9 371 personnes âgées d’au moins 60 ans dont 979 (soit 10,45 %) sont étiquetées « avec troubles dépressifs. »