LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Florence Rosier
Hormone de l’accouchement, de l’allaitement et de l’attachement, mais aussi de l’apaisement de certaines douleurs, l’ocytocine n’en finit pas d’inspirer l’étonnement. En témoignent les subtils mécanismes de son action antidouleur, qui viennent d’être décryptés le 3 mars dans la revue Neuron.
« Nous avons découvert que l’ocytocine peut contrôler la douleur par le biais d’une trentaine de neurones seulement chez le rat ! L’activation de ces seuls neurones suffit pour diminuer de 30 % à 40 % une douleur inflammatoire chez ce rongeur. Qu’un si petit nombre de cellules exerce une telle action physiologique a été une vraie surprise », témoigne Alexandre Charlet, de l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives du CNRS et de l’université de Strasbourg.
Chez l’homme, ces neurones seraient au nombre de quelques centaines. « Cette extrapolation est possible car les circuits nerveux utilisant l’ocytocine sont très conservés entre le rat et notre espèce », ajoute le chercheur, qui a coordonné cette étude internationale, avec le Centre allemand de recherche sur le cancer (DKFZ) d’Heidelberg.