blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 7 avril 2015

Internet a-t-il créé de nouvelles maladies mentales ?

Traduit par Catherine Rüttimann 
30.03.2015



<a href="https://www.flickr.com/photos/darronb/8816785772">Photo</a> par Darron Birgenheier via FlickrCC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/">License by</a> 



Les psychiatres américains sont divisés sur la question.

Garnett Spears a passé une grande partie de sa courte vie dans les hôpitaux. Lacey, sa mère, l’a trimballé de ville en ville et de docteur en docteur à mesure que la mystérieuse maladie dont il était atteint s’aggravait. L’année dernière, il est mort à l’âge de 5 ans. Au début du mois, Lacey a été condamnée pour meurtre au second degré pour sa mort. Les procureurs ont établi qu’elle avait empoisonné son fils avec de hautes doses de sodium inoculées par le biais d’un tube intestinal, l’emmenant ensuite à l’hôpital pour s’attirer la sympathie des médecins et des amis.

«Münchhausen par procuration par Internet»

En 1951, un médecin britannique du nom deRichard Alan John Asher a inventé le terme de «syndrome de Münchhausen» pour évoquer les patients qui feignent une maladie ou qui se rendent eux-mêmes malades sans raison apparente (à distinguer de la «sinistrose», où une personne feint une maladie ou l’induit chez autrui dans un but tangible, comme celui de convaincre un médecin de leur prescrire un certain médicament ou de s’attirer un verdict favorable dans un procès). En 1977, des chercheurs avaient identifié une nouvelle permutation du syndrome –«Münchhausen par procuration»– le fait pour un sujet de feindre une maladie chez quelqu’un d’autre; l’un des premiers cas enregistrés impliquaient une mère qui, comme Lacey Spears, avait empoisonné son bébé avec du sodium. Mais Lacey Spears n’a pas juste empoisonné Garnett; elle a aussi tweeté et bloggé à ce propos («Garnett’s Journey»), documentant le tout avec des photos postées sur MySpace.

L'hystérie, la démence... pour accabler les femmes, toutes sortes de maladies ridicules ont été inventées dans le passé

 |  Par Charlotte Arc


HYSTERIE

Hystériques, folles à lier, désaxées, névrosées... : parce qu'elles sont considérées comme instables et émotives, les femmes ont longtemps été soupçonnées par le corps médical d'être sujettes aux maladies mentales. La preuve avec ces 6 pathologies "typiquement féminines" et totalement invraisemblables inventées pour maintenir les femmes à leur place, comme le révèle le site américain Mic.


L’Assemblée nationale vote l’expérimentation des «salles de shoot»

AFP

L’Assemblée nationale a adopté mardi soir, après plus de 4 heures de vifs débats entre la gauche et l’UMP, le principe de l’expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque, communément appelées «salles de shoot», pendant six ans maximum.
Soutenu par tous les groupes de gauche, l’article 9 du projet de loi de modernisation du système de santé, porteur de cette mesure, a été adopté par 50 voix contre 24, en première lecture.
«Aidez plutôt les toxicomanes à guérir qu’à s’autodétruire», a lancé le député UMP de Paris Philippe Goujon, son collègue Yannick Moreau déclarant que, «si on osait, on pourrait même appeler "antichambres de la mort"» ces «salles de shoot».
Ces salles, déjà expérimentées dans une dizaine d’autres pays (la plus ancienne en Suisse a été créée il y a trente ans), sont destinées à des toxicomanes majeurs précarisés, qui se droguent dans des conditions d’hygiène précaires, souvent dans la rue ou des halls d’immeuble, selon la majorité.

LES INDEGIVRABLES de XAVIER GORCE

«Des patients maintenus en pyjama» contre leur volonté

Pierre Bienvault 07/04/15 Unité pour malades difficiles (UMD) Henri-Colin de l’hôpital psychiatrique Paul-Guiraud, à Villej...




Unité pour malades difficiles (UMD) Henri-Colin de l’hôpital psychiatrique Paul-Guiraud, à Villejuif, pavillon des patients non stabilisés  Thierry DUDOIT/EXPRESS/REA

Les juges ne sont aujourd’hui pas les seuls à introduire un regard extérieur au sein des hôpitaux psychiatriques. Régulièrement, les équipes du contrôleur des lieux de privation de liberté visitent aussi des établissements d’hospitalisation libre ou sous contrainte. 
Et elles découvrent parfois des pratiques qui, sans relever du juge, peuvent constituer des atteintes aux libertés ou à la dignité. «Dans de nombreux hôpitaux visités, les patients sont maintenus en pyjama, le plus souvent celui fourni par l’institution, manifestement sans prendre en compte la dignité des personnes et l’impact dépersonnalisant de cette tenue», souligne le contrôleur dans son rapport 2014. «La plupart des patients entendus disent vivre ces pyjamas comme une humiliation», ajoute l’institution dirigée par Adeline Hazan.

Les soins psychiatriques sous le regard des juges

Pierre Bienvault et Marie Boeton 07/04/15


Depuis 2011, toute hospitalisation sous contrainte doit être examinée par un magistrat qui peut ordonner la sortie du patient. Une avancée majeure, même si, sur le terrain, les obstacles restent nombreux.

Les droits des patients en psychiatrie ? «Il y a trente ans, quand on évoquait le sujet, on vous regardait avec des yeux ronds. Et un patient qui demandait son dossier pour se défendre courait le risque d’être réhospitalisé pour rechute paranoïaque !», raconte André Bitton, président du Cercle de réflexion et de propositions d’actions sur la psychiatrie (CRPA). Très engagé, ce militant associatif mesure le chemin parcouru. «Même si elle comporte des imperfections, la loi de 2011 a permis de vraies avancées», observe-t-il.



lundi 6 avril 2015

Santé : Il faut enfin choisir un cap

Le Monde.fr 
Par Jean-Marie Spaeth, président de l’Institut de la protection sociale européenne, (Ipse) et président honoraire de la Caisse nationale d’assurance maladie et de l'école nationale supérieure de la sécurité sociale

Une loi santé est en débat au Parlement. Depuis plusieurs décennies, tous les gouvernements qui se sont succédé ont fait voter des réformes sans jamais indiquer explicitement le cap pour les 30 ans à venir. La santé, l’accès au soin sont des sujets sociétaux majeurs car il s’agit de la vie et de la mort de nos citoyens et d’enjeux économiques sans nulle comparaison : 247 milliards d’euros dont 93,5% sont financés par des prélèvements obligatoires ou mutualisés dans des complémentaires. Le fond du dossier est connu mais il faut toujours le rappeler.

On n’est pas malade par plaisir. La maladie est un épisode, un état unique comparable à nul autre dans la vie d'un être humain. Quand on souffre, le concept de liberté individuelle ou du libre arbitre n’a pas de sens. S'agissant de l'offre de soins, la médecine n'est pas un art, mais une science nécessitant de longues études, une science bien sûr évolutive mais précise, définie au travers de protocoles de soins, de références médicales ou encore de parcours médicaux déterminés par les sociétés savantes et la Haute autorité de santé (HAS). Le nombre de professionnels de santé, le contenu et les pratiques médicales sont réglementés. Les produits médicaux, les médicaments nécessitent un agrément de l'État. En France la quasi-totalité des dépenses de santé résulte d'une prescription dûment signée par un médecin.

Il est évident que, quel que soit l'angle d'approche des questions de santé et d'accès aux soins de nos concitoyens, la gestion et la régulation du système ne rentrent dans aucun standard de l'économie de marché ou de la libre concurrence.

A chaque réforme, ce sont surtout les lobbys et les corporatismes qui se font entendre au nom d’un consommateur qui évoluerait dans un univers économique parfait. Or, c’est bien le patient qui doit être au centre du système de soins. Cela nécessite donc des réformes qui s’inscrivent dans un axe stratégique porté sur la durée et qui respecte notre dispositif fondé sur la solidarité. Deux axes stratégiques implicites inspirent aujourd’hui les décideurs, qu'il s'agisse des acteurs de la société civile ou des politiques : la mise sous critère de ressources de l’assurance maladie d’une part et l’approche médico-économique d’autre part.


A Marseille, les Compagnons bâtisseurs aident les habitants à rénover leur logement vétuste

LE MONDE | Par 


Dans un appartement rénové par les Compagnons bâtisseurs, au Parc Kallisté, à Marseille, le 2 avril.


C’est avec une vraie fierté que Margot Koulakian fait découvrir son « nouveau » salon. La pièce a été repeinte, les dalles du faux plafond fixées et les portes refaites. Des fenêtres, la vue s’ouvre sur la baie de Marseille. Dans son petit T3 au dernier étage du bâtiment I tout en longueur du Parc Kallisté, cette Franco-Arménienne ne cesse de répéter qu’elle « revit » depuis qu’Aïssa Nasri, des Compagnons Bâtisseurs − une association spécialisée dans le mal-logement −, l’a aidée à rénover son chez elle. « Cela faisait vingt-cinq ans que je n’avais pas fait de travaux. Je suis âgée et je me fais arnaquer dès que je fais appel à un réparateur. Vous savez, avec ma petite retraite… », glisse cette ancienne femme de ménage.

Sur le même palier, Zohra ouvre grand sa porte pour montrer sa salle de bains refaite. Un dégât des eaux avait ruiné ses murs, ses toilettes étaient défectueuses. Cette locataire, qui n’a pas souhaité donner son nom, s’est installée avec ses quatre enfants dans cet appartement voici sept ans et assure que « c’est tranquille ». Mais l’immeuble est très humide et les peintures cloquent régulièrement. L’animateur technique des Compagnons a aidé cette femme de ménage franco-algérienne, mère de sept enfants, à redonner un coup de jeune à son logement. Puis avec l’aide de son fils aîné, elle s’est attaquée aux couloirs et au salon. Toute fière, elle montre les boiseries auxquelles elle veut désormais s’attaquer.

DE JEUNES HOMMES EN COLÈRE

A VOIR SUR ARTE 

vendredi 10 avril à 23h15 (53 min)

Ils ont frappé, parfois blessé grièvement leurs victimes. Au lieu de les envoyer en prison, on propose à huit multirécidivistes âgés de 17 à 22 ans un programme de traitement de l'agressivité. Qui sont ces jeunes ? Pourquoi ont-ils basculé dans la violence ? Est-il possible d'infléchir leur comportement ? Le documentariste a suivi pendant un an les huit participants au programme.


dimanche 5 avril 2015

Une consultation célèbre dans La Bruyère

04.04.2015

Le passage, extrait des Caractères, est célèbre mais on ne le citera jamais trop.
Irène se transporte à grands frais en Epidaure, voit Esculape en son temple et le consulte sur tous ses maux. D'abord, elle se plaint qu'elle est lasse et recrue de fatigue; et le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu'elle vient de faire. elle dit qu'elle est le soir sans appétit : l'oracle lui dit de diner peu ; elle ajoute qu'elle est sujette à des insomnies et il lui prescrit de n'être au lit que pendant la nuit. Elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède : l'oracle répond qu'elle doit se lever avant midi et, quelquefois, se servir de ses jambes pour marcher.

De quoi meurent les nouveau-nés dans les unités de soins intensifs ?

24/02/2015


Dans les pays développés, les décès néonataux surviennent la plupart du temps dans les unités de Soins Intensifs Néonatales [USIN]. Ils sont en règle revus dans des réunions de mortalité-morbidité afin d’améliorer la qualité des soins. Ils peuvent aussi constituer le « matériel » d’enquêtes étiologiques multicentriques.
De novembre 2010 à octobre 2012, sur 2 années, 641 singletons d’âge gestationnel ≥ 22 semaines, nés vivants, sont décédés dans 46 USIN américaines de niveau III. Leurs dossiers ont été analysés dans chaque USIN par un « investigateur principal ».
Quinze pour cent des décès sont survenus au-delà de J28, la limite d’âge de la mortalité néonatale en démographie.
Les causes initiales de décès néonataux comprenaient par ordre de fréquence décroissant : l’extrême prématurité et/ou un très petit poids de naissance (< 25 sem. et < 750 g., respectivement ; 14 % des décès) ; les sepsis (12 %) ; les entérocolites ulcéro-nécrosantes et les perforations intestinales spontanées (11 %), l’hypoplasie pulmonaire (9,5 %), les hémorragies intracrâniennes (9,4 %), la maladie des membranes hyalines (8,0 %),des anomalies létales (7,6 %), l’encéphalopathie hypoxique-ischémique (6,1 %), etc.

Maisons de retraite La nutrition trop souvent sacrifiée

Que Choisir 24 mars 2015
Trop de personnes âgées souffrent de dénutrition. Depuis quelques années, une multitude de recommandations ont été publiées pour que ce problème soit pris en compte. Les effets tardent à se faire sentir.
Nutrition dans les maisons de retraite
Même dans notre société d’abondance, la dénutrition peut être un problème de santé publique. C’est le cas notamment chez les seniors. Pour ceux vivant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), sa prévalence est évaluée à plus d’un tiers. Non que l’entrée en maison de retraite mène fatalement à cette issue. Ce sont plutôt des phénomènes étroitement intriqués : les pathologies propres au grand âge conduisent à la fois à la dépendance et à la dénutrition. Le déclin cognitif, en particulier la maladie d’Alzheimer, brouille les repères sur la façon dont il convient de s’alimenter ; les troubles de la mastication ou de la déglutition, la santé dentaire pas toujours optimale constituent des obstacles physiques évidents ; l’altération du goût due à certains médicaments ou les troubles digestifs ne font que rajouter à l’anorexie, surtout amplifiée par la dépression plus ou moins latente. Le cercle vicieux s’installe alors, car la dénutrition a de multiples conséquences sur l’état de santé et conduit à la dépendance. Le système immunitaire s’affaiblit et les infections se multiplient ; la fonte musculaire et l’ostéoporose entraînent une multiplication des chutes et des fractures ; en cas d’alitement, les escarres s’installent plus facilement ; quant au cerveau, s’il n’a pas son content de nutriments pour fonctionner correctement, il commence à battre la breloque.

Handicap L'Anesm entame la réflexion sur les comportements-problèmes pour éviter les cas sans solution



"Trop générateurs de ruptures" dans un contexte où le parcours de vie est en première ligne des politiques du handicap, les comportements-problèmes (consulter la définition dans l'encadré ci-dessous) des enfants et adultes handicapés en institution viennent d'être ajoutés à la longue liste de travail de l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) pour 2015. Une lettre de cadrage sur la question vient d'être élaborée dans l'optique de publication de recommandations de bonnes pratiques professionnelles.


Devant les répercussions néfastes des comportements-problèmes sur la qualité de vie, la santé et le réseau social des personnes handicapées concernées, et au regard des risques physiques et psychosociaux engendrés sur les professionnels, la recommandation prévoit de mettre en évidence les pratiques et modalités organisationnelles à même de prévenir, réduire et mieux gérer les situations problématiques. Celle-ci, précise l'Anesm, devra notamment promouvoir concrètement des outils spécifiques, et tout particulièrement d'évaluation, afin de mettre en œuvre les bonnes pratiques identifiées.

Figures libres. De Big Brother à big data

LE MONDE DES LIVRES |  | Par 



Figures libres. La chronique de Roger-Pol Droit, à propos de « La Vie algorithmique. Critique de la raison numérique », d’Eric Sadin.


En 1949, George Orwell, dans 1984, inventait Big Brother. Est-ce un homme réel ? Dif­ficile à savoir : il existe, mais pas comme nous. En tout cas, il symbolise le pouvoir totalitaire surveillant les vies privées et même les pensées personnelles.

En 2008, le terme « big data » a fait son entrée dans le dictionnaire. Il ne désigne pas un personnage de fiction, mais une réalité : ces masses colossales de données produites et manipulées par nos machines à communiquer. Au premier regard, les deux n’ont pas grand-chose en commun. Un culte de la personnalité est rendu à Big Brother – pas à big data, cela va sans dire. « Grand Frère » était désastreux : il dépersonnalisait les existences, supprimait les libertés, annihilait la raison. Au contraire, on attend monts et merveilles des mégadonnées pour ajuster les traitements médicaux, concevoir sur mesure régimes alimentaires et entraînements sportifs, améliorer la sé­curité, les transports, ­l’habitat, les livraisons…

Pourtant, l’avènement de cette ère nouvelle n’est pas innocent. Le type de rationalité mis en œuvre, le modèle humain qu’elle engage exigent d’être interrogés en profondeur. Et de toute urgence. Eric Sadin l’explique clairement dans ce nouvel essai, qui prolonge et approfondit son analyse de la mutation numérique du monde, entamée par Surveillance globale (Climats, 2009), poursuivie notamment dans L’Homme augmenté (L’Echappée, 2013). La grande nouveauté : l’installation dans notre quotidien, à une vitesse vertigineuse, de quantité de systèmes électroniques diffus. Ils constituent un milieu réactif à nos moindres faits et gestes, captent nos trajets, nos goûts, nos opinions, nos consommations. Les avantages affichés sont nombreux : mieux nous informer, nous servir, nous « traiter » – à tous les sens du terme. Pas question de contraindre ni de rééduquer qui que ce soit. Donc, tout va bien ?

On peut entrer «dans la tête» d'un schizophrène grâce à la réalité virtuelle

Science & santé 18.02.2015

<a href="https://www.flickr.com/photos/bagogames/13944710577/">Oculus issues a retort to claims made by ZeniMax</a> / BagoGames via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">Licence By</a>
On connaissait déjà l'utilisation de la réalité virtuelle dans les jeux vidéo ou les loisirs, notamment grâce à des casques comme l'Oculus Rift. Mais la réalité virtuelle a aussi des applications dans le domaine de la santé. 
Journaliste pour The Daily Dot, Selena Larson s'est retrouvée dans la tête d'un schizophrène via l'Oculus Rift grâce au projet baptisé Mindscape. Enfermée dans un ascenseur avec d'autres personnes, en chemin vers un entretien d'embauche, la journaliste a ressenti des symptômes schyzophréniques: des voix se sont mises à murmurer autour d'elle et les autres personnes ont commencé à la fixer avec irritation. Elle raconte:
«Je savais que je n'étais pas vraiment dans ce petit ascenseur, entourée par des inconnus, et que les voix n'étaient qu'une simulation, mais la vidéo avait l'air incroyablement vraie. Je me suis sentie mal à l'aise».  

Alcoologie Le suivi psycho-social, ça marche !

03.04.2015


Un symposium organisé par les laboratoires Lundbeck lors des Journées de la Société française d’alcoologie (18,19 et 20 mars 2015) avait pour thème la « nouvelle approche thérapeutique de la dépendance à l’alcool ». À propos du suivi psycho- social du patient alcoolo- dépendant, le Pr Pascal Perney (addictologue, CHU de Nîmes) a tout d’abord rappelé que plusieurs méta-analyses ont démontré l’efficacité des interventions brèves couplées au repérage précoce (RPIB) avec un bon rapport coût- bénéfices. Elles diminuent la consommation d’un verre par jour en moyenne. D’autres études parlent d’une baisse de quatre à cinq verres par semaine... Au-delà de 12 mois, leur efficacité semble s’étioler.

L’homme qui prenait sa vie pour un cas clinique

28/02/2015


Il n’est pas impossible qu’il aurait pu en faire un essai, comme un "roman" autour de son propre cas, dont les péripéties habiles reviendraient sur les conséquences de son mal sur ses perceptions, sur le fonctionnement de son vieil ami, le cerveau. Il le fit en évoquant dès ses premiers écrits ses propres souffrances : dans "Migraines", paru en 1970, il était le patient 75, le sujet atteint depuis l’enfance de violentes migraines ophtalmiques. Dans "Sur une jambe", publié quatorze ans plus tard, il analyse, décortique les répercussions cérébrales d’un accident dont il fut la victime, lorsqu’il fut percuté par un taureau. C’est encore sa propre vision qu’il partage dans "L’œil de l’esprit", il y a trois ans, qui revient sur le mélanome oculaire, qui lui fut diagnostiqué en 2006. Il évoque les inimaginables capacités de régénération de l’homme, décrit les traitements par laser qu’il a dû subir et toutes les perceptions tronquées qui le plongent dans une autre existence. «Je me regarde dans une glace, vois des tâches sur mes vêtements et tente de les brosser, puis je finis par m’apercevoir que c’est la surface même de cette glace qui est tâchée. Une confusion similaire m’a fait croire en février qu’il neigeait dans ma cuisine, car ce qui se trouvait "à l’extérieur" de la fenêtre ne m’avait pas paru plus éloigné que " l’intérieur"  de la pièce » se souvenait-il.


Les hyperactifs meurent plus tôt

27.02.2015


Les patients atteints de troubles de l’hyperactivité et de l’attention sont davantage enclins à mourir précocément, suggère une étude danoise parue dans la revue The Lancet online du 25 février. Ce travail s’est basé sur le registre national danois. Il a suivi deux millions d’individus dont 32 000 atteints de troubles de TDAH, de leur premier anniversaire jusqu’à l’année 2013 (avec un maximum de 32 ans). Les taux de mortalité survenus pendant le suivi ont été comparés dans la population générale et au sein des personnes personnes porteuses de TDAH. Parmi les hyperactifs il s’est avéré de 5,85 pour 10 000 alors qu’il n’était que de 2,21 pour 10 000 dans le reste de la population étudiée. Les facteurs susceptibles d’affecter le risque de décès prématuré (âge, sexe , histoire familiale, âge des parents ou maladies mentales ) ont été pris en compte par les chercheurs. Autre résultat : les patients étaient d’autant plus à risque de décès précoce que leur TDAH avait été diagnostiqué tard ( deux fois plus de risque chez les dépistés à l’âge adulte par rapport à ceux diagnostiqués dans l’enfance).
Dr Alain Dorra

Labos Traquer les gènes du suicide

Par   29 mars 2015


Verra-t-on un jour éclore l’intention suicidaire chez un homme à l’aide d’un simple test ?

Pourra-t-on un jour déceler la dépression aussi facilement qu’un rhume ou une rage de dents? Verra-t-on un jour éclore l’intention suicidaire chez un homme à l’aide d’un simple test ? Ces questions mobilisent les laboratoires depuis des décennies mais depuis le geste d’Andreas Lubitz, le pilote aux commandes de l’Airbus de Germanwings, elles sont à nouveau dans tous les esprits. Et mieux vaut être prévenu : les vrais progrès, une fois écartées les promesses des charlatans, sont lents, chaotiques et décevants.
En juillet 2014, à la Johns Hopkins School of Medicine (Baltimore), l’équipe du professeur Zachary Kaminsky avait mis en exergue le SKA2, un gène exprimé dans le cortex préfrontal du cerveau, une zone impliquée dans l'inhibition des pensées négatives et le contrôle des comportements impulsifs. Il a constaté que chez les personnes ayant commis un suicide, ce gène était présent en quantité réduite par rapport aux cerveaux sains. Le gène est spécifiquement chargé d’aider les récepteurs des hormones du stress à faire leur travail dans les noyaux des cellules. Sans SKA2, ou avec des SKA2 altérés, le récepteur de l'hormone du stress est incapable de bloquer la libération de cortisol dans le cerveau. Or on sait que le cortisol est libéré de façon anormale chez une personne suicidaire. A quand un test fiable fondé sur le SKA2 ?
A l’université Mc Gill de Montréal, le chercheur Naguib Mechawar explore pour sa part la piste des astrocytes, des cellules cérébrales en forme d’étoiles. Les astrocytes font partie des cellules dites « gliales » dont la fonction est de nourrir, de renforcer et de protéger les neurones. Cette fois, nous sommes dans le cortex cingulaire antérieur, une zone du cerveau où se logent le contrôle de l’humeur et la prise de décision. Après examen post mortem des cerveaux de personnes suicidées, Mechawar a constaté que les astrocytes sont plus grandes, avec plus de branches.

Amar Henni: «C’est l’Etat qui a un problème avec la banlieue, et pas le contraire !»

WILLY LE DEVIN


Libération a croisé la route d’Amar Henni, 53 ans, il y a un peu plus de quinze ans. A l’époque, il était éducateur de rue à Ris-Orangis. Olivier Bertrand, alors en charge du cahier Essonne, entame avec lui un long travail d’enquête sur les maux des quartiers populaires. En 2005, Jacky Durand, reporter au service société, prend le relais. Durant plus d’un an, ils sillonnent ensemble le quartier de la Grande-Borne, à Grigny. Cela donnera «Cité dans le texte», chronique hebdomadaire donnant la parole aux habitants. Il y est question de la précarité, déjà, du chômage, de la religion, mais aussi d’amour, de sexe, de réussites en tout genre. Depuis, Amar Henni est devenu membre de l’Observatoire international des banlieues et des périphéries. Il a également entamé des recherches à l’université Paris-VIII en compagnie de l’anthropologue Sylvain Lazarus. «J’ai eu besoin de valider mon expérience de terrain par la recherche, dit-il, enthousiaste.Mais ce qui m’anime avant tout, c’est de me confronter aux gens. Il est très difficile pour moi de me dire qu’un jour j’arrêterai l’éducation populaire.»
Lire la suite ...