Comme beaucoup d’ouvrages de la collection « Repères
» des éditions de La Découverte, le petit livre de Lise Demailly, Sociologie
des troubles mentaux, constitue une synthèse précise et pédagogique des
problématiques qui traversent aujourd’hui le champ complexe du soin et de la
prise en charge de la souffrance psychique et de la maladie mentale.
Après
avoir lu le livre, on se dit qu’il aurait peut-être mérité un autre titre qui
aurait mieux rendu compte de son contenu puisqu’à la fois les termes de «
sociologie » et de « troubles » apparaissent trop restrictifs au regard des disciplines
et points de vue mobilisés par l’auteure. Bien que l’approche sociologique soit
clairement indiquée et développée, l’auteure ne s’y cantonne pas.
En réalité,
c’est surtout le chapitre 2 qui résume ce qui peut constituer l’abord
proprement sociologique du soin aux personnes en difficulté psychique et, plus
généralement, du rapport à l’altérité irréductible que constitue la rencontre
avec le « fou » ou la « maladie mentale » (que la société la rencontre, qu’un
sujet en soit porteur et la rencontre pour lui-même, ou encore qu’il s’agisse
du rapport de l’entourage et des familles avec de tels sujets considérés comme
souffrants ou déviants suivant la phénoménologie de leurs symptômes et les
seuils de tolérance de la société, seuils toujours conjoncturels, inscrits dans
l’histoire d’une époque, comme l’a montré Foucault et comme cela est rappelé
par l’auteur).