Depuis le 10 mars et jusqu’au 23 mars ont lieu les semaines d’information sur la santé mentale. Plus de 700 événements sont organisés dans 200 villes de France pour sensibiliser, informer sur la santé mentale.
Nous recevons ce matin Claude Finkelstein, directrice générale de la Fédération Nationale des Associations d’usagers en psychiatrie, la FNAPSY, Catherine Boiteux, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne, et Philippe Charrier, Président de l’Union Nationale des Amis et Familles de Malades psychiques, l’UNAFAM.
Le Syndicat SUD de l’hôpital Édouard Toulouse porte à la connaissance des personnels des décisions lourdes de conséquences pour l’accueil des urgences psychiatriques des quartiers Nord de Marseille et pour les personnels.
En effet, mardi 11 mars 2014 lors du Comité Médical d’Établissement les psychiatres ont très sérieusement envisagé, par manque de médecins psychiatres, la fermeture des urgences psychiatriques d’Édouard Toulouse, (CAP 72) situées à l’Hôpital Nord, et ce dès le 1er Mai !
L’ensemble des psychiatres d’Édouard Toulouse assurent depuis quelques mois, dans l’attente de recrutement médical, une suppléance pour compléter l’effectif médical de cette structure. Sans recrutement et avec l’arrêt de ce système de suppléance c’est la fermeture qui est évoquée.
De son côté, la Direction, fin 2013, lors de la présentation de son Plan Pluriannuel de Financement pointait le CAP 72 (constitué de 8 lits d’hospitalisation) comme représentant les 2/3 du déficit de l’établissement. Cette structure ne percevrait qu’une dotation de 350 000 € au regard des 1 350 000€ de dépenses en personnels.
Une rencontre est prévue aujourd’hui entre le ministre de la Santé et les syndicats représentatifs du secteur. A cette occasion, nous dressons un tableau de ce corps de métier qui compte 30.000 professionnels dans le secteur public, en l’occurrence les infirmiers.
Pour le simple citoyen, l’infirmier est celui qui porte la blouse blanche dans un milieu hospitalier et travaille chez le médecin. C’est un exécuteur des ordonnances médicales.
10 mars 2014 | Texte collectif - Jean Forest, André Geoffroy, Pierrette Maltais et Jacqueline Chavignot QUEBEC
Alain Magloire, vous vous souvenez ? Ce père de famille atteint d’une maladie mentale et devenu itinérant meurt des suites d’une bavure policière le 3 février à Montréal. Le troisième en trois ans. Les médias en ont largement fait état parce que ce drame remet en évidence un grave problème de société : pourquoi les soins en santé mentale demeurent-ils déficients au point de condamner tant de malades à l’itinérance ? Les organismes parlent de plus de 10 000 itinérants actuellement à Montréal.
Les signataires de ce texte ont été bouleversés, choqués par cette mort tragique parce que la victime aurait pu être un de leurs enfants. En effet, nos deux familles ont chacune un enfant malade qui a été poussé dans l’enfer de l’itinérance au cours des dernières années. Très vite abandonnés par les services de santé, les malades mentaux sont privés de leur droit d’être soignés et condamnés presque automatiquement à vivre dans la rue. Telle est la réalité. C’est une chose que d’en être scandalisé et de le dénoncer, c’en est une autre de comprendre pourquoi cette tragédie se produit et comment nous pouvons y mettre fin. Voilà pourquoi nous prenons la parole.
Si trois personnes sur cinq meurent à l’hôpital, la moitié seulement étaient hospitalisées un mois avant leur décès. La dernière enquête de l’INED (Institut national d'études démographiques) est riche d’enseignements sur les parcours et les transferts dans les derniers mois de la vie. Près de 7 hommes sur 10 et 6 femmes sur 10 décèdent à l'hôpital, et seule une faible proportion de Français meurent chez eux ou en maison de retraite, indique cette enquête réalisée auprès des médecins qui ont rédigé des certificats de décès en décembre 2009.
Cette enquête révèle que, pourtant, quatre semaines avant le décès, vivre à domicile reste de loin la situation la plus fréquente. Cela concerne néanmoins davantage les hommes (50,6%) que les femmes (38,3%), qui sont plus souvent prises en charge en maison de retraite, en raison de leur veuvage plus fréquent. En revanche, à ce stade de la vie, la fréquence de l'hospitalisation pour les hommes et les femmes est égale (environ 30%), poursuit l'enquête.
La ministre déléguée aux Personnes âgées Michèle Delaunay a lancé ce jeudi 13 mars la charte de géolocalisation pour les personnes âgées, qui sera expérimentée et évaluée pendant un an dans dix établissements – la liste est ouverte. À terme, les outils – en vente libre sur internet - seront labellisés.
Après le décès de 6 personnes âgées qui avaient quitté leur lieu d’habitation en 2013 dont une nonagénaire à l’hôpital Sainte-Périne, et en réponse à la proposition du contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) Jean-Marie Delarue d’étendre ses missions aux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), une réflexion s’était amorcée avenue Duquesne sur le délicat compromis entre sécurité et liberté. Une charte des droits des personnes âgées, à l’instar de la convention internationale des droits de l’enfant est loin d’être une évidence.
Que ce soit au Conseil de l’Europe, aux Nations unies, voire auprès du Défenseur des Droits Français, des voix s’élèvent criant à la stigmatisation. Pour s’accommoder de cet argument (non dénué d’arrière-pensée économique), Michèle Delaunay propose donc une charte non opposable de bonnes pratiques, résultat des travaux du Comité national de la bientraitance (CNBD). « Au départ, je voulais que toutes les fédérations signent cette charte mais cela semble trop tôt en raison de la connotation pénale du terme de géolocalisation » commente la ministre.
A défaut de vraiment avancer sur le terrain du LMD, le métier d'infirmière évolue au coup par coup via les protocoles de coopération ponctuellement autorisés par les ARS et la HAS. La moitié des protocoles autorisés à ce jour concerne des infirmiers ou infirmières. Ils ne font pas l'unanimité du côté des médecins ni des soignants.
Depuis que la loi HPST du 21 juillet 2009 et son article 51 ont ouvert la possibilité aux professionnels de santé de proposer des coopérations professionnelles, la HAS, qui statue sur les projets en dernier ressort, a analysé 61 dossiers, dont 38 impliquent au moins un infirmier.
Pour la quasi totalité d'entre eux, il s'agit d'une coopération médecin-infirmier. Seule un projet associe un infirmier et une aide-soignante.
Les coopérations proposées « vont de la pratique d'un acte normalement réalisé par un médecin et délégué à un autre professionnel de santé, comme le bilan uro-dynamique, par exemple, à la prise en charge clinique comme dans le protocole de suivi des pathologies chroniques Azalée, en passant par des actes comme la vaccination des voyageurs ou les suivis de protocole de chimiothérapie orale ou d'insulinothérapie », souligne le Dr Jean-François Thébaut, membre du collège de la HAS et président de la Commission d'amélioration des pratiques professionnelles et de la sécurité des patients.
Publié par La Presse Canadienne le samedi 15 mars 2014 CANADA
Les services de santé mentale du pays sont débordés face au nombre grandissant d'adolescents qui se présentent aux urgences avec des blessures auto-infligées et des pensées suicidaires, affirment des pédopsychiatres.
«Nous voyons deux fois plus d'enfants qu'il y a dix ans», souligne le docteur Hazen Gandy, chef de la division de psychiatrie communautaire à l'hôpital pour enfants Eastern Ontario, à Ottawa.
Le plus souvent, il s'agit de patients âgés de 12 à 17 ans qui s'infligent des coupures sur différentes parties de leur corps en utilisant toutes sortes d'objets, des lames de rasoir aux extrémités pointues d'un rapporteur d'angles, explique-t-il.
«Ils peuvent aussi se brûler. Ou encore s'infliger des contusions en se cognant les poings à répétition sur un mur. C'est en quelque sorte une façon de donner au corps toute une série de stimulations différentes qui leur permettent de ne plus se sentir aussi mal à l'intérieur.»
Le spécialiste explique que les blessures auto-infligées sont un symptôme de problèmes plus profonds, comme l'anxiété ou la dépression, causés par des facteurs complexes. Ce qui est clair, dit-il, c'est que la multiplication de ces cas affecte le système de santé à travers le pays.
Lorsque l'on est sujet à l'anxiété, l'un des aspects les plus récurrents auquel on doit faire face, ce sont les idées fausses que se font les gens.
Selon Joseph Bienvenu, professeur assistant de psychiatrie et de sciences du comportement à l'université Johns Hopkins (Baltimore, États-Unis), de nombreuses erreurs de jugement se forment autour des troubles de l'anxiété, et il devient ainsi plus difficile encore de lutter contre. Ces erreurs de jugements ne sont pas rares pour ceux qui en sont atteints, ceux qui connaissent une personne concernée ou ceux qui pensent être touchés. Nous avons recensé les 10 mythes les plus courants sur l'anxiété et les crises de panique.
Fin janvier, un Groupement de coopération sanitaire est né afin d’améliorer le suivi des malades mentaux. Une urgence pour leurs proches.
Schizophrénie, troubles bipolaires… Ce sont des maladies « invisibles ». Des pathologies qui plongent les proches des patients dans des trous noirs, d'où la psychiatrie peine parfois à faire jaillir un peu de lumière.
« En dehors de l'hôpital, tout va bien… sauf pour les proches »
Face à la complexité de l'accompagnement des maladies mentales, les structures hospitalières et sociomédicales corréziennes ont décidé de s'unir au sein d'un groupement sanitaire (GCS), en ce début d'année 2014 (notre édition du 29 janvier).
À la tête de l'Unafam 19, Claude Baudin fonde de grands espoirs sur le GCS. Son association fait partie des organismes qui ont soutenu cette création. « L'objectif, c'est de réduire le fossé entre les soins et "l'après-soins" », pointe ce père de famille de 75 ans.
« Avec la sectorisation de la psychiatrie, on a permis aux malades de revenir dans la cité. Mais ce sont des maladies à évolution lente et parfois les patients ne se soignent pas. Il faut un accompagnement. Une fois que les malades quittent l'hôpital et rentrent chez eux, tout va bien… sauf pour la famille ».
Un hommage au travail réalisé dans la prison Saint-Paul de Lyon.
Cela fait plus de quarante ans qu’Ernest Pignon-Ernest colle ses grands dessins baroques et éphémères sur les murs des cités du monde entier. Désaffectée depuis 2009, la prison Saint-Paul, à Lyon, a «ouvert» ses portes en septembre 2012 à Ernest Pignon-Ernest et à d’autres artistes (Georges Rousse…) pour une dernière intervention avant démolition. Les travaux que l’artiste présente à la galerie Lelong,Prisons,sont une trace de ce travail.
C’est à Saint-Paul qu’a sévi Klaus Barbie et que furent emprisonnés Jean Moulin et Raymond Aubrac. «Dans la première cour, une vieille plaque, cassée, délavée, indique que quatre résistants sont tombés sous les balles nazies. En réalité, ils furent arrêtés puis guillotinés par la police de Vichy. C’est cet événement qui m’a convaincu de participer à l’opération», explique Ernest Pignon-Ernest. C’est à ces hommes qu’il veut rendre hommage, sans chercher à les représenter. Il s’agit de les rendre présents dans ces murs. «L’œuvre, ce n’est pas le dessin, mais ce qu’il provoque dans le lieu», souligne l’artiste.
Si une galerie n’offre pas la force du lieu d’origine, elle permet aux visiteurs de découvrir les magnifiques dessins préparatoires des 300 œuvres glissées un peu partout dans la prison. Dans la première salle, des portraits d’hommes et femmes torturés ou exécutés, dénués de pathos. Dans l’autre, la série des «yo-yo», ces bouteilles en plastique que les taulards utilisaient pour s’envoyer des messages. Et, surtout, ces grands drapés, dans la tradition de la renaissance italienne, qui semblent recouvrir l’image de la mort.
LE PLUS. Une récente étude américano-suédoise met en évidence le lien entre le risque de maladie mentale chez l'enfant, et l'âge de son père à la naissance. Selon cette étude, seuls sont concernés les nouveaux-nés issus de pères de plus de 45 ans. Cette relation implique-t-elle toutes les pathologies ? Comment l'expliquer ? Décryptage d'Antoine Pelissolo, professeur de psychiatrie.
Les causes des maladies mentales demeurent encore largement mystérieuses, malgré de très nombreuses hypothèses et des recherches de grande qualité menées depuis plusieurs décennies.
Une enquête qui concerne 5 grandes pathologies
La question de l’inné et de l’acquis, même si elle est probablement trop schématique, reste un sujet de débat constant et fondamental pour une meilleure compréhension de ces affections. Parmi les facteurs de risque suspectés pour certaines maladies figure, depuis quelques années, l’âge du père à la naissance : plus il est âgé, plus l’enfant serait à risque de trouble psychiatrique ultérieur.
Cette hypothèse a été avancée surtout pour l’autisme et la schizophrénie, sur la base d’analyses effectuées dans de nombreux pays. Une très grande étude suédoise (publication du JAMA Psychiatry), effectuée sur plus de deux millions et demi d'habitants, vient de confirmer ces éléments avec une méthode scientifique très rigoureuse. Elle permet de conclure à nouveau, avec un haut niveau de certitude, que le risque de maladie mentale est plus élevé quand le père a plus de 45 ans à la naissance que lorsqu’il a moins de 25 ans.
Regard neuf sur l’Education nationale et l’intégration à la française, après la sortie d’un documentaire sur une classe d’accueil de jeunes immigrés à Paris. Rencontre avec 24 élèves et une prof exaltants.
Toutes ces télés, toutes ces radios, tous ces journaux, toute cette excitation, toutes ces lumières, tous ces«maintenant, j’ai besoin des deux gazelles»,tous ces«tiens-toi prêt pour le direct, t’as du répondant, ça va très bien se passer»,pour Andromeda, Daniil, Djenabou, Thathsarani, Yon, Xi, Maryam, Naminata, Mihajlo, Oksana et bien d’autres adolescents… Leur arrivée en France, terre d’accueil, n’a pas forcément eu lieu sur un tapis volant et le droit d’y rester a souvent été gagné (ou perdu) au prix d’une lutte harassante. Tout cet«énorme buzz»,aussi, et«la fierté»du ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon,«pour l’école de la République française et sa capacité d’accueil».En l’occurrence, le collège de la Grange-aux-Belles, dite «la GAB» ou, parfois même,«la grande méchante GAB»,situé en zone d’éducation prioritaire (ZEP), dans une cité du Xe arrondissement à Paris, collège archifui par la bourgeoisie intellectuelle de gauche locale, et par le biais du film, promu en modèle.
PRÉDIRE À REBOURS
Tout ce plébiscite enfin pour la Cour de Babel, de Julie Bertuccelli, un documentaire, sorti mercredi et dont le financement a été refusé par toutes les chaînes de télé, y compris Arte - qui a participé à l’aventure au moment du montage -, et le CNC (Centre national du cinéma), qui ne lui a accordé l’avance sur recettes qu’après la réalisation ? «C’est encore mieux d’être soutenu à la fin», s’exclame mi-ironique, mi-sincère, la productrice des Films du poisson, Yaël Fogiel.
La Cour de Babel est donc une histoire qui finit bien à plus d’un titre. Et il serait tentant de prédire à rebours, comme un collègue avisé, que «ce n’est pas très étonnant». Sauf que pas du tout. Rien ne va de soi, dans cette success-story qu’est le film, et surtout pas ce qu’il montre. Un an durant, Julie Bertuccelli a filmé des élèves dont le dénominateur commun n’est ni l’âge, ni l’origine sociale, ni le niveau scolaire, ni la religion, ni la langue, ni le parcours migratoire, mais la non-connaissance du français. Comment un groupe se forme ? Comment prend-il corps à partir d’une absence ? Par quelle alchimie des adolescents qui ne sont pas destinés à s’entendre, au sens premier du terme, s’allient pour apprendre, et vivent, selon l’une d’entre eux, «une seconde naissance» ? Et pourquoi, alors que la «lepénisation des esprits» ne fait plus un pli et que le gouvernement a renoncé à tenir ses promesses sur le droit de vote aux immigrés, la Cour de Babel emballe les salles lors des avant-premières dans toute la France, mais aussi en Belgique et en Suisse, dont certains cantons viennent d’effectuer une votation pour restreindre les flux migratoires ?
En 1947, Antonin Artaud écrit un texte magnifique sur le peintre hollandais. Qui sert de fil rouge à une exposition non moins passionnante sur le peintre hollandais au musée d’Orsay.
C’est la rencontre de deux folies qui ne ressemblent pas. En 1947, alors qu’il vient de passer plusieurs années à l’hôpital psychiatrique de Rodez où on lui a infligé une cinquantaine d’électrochocs, Antonin Artaud visite à Paris une exposition consacrée à Van Gogh. La vue de ces tableaux lui inspire un texte qu’il écrit en quelques jours : ce sera "Le suicidé de la société", un jet de lave où il accuse pêle-mêle la société, le frère du peintre et le docteur Gachet (chez qui Vincent a passé les derniers jours de son existence, à Auvers-sur-Oise) d’être responsables de la mort prématurée de l’artiste.
Affirmant ainsi que "c’est pourtant bien après une conversation avec le docteur Gachet que Van Gogh, comme si de rien n’était, est rentré dans sa chambre et s’est suicidé". Artaud sait de quoi il parle :
J’ai passé 9 ans moi-même dans un asile d’aliénés et je n’ai jamais eu l’obsession du suicide, mais je sais que chaque conversation avec un psychiatre, le matin, à l’heure de la visite, me donnait l’envie de me pendre, sentant que je ne pourrais l’égorger."
"Van Gogh, le suicidé de la société", au musée d’Orsay, jusqu’au 6 juillet
Si nous étions dans le siècle de Darwin, si le temps n’avait pas été accéléré par Internet et les réseaux sociaux, si un livre académique épais et compliqué pouvait encore secouer la grande actualité, celui de Michael Witzel aurait provoqué un formidable séisme. Des colloques de préhistoriens, de linguistes, d’anthropologues auraient été organisés en urgence. Des journalistes auraient été envoyés couvrir des séminaires savants s’achevant, façon bataille d’Hernani, en pugilats de barbes grises et de crânes dégarnis. Pro-Witzel d’un bord, anti-Witzel de l’autre. Il y aurait eu des blessés, et peut-être des morts.
Bien sûr, il n’en a rien été. The Origins of the World’s Mythologies, « Les origines des mythologies du monde » (Oxford University Press), a paru en janvier 2013, et, hors de petits cercles de spécialistes, il est passé remarquablement inaperçu. Le projet et la théorie de Michael Witzel, professeur de sanskrit à Harvard (Massachusetts), sont pourtant d’une extraordinaire portée.
Qu’on en juge : l’éminent linguiste dit avoir retrouvé rien de moins que les bribes de nos premières histoires, celles qui peuplaient l’imaginaire des quelques centaines d’Homo sapiensqui venaient de quitter l’Afrique de l’Est, voici 65 000 à 40 000 ans, avant de se répandre à la surface de la Terre.
De ces légendes primordiales, ou plus exactement de ces représentations de l’homme et de l’Univers, dit Michael Witzel, il reste encore les échos dans les grandes mythologies du monde. La thèse est ambitieuse et fascinante : une part de nos réflexes mentaux, la manière dont nous nous représentons l’Univers, nous viendrait de cette époque où Homo sapiens ornait les parois de Lascaux ou d’Altamira, et avait pour seuls instruments des outils taillés dans l’os, le bois ou le silex…
C'est un titre qui ne pouvait que titiller le chroniqueur de la science improbable. Parue le 18 février dans Psychological Science, l'étude s'intitule : « Génie du mal ? Comment la malhonnêteté peut mener à une plus grande créativité ». Ses auteurs, Francesca Gino (université Harvard) et Scott Wiltermuth (université de Californie du Sud), font partie de ces chercheurs passionnés par « les comportements non éthiques ».Ce qui est bien naturel quand on sait que, chaque année, lesdits comportements coûtent à la société des milliers de milliards de dollars.
Gino et Wiltermuth ne se demandent pas pourquoi on viole si souvent les limites posées par la loi et la morale (la phrase précédente répond à la question), mais s'il existe un lien entre malhonnêteté et créativité. Si son mépris des règles a conduit le banquier Bernard Madoff à élaborer un ingénieux système de Ponzi pour plumer ses clients en toute impunité pendant des décennies. Ou si Lex – le mal prénommé – Luthor tire de son immoralité les stratagèmes diaboliques qu'il invente pour terrasser son ennemi juré, l'exaspérément gentil Superman. Résumons-le ainsi : le génie vient-il aussi du mal ?
L’ANSM publie sur son site la RTU (Recommandation Temporaire d'Utilisation) accordée au Baclofène, prenant acte des études conduites sur son rôle dans le traitement de l’alcoolisme.
Nouvelle étape dans la vie de ce myorelaxant, décontractant musculaire, disponible depuis plus de 40 ans pour une indication qui n’avait rien à voir avec l’abus d’alcool.
Telle qu’elle est présentée, la RTU veut encadrer, et donc sécuriser les milliers de prescriptions hors (AMM) Autorisation de Mise sur le Marché qui accompagnaient la diffusion médiatique de la bonne nouvelle : il y a quelque chose nouveau dans la prise en charge de la dépendance à l'alcool.
Les détails techniques de l’autorisation actuelle ne manqueront pas d’être discutés, si l’on en croit les nombreux communiqués échangés ces dernières semaines : quel rôle pour le médecin généraliste ? Quelle place pour le pharmacien ? Faut – il être addictologue pour le prescrire ? Et quel type d’addictologue, en libéral, en institution, et dans quelle institution, un CSAPA, un hôpital….
Les raisons évoquées ne changent pas : la sécurité, éviter les accidents ; l’efficacité, organiser et garantir la prise en charge globale… A priori, la stratégie en étape semble intéressante.
Les médecins du monde entier réaliseront cette année cent millions de consultations par internet, soit une augmentation de 400% par rapport à il y a seulement deux ans, affirme une étude publiée jeudi au Panama dans sa version espagnole. Selon Francisco Martín, gérant du cabinet conseil Deloitte chargé de l'étude, cette augmentation est dûe aux «nécessités de réduire les coûts sanitaires dans de nombreux pays industrialisés et au meilleur accès de larges parties de la population aux nouveaux supports et technologies».
La ministre des Droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a souhaité vendredi que l'entretien médical prévu au 4e mois de grossesse soit mis à profit pour améliorer le repérage des violences faites aux femmes. «Si l'on veut aider le plus tôt possible les femmes battues, c'est dans le système de soins que les solutions se trouvent et nulle part ailleurs», a souligné la ministre lors d'un colloque sur le sujet organisé à Paris par la chaire de Santé de Sciences Po, en partenariat avec la Mutualité Française et la MGEN.
Une mère hospitalisée au centre de santé de Thies au Sénégal le 11 mars 2014 | Seyllou
"Six de mes sept enfants sont nés à la maison", affirme Diakhère Ndong, une mère de famille d'une localité de la région de Thiès (ouest) où des accouchements à domicile et sans assistance médicale, souvent mortels, font le lit de "drames".
"Pour mon septième enfant, l'infirmier m'a internée quand je suis venue me soigner de paludisme. J'ai accouché deux heures après", dit cette femme menue de 40 ans enceinte de son huitième enfant, vivant à Ndiaganiao qui polarise 39 villages totalisant quelque 50. 000 habitants.
Mme Ndong est assise sur une banquette avec d'autres femmes enceintes devant une maternité - une case au toit de zinc -, dans une vaste cour balayée par un vent frisquet.
"Quand je commence à ressentir des maux de ventre, c'est souvent la nuit. Je n'ai pas toujours une charrette ou un autre véhicule pour aller" dans une structure de santé, poursuit-elle.
- Faute de transport, on accouche à la maison -
Comme elle, de nombreuses femmes des zones rurales de cette région sont ainsi obligées, faute de moyens de déplacement notamment, d'accoucher à domicile, rapportent des sources sanitaires.
A Notto-Diobass, un village proche de Ndiaganiao, la structure de santé locale a enregistré en janvier "quinze" naissances, par quinze femmes dont "dix ont accouché à domicile", indique la sage-femme Adja Oumou Anne.
"Les drames proviennent de ces accouchements à domicile. Il est arrivé que des femmes meurent d'hémorragie. C'est un drame que nous ne souhaitons plus revivre", souligne Amadou Bèye, unique infirmier de Ndiaganiao, lors d'un forum sur la santé.
Ce forum s'est tenu en présence de responsables de l'Association pour la médecine et la recherche en Afrique (Amref), une ONG africaine de santé publique, et de la Fondation SanofiEspoir, basée en France.
L'Amref et la Fondation Sanofi Espoir ont organisé cette semaine un voyage de presse au Sénégal dans le cadre de leur programme de lutte contre la mortalité maternelle et infantile en Afrique.
Selon l'infirmier Bèye, sur 263 accouchements en 2013 à Ndiaganiao, 61 l'ont été à la maison, soit près de 25%.