En verra-t-on un jour fleurir dans tous les villages (désertifiés) de France ? Ce ne serait pas pour déplaire à Franck Baudino, PDG de l’entreprise H4D (pour Health for Developement) spécialisée dans la télémédecine. En attendant sa première « Consult-Stations » vient d’être implantée au sein d’une résidence pour seniors du groupe Sairenor, à Cluny en Bourgogne. Une « Consult-Stations » se présente comme une petite cabine composée entre autres d’une place pour s’asseoir, d’un écran d’ordinateur et de plusieurs capteurs permettant d’effectuer diverses mesures. Ici, il est possible pour le patient de se faire mesurer seul sa tension, sa fréquence cardiaque, ou encore son taux d’oxygénation dans le sang, en plus des paramètres classiques que sont la taille, le poids et la température. Par ailleurs, dans une version plus sophistiquée, des tests de glycémie, auditifs ou encore des électrocardiogrammes peuvent-être réalisés, tandis qu’un dermatoscope complète l’équipement disponible à bord. Les résultats obtenus sont stockés sur une base hébergée sur un site intitulé « Jemesurveille.com » et le patient reçoit deux tickets (dont un à donner à son médecin) où sont précisés les codes d’accès à ces données.
Elle a 12 ans, peut-être 13. A genoux dans la terre d’un potager, Alyson attrape à deux doigts un ver de terre et l’exhibe avec jubilation devant la caméra. On la retrouve plus tard dans une cuisine, préparant un gâteau avec une jeune femme. Soudain, Alyson s’arrête de pétrir la pâte : son imagination en a vu sortir des « bêtes », l’angoisse la prend, elle ne peut continuer. A ciel ouvert, le magnifique film de Mariana Otero sorti en salles en janvier, se reflète bien dans cette contradiction : à mesure que l’on y chemine, on découvre que rien n’est ordinaire derrière l’apparente banalité des gestes quotidiens. Alyson, Amina, Evanne ou Jean-Hugues ont une manière singulière de bouger, de communiquer, d’être au monde. Plus on croit les approcher, plus ils nous échappent. Et plus ils nous touchent.
COURTIL, UNE INSTITUTION PUBLIQUE BELGE
A ciel ouvert a été tourné au Courtil, une institution publique belge qui accueille 250 enfants et adolescents en grande difficulté psychique. Beaucoup sont atteints de troubles autistiques. Il ne s’agit pourtant pas d’un film sur l’autisme, ni sur le handicap mental. « J’ai voulu donner à comprendre quelque chose de la folie, qui est l’altérité la plus grande », explique Mariana Otero. A ciel ouvert est un film sur la radicale différence de l’Autre. Sur ces enfants et leur souffrance, il porte un regard libre, créateur, résolument au-dessus des polémiques.
Or les dissensions, voire les passions ne manquent pas autour de l’autisme. Des passions qui se traduisent en images, comme le montrent de nombreux documentaires récemment réalisés sur ce grave trouble du développement. A commencer par Le Mur. La psychanalyse à l’épreuve de l’autisme, de Sophie Robert, violente charge contre l’approche psychanalytique de ce handicap, dont la diffusion sur Internet, interdite depuis deux ans par la justice, est à nouveau autorisée depuis le 16 janvier.
BATAILLE IDÉOLOGIQUE ENTRE LA PÉDOPSYCHIATRIE FRANÇAISE ET LES TENANTS DE TECHNIQUES COMPORTEMENTALISTES
Pour comprendre en quoi A ciel ouvert, œuvre de pur cinéma, diffère des documentaires plus ou moins militants que l’on peut voir par ailleurs, il faut revenir sur les années agitées que viennent de connaître les familles et les professionnels concernés par l’autisme, déclaré grande cause nationale 2012.