A la veille de la présentation à l’Assemblée nationale du rapport parlementaire sur la psychiatrie, un état des lieux des maux de la psychiatrie en France et les remèdes possibles (1)
«Il y a plus de psychiatres dans une rue du 5e arrondissement de Paris que dans le département de la Creuse !» Le psychiatre Frédéric Rouillon, chef de service à l’hôpital parisien Sainte-Anne, aime cette comparaison pour résumer l’un des principaux problèmes de la psychiatrie en France, à savoir une très inégale répartition des praticiens sur le territoire, notamment entre zones urbaines et rurales. Et ce, alors même qu’avec 13 800 psychiatres, la France est plutôt mieux dotée que d’autres pays européens.
Le psychiatre Roland Broca, qui a longtemps travaillé à l’hôpital de Laon (Aisne) et qui est aujourd’hui installé en libéral dans le 7e arrondissement de Paris, constate qu’ils sont nombreux, «après quelques années dans des services de psychiatrie publique, à s’installer en cabinet», généralement dans les grandes villes. Du coup, les praticiens se plaignent d’être débordés… et les patients – ou leur famille – d’être insuffisamment suivis.