Louis Mesplé
14/12/2013
Bal masqué, hôpital de Picauville (Manche). Sans date. (Photographe inconnu. Archives Fondation Bon-Sauveur)
A la demande d’une institution médicale, la Fondation Bon-Sauveur, l’historien
Philippe Artières et le photographe
Mathieu Pernot se sont immergés dans les archives de l’hôpital psychiatrique de Picauville (Manche). Dans de vieux bâtiments voués à la démolition, ils ont trouvé parmi des centaines de documents contenus dans des cartons, un fonds photographique important.
De ce travail de recherche, commencé en 2010, une exposition et un livre sont nés sous le titre « L’Asile des photographies ». L’exposition (co-produite avec « La Maison Rouge ») est visible au Centre d’art
« Le Point du Jour » à Cherbourg. Le livre a reçu le prix Nadar 2013.
Défilé des aliénés le jour de la fête du Bon-Sauveur. Sans date. (Photographe inconnu. Archives Fondation Bon-Sauveur)
Les auteurs aiment dire que cette recherche rencontre plutôt l’histoire de la photographie que celle de la psychiatrie.
Il semblerait en effet que, des années 30 à récemment, tous les secteurs de l’hôpital aient fait le sujet de prises de vues : patients et personnel soignant, architecture, vie quotidienne et officielle de l’hôpital. Tous les statuts et les applications de la photographie y sont représentés : le portrait d’identité, le reportage, l’instantané, la carte postale, l’anonyme et l’imagerie médicale. En tout, une collection.
Cette profusion de pratiques rejoint le roman de la photographie, ses particularités et même ses particularismes, telle les photos faites par et pour les religieuses, des carmélites héritières des fondatrices de l’institution en 1837.
La communauté des religieuses du Bon-Sauveur de sortie. Photographe (l’une d’entre elles) inconnue. Sans date.