Un crâne découvert dans une grotte de Chine méridionale présente au niveau du temporal droit une fracture résultant d’un coup porté à l’aide d’un objet contondant. Il s’agit du plus ancien témoignage archéologique de violence : la victime, qui a survécu à son agression, était un Homo sapiens archaïque ayant vécu entre 200 000 et 150 000 ans avant le présent.
Est-ce à dire que la violence en général, et la guerre en particulier, s’enracine profondément dans l’histoire de l’humanité ? Qu’elle est inhérente à notre nature ? Inscrite dans nos gènes ? C’est pour contrer ce genre d’assertions, relevant d’une anthropologie « noire » fortement idéologisée, que Marylène Patou-Mathis, docteure en préhistoire, a choisi de mener une interrogation croisée des données de l’archéologie et de l’anthropologie, agrémentée d’incursions en philosophie, biologie ou psychanalyse.