"Les vacances se sont-elles bien passées. Et la rentrée ?", demande-t-il à l'un. "Ah, tu fais du skate", dit-il en souriant à un autre, qui vient d'entrer dans le bureau, planche à roulettes sous le bras. Ce mercredi après-midi de septembre, le professeur Bruno Falissard assure sa consultation hebdomadaire à l'hôpital Robert-Debré (Paris). Dans sa salle d'attente, des enfants et adolescents à l'âme plus ou moins cabossée : hyperactifs, autistes, dépressifs... Le pédopsychiatre prend son temps, vérifie des informations médicales sur son smartphone, discute des choix thérapeutiques avec ses petits patients et leurs parents. Son allure est décontractée, ses mots simples, la confiance qu'il inspire est palpable.
Quand il était interne en psychiatrie, le choix de s'occuper d'enfants n'avait pas été immédiat. "Il faut être honnête, quand on est un jeune médecin, la psychiatrie adulte est plus attirante. Les tableaux cliniques sont plus clairs, comme dans les livres. La pédopsychiatrie, c'est le chaos, on n'y retrouve pas ses petits", raconte ce Bordelais d'origine avec une pointe d'accent du Sud-Ouest. Il a en tout cas fini par y trouver son compte."J'aime parler à un enfant, poursuit-il. Cela nécessite d'être complètement honnête avec soi-même et avec l'autre. Quand on lui demande comment il va, il faut vraiment s'intéresser à lui. C'est une leçon de vie." La pratique clinique n'est cependant qu'une part minoritaire des activités de ce pédopsychiatre père de trois enfants, au parcours atypique.