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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 24 avril 2013

Encore une manif de blouses blanches à Madrid


Plusieurs milliers de médecins, infirmières et autres professionnels de la santé ainsi que leurs sympathisants ont manifesté dimanche à Madrid pour protester contre les coupes budgétaires affectant ce secteur et les projets de privatisation partielle de centres de soin publics. Selon les organisateurs, quelque 70.000 personnes ont participé à cette marche, la cinquième cette année à Madrid, tandis que selon la police, les manifestants étaient entre 3.000 et 5.000. Le gouvernement régional de Madrid, qui est dirigé par le Parti populaire (droite) du Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, compte externaliser la gestion de six des 20 grands hôpitaux publics et de 27 des 270 centres de soins de la région. Et les professionnels de la santé estiment qu'une privatisation de la direction des hôpitaux risque d'entrainer une détérioration de la qualité des soins au profit de la rentabilité. Le gouvernement de M. Rajoy a réduit de 7 milliards d'euros par an les dépenses de santé dans le cadre d'un plan de rigueur destiné à économiser 159 milliards d'euros pour sortir le pays de la crise budgétaire d'ici 2014.



Cures thermales : les bienfaits à l'étude

 Comme Saujon, plusieurs stations thermales vont expérimenter un protocole de sevrage des médicaments anxiolytiques et hypnotiques en complément d'une cure thermale.  photo dr

Comme Saujon, plusieurs stations thermales vont expérimenter un protocole de sevrage 

des médicaments anxiolytiques et hypnotiques en complément d'une cure thermale. PHOTO DR

Une importante étude scientifique nationale a été élaborée par des professeurs d'université de Paris et Bordeaux (unités de recherche Inserm). L'étude SPECTh, comprenez l'étude du « Sevrage de psychotropes par éducation psychothérapique en cure thermale », va donc être mise en œuvre dès le début de l'année 2011 par quatre stations thermales à orientation psychosomatique. Leurs équipes vont mettre en place un protocole de sevrage des médicaments anxiolytiques et hypnotiques en complément d'une cure thermale à titre expérimental (procédure validée par le Conseil scientifique de l'Inserm).

Le Télégramme  

Psychiatrie. La violence du mimétisme est dévastatrice

21 avril 2013
Neuropsychiatre et neurologue, Jean-Michel Oughourlian vient de publier « Notre troisième cerveau » aux éditions Albin Michel (*). Selon lui, le « désir est mimétique » et peut engendrer la violence.
Expliquez-nous votre théorie des trois cerveaux. Pour faire simple, j'ai représenté trois cerveaux : - Le premier, celui de la connaissance, de l'intelligence, de la motricité, de la sensibilité, du langage et de la mémoire. - Le deuxième cerveau ou cerveau émotionnel, encore appelé cerveau limbique, qui est celui des sensations, des sentiments, des émotions et de l'humeur. - Le troisième cerveau qui est le cerveau de la relation à l'autre, constitué par les neurones miroirs c'est-à-dire par deux cerveaux qui viennent de se rencontrer et qui se reflètent mutuellement. 

Pouvez-vous expliquer le passage de l'enseignement de Freud aux thérapies cognitives venues d'outre-Atlantique ? 
La psychanalyse de Freud cherche dans l'inconscient des éléments qui déterminent les symptômes névrotiques afin de les faire disparaître. La névrose étant une mauvaise réponse à une bonne question : comment surmonter son angoisse. Les thérapies cognitivo-comportementales (T.C.C.) visent à désensibiliser le patient des objets ou des situations qui l'effraient. Et au fond, à faire disparaître les effets du symptôme plutôt que sa cause. 





mardi 23 avril 2013




Bayonne : bras de fer à la Poste après la tentative de suicide

Entre la direction et les employés de La Poste, le torchon brûle au tribunal

Les postiers étaient nombreux, hier, au tribunal de Bayonne.

Les postiers étaient nombreux, hier, au tribunal de Bayonne. (Photo T. V.)

Début mars, le pire fut évité de justesse. Mais en tentant de se suicider sur son lieu de travail, cet employé de La Poste a causé une véritable onde de choc. Au centre de tri de Bayonne (1), où il s’est pendu, l’homme a pu survivre grâce à l’intervention d’un de ses collègues. Des collègues qui n’oublient rien et qui, depuis ce triste jour, affichent toujours plus de défiance vis-à-vis de la direction.

À tel point, d’ailleurs, que ce petit monde avait rendez-vous au tribunal de Bayonne, hier matin.
Selon les représentants des salariés, l’encadrement a commis un délit d’entrave au fonctionnement du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT)

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Punir, c’est con. Parfois, c’est bon

S'il est une chose qui me déprime profondément c'est l'idée de me taper jusqu'à la fin de ma carrière ces réunions à la con où l'on feint de s'interroger pour la première fois dans l'histoire de l'humanité sur la différence entre sanction et punition, où l' intervenant extérieur baisse d'un ton, cligne des yeux et explore (sans bien sûr culpabiliser ces bourreaux de profs sommaires dans leur envie de châtier, aveugles dans leur manière monolithique de considérer leurs relations avec les élèves, "tu punis, ce n'est pas sale. C'est juste que tu vas mal")  la possibilité d'un monde meilleur où l'on s'y prendrait différemment, en surmontant les névroses de l'élève, de soi-même, en analysant tout à tête reposée (ses peurs, ses réflexes, ses pulsions, sa vie antérieure), en suivant douze protocoles, bref, en passant trois semaines sur un truc qui méritait cinq minutes. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai subi ce type de raout à la croûte.

Je n'aime pas punir. Je punis très peu. D'abord parce que ça m'ennuie. Parce que je n'aime pas, contrairement à Zazie, "faire chier les mômes". Parce que je le fais mal, sans conviction, sans motivation. Parce que remplir le papelard  ad hoc ou ramasser la punition m'assomme. Parce que je préfère qu'un incident soit réglé sur le champ, traité immédiatement. Je préfère, en général, m'en tenir à quelques remarques franches  voire cassantes, à deux minutes de discussion à la fin du cours, à des systèmes de dissuasion (à la Jack Bauer, parfois). Je comprends tout à fait que l'on fasse autrement

lundi 22 avril 2013

Un paradoxe : le travail physique augmente le risque cardio-vasculaire

 18/04/2013

Le constat ne tombe pas sous le sens. Une activité professionnelle exigeante sur le plan physique exposerait à un risque cardio-vasculaire plus élevé, selon deux études présentées au congrès de l’EuroPrevent 2013. Si une activité physique régulière est recommandée pour la santé, les effets ne s’avèrent pas identiques selon qu’elle est pratiquée un cadre professionnel ou de loisir.

dimanche 21 avril 2013

De l’hospitalité en psychiatrie

14 avril 2013

Plus de 1 000 personnes étaient présentes l’an passé au meeting du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire à Montreuil. Depuis un an, une période politique s’est close avec le départ de Nicolas Sarkozy. Il s’était illustré en 2008 avec un discours criminalisant les malades mentaux, un budget inaugurant un nouvel enfermement et des mesures répressives contenues dans la loi du 5 juillet 2011. Cette loi indigne, combattue par «les 39» et l’ensemble des syndicats, de nombreux patients et parents, a introduit la pratique de soins sans consentement au domicile du patient, pervertissant la notion même de relation soignante basée sur la confiance. Les familles sont placées dans une position intenable, le foyer servant de lieu de soins à la place de l’hôpital. Six mille citoyens (professionnels, parents, patients) viennent de signer un nouvel appel du Collectif des 39 :
- Pour la suppression (et non l’adaptation) des dispositions liberticides de la loi du 5 juillet 2011.
- Pour redonner à la psychiatrie comme mission essentielle de soigner des personnes en souffrance et non d’éradiquer des symptômes, ni de normaliser des populations.
- Pour la mise en chantier d’une ambitieuse loi-cadre prévoyant notamment une formation spécifique à tous les métiers de la psychiatrie, des moyens humains suffisants en qualification et en nombre, une réforme de l’évaluation en fonction de critères issus de la clinique et non de l’entreprise.
Le changement en psychiatrie nécessite que soit d’abord abrogée cette loi. Mais les ambitions du Collectif des 39 vont au-delà : nous voulons fédérer tous ceux qui veulent participer à une refondation de la psychiatrie car depuis des années, une succession de lois a attaqué la possibilité du soin psychique, aussi bien en psychiatrie que dans le médico-social. La prise en charge relationnelle singulière est remise en cause au profit d’un formatage imposé par l’obligation de se plier à des protocoles élaborés par les «experts» de la Haute Autorité de santé (HAS). Ceux qui subissent leur maladie doivent aussi supporter la privation de leurs droits fondamentaux et la réalité d’une ségrégation sociale. Des témoignages révoltants de cette dégradation nous arrivent de toutes parts. Pourtant d’autres pratiques existent, elles se réclament de la psychothérapie institutionnelle, du désaliénisme, de la psychanalyse, d’une conception humaine de la relation. La refondation de la psychiatrie ne peut venir des «experts» de la HAS, mais d’une prise de parole de tous ceux qui se sentent concernés, mais aussi des artistes et créateurs qui se sont engagés avec nous, et de tous les citoyens qui ne peuvent supporter des lois bafouant les droits de ceux qui mériteraient au contraire la protection de la Cité. Le Collectif des 39, en partenariat avec les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active, appelle à la tenue «d’assises citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie et le médico-social», les 31 mai et 1er juin à Villejuif. Ces assises seront basées sur les témoignages et les expériences de terrain qui seront les éléments constitutifs de propositions concrètes.
Parmi les signataires : Hervé Bokobza, Mathieu Bellahsen, Marie Cathelineau, Patrick Chemla, Dominique Damour, Yves Gigou, Serge Klopp, Paul Machto, Sylvie Prieur…

Elisabeth Roudinesco et Georges Devereux au festival de Cannes.

THEATRE - « On ne paie pas, on ne paie pas ! », de Dario Fo

Une comédie épatante

Dans une nouvelle traduction, une production très efficace de la très célèbre pièce du prix Nobel de littérature.
ON CONNAÎT cette pièce sous le titre de « Faut pas payer ! » Elle est souvent jouée, parfois magistralement, et l’on peut citer Marie-Christine Orrydans une mise en scène de Jacques Nichet. Mais on oublie tout en se laissant porter par ce spectacle venu de Suisse. Une traduction nouvelle de Toni Cecchinato et Nicole Cochat, une scénographie de CristianTaraborrelli, une mise en scène très bien rythmée de Joan Mompart.
L’argument est simple : des femmes refusent un beau jour de payer complètement leurs achats au supermarché… et tout va plus loin ! Premiers représentants de l’ordre, leurs maris pourtant exploités. Il faut leur cacher. De mensonge en mensonge, tout va se déglinguer…
En deçà de la critique féroce de la société que développe Dario Fo, qui a repris son texte en 2007 pour l’actualiser – et la proximité, accentuée par la traduction, est hallucinante –, il y a une farce très efficace. On s’amuse. Les comédiens sont excellents. Celle qui mène la danse a une énergie folle et elle ne dérape jamais : elle joue sincèrement cette belle figure de la dignité et du courage, défauts humains compris. Tout le petit groupe est excellent.
Ce qui est très beau, dans le théâtre de Dario Fo, c’est qu’il y a toujours quelque chose d’exagéré, de farcesque, d’énorme, mais qu’il y a aussi une humanité profonde en chaque personnage, en chaque situation. C’est cela qui touche. Cette empathie que Dario Fo a pour les êtres auxquels il donne la parole, sa générosité, sa malice héritée de la grande commedia dell’arte.
› A. H.
Théâtre 71 de Malakoff (tél. 01.55.48.91.00, www.theatre71.com), à 20 h 30 les mardi et vendredi, à 19 h 30 les mercredi, jeudi et samedi, à 16 heures le dimanche. Durée : 1 h 50.
Abonnés 18/04/2013

Le bon antidouleur fait mal au portefeuille

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Publiée en 2008, une étude américaine a fait le bonheur de ceux qui n'aiment pas le vin. L'expérience consistait à faire goûter cinq crus à des cobayes ne disposant que d'une seule information : le prix de la bouteille. Chacun d'eux, placé dans un appareil à IRM, devait noter la boisson pendant que les chercheurs mesuraient l'activation d'une zone cérébrale associée au plaisir. Tout le sel du test venait du fait qu'il n'y avait pas cinq vins différents, mais seulement trois. Des bouteilles bas de gamme étaient affichées deux fois, la première avec leur vrai prix (5 dollars), la seconde après une forte inflation (45 dollars), tandis qu'un grand cru (90 dollars) était lui aussi dédoublé, à la baisse cette fois (10 dollars). Au milieu venait une bouteille à 35 dollars. Et qu'arriva-t-il ? Le plaisir ressenti par tous les participants suivit exactement la courbe des prix : le picrate devint du bon vin et la dive bouteille une quelconque piquette. Preuve que le plaisir a un prix... ou que le prix donne du plaisir.
Toujours en 2008, une autre équipe a voulu expérimenter cet effet-prix sur un type différent de produit : les médicaments antidouleur. Publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), l'étude raconte comment, après avoir recruté des volontaires - rémunérés - par petite annonce, les chercheurs leur ont annoncé qu'ils allaient tester un nouvel analgésique bientôt mis sur le marché. Après leur avoir fait lire une brochure sur cet opioïde, les expérimentateurs expliquèrent à une moitié des cobayes que chaque comprimé coûtait 2,50 dollars tandis que l'autre moitié apprenait que le médicament avait été obtenu au rabais, pour 10 cents l'unité.
LIEN SOCIAL   

La fabrique des folies. De la psychanalyse au psychopharmarketing

Auteur(s): Mikkel Borch-Jacobsen -
éd. Sciences humaines, 2013 (357 p. ; 16 €)
Il est quand même des faits qui sont pour le moins troublants. Aux Etats-Unis, entre 1846 et 1944, on comptabilisa 76 cas de personnalités multiples. En 1984, on en comptera 1000 et en 1989 4000. En France, le taux de dépression a été multiplié par sept entre 1970 et 1996, celui du trouble bipolaire s’étant accrue de 4000 % entre1994 et 2002. En Grande Bretagne, le déficit d’attention avec hyperactivité concernait 6000 sujets en 1994, contre 345 000 en 2002. 
Quelle est donc cette épidémie qui semble s’emparer des patients ? Pour Mikkel Borch-Jacobsen, il ne s’agit nullement de l’éclosion de maladies imaginaires. L’angoisse existentielle, le mal de vivre, la tristesse, la difficulté d’avoir des relations, les comportements inadaptés, les errances du désir ont toujours existé. Mais, selon les périodes historiques, ces troubles, profitant de niches écologiques favorables, viendraient se cristalliser sous forme d’une maladie mentale transitoire. Ce ne sont donc pas tant les progrès de la science psychiatrique qui permettent d’affiner le diagnostic, mais les malades qui s’identifient aux descriptifs des nomenclatures en vigueur. 


AP-HP : nouvelle manifestation devant l’Hôtel-Dieu

La direction générale de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) doit annoncer prochainement ce qu’elle compte faire des urgences de l’Hôtel-Dieu, dans le 4e arrondissement parisien. Une manifestation a été organisée le 18 avril devant l’hôpital pour réclamer le maintien du service. Y ont participé des élus de gauche : Danielle Simonnet, conseillère de Paris, élue du 20e arrondissement, et secrétaire nationale du Parti de gauche, ainsi que Jacques Boutaud, le maire (Europe écologie les verts) du 2e arrondissement.

Jean Leonetti : « Sur l’euthanasie, il faut sortir de l’ambiguïté »


Le débat sur la fin de vie va rebondir jeudi prochain avec la discussion à l’Assemblée d’une nouvelle proposition de loi du député-maire d’Antibes. Le père de la loi de 2005 entend à la fois corriger certaines imperfections de la législation et obliger le gouvernement à préciser ses intentions sur l’euthanasie. Il s’explique.

Le Généraliste. Alors qu’on attend l’avis du CCNE fin avril, pourquoi cette proposition de loi sur la fin de vie ?

Jean Leonetti. Je rencontre régulièrement des personnes qui pratiquent la loi de 2005 et qui m’ont fait part de certaines difficultés. Je continue de faire ce qu’on appelle le "service après vote" et de repérer ce qui est satisfaisant et ce qui l’est moins dans cette loi. Il y a un peu moins d’un an, j’ai constaté qu’il y avait deux dispositifs qui ne fonctionnaient pas. D’une part, les directives anticipées, dans la pratique c’est assez mal connu, et d’autre part, la résistance encore présente de certains médecins dans la phase terminale. A mes yeux, il n’y a pourtant pas de débat sur cette question car personne ne conteste que le malade ne doit pas souffrir en phase terminale. La loi le dit assez clairement. La qualité de vie prime sur la durée de vie. On peut donc utiliser les médicaments quels qu’ils soient pour soulager la souffrance physique ou morale, même si cela a pour effet de raccourcir la vie en phase terminale.

CES PATHOLOGIES QUI N’ONT PAS LIEU D’ÊTRE CHRONICISÉES


Certaines situations placent le patient dans un statut qui ne devrait pas être le leur. De nombreuses pathologies somatiques ou psychosomatiques revêtent abusivement le qualificatif de chronique. Comment l’éviter ou en sortir ?

Depuis plusieurs années j’explique à Monsieur P. patient hypocondriaque à ses heures la non-pertinence du dosage des PSA. Les choses semblent avoir été entendues, et il n’a d’ailleurs aucun signe évocateur d’une pathologie prostatique. Au cours de vacances (les miennes), le médecin consulté (pour une pharyngite) lui prescrit ce dosage qui revient légèrement perturbé et… l’envoie rencontrer l’urologue… Alea jacta est : il a peut être des cellules cancéreuses dans la prostate, entendu comme « j’ai sûrement des cellules cancéreuses dans la prostate ». Proposition de celui ? ci de rentrer dans une « étude ». Depuis, biopsies 2 fois par an (revenant toujours négatives), PSA à répétition aux résultats fluctuants, mais surtout une étiquette de malade sur le front, dont jamais il ne se pourra se défaire, car pour lui le doute persistera toujours. Sa vie est rythmée par ces événements, toute fluctuation de ses érections et toute douleur sont vécues comme un « signe » et chaque examen, chaque attente de résultats sont précédés de longues périodes d’angoisse avec leur cortège de somatisation. Un long travail commun mène à une acceptation d’arrêt de l’étude. Un mois plus tard il revient angoissé et me dit qu’il n’a pu résister à l’appel des biopsies, les résultats arriveront la semaine prochaine...
Injure et agression verbale dans le soin en psychiatrie
17.04.2013
« On n'est pas là pour se faire insulter », disait récemment un soignant après qu'un patient eut monté le ton dans un échange. Pas là pour ça, certes, mais après ? Comment prendre la distance nécessaire vis-à-vis de l'insulte ? Que vient faire et dire l'insulte dans les rapports soignants/soignés ?

homme colère insultes

Étymologie de « injure »

Le mot « injure » est issu du latin « insulto » qui signifie littéralement « s'élancer sur », « attaquer » « outrager »1. Il procède d'un sens très agressif, très actif. L'injure est donc avant tout un acte d'agression. Il convient toutefois de noter qu'il s'agit d'une agression verbale et non physique. La blessure induite, si elle peut être douloureuse pour l'esprit, pour l'ego, ne marque pas dans le corps.
Aujourd’hui, les tribunaux, les revues « people » abondent de demandes de réparations pour injures ou outrages et nombre d'entre elles aboutissent à ce que la justice statue et demande réparation du préjudice. 
Sigmund Freud  disait : « Le premier être humain à jeter une insulte, plutôt qu'une pierre est le fondateur de la civilisation »2. La vie humaine est préservée. Il y a meurtre de l’adversaire certes, mais meurtre symbolique. L’autre est reconnu comme égal, comme humain, pour et de qui la vie est importante malgré le différend. Dans le cadre du soin, nous considérerons avec lui qu'il s'agit ici aussi d'un acte symbolique. L’agression physique qui est un acte grave vis-à-vis d'un soignant, répréhensible, induisant une réponse institutionnelle est évitée.
« Prendre la distance nécessaire vis-à-vis de l’insulte : un travail indispensable au soignant... »

Quelle étiologie de l’injure?

Posons-nous la question du processus qui aboutit à l’insulte. Deux propositions peuvent ainsi être faites :

La notion de transfert/contre transfert

Le transfert est un terme proposé par Freud dans le cadre de la théorie psychanalytique correspondant au transfert de sentiments sur la personne du médecin3. Dans la cure, tout comportement actuel a son origine et est en accord avec les expériences passées. Il révèle donc au patient, par la relation affective que celui-ci établit avec son analyste, tout un ensemble inconscient d'attitudes amicales ou hostiles établies dans son enfance.
Si le transfert en psychanalyse est une projection émotionnelle de l'analysé sur la personne du thérapeute, le contre-transfert est l'« ensemble des réactions inconscientes de l'analyste à la personne de l'analysé et plus particulièrement au transfert de celui-ci »4. Par extension, nous pouvons admettre des sentiments envers nous, soignants, émanant des personnes en soins5. En retour, nos propres sentiments surgissent dans les rapports que nous entretenons avec ces personnes face à leur ressenti envers nous, envers ce qu'elles éveillent en nous.
Si le « transfert » entre le patient et le soignant est négatif, chargé d'hostilité, il sera difficile d'éviter le contre-transfert du soignant tout autant négatif.
Nous comprenons ici que l'injure n'est pas destinée au soignant mais à un « objet » interne au patient qui fait référence à des événements, des personnes rencontrées dans son enfance.  Répondre à cette agression est se tromper de rencontre, d'interlocuteur et la notion de relais pris par un autre personnel est essentielle en termes de réaction professionnelle.
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Ils sont répartis en 5 grands thèmes :

Aldo Naouri : «Mais violez-la, monsieur»


Par QUENTIN GIRARD
En publiant l'interview de l'écrivain et pédiatre, le magazine «Elle» a provoqué la polémique, s'exposant à des accusation d'«incitation au viol conjugal»

«Prendre la vie à pleines mains» d'Aldo Naouri, entretien avec Emilie Lanez, Odile Jacob, mars 2013. - Photo DR.
«Stop à l’incitation au viol !» réclame une campagne de l’association Avaaz. Avec 2 819 signatures pour le moment, la pétition dénonce une interview d’Aldo Naouri, pédiatre et écrivain, publiée sur le site Internet du magazine Elle le 29 mars. Elle fait suite à un premier mouvement de protestation lancé par Gaëlle-Marie Zimmermann, sur son site Internet a contrario.
Qu’est-il reproché à Elle et Aldo Naouri ? D’inciter au viol dans l’entretien. Les quelques lignes de l’interview mises en cause sont les suivantes.
«Dans votre livre, vous évoquez ces mères entièrement dévouées et qui ne font plus l’amour après la naissance de leur bébé. Vous parlez d’une consultation où vous dites à un père devant sa femme : «Violez-la !» C’est choquant : le viol, y compris conjugal, est un crime condamné par le code pénal», demande-le magazine féminin. Aldo Naouri répond : «C’est évidemment une provocation ! J’étais devant un homme qui me disait : "J’en crève d’envie mais j’attends qu’elle veuille.Sa femme le regardait sans rien dire. J’ai dit en exagérant : «Violez-la !» C’était excessif mais c’était une manière de dire : allez-y, foncez, ça viendra bien ! D’ailleurs, à ces mots, le visage de la femme s’est illuminé!»
Pour Avaaz, «loin de démontrer que son propos relèverait d’un douteux troisième degré, Aldo Naouri persiste et signe en disant "allez-y, foncez, ça viendra bien".» «Si l’on peut admettre le droit de chacun à s’exprimer librement, il n’est pour autant pas tolérable que l’on puisse, en toute impunité, inciter au viol», juge pour sa part a contrario. «C’est exactement ce genre d’idéologie machiste - les désirs des hommes dominent : il faudrait donc forcer les femmes à céder à des demandes sexuelles pour qu’elles finissent par y consentir - qui fait le lit d’une culture extrêmement complaisante envers le viol conjugal», ajoute Avaaz.