Des psy pour la planète ?
Publié le 08/11/2012
« Les sociétés affectées par des conflits ont-elles besoin de psychiatres ? » s’interroge un praticien australien dans les colonnes du British Journal of Psychiatry. Si l’incidence de la souffrance psychique liée à un conflit n’est plus à démontrer (notamment en matière de troubles anxio-dépressifs ou de stress post-traumatique), ce constat épidémiologique constitue un «dilemme majeur » pour la psychiatrie, vu le « très faible niveau de ressources en santé mentale » observé dans les pays concernés par ces trop nombreux conflits. Un autre point fait débat : est-il légitime d’appliquer à des populations appartenant à d’autres cultures des concepts nosographiques et des approches thérapeutiques venant généralement de notre propre perception (occidentale) du monde ?
Pour l’auteur, la controverse est « inévitable », dans un domaine touchant à la fois « aux droits de l’homme, à la politique internationale, à la théorie du conflit, à la psychiatrie transculturelle. » Mais la psychiatrie devrait éviter l’écueil d’une sorte de « néocolonialisme » où nos modes de pensée (par exemple ceux véhiculés par le DSM et plus généralement par la culture occidentale) pourraient contribuer à « la colonisation des esprits, à défaut des territoires. » |