par Thomas Clerc publié le 10 avril 2021
Selon Thomas Clerc, adepte de la discipline, la psychanalyse traverse une crise de fond dont le symptôme le plus pervers est la trivialisation sympathique que lui fait subir la série «En thérapie».
En thérapie a été salué à juste titre comme une onde de fraîcheur sur le paysage audiovisuel français. Son succès permet de vérifier qu’en ces temps de détresse la vie intérieure retrouve une nécessité qu’elle n’avait perdue qu’aux yeux de ceux qui n’en ont pas. Mais ce retour de la psychanalyse sur la scène n’est en fait, comme le genre de la série l’indique, qu’une fiction : car un abîme sépare une thérapie d’une analyse, comme un canasson d’un pur-sang. Autrement dit, le titre de la série (dont je n’ai regardé que trois épisodes, car après je cale) ne doit pas masquer une vérité plus désagréable que les révélations du «docteur» Dayan à ses patients traumatisés qui par la vie intime, qui par la vie politique : c’est que la psychanalyse traverse une crise de fond dont le symptôme le plus pervers est peut-être cette trivialisation sympathique que lui fait subir En thérapie.