Une infirmière de 51 ans d'une unité pour malades difficiles (UMD) a été violemment agressée avec un pichet en fer blanc par un patient massif, de quelque 110 kilos, à l'hôpital psychiatrique de Cadillac (Gironde), spécialisé dans l'accueil de patients dangereux. L’incident a eu lieu lors du reveillon réunissant soignants et patients pour un repas de réveillon. L'homme a été stoppé et déséquilibré d'abord grâce à l'intervention d'un patient, puis rapidement d'infirmiers qui l'ont maîtrisé. L'infirmière a été opérée à Bordeaux pour un traumatisme facial, une fracture du nez et de l'orbite, et blessée au doigt, mais ses jours ne seraient pas en danger. Après cette agression le 31 décembre, plusieurs syndicats ont dénoncé vendredi une "insécurité croissante du personnel et des patients" liée à des problèmes d'effectif depuis juillet 2012, qui a vu les unités perdre un infirmier par tranche horaire. L'UMD de Cadillac, l'une de dix unités spécialisées en France pour l'accueil de malades psychiatriques présentant un danger pour autrui, compte quelque 85 patients. Et récemment, le "cannibale" présumé soupçonné d'avoir mangé le coeur et la langue d'un nonagénaire à Nouilhan (Hautes-Pyrénées) y a été transféré. Le syndicat FO a déposé un préavis de grève pour mardi à Cadillac, tandis que Sud a dit vouloir convoquer un assemblée générale en début de semaine, à la suite de l'agression.
Septembre 2013. Un bijoutier niçois tue son agresseur et reçoit, en cinq jours, plus d’un million de soutiens sur Facebook. Massif, ce mouvement numérique a laissé l’appareil d’Etat « comme une poule avec un couteau », avoue aujourd’hui un membre d’un cabinet ministériel. « Devant ces nouveaux usages en ligne,ajoute-t-il, nous avons du mal à formuler des réponses. »
Qu’il y ait eu ou non manipulation des chiffres, cette mobilisation hors norme est intéressante, quand on sait qu’un rassemblement en soutien au bijoutier, organisé à Nice le 16 septembre, n’a pas réuni plus de 1 000 personnes. « On a toujours relié manifestation physique et soutien affectif, observe le PDG d’Ipsos, Jean-Marc Lech. Or le numérique entraîne une révolution de l’appréhension sociologique. » Surtout, ce mouvement sociétal d’un nouveau type révèle que, dans leur grande majorité, les élites tombent de l’armoire numérique et ne soupçonnent pas la lame de fond sociétale qui se forme. L’« homo numericus » avance à toute vitesse. Bien plus vite que les gouvernants, institutions et intellectuels, souvent dépassés.