Trop de personnes âgées souffrent de dénutrition. Depuis quelques années, une multitude de recommandations ont été publiées pour que ce problème soit pris en compte. Les effets tardent à se faire sentir.
Même dans notre société d’abondance, la dénutrition peut être un problème de santé publique. C’est le cas notamment chez les seniors. Pour ceux vivant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), sa prévalence est évaluée à plus d’un tiers. Non que l’entrée en maison de retraite mène fatalement à cette issue. Ce sont plutôt des phénomènes étroitement intriqués : les pathologies propres au grand âge conduisent à la fois à la dépendance et à la dénutrition. Le déclin cognitif, en particulier la maladie d’Alzheimer, brouille les repères sur la façon dont il convient de s’alimenter ; les troubles de la mastication ou de la déglutition, la santé dentaire pas toujours optimale constituent des obstacles physiques évidents ; l’altération du goût due à certains médicaments ou les troubles digestifs ne font que rajouter à l’anorexie, surtout amplifiée par la dépression plus ou moins latente. Le cercle vicieux s’installe alors, car la dénutrition a de multiples conséquences sur l’état de santé et conduit à la dépendance. Le système immunitaire s’affaiblit et les infections se multiplient ; la fonte musculaire et l’ostéoporose entraînent une multiplication des chutes et des fractures ; en cas d’alitement, les escarres s’installent plus facilement ; quant au cerveau, s’il n’a pas son content de nutriments pour fonctionner correctement, il commence à battre la breloque.