Par Soren Seelow Publié le 10 avril 2023
Mères, épouses, femmes au foyer… Considérées comme victimes de leur endoctrinement, les premières Françaises de retour de Syrie n’étaient pas poursuivies. La politique pénale a changé : elles le sont aujourd’hui systématiquement. Une évolution qui traduit un changement de regard sur le rôle des femmes dans la violence politique.
Comment juger les « revenantes », ces femmes djihadistes ayant rejoint les rangs de l’organisation Etat islamique (EI) en zone irako-syrienne ? Pendant longtemps, la question ne s’est pas posée : elles n’étaient pas jugées. Au fil des années, le regard porté sur leur séjour au sein du « califat » autoproclamé a changé : depuis 2016, les « revenantes » sont systématiquement mises en examen pour être jugées à l’égal des hommes. Un changement de politique pénale qui interroge le rôle, longtemps minoré, que la société prête aux femmes dans la violence politique et les stéréotypes de genre qui y sont associés.