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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 13 juillet 2020

Le Soudan rompt avec l’excision des filles

Bahar MAKOOI   12/07/2020







https://s.france24.com/media/display/c4e7fbac-c431-11ea-97f2-005056a98db9/w:1280/p:16x9/000_1R04CK.webp
Des femmes soudanaises marchent 
dans le quartier de Jureif Ghar, dans 
la capitale Khartoum, le 5 mai 2020. 
© AFP

Au Soudan, les membres du Conseil souverain, dont plusieurs sont des femmes, ont validé l'interdiction de la pratique de l'excision, sous peine d'emprisonnement. Un avancée qui va devoir s'accompagner d'un changement des traditions fortement ancrées dans certaines zones du pays.

La pratique ancestrale de l'excision est encore très répandue au Soudan, où, d'après les Nations-Unies, près de neuf femmes sur dix l'ont subie dans l'enfance. Mais depuis le vendredi 10 juillet, cette mutilation génitale, mortelle dans certains cas, est désormais passible de trois ans d'emprisonnement et d'une amende.
Le Conseil souverain soudanais, qui assure la transition démocratique dans le pays depuis la chute d'Omar el-Béchir jusqu'à la tenue d'élections en 2020, vient de valider une série de lois votées en avril par le gouvernement criminalisant l'excision.

Le texte adopté considère désormais comme "crime" la mutilation des organes génitaux des femmes. Il autorise aussi la fermeture par les autorités des cliniques ou des lieux pratiquant l'excision


dimanche 12 juillet 2020

Anita Conti (1899-1997), la dame de la mer

LE 08/07/2020
"Dès que je mets le pied à bord, je voltige. La vie est là" disait Anita Conti. Autodidacte aux prémices de l’océanographie, elle est une pionnière et aventurière des mers. Toujours dotée de son appareil photo et de son carnet, elle en tirera son premier best-seller "Racleurs d’océans" en 1953.

Anita Conti Terre-Neuve, 1952
Anita Conti Terre-Neuve, 1952 Crédits : Anita Conti / Agence VU

Enfant de parents fortunés qui lui donnèrent très jeune le goût de l’aventure et de la mer, Anita Conti passa sa jeunesse à voyager à travers l’Europe, jusqu’à ce qu’en 1914, ses parents décident de s’installer sur l’île d’Oléron. À la fin de la guerre, elle part vivre à Paris et devient une relieuse d’art admirée et sollicitée par les plus grands écrivains tels que Pierre Mac Orlan et Blaise Cendrars. 
Être la seule femme dans un bateau d’hommes dans un monde d’hommes, c’est un geste radical. Par ses écrits, par toute son œuvre, par toute sa vie, il y a quelque chose d’une héroïne chez Anita Conti, qui est très inspirant ... Maylis de Kerangal
Parallèlement à cette réussite, Anita Conti continue de passer énormément de temps à naviguer en mer, à se documenter sur la faune et la flore marines et à publier des articles et reportages sur la pêche, si bien qu’en 1935, elle est engagée à l'Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes (OSTPM) et détachée à bord du premier navire océanographique français, le Président Théodore Tissier. Là, son rôle est d’observer les techniques de pêche, de tracer des cartes, d’étudier les fonds, les eaux et la profondeur des zones de pêche, et ce en vue d’optimiser l’activité des marins et des pêcheurs.

samedi 11 juillet 2020

Camille Froidevaux-Metterie: «Les seins des femmes, dans toute leur diversité et leur beauté, ont été niés et invisibilisés»

Par Marlène Thomas, Recueilli par — 
Illustration Beya Rebaï

Maternels, érotisés, banalisés… Les femmes ont un rapport très différent à leurs seins, constate dans son dernier ouvrage la philosophe féministe. Loin des fantasmes, elle souligne leur importance dans un mouvement de réappropriation des corps.

QLF : "Que La Famille"

5 ÉPISODES (5 DISPONIBLES)

La  famille  est  un  jeu.  Joyeux,  assassin  et  vieux.  Un  vieux  jeu qui se joue à plusieurs, et doit au hasard presque autant qu’à la détermination. On peut dire que pour la famille, les cartes se rebattent ces dernières décennies. Alors en chansons, en français, en créole... nous les retournerons jour...
TOUS LES ÉPISODES
58 MIN
LE 06/07/2020
Pour cette série musicale, Marie Richeux imagine un tarot réunissant des figures archétypales de la famille. Chaque jour l'on retourne une des cartes...
58 MIN
LE 07/07/2020
Plutôt que ce lassant jeu des sept familles, Marie Richeux imagine un tarot réunissant des figures archétypales de la famille. On retourne après la carte...
58 MIN
LE 08/07/2020
Après la mère puis le père, on retourne la carte de l'enfant du tarot familial imaginé par Marie Richeux. Pendant que la voyante interprète les moindres...

« On redoute un effondrement du système » : après le Covid-19, la crainte d’une « vague psychiatrique »

Le secteur psychiatrique estime que 10 % des malades ont été perdus de vue pendant le confinement et voit affluer de nouveaux patients sans antécédents.
Par  Publié le 11 juillet 2020
La « vague psychiatrique » que redoutent les professionnels de santé depuis le début de la crise liée au Covid-19 commence déjà à monter par endroits et devrait déferler à la rentrée. « En psychiatrie, les effets ne dessinent pas une courbe en cloche comme dans les pandémies. Les conséquences vont se manifester dans les mois qui viennent, sur toute l’année », prévient Thierry Baubet, psychiatre à l’hôpital Avicenne de Bobigny et pilote de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) de Seine-Saint-Denis.
« A partir de septembre, on va voir tous les stress post-traumatiques, les épisodes dépressifs, les burn-out, ceux qui ont perdu un membre de leur famille… Les traumas psychiques vont arriver à la rentrée, c’est clair », confirme Dominique Januel, psychiatre à l’hôpital de Ville-Evrard (Seine-Saint-Denis) et pilote d’une étude d’évaluation clinique du confinement dont les résultats sont prévus en septembre.

Frank Bellivier : « Les filières psychiatriques sont encore plus sous tension »

En région parisienne et particulièrement en Seine-Saint-Denis, des patients souffrant de troubles psychiques ne trouvent pas de lits d’hospitalisation, explique le délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie.
Par  et  Publié le 11 juillet 2020
Un psychiatre et des membres du personnel soignant vérifient la température d’un patient qui s’est remis du COVID-19 à l’hôpital psychiatrique de Bondy (Seine-Saint-Denis), le 7 mai.
Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, analyse les conséquences de la période de confinement pour la filière psychiatrique.

Les Français vont-ils plus mal après presque deux mois de confinement ?

De la souffrance psychique est née dans la population générale confinée et les besoins de soins ont globalement augmenté. Le baromètre de Santé publique France et l’enquête Coclico conduite par l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé en donnent une photographie assez intéressante, avec une augmentation des symptômes dépressifs, des symptômes anxieux, des addictions, et dans une moindre mesure des idées suicidaires, même si le Centre national de coordination des centres VigilanS n’a pas indiqué à ce jour de recrudescence de tentatives de suicide. Il y a également eu des renoncements aux soins pendant cette période. On récupère des patients qui n’ont pas eu des prises en charge optimales.

Le secret médical victime collatérale de la Covid-19 ?





Paris, le samedi 11 juillet 2020 – C’est à la fois un impératif et une gageure : les avis de tempête imposent une vigilance particulière vis-à-vis des plus vulnérables. Cette évidence concerne tout autant les êtres que les principes. Or, parmi les règles qui régissent non pas seulement nos sociétés démocratiques, mais également nos rapports sociaux, plusieurs peuvent être facilement exposées aux vents mauvais. Parmi elles, le secret médical fait souvent figure de colosse aux pieds d’argile.

Coupable idéal

S’il est si souvent menacé d’être assoupli, c’est qu’il est une cible facile. Il n’est ainsi pas nécessaire d’être un spécialiste de déontologie pour mesurer les limites de ce devoir.  « Le fait de garder un secret donne toujours au détenteur de la vérité un pouvoir sur l’autre. De ce point de vue, cacher la vérité est en général nuisible à autrui », rappelle de façon didactique Michela Marzano dans son Que-Sais-je consacré à L’éthique appliquée, cité sur le blog de la revue Dalloz par le professeur de droit privé Bruno Py (faculté de Nancy). Découlant de cette association schématique et trompeuse avec le pouvoir, et un pouvoir d’autant plus machiavélique qu’il est dissimulé, le secret médical sert d’épouvantail à ceux qui se sont fort de vouloir déconstruire les hiérarchies et les influences invisibles. « Le secret professionnel est souvent accusé de tous les maux et il y a toujours un "esprit brillant" pour proposer de l’alléger. Cela permet un succès d’audience, (…) facilement adopté par l’opinion publique tant cela est "intuitif"», résume sur son blog Laurent Puech animateur du blog Secret Pro.fr dédié aux professionnels du travail social et médico-social.

Trahison sémantique

La fragilité du secret médical serait par ailleurs sous-tendue par l’ambiguïté des mots. Ainsi, le terme même de "secret médical" auquel devrait être préféré celui de "secret professionnel" autorise en effet plus facilement les dérives. D’abord, parce cette ambiguïté suppose qu’il concerne exclusivement les médecins, alors qu’il s’agit en réalité d’un devoir qui s’impose à un grand nombre de professionnels. De plus, « Utiliser la formule de "secret médical" est une erreur dangereuse si l'on imagine qu'elle recouvre uniquement un secret portant sur des informations de nature médicale. Le médecin étant tenu de conserver secrètes toutes les informations intimes qu'il acquiert à titre professionnel, un bon nombre de données portera sur des éléments non-médicaux (filiation, émotion, sexualité, patrimoine, etc...) » rappelle Bruno Py dans son ouvrage Le secret professionnel, La justice au quotidien, cité par Laurent Puech.

vendredi 10 juillet 2020

"Réveiller l’émancipation individuelle et collective chez l’infirmier psychiatrique"

07.07.20

"Comprendre d’où l’on vient pour savoir où l’on va" ou comment les savoirs historiques de sa profession pourraient réveiller l’émancipation individuelle et collective chez l’infirmier psychiatrique… Rappels historiques pour nourrir la réflexion et poursuivre la dynamique...

savoirs esprit
"L’histoire de la profession démontre comment nous restons entravés dans notre passé ancillaire et religieux entre servitude et la trop fameuse "vocation". A nous de nous insérer dans les moindres interstices pour chercher à s’émanciper à nouveau."

Une petite centaine d’heures. Voilà ce qu’il reste aujourd’hui dans le programme de formation initiale de l’enseignement théorique psychiatrique auprès des infirmiers. Un paradoxe remarquable au regard du contexte de la santé mentale sur le territoire. En effet, les troubles psychiques et les pathologies mentales affectent un individu sur cinq en France. Sur le plan épidémiologique, ils occupent, en termes de prévalence, la troisième place juste derrière les maladies cardiovasculaires et les cancers.
Aujourd’hui, dans le dispositif de soin actuel tourné vers l’ambulatoire, les infirmiers représentent des acteurs majeurs et la pénurie exponentielle de psychiatres majore encore l’importance de leur rôle et de leur fonction. Problème de taille, à contrecourant des besoins croissants de connaissances, depuis la fusion des diplômes "DE" et "ISP" (infirmier de secteur psychiatrique) en 1992, l’accès aux savoirs propres à la spécialité se heurte à des entraves quantitatives et qualitatives. Un retour dans le passé s’avère riche d’enseignements car il témoigne d’un phénomène de récursivité historique inquiétant contre lequel la formation professionnelle constitue un dernier rempart.
Aujourd’hui, dans le dispositif de soin actuel tourné vers l’ambulatoire, les infirmiers représentent des acteurs majeurs et la pénurie exponentielle de psychiatres majore encore l’importance de leur rôle et de leur fonction.

Retour vers le passé

L’histoire de la profession d’infirmier psychiatrique nous montre le long chemin emprunté par nos aïeuls pour accéder aux connaissances. Dès l’Antiquité, les médecins et les prêtres s’entourent d’auxiliaires. Préparations purgatives, contention physique, service dans les rituels sacrés... ces assistants occupent un statut de domestique sous les directives des "sachants". Le passage au Moyen-Âge voit l’émergence du dogme catholique où la folie serait une punition divine, les savoirs hippocratiques disparaissent d’Occident et se réfugient au Moyen-Orient. A Bagdad, Damas, Fez, dans les bîmâristân, des "infirmiers" sont chargés de chanter, narrer, prendre soin des internés. Loin des soins novateurs arabes, en Europe, le sort des fols est peu enviable. Le devoir de charité chrétienne donne naissance, malgré tout, aux premiers "hôpitaux" et les sœurs prennent en charge les "fols" exclus des cités. Les prêtres catholiques, à l’image de Jean Cleudat, vont également s’investir dans l’assistance de ceux que l’on nommera plus tard, les aliénés. Cette tranche d’histoire exprime un premier élément de l’ADN infirmier occidental : un passé ancillaire  au service d’une autorité terrestre et/ou divine.

Ségur de la santé : l'aide-soignant invisible est-il devenu visible ou son invisibilité est-elle toujours visible ?

Mise à jour le 10.07.20

La crise sanitaire a révélé nombre de constats, notamment en ce qui concerne l'organisation du système de santé, sa capacité de mobilisation et la valeur donnée à ses principaux acteurs : les professionnels de santé. Alors que le Président de la République a promis un "plan massif d'investissement et de revalorisation de l'ensemble des carrières" et qu'Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, sous l'impulsion du Premier Ministre, a inauguré le "Ségur de la Santé", faisons le point avec l'un des chefs de file de la représentation professionnelle d'un métier "de l'ombre" qui a gagné ses lettres de noblesse durant la crise COVID19 : les aides-soignants. Guillaume Gontard, président de la Fédération nationale des associations d'aides-soignants (FNAAS) nous livre son ressenti autour de la question suivante : l'aide-soignant invisible est-il devenu visible ou son invisibilité est-elle toujours visible ?
soignants compétences
"Nous voulons être enfin reconnus "à part entière" dans le système de santé et y prendre part comme un acteur important" revendique Guillaume Gontard, président de la FNAAS.
Infirmiers.com - Le Ségur de la Santé se veut être une grande concertation pluriprofessionnelle, pouvez-vous nous dire quelle est la place occupée par la représentation des aides-soignants au sein de cet ensemble ?
Guillaume Gontard - A travers la FNAAS, nous sommes les représentants des aides-soignants au niveau national. Pour autant, nous avons été surpris de ne pas être conviés aux réunions préparatoires du "Ségur de la santé". En effet, deux jours avant l'ouverture de la concertation, nous n'avions pas reçu d'invitation ! Cependant, grâce au soutien de la Direction Générale de l'Offre de Soins, nous avons pu être présent en visioconférence lors de son lancement le 25 mai dernier. Depuis, nos échanges se font à distance et nous pouvons uniquement faire des propositions par courriel. Au final, ce n'est pas tant la place que nous avons dans les réunions qui nous importe, mais la valeur et l'intérêt portés à nos propositions, même par mail. Nous attendons de voir ce que le Ministre des Solidarités et de la Santé en fera !
I. C. - Regrettez-vous ce manque de considération ? Qu'est-ce que cela témoigne pour le métier d'aide-soignant ?

G. G. - Nous sommes tellement éloignés des prises de décisions, c’est effrayant. Une profession tellement proche des patients et résidents, ayant une expertise soignante bien à elle, agissant en collaboration avec d'autres professionnels de santé, et si peu écoutée... En fait, cela est représentatif de la méconnaissance de notre profession de la part des décideurs, tout simplement. Du côté de nos collègues infirmiers, la déception est tout aussi grande. Alors, oui, Olivier Véran vient d'annoncer une enveloppe de 6 milliards pour la revalorisation des salaires des paramédicaux et donc parmi eux, des nôtres. Nous nous joignons aux revendications des syndicats plus compétents que nous pour traiter cette question et nous ne pouvons qu'espérer une augmentation substantielle de nos salaires de misère...  


Handicap : le Défenseur des droits pointe des lacunes dans l'accès aux soins

PAR 
COLINE GARRÉ -  
PUBLIÉ LE 10/07/2020

Jacques Toubon, Défenseur des droits
Jacques Toubon, Défenseur des droits
Crédit photo : S. Toubon
Dix ans après l'entrée en vigueur de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées (CIDPH), le Défenseur des droits en tire un bilan « contrasté » dans un rapport étoffé de plus d'une centaine de pages, paru ce 9 juillet, et adressé au président de la République et au Premier ministre Jean Castex.
« Si de nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années, d'importantes lacunes subsistent ; la France n'a pas encore pleinement pris en considération le changement de modèle », considère le Défenseur des droits, qui analyse l'application en France d'une trentaine d'articles de la Convention internationale.
« L'actuel gouvernement a été particulièrement actif mais nous sommes encore loin du compte », a déclaré Jacques Toubon à l'occasion d'un chat avec les lecteurs du « Quotidien ». C'est la raison selon lui pour laquelle, en 2019, le handicap était, pour la troisième année consécutive, le premier motif de saisine du DDD en matière de discrimination (22,7 % soit 1 237 saisines).

Ségur de la santé : pour les soignants, un compromis à 180 euros

Par Nathalie Raulin — 

Après six semaines de négociations avec le gouvernement, un projet d’accord sur la revalorisation des salaires des agents hospitaliers hors médecins a été présenté jeudi. En deçà des attentes syndicales, qui pointent néanmoins plusieurs acquis.