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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 21 avril 2020

Les bilans préliminaires de l'épidémie en Ehpad sont tirés en France et au Québec

Publié le 20/04/20

Des appels à plus de moyens en France et au Québec, des plaintes en Occitanie et en Grand-Est, des personnalités mobilisées en ligne... La rédaction d'Hospimedia a sélectionné des événements marquants de la semaine écoulée.
[International] Des deux côtés francophones de l'Atlantique, des premiers enseignements sur l'épidémie de Covid-19 sont tirés. Le président de l'Uniopss, Patrick Doutreligne, appelle à ne pas oublier que les secteurs du domicile et des Ehpad ont également tiré la sonnette d'alarme, à l'instar de l'hôpital, sur le manque de moyens et les sous-dotations chroniques. "Les grandes leçons à retenir devront aborder le décloisonnement des politiques publiques entre le sanitaire et le médico-social", estime-t-il. Au Québec, les structures équivalentes aux Ehpad sont également parfois des lieux de concentration des décès. Les acteurs du secteur appellent à une refonte complète des centres hospitaliers de soins de longue durée, avec notamment davantage de personnel dédié et plus de moyens pour accompagner la prise en charge des résidents nécessitant de nombreux soins.
Lire la chronique de Patrick Doutreligne
Lire l'article du Devoir

La mise en place de solutions de répit révèle l'agilité des opérateurs du secteur handicap

Publié le 20/04/20

Solutions sur mesure construites dans l'urgence pour répondre aux besoins des personnes handicapées, les accueils temporaires et autres dispositifs de répit qui se mettent en place montrent la capacité de réaction et de coopération des opérateurs.
À l'Institut médico-éducatif de Villeneuve d'Ascq, comme ailleurs la règle d'accompagnement, c'est un pour un.
À l'Institut médico-éducatif de Villeneuve d'Ascq, comme ailleurs la règle d'accompagnement, c'est un pour un.

Le 2 avril, lors de leur présentation des mesures pour soutenir les établissements et services médico-sociaux, garantir l’accès aux soins des personnes handicapées et prévenir l’épuisement des aidants, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, et Sophie Cluzel, secrétaire d’État en charge des Personnes handicapées, ont incité les opérateurs à développer des relayages à domicile et à rouvrir des accueils temporaires (lire notre article) dans le cadre de la gestion de la crise Covid-19. La doctrine nationale a été modifiée en conséquence. Un petit tour de France, non exhaustif, montre que les professionnels ont su répondre à cette demande dont les modalités varient beaucoup en fonction des contextes locaux, des coopérations préexistantes et des interprétations de la doctrine par les ARS.

Coronavirus : la prolongation du confinement, un danger pour notre santé mentale ?

LCI

19 avril 2020

CRISE SANITAIRE – Alors que le confinement est prolongé jusqu’au 11 mai en France, plusieurs spécialistes de la santé mentale s’inquiètent de ses conséquences psychologiques sur la population.

Cette semaine, plusieurs pays touchés par la pandémie de Covid-19, dont la France, ont prolongé la durée du confinement. Mais cette mesure inquiète les professionnels de la santé mentale, qui demandent une vraie prise en compte de la question. "L'extension du confinement était attendue, mais la nouvelle va profondément décevoir beaucoup de gens", notait Linda Bauld, professeur en santé publique à l'université d'Édimbourg, après l'annonce jeudi de la prolongation pour trois semaines du "lockdown" au Royaume-Uni.
"Les conséquences indirectes s'accumulent", poursuivait-elle, soulignant que "de récentes études montrent une augmentation inquiétante de l'anxiété et de la dépression" dans la population générale. Le constat se répète dans tous les pays soumis à cette mesure drastique, oubliée depuis des décennies dans nos sociétés modernes. Ainsi en France, un consortium d'unités de recherche, dont l'École des hautes études en santé publique, a lancé CoConel (coronavirus et confinement), "étude longitudinale" (sur la durée) d'un panel d'un millier de personnes, réalisée par l'Ifop.

Un risque de "pathologies psychiatriques sévères"

Au terme de la deuxième vague, sortie le 8 avril, avant l'annonce du prolongement d'un mois du confinement en vigueur depuis le 17 mars en France, "globalement 37% des enquêtés présentaient des signes de détresse psychologique", sans variation notable avec la première vague publiée en mars. "La comparaison avec les dernières données collectées en population générale en 2017 suggère une dégradation de la santé mentale au cours du confinement. Si cette situation perdure encore plusieurs semaines, elle pourrait favoriser la survenue de pathologies psychiatriques sévères, et un rebond de la demande de soins en levée de confinement, auquel il convient de se préparer", avertissent les chercheurs.
Même préoccupation aux États-Unis, où "plus d'un tiers des Américains (36%) disent que le coronavirus affecte sérieusement leur santé mentale" soulignait l'American psychiatric association, dans une lettre adressée le 13 avril aux dirigeants du Congrès.

Niort : Radio Pinpon cloue le bec au confinement

Publié le 



Lancée en septembre 2018 avec le soutien de l’hôpital de Niort et de l’association Peppsy, Radio Pinpon est une webradio thérapeutique dont les animateurs volontaires sont les usagers de l’hôpital psychiatrique de Niort. Ici, pas de programme, pas de formatage, mais plutôt des cartes blanches au micro, au fil des envies et des besoins, dans tous les registres, pour donner la parole à ceux qui ne la prennent pas habituellement. Elle est un incubateur de confiance, une formidable manière de démystifier la maladie et de déformater le regard que peut porter le grand public sur la psychiatrie.

Maroc : La prise en charge des troubles addictifs s’adapte au confinement sanitaire

Maroc : La prise en charge des troubles addictifs s’adapte au confinement sanitaire

Faute d’accéder à un suivi des troubles psychiatriques et surtout en addictologie, familles et patients se trouvent dans l’impasse du confinement sanitaire. Pour pallier ces contraintes, des praticiens de la santé publique ont ouvert un service de prise en charge, gratuit et à distance, permettant aux uns et aux autres de ne plus se sentir abandonnés.

Les services d’addictologie existants au Maroc couvrent des régions larges. Les patients doivent effectuer de longs trajets pour y accéder. Facteurs de risques pour des personnes souvent à l’immunité fragilisée, ces déplacements deviennent difficiles en temps d’urgence sanitaire, ce qui conduit à une interruption du suivi psychiatrique. Afin de tirer ces personnes de l’abandon, des psychiatres spécialistes en addictologie ont ouvert une ligne téléphonique.

Avant le lancement de cette ligne téléphonique par l’Association marocaine d’addictologie (AMA), celle-ci a mis en place des recommandations de bonnes pratiques, destinées au personnel médical dans les différents domaines de la santé mentale, afin de mettre en phase la prise en charge avec le confinement sanitaire.

«Nous faisons des téléconsultations pour répondre aux sollicitations des patients et des familles, on leur envoie même des ordonnances, de manière à leur éviter de multiplier les déplacements», déclare à Yabiladi Fatima El Omari, présidente de l’ONG, psychiatre et cheffe du service d’addictologie à l’hôpital Razi de Salé.


"Sur le plan psychologique, il peut aussi y avoir une deuxième vague Covid-19" note une psychiatre de Limoges

France Bleu Limousin — Wikipédia


Chaque semaine, des dizaines d'appels, liés aux difficultés de vivre le confinement, arrivent à la cellule d'urgence médico-psychologique du centre hospitalier spécialisé Esquirol, à Limoges. - © Hôpital Esquirol

Du petit coup de blues ponctuel à la grosse déprime, nos nerfs sont parfois mis à rude épreuve par le confinement qui dure depuis plus d'un mois. En Haute-Vienne et en Corrèze, des cellules d'aide médico-psychologiques sont joignables par téléphone, pour nous aider à surmonter cette épreuve inédite. Chaque personne explique sa situation, afin d'être rappelée par un psychiatre ou psychologue, en fonction du problème soulevé.

Tout le monde peut appeler

En Haute-Vienne, c'est le docteur Nathalie Salomé, psychiatre au centre hospitalier spécialisé Esquirol, qui s'occupe de cette cellule d'aide médico-psychologique. La structure s'adresse à la population en général, même si elle reçoit aussi des appels de professionnels de la santé. Il y a aussi des personnes en deuil, pas forcément pour des décès liés au Covid-19, mais pour qui l'accompagnement des défunts est plus compliquée en raison des restrictions imposées par le confinement. 
Surtout, "la plupart des gens qui appellent n'ont jamais eu de liens avec la psychiatrie, ni de problèmes psychologiques. Ils se retrouvent dans des situations d'angoisse importante directement liées au confinement" précise le docteur Salomé. Pour elle c'est un nouveau public, à qui il faut apporter une écoute, des conseils et un accompagnement ciblé. 

Comment le centre hospitalier Sainte-Marie s’est-il adapté pour faire face au coronavirus ?

L’Eveil

Publié le 20/04/202

Comment le centre hospitalier Sainte-Marie s’est-il adapté pour faire face au coronavirus ?

La psychiatrie fait figure de parent pauvre dans cette crise sanitaire. Comment le centre hospitalier Saine-Marie s’est-il adapté pour faire face au coronavirus ?
Il y a un mois, le docteur Philippe Ramona, psychiatre médecin-chef de psychiatrie adulte au centre hospitalier Sainte-Marie au Puy, avait lancé un SOS pour collecter des masques chirurgicaux et FFP2 sur Facebook.
« Nous sommes dans une situation critique. Nos personnels sont confrontés à un grand nombre de patients âgés ou fragiles qui n’ont pas souvent le discernement nécessaire pour respecter les mesures de confinement. Nous craignons une très grave catastrophe sanitaire auprès de cette population, totalement négligée par le gouvernement et les ARS ».
La solidarité a fait le reste et l’appel du médecin a permis à l’hôpital de récupérer environ 600 masques...
« Mais surtout, le lendemain matin, j’avais un appel de l’ARS qui m’assurait être bien consciente que l’hôpital Sainte-Marie pouvait être une vraie bombe si jamais le virus pénétrait à l’intérieur », raconte-t-il. 
L’ARS a fait parvenir dans la foulée des masques à l’hôpital qui, de son côté, en a fait fabriquer par l’entreprise D’Ennery de Saint-Germain Laprade.


La FHF refuse tout report de la réforme du financement de la psychiatrie

Publié le 20/04/20

Pas question de repousser la réforme du financement de la psychiatrie prévue début 2021. Dans un courrier à Olivier Véran, la FHF balaie le "prétexte" des difficultés opérationnelles à l'appliquer côté cliniques, avancé par le ministère de la Santé.
"Nous redoutons [...] que la psychiatrie publique se trouve une fois de plus oubliée. La réforme fondatrice du financement de la psychiatrie concertée depuis plus d'un an avec vos services, vient de fait d'être suspendue pour un motif qui nous semble incompréhensible et hautement contestable.Par le biais d'un courrier adressé le 17 avril au ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran (à télécharger ci-dessous), la FHF ne cache pas une nouvelle fois son désappointement face à la situation financière de la psychiatrie publique et ceci en pleine crise du coronavirus. D'autant plus qu'à la lire, "la crise du Covid-19 laissait penser que la psychiatrie publique, très mobilisée, se verrait enfin reconnue" après les premiers "signes encourageants" donnés en 2019 puis ceux cette année de la première circulaire tarifaire (lire ici et  nos articles).

Thouars. La réouverture du centre de psychiatrie prévue début mai

Publié le 

Violences intrafamiliales : "On se prépare à la découverte de situations extrêmement difficiles"

Par Margot Delpierre  20/04/2020

Les associations le craignaient : le confinement est propice à l’exacerbation des violences intrafamiliales. Plusieurs d'entre elles redoutent le déconfinement et la découverte de violences jusque-là invisibles.
Des affiches comme celles-ci ont été placardées dans des immeubles durant le confinement contre les violences intrafamiliales. Paris, le 17 avril 2020
Des affiches comme celles-ci ont été placardées dans des immeubles durant le confinement contre les violences intrafamiliales. Paris, le 17 avril 2020 Crédits : Fiona Moghaddam - Radio France
Les plaintes pour violences intrafamiliales ont diminué de près de 39% depuis le 16 mars, estimait le ministre de l’Intérieur, le 14 avril dernier sur France Inter. Toujours depuis le début du confinement, les interventions à domicile des forces de l’ordre ont par ailleurs augmenté de 48%, a précisé Christophe Castaner le 16 avril devant la commission des lois du Sénat. Plusieurs associations enregistrent elles une hausse des appels émanant souvent de femmes victimes de violences au sein du couple, d’enfants victimes ou de voisins inquiets.
C’est le cas dans les Landes, affirme Ilazki Ortego, juriste au CIDFF (Centre d'information sur les droits des femmes et des familles) de ce département. "Les femmes qu’on suivait déjà ont eu besoin d’un suivi renforcé à cause du confinement et de nouvelles demandes apparaissent aussi", explique-t-elle. Beaucoup appellent pour obtenir des informations sur l’hébergement d’urgence et la mise à l’abri. En plus d’assurer une permanence téléphonique (confinement oblige), les membres du centre d'information se déplacent lorsque cela est nécessaire. "C’est vraiment très exceptionnel, ajoute-t-elle. Depuis le début du confinement, on a accompagné deux femmes vers la plainte : elles voulaient porter plainte mais n’y arrivaient pas seules. Nous sommes aussi allés cinq fois au tribunal pour l’attribution de 'téléphones grave danger'."

De plus en plus de sollicitations

"Le bilan est malheureusement celui que nous avons craint", confirme Annie Guilberteau, directrice générale du Centre national d'information sur les droits des femmes et des familles (CNIDFF). "C’est un terreau favorable aux violences psychologiques et physiques. Les instants d’intimité se font rares, surtout quand on habite un petit appartement. Au plan national, on a eu une augmentation significative des chiffres, _on s’y attendait_." D’après une étude de la fédération nationale des CIDFF consacrée à l’impact du confinement sur les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles (et suivies par les CIDFF), la très grande majorité des appels téléphoniques reçus par les centres concerne des violences au sein du couple (71% des violences signalées). Les violences au sein de la famille concernent près d'un quart des faits évoqués.
L’Enfant Bleu, qui lutte contre la maltraitance des enfants, est aussi de plus en plus sollicité. Parmi les coups de fil reçus par les écoutants bénévoles, dont l’équipe s’agrandit de jour en jour, figurent "essentiellement des appels pour des violences physiques et psychologiques", selon la présidente de l’association Isabelle Debré. "La première semaine c’était la sidération, la deuxième c’était l’organisation. Depuis, les appels sont de plus en plus importants", remarque également Martine Brousse, présidente quant à elle de La Voix de L’Enfant. "Il y a une _vigilance de la part des voisins qui est plus grande_. La campagne lancée par le gouvernement a eu un impact. Plus on fait de prévention maintenant, plus c’est dissuasif." Une observation faite également par le CIDFF des Landes qui reçoit plus fréquemment que d’ordinaire des signalements de la part de tierces personnes, dont les voisins.
Chiffre très inquiétant révélé hier par le JDD, le numéro d'alerte 119 pour les enfants maltraités a enregistré la semaine dernière un bond de 80% des appels par rapport à une période non confinée.

Des "violences silencieuses"

Les violences intrafamiliales sont commises au sein d'une même famille (photo d'illustration)
Les violences intrafamiliales sont commises au sein d'une même famille (photo d'illustration) Crédits : Christian Verdet - Maxppp

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Philippe Descola : "Face au monstrueux choc épidémique des grandes conquêtes, les peuples amérindiens ont utilisé la dispersion pour survivre"

Le 20/04/2020

Alors que le monde est à l’arrêt, nous observons de notre fenêtre le printemps s’épanouir. Et si, paradoxalement le fait d’être coupé de la nature nous en rapprochait ? Comment repenser la cohabitation entre l’homme et les non-humains ?
Philippe Descola, anthropologue, professeur émérite au Collège de France et chaire Anthropologie de la nature est l'invité exceptionnel des Matins ce lundi
Philippe Descola, anthropologue, professeur émérite au Collège de France et chaire Anthropologie de la nature est l'invité exceptionnel des Matins ce lundi  Crédits : FREDERICK FLORIN - AFP
Alors que le lien de l’homme avec son environnement serait directement en cause dans cette crise sanitaire, faut-il repenser notre rapport à la nature ? C’est ce que propose Philippe Descola, que nous recevons aujourd’hui. En 1976, il est étudiant et part à la découverte des Achuars, un peuple Jivaro situé au cœur de l’Amazonie, entre l’Équateur et le Pérou. S’en suit une longue réflexion sur l’anthropocentrisme, qui ouvre la voie d’une nouvelle relation entre les humains et leur milieu de vie. 
L’épidémie est-elle une conséquence de l'action humaine sur la nature ? Est-elle une maladie de l'anthropocène ? Que nous apprend le lien que certains peuples entretiennent avec leur environnement ?
Philippe Descola est professeur émérite au Collège France, titulaire de la chaire d’anthropologie de la nature de 2000 à 2019. Il est auteur notamment de Les natures en question (Ed. Odile Jacob, 2017)

Quelle réponse des Achuars face aux épidémies ? 

« Il n’y a pas de souvenirs de la catastrophe. On estime qu’environ 90% de la population amérindienne a disparu entre le XVIe et le XIXe siècle. Il y a une sorte d’imaginaire implicite du contact avec la maladie des « blancs ». De ce fait, lorsque les « blancs » arrivent dans les environnements amérindiens reculés, le premier réflexe des Amérindiens est la méfiance par la distanciation. »
La maladie n’est qu’un élément dans un cortège d’abominations apporté par la colonisation. Philippe Descola

Coronavirus : au Canada, les « aînés » sont les premières victimes

Au Québec, les conditions de vie des pensionnaires d’une maison de retraite privée, dont certains sont décédés du Covid-19, ont suscité un vif débat.
Par  Publié le 14 avril 2020

Le premier ministre québecois, Francois Legault, lors d’une conférence de presse sur le Covid-19, à Québec, le 10 avril.
Le premier ministre québecois, Francois Legault, lors d’une conférence de presse sur le Covid-19, à Québec, le 10 avril. Jacques Boissinot / AP

« La façon dont on traite nos aînés est inacceptable » s’est emporté le premier ministre québécois. François Legault (Coalition avenir Québec, centre droit) a renoncé à son week-end pascal pour venir rendre compte en personne, samedi 11 avril, devant la presse, d’une situation, selon lui, « épouvantable ».
Dans une résidence privée de personnes âgées située à Dorval, en banlieue de Montréal, récemment placée sous tutelle de la Santé publique, « on a appris que 31 personnes sont décédées depuis le 13 mars », a-t-il déclaré. Trente-et-un décès sur cent cinquante résidents, dont cinq sont d’ores et déjà attribués au Covid-19. La Santé publique tente actuellement de déterminer la cause des autres morts.
Le gouvernement a, de son côté, diligenté une enquête criminelle contre la direction de l’établissement, « coupable de grosses négligences », a insisté le premier ministre. Elle est soupçonnée de ne pas avoir pris les mesures adéquates en début d’épidémie, d’avoir refusé de transmettre les dossiers médicaux des résidents décédés et, surtout, d’avoir laissé ces retraités dans des conditions sanitaires déplorables.

[Covid-19] Un masque réutilisable 100 fois passe à la pré-série et vise 1 million d'unités par semaine

Industrie Techno

Publié le 10/04/2020

[Covid-19] Un masque réutilisable 100 fois passe à la pré-série et vise 1 million d'unités par semaine
Ce masque a été conçu pour être produit en masse.

© D.R.

Développé en moins de trois semaines par un collectif d'industriels et de chercheurs d'Auvergne-Rhône-Alpes, un masque respiratoire réutilisable 100 fois entre en production chez la PME Ouvry, à Lyon. Objectif : produire l'équivalent de 100 millions de masques jetables par semaine en mai.

Un nouveau masque vient de voir le jour pour se protéger du Covid-19. La PME lyonnaise Ouvry a démarré la production d'une pré-série de 5000 exemplaires et les tests de certification doivent être effectués la semaine prochaine.

Baptisé Ocov, ce masque est de type dit FMP1 (Face Mask) : il recouvre le nez, la bouche et le menton grâce à une pièce faciale souple épousant la forme du visage. Mais il est surtout réutilisable grâce à l'usage de filtres lavables et interchangeables pouvant être utilisés chacun une vingtaine de fois, selon Ouvry.

Covid-19, les leçons à mi-parcours : « Il faut réarmer l’État sanitaire »

Stéphane Lancelot
| 17.04.2020
Que faudra-t-il retenir de la crise que nous traversons ? La question a été posée par Le Généraliste à dix experts (médecin, économiste, sociologue…). Voici la réponse de Frédéric Pierru,  docteur en science politique, sociologue, chargé de recherche au CNRS.
« Après 2009-2010 et la pandémie de H1N1, qui n’est pas venue, la France a bradé sa souveraineté sanitaire. Elle n’est plus en mesure de produire des masques ou des principes actifs. Nous sommes en rupture d’approvisionnement sur certains médicaments et pas fichus de produire des réactifs pour des tests. C’est une impasse sanitaire du libre-échange doctrinaire.