L’invité du 5/7 du vendredi 24 juillet est Amine Benyamina, psychiatre au département de psychiatrie et d'addictologie de l'hôpital Paul Brousse à Villejuif. Il est responsable du centre d'addictologie. Il commente une étude de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui analyse la consommation de substances psychoactives licites et illicites des jeunes de 17 ans à l’échelle régionale.
« On l'a attrapé dans la forêt. Il vivait tout nu. Il se nourrissait de glands et de racines. Il ne savait pas parler. On l'a emmené à Paris pour en faire “un homme“. » Ainsi le Dr Jean-Marc Gaspard Itard commence son « Rapport sur l’éducation et les progrès de l’enfant sauvage de l’Aveyron » . Celui-ci avait été aperçu pour la première fois en 1797 dans une forêt du Tarn, mais fut seulement capturé deux ans plus tard après une battue. Conduit au village de Lacaune, il est confié à une veuve . Refusant toute autre nourriture que des végétaux crus, le sauvageon parvient au bout d’une semaine à fausser compagnie à la vieille femme.
Entièrement nu, voûté, les cheveux hirsutes et le corps parsemé de 25 cicatrices...
Reprenant son errance, il passe du Tarn dans l’Aveyron où il finit par être débusqué par trois chasseurs le 8 janvier 1800. Entièrement nu, voûté, les cheveux hirsutes et le corps parsemé de 25 cicatrices, l’enfant apeuré sort des bois pour aller se réfugier dans la maison du dénommé Vidal, teinturier à Saint-Sernin-sur-Rance. Au bout de trois jours, l’« enfant-loup », sourd, muet et marchant à quatre pattes est confié à un orphelinat de Sainte-Affrique avant d’être transféré le 4 février à Rodez. Le « sauvage » ne consent à manger que des pommes de terre et des châtaignes, qu'il hume avec circonspection avant de les engloutir.
Le Sénat examine depuis quelques jours le projet de loi Santé, voté en avril dernier à l'Assemblée Nationale. Hier soir, la commission des affaires sociales s'est prononcée, contrairement aux députés de l'Assemblée, en faveur du maintien de l'Ordre Infirmier. Mais l'histoire n'est pas encore terminée : la loi sera votée en septembre.
Voilà une initiative du gouvernement qui risque de jeter un froid chez les fonctionnaires. Vendredi 17 juillet, Manuel Valls a annoncé le lancement d’une « mission d’évaluation sur le temps de travail » des agents employés par l’Etat, les collectivités locales et les établissements hospitaliers.
Confié à Philippe Laurent, maire centriste de Sceaux (Hauts-de-Seine) et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), cet audit vise à avoir « une vue d’ensemble » sur le sujet, précise le communiqué diffusé par le cabinet de la ministre de la fonction publique, Marylise Lebranchu. C’est elle qui avait proposé qu’une telle réflexion soit engagée. Le sujet retenu, ultra-sensible politiquement, et le moment choisi pour dévoiler à la presse l’existence de cette mission – un vendredi vers 18 h 30 à la mi-juillet – ont de quoi intriguer : les agents publics doivent-ils se préparer à un « big bang » dans leurs horaires ?
Pratique taboue, ses bienfaits sont pourtant avérés. Quelques entreprises françaises ont osé lui dédier des espaces.
Malgré ses attraits évidents, la sieste, qu’elle soit micro, éclair ou royale, est perçue en France comme du temps volé à la journée de travail. « Dans notre culture, la sieste est discréditée et considérée comme une perte de temps », confirme le docteur Eric Mullens, somnologue et auteur d’Apprendre à faire la sieste (Ed. Trédaniel, 2009). Les dictionnaires Larousse et Robert accueilleront pourtant à bras ouverts le verbe « siester » dans leur édition 2016, qui prêtera désormais main-forte au « petit somme » et autre « roupillon ».
Si la sieste cohabite volontiers avec petite enfance, congés et retraite, elle fait désordre sur le lieu de travail. Et ce même si s’assoupir après le déjeuner semble être un bon moyen de récupérer avant de mettre les bouchées doubles dans son activité. Des études plaident d’ailleurs en faveur de la sieste. Plus d’un Français sur trois se dit en déficit de sommeil et siester permet de combler à moindre coût cette « dette ». Cette pause contribue à minimiser stress, sautes d’humeur et manque de concentration. Elle augmente même la créativité et la productivité – de 35 % selon une étude de la Nasa –, accroît les capacités d’apprentissage et réduit les risques d’accidents de la circulation ou du travail.
Un défenseur nommé Jacques Chirac
Comme le soulignait Jacques Chirac, dans sa préface d’Eloge de la sieste, de Bruno Comby, « notre humour populaire aime à railler la sieste et ceux qui la pratiquent ». L’ancien président de la République ajoutait qu’il trouvait « maladroit de confondre sommeil et paresse » et vantait les mérites de « cette recette d’équilibre à la portée de tous ». Malgré les louanges des études scientifiques et les pratiques assidues d’illustres émules parmi lesquels André Gide, Napoléon, Winston Churchill ou Léonard de Vinci, la sieste n’est toujours pas la bienvenue en entreprise. « Elle est un aveu de faiblesse », estime Christophe Chanhsavang, créateur du ZZZen à Paris, bar à sieste situé dans le quartier de l’Opéra. S’adonner à une sokète (sieste en wallon), « c’est se mettre hors du jeu social », poursuit le philosophe Thierry Paquot. « Il est scandaleux que l’homme ne dorme qu’une fois par jour alors que 90 % des mammifères s’accordent au moins deux sessions de sommeil par jour », explique-t-on sur le site The Nap Concept, qui a pour objectif de démocratiser la sieste au travail.
Le tribunal administratif de Paris a reconnu des «carences» dans la prise en charge des troubles. Pour les familles dont les enfants ont été accueillis dans des instituts belges, il a reconnu un «préjudice moral».
[Dans la presse] Patrick Errard, président de la fédération des entreprises du médicament (Leem), s'est vu remettre le 6 juillet dernier des mains de la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes la Légion d'honneur. Alors que les polémiques et scandales impliquant l'industrie pharmaceutique s'accumulent, est-il de bon ton de remettre cette distinction ? La question est posée par le Syndicat national des jeunes médecins généralistes dans un communiqué. Irène Frachon, médecin qui a révélé l'affaire Médiator, a quant à elle pris sa plume ce 17 juillet pour afficher son désarroi face à l'élévation d'Henri Nallet, au grade de commandeur de la Légion d'honneur dans la promotion du 14 juillet. Dansune lettre au président de la République publiée dans Libération, elle s'adresse au "garant de la dignité des concitoyens (...) pour ne pas permettre qu'une telle promotion puisse se faire sans entrave ni décence".
Dans une lettre rendue publique le 16 juillet, adressée à la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes le 10 juillet, les principaux représentants institutionnels, professionnels, syndicaux et associatifs de la psychiatrie publique* demandent un positionnement clair sur la possibilité pour les hôpitaux psychiatriques d'adhérer à plusieurs groupements hospitaliers de territoires (GHT), dont certains spécialisés en santé mentale.
Ils sollicitent l'attention de la ministre sur "le climat de confusion qui règne au sujet des conditions de mise en œuvre" des GHT dans le champ de la psychiatrie et de la santé mentale. "Les divergences de point de vue exprimées témoignent de la persistance de profondes interrogations et d'une grande inquiétude concernant le respect des principes que vous avez affirmés à plusieurs reprises, principes qui sont de nature à assurer la qualité et la sécurité des soins des patients et l’accompagnement de leurs proches et de leurs familles", écrivent-ils.
Après un travail au sein de l'ARS Pays de la Loire en 2014-2015 sur les soins psychiatriques sans consentement, l'agence annonce la publication d'un premier guide en la matière. L'ARS a des missions multiples à ce sujet, rappelle-t-elle. Elle habilite les établissements de santé dans lesquels ces patients peuvent être admis et donc veille aux côtés des établissements à l'organisation des soins et aux droits des patients placés sous le contrôle du juge des libertés et de la détention (JLD). Elle propose des décisions d'admission directe et de prise en charge aux préfets, 24h sur 24, là aussi sous le contrôle du JLD. Enfin, elle assure le secrétariat des commissions départementales des soins psychiatriques. Ce guide régional interne est "susceptible de sécuriser les pratiques et de limiter le plus possible les ruptures de soins et leurs retentissements délétères sur la prise en charge", estime-t-elle. Il est à la disposition de tous les acteurs, annonce-t-elle, précisant qu'il sera mis à jour et est complété par un guide à destination des maires, et qu'un guide à destination des familles est prévu.
Le CHU de Reims se prononce ce jeudi sur l’arrêt des soins de l’homme de 38 ans, en état végétatif depuis 2008. Les parents s’y opposent et sont accompagnés dans leur combat par des mouvances catholiques traditionalistes.
Nouvel épisode ce jeudi 23 juillet dans le feuilleton Vincent Lambert. Le docteur Simon réunit en fin de matinée la famille Lambert au CHU de Reims pour annoncer la décision de la «procédure collégiale» concernant l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de cet homme de 38 ans, en état végétatif depuis un accident de la route en 2008. Tout porte à croire que la décision sera celle d’un arrêt des soins, comme le permet la loi Leonetti. Une issue contestée par les parents de Vincent Lambert, qui militent pour le maintien en vie de leur fils contre l’avis de sa femme.
Intégristes. Ce combat, les parents ne le mènent pas seuls : proches de la fraternité Saint-Pie-X, ils sont soutenus depuis le début par les milieux catholiques traditionalistes. Depuis 2013, date de la première décision d’arrêt des soins par le corps médical, les milieux intégristes ont nourri l’affaire, qui a pris une tournure idéologique et religieuse. Des blogs influents comme Riposte catholique, Salon beige, et des mouvements comme le Printemps français ont apporté leur soutien aux parents Lambert. Deux ans plus tard, alors que l’affaire vit ses dernières convulsions, les militants tentent le tout pour le tout. Le «comité de soutien» de Vincent Lambert, «Je soutiens Vincent», a appelé à manifester devant l’hôpital à 14 h 30. Des radicaux préconisent des actions plus poussées, comme cette«liste de propositions pour sauver Vincent Lambert» qui circule sur les réseaux sociaux. Parmi elles, pêle-mêle : le blocus des fournitures alimentaires du CHU, empêchant tous les patients de manger tant que Vincent Lambert ne sera pas réalimenté, ou carrément l’enlèvement, à l’approche de la décision, de l’équipe médicale et «d’un ou plusieurs des membres de la Cour européenne des droits de l’homme [la CEDH qui a rejeté le recours des parents Lambert en juin, ndlr] dans un endroit secret, sans alimentation ni hydratation».
"Plus de peur que de mal", le soulagement s'est fait sentir dans les propos de la police montoise ce samedi. Ils ont été appelés vendredi soir, par le CODIS (Centre Opérationnel Départemental d'Incendie et de Secours) pour un incendie sur le site de l'hôpital Sainte-Anne, spécialisé en psychiatrie. Une vingtaine de pompiers sont parvenus à maîtriser le feu en quelques minutes, celui-ci n'ayant causé que des dégâts matériels et l'intoxication d'un aide-soignant qui a rapidement repris son service.
Entre une « légitime préoccupation de sécurité et l’indispensable respect des droits fondamentaux », il est malaisé de garantir aux détenus leur droit à l’accès aux soins. C’est ce qui ressort de l’avis publié ce jeudi par le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) à propos de la « prise en charge des personnes détenues au sein des établissements de santé ». Dans ce texte, Adeline Hazan, la contrôleure des prisons, note que « des difficultés persistent quant aux droits fondamentaux des personnes détenues » en matière médicale. Et ce alors même que, rappelle-t-elle, « les patients détenus disposent des mêmes droits d’accès aux soins que tous les autres sous réserve des restrictions liées à la privation d’aller et venir dont ils font l’objet ».
La prise en charge des détenues dans les établissements de santé se révèle insatisfaisante aux yeux du CGLPL.
À la demande du président Frédéric Valletoux (et
juste après les attentats de Paris en janvier 2015), la Fédération hospitalière
de France (FHF) a mené l’enquête auprès de 172 établissements* publics sur la
mise en œuvre du principe de laïcité à l’hôpital et sur les difficultés
éventuelles rencontrées sur le terrain.
Selon les établissements, on retrouve des situations
« problématiques » relatives à la laïcité avec des patients ou leur famille
dans un hôpital sur trois (32 %) et avec des professionnels dans un hôpital sur
cinq (20 %).
Force du
compromis
Avec les usagers et leurs proches, les difficultés
recensées portent notamment sur des demandes d’alimentation spécifique ou de
prise en charge par des femmes uniquement, la pratique du culte ou de la prière
(dans les espaces communs ou en chambre double), des revendications d’affichage
des plannings des offices, de crèches de Noël... Les hôpitaux connaissent
également des cas de prosélytisme religieux.
D’abord, les philosophes. La grossesse les intéresse. Dès Platon, on s’en souvient, ils pratiquent l’accouchement de la pensée, l’engendrement de la connaissance. Accoucher, engendrer, la grossesse retient l’attention quant à sa finalité. Grâce à ce processus de transformation, la vérité est, serait accessible... Mais, bien plus tard, quand Nietzsche reprend la métaphore, il s’agit de se placer en amont, de marquer le temps d’attente impliqué dans la grossesse, le devenir plus que le résultat. Créateurs et procréateurs sont les «amis du devenir», lit-on dans Zarathoustra. De l’accouchement à la grossesse, de la vérité sûre d’elle de l’Antiquité à la vérité aléatoire du monde contemporain, mieux vaut s’en tenir à un moment de l’histoire qu’à une résolution affirmative. Bien sûr, on note que la métaphore de la grossesse est emprunté par les hommes philosophes au réel des femmes gestatrices. Comme toute métaphore, elle est extraite du contexte de l’image empirique. On ne commentera pas, ici, ce transfert d’un sexe à l’autre...
« Qui d'entre nous n'est pas un peu autiste (on répète souvent la même chose), maniaque (quand on range nos affaires), parano (quand les gens nous font un peu de mal), ou schizo (quand ils nous embêtent un peu trop) ». C'est par cette évidence que Rita Moukarzel, l'un des membres fondateurs de l'Association francophone des malades mentaux (AFMM), a introduit hier l'un des objectifs-clés de cette nouvelle association, inaugurée hier au siège de la faculté de médecine de l'USJ qui en sera le siège.
L'AFMM entend déstigmatiser les maladies mentales à travers des programmes spécifiques et une mise en valeur par le biais de la littérature, l'art, le cinéma français et francophone. Briser les tabous, expliquer, renseigner et, surtout, sensibiliser à la dimension humaine et au respect de la dignité de l'autre souffrant : tels sont les notamment les tâches auxquelles comptent s'atteler les fondateurs – deux psychiatres, un avocat, une trésorière et la présidente du syndicat des professionnels du graphisme.
« Nous sommes tous un peu dérangés mentalement, mais bien entendu il y a des "dérangements" un peu plus pathologiques que cela », poursuit Mme Moukarzel. Cette entrée en matière est pour rappeler que la maladie mentale, comme la maladie physique, peut toucher chacun d'entre nous à n'importe quel moment, d'où la nécessité de démystifier le « normal » pour mieux comprendre, accepter et compatir.
La consommation d'héroïne et les morts par overdose sont en rapide augmentation aux Etats-Unis. Ainsi, plus de 8.200 personnes sont mortes d'une overdose d'héroïne en 2013, soit deux fois plus qu'en 2011 et quatre fois plus qu'en 2002, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Le rapport des CDC note aussi que la consommation et les morts par overdose augmentent parmi la population blanche. Le consommation d'héroïne a doublé chez les femmes depuis 2002, avec un ratio de 1,6 consommatrice pour 1.000 femmes en 2013. Durant la même période, l'usage de cette drogue a augmenté de 50% chez les hommes, avec un taux de 3,6 utilisateurs pour 1.000 hommes aux Etats-Unis en 2013.
La ministre de la Fonction publique a dévoilé ce 9 juillet son projet d'accord sur la modernisation des parcours professionnels, des carrières et des rémunérations. Outre l'aspect salarial énoncé mi-juin, il cible la mobilité inter-fonction publique et la couverture des zones sous denses. Les syndicats ont jusqu'au 30 septembre pour signer.
Les projets de textes relatifs au reclassement en catégorie A des rééducateurs de la fonction publique hospitalière (FPH), ont été transmis au Conseil d’État, souligne dans un communiqué l'Association nationale française des ergothérapeutes (Anfe).
Dans la lignée de son Guide santé et de son Carnet de suivi médical en écriture simplifiée, Trisomie 21 France propose désormais un outil numérique d’aide au suivi médical permettant aux personnes avec une déficience intellectuelle et plus particulièrement une trisomie 21 de devenir les acteurs de leur propre santé.
Les personnes handicapées vivant à domicile ont un
moindre accès aux soins de prévention que le reste de la population, démontre
une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé
(IRDES).
L’IRDES a concentré son investigation sur le
dépistage des cancers du col de l’utérus (3 000 nouveaux cas et 1 100 décès par
an), du sein (49 000 nouveaux cas, 12 000 décès annuels), du côlon (42 000
nouveaux cas, 18 000 décès annuels) et la vaccination contre l’hépatite B.
65 % des femmes handicapées ont un frottis contre 80
% en moyenne
Pour chacun de ces actes, le recours au dépistage des
personnes handicapées est inférieur à la population sans handicap. Par exemple,
plus de 80 % des femmes sans limitations motrices, cognitives, visuelles ou
auditives, ont un frottis cervico-utérin tous les trois ans, et près de 80 %
d’entre elles passent une mammographie tous les deux ans. Mais parmi les femmes
souffrant d’un problème moteur, seulement 65 % ont recours à un frottis, et 72
% à une mammographie.
Amine Benyamina