par Luc Chessel publié le 21 décembre 2021
Blockbuster cérébral sur le capitalisme numérique porté par une folie formelle et bavarde sans équivalent, fable-labyrinthe de nos temps virtuels… Vingt ans après le premier film, Lana Wachowski fait, sans sa sœur, son auto-analyse dans l’ultime opus de sa saga mythique.
«Tous les grands faits et les grands personnages de l’histoire universelle adviennent pour ainsi dire deux fois… la première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce» : explicitement citée, quoique de façon encore plus fragmentaire, dans Matrix Resurrections, quatrième volet et remise à zéro d’une histoire à visée universelle, la phrase de Karl Marx sert de programme au nouveau film de Lana Wachowski. Elle y apparaît, comme toujours toutes choses dans Matrix, cette machine à énigmes transparentes, sous la forme d’une question ou d’une alternative sibylline, celle d’un choix à la fois impossible à faire et déjà plié depuis longtemps.