David Hiler ancien conseiller d'Etat vert à Genève, chroniqueur
Publié le 08 juin 2023
SUISSE
CHRONIQUE. La perte de confiance dans les élites et les bulles de filtres des réseaux sociaux contribuent, malgré une science très établie, à alimenter le climatoscepticisme, analyse notre chroniqueur.
Des randonneurs marchent sur le glacier d'Aletsch, en 2015
Dans 10 jours, le peuple suisse va se prononcer sur la loi sur la protection du climat et l’innovation. Pour les sondages, le oui devrait l’emporter, mais le non a progressé ces dernières semaines. La campagne des opposants, fondée sur la menace d’une augmentation du prix de l’électricité, a beau s’appuyer sur des données fantasmagoriques, elle est efficace.
On comprend mieux cette surprenante capacité de persuasion si l’on revient sur les résultats d’une enquête d’opinion internationaleIpsos (30 pays représentant 2/3 de la population mondiale) sur la perception de la crise climatique, effectuée en 2022.
Cette étude fait apparaître une progression du climatoscepticisme, revendiqué par 37% des sondés (+5 points en 3 ans). La proportion du nombre de ceux qui nient la réalité du changement climatique est stable (8-9%). En revanche, la part de ceux qui pensent que l’origine du changement est principalement due à un phénomène naturel est en hausse (28%, +5 points). Plus d’un tiers de la population mondiale ne croit donc pas aux conclusions de milliers de travaux scientifiques.
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