L’Américaine Elaine Lissner se bat pour mettre sur le marché un gel destiné aux hommes via une injection dans l’urètre.
[...] Le constat de base est simple. En ce qui concerne les méthodes de contraception réversibles, les femmes ont le choix : pilule, anneau, stérilet, patch, implant… Pour les hommes, c’est plus rudimentaire, hormis le retrait (un rien désuet et peu efficace), reste le préservatif. «L’absence de pilule pour les hommes n’a rien à voir avec la science, on sait exactement comment la développer, expliquait Carl Djerassi aux journalistes au printemps 2014, quelques mois avant de mourir. Mais il n’existe pas une seule boîte pharmaceutique qui accepterait d’y toucher, pour des raisons économiques et sociales, mais pas scientifiques.» Cet intellectuel - écrivain, chimiste, et collectionneur d’art - martelait sans cesse que les risques juridiques liés aux plaintes aux Etats-Unis rendraient impossible le développement de tout contraceptif masculin. Il avait même parié qu’il finirait ses jours avant d’avoir vu se développer une vraie méthode de contraception masculine : «C’est sûr que si cette pilule existait aujourd’hui, il y aurait des millions d’hommes qui la prendraient, assurait-il à la BBC. Mais qui va prendre le risque de la lancer alors qu’il y a de plus en plus d’hommes vieillissants qui commencent à avoir des problèmes d’érection et pourraient incriminer cette pilule ?» Impossible de savoir s’il avait raison sur le pourquoi du comment, il est mort en janvier 2015 en remportant tristement son pari.
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