Six ans après la réforme de la formation infirmière, le tutorat des étudiants pose question. C'est ce qui ressort d'une enquête présentée au Salon infirmier le mercredi 15 octobre*. En septembre dernier, le Comité d'entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) a chargé ses délégations régionales de mener une étude auprès des étudiants, référents et tuteurs. À partir des témoignages recueillis, le Cefiec vient d'élaborer des propositions avec l'objectif de renforcer, légitimer et intensifier le tutorat infirmier. La loi de 2009 est restée très évasive et n'a pas, par exemple, rendu obligatoire la formation des tuteurs, a indiqué Isabelle Bayle, qui fait partie du groupe de réflexion du Cefiec sur la problématique du tutorat. La fédération des responsables d'institut de formation suggère donc de mettre en place un certificat d'approfondissement de la démarche d'accompagnement du tutorat. Elle propose également que cette formation se déroule en vingt-cinq jours autour de six champs d'enseignement : raisonnement et démarche ; ingénierie, pédagogie et clinique ; entretiens formatifs, évaluatifs et relations pédagogiques ; accompagnement au changement ; analyse de pratique et recherche. Le Cefiec souhaite inscrire cette spécialisation dans une formation universitaire et permettre ainsi aux infirmiers d'acquérir dans ce cadre des ECTS (poureuropean credits transfer system).
De son côté, le ministère de la Santé a lancé un groupe de travail fin septembre sur l'évolution du tutorat qui devrait aboutir à la publication d'un texte réglementaire déclinant les missions du tuteur et instaurant l'obligation d'une formation. Ces réflexions sont actuellement en cours et devraient aboutir avant la fin de l'année. Le choix du type de formation des tuteurs n'est donc pas encore fixé. Par ailleurs, le Cefiec propose de créer un référentiel de compétences qui permettrait de concevoir le tutorat dans un partenariat entre référents, étudiants et tuteurs et aussi de l'inscrire dans une éthique d'accompagnement et dans une démarche de recherche infirmière. Il suggère par ailleurs de réaffirmer le rôle des différents acteurs de la formation clinique et de reconsidérer les missions des formateurs et des référents de stage.
* Le Salon infirmier se déroule du 15 au 17 octobre, porte de Versailles à Paris.
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