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vendredi 16 octobre 2015

Journée mondiale Douleur : du nouveau, mais pour les spécialistes

16.10.2015

Les experts de la douleur préconisent une prise en charge « sur mesure de la douleur » et privilégient le réseau de soins malade-médecin généraliste- spécialiste.

Tandis que l’arsenal thérapeutique antalgique à disposition du généraliste s’amenuise avec le déremboursement des anti-arthrosiques d’action lente, la mise à mal des AINS et la polémique sur la tolérance du paracétamol vite dégonflée, la Journée mondiale de la lutte contre la douleur du 19 octobre, s’ouvre sur un bilan en demi-teinte.

Pourtant, 31,7 % des Français souffrent toujours de douleurs chroniques. Des douleurs mal soulagées alimentant un absentéisme et une diminution de la productivité. Les douleurs neuropathiques représentent à elles seules 6,9 % de ces douleurs chroniques et ont été le thème central de l’année 2015 des sociétés savantes de lutte contre la douleur. En effet, l’épidémie de diabète explose avec un quart de ces diabétiques atteints de neuropathies douloureuses. La chirurgie prothétique du genou, la cure de hernie inguinale et la chirurgie thoracique et mammaire de plus en plus pratiquées induisent également des douleurs neuropathiques.

Douleur centrale ou périphérique ?

L’origine de ces douleurs neuropathiques est souvent mal identifiée par les soignants. Or, de la reconnaissance de l’origine périphérique ou centrale de ces douleurs dépend leur prise en charge thérapeutique. «Pour cela, nous avons mis à disposition des médecins le DN4 (1), un outil simple de diagnostic validé en France et traduit dans plus de 70 langues», explique le Pr Didier Bouhassira, neurologue à l'hôpital Ambroise-Paré, directeur de recherche à l’Inserm et Président de la Société Française d’Étude et de Traitement de la Douleur (SFETD) : « Il permet grâce à un interrogatoire rapide et un examen simple de décrypter le type de douleur neuropathique. Malheureusement, il n’est pas encore suffisamment utilisé par l’ensemble des médecins ». Côté thérapeutique, peu d’innovation en dehors de la capsaïcine en patch pour le traitement local des douleurs neuropathiques. À base d’extraits de piments, son action toxique sur les fibres nerveuses lésées permet de soulager les douleurs durant trois mois.
De nouvelles recommandations internationales ont été publiées en février 2015 suite à une méta-analyse de 229 études randomisées en double aveugle portant sur les traitements oraux et topiques disponibles dans les douleurs neuropathiques. Ainsi, les experts de l’International Association for the Study of Pain (IASP) recommandent en 1re ligne les antidépresseurs tricycliques, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, la prégabaline et la gabapentine; puis en 2e ligne, la lidocaïne patch, la capsaïcine patch à forte dose et le tramadol; enfin, en 3e ligne, les opioïdes forts et la toxine botulique de type A. Les traitements topiques et la toxine de type A n’étant recommandés que pour les douleurs neuropathiques périphériques.

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