QUEBEC
Ronald Braunstein a fréquenté Juilliard, l’une des plus grandes écoles de musique au monde. Il a été un chef d’orchestre acclamé, avant de recevoir un diagnostic de maladie bipolaire et de voir sa carrière interrompue.
« Je savais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, raconte-t-il. Mais je n’avais jamais eu de diagnostic, je n’avais jamais vu un psychiatre. Ma vie était en montagnes russes, entre les phases maniaques et la dépression. À un moment donné, je croyais que je pouvais voler. Durant mes phases dépressives, j’étais obligé d’annuler des concerts. »
Un jour, alors qu’il venait de passer une heure à faire répéter excessivement une note à l’orchestre qu’il dirigeait, Braunstein se fait dire qu’il est « trop malade » pour travailler. « Ils m’ont conduit à l’hôpital et ont engagé un autre chef d’orchestre. Ils se sont en quelque sorte débarrassés de moi, sans qu’il y ait de discussions pour envisager d’autres options, d’autres alternatives. »
À une autre occasion, alors qu’il dirigeait un orchestre néerlandais, Braunstein annonce à son gérant qu’il a reçu un diagnostic de trouble bipolaire et qu’il est très content parce qu’il pourra désormais se faire traiter pour cette maladie. « Son visage est devenu de glace, et il n’a pas renouvelé mon contrat », se souvient-il.
C’est pour toutes ces raisons que Braunstein a finalement décidé de fonder l’orchestre Me2, qui recrute des musiciens souffrant de problèmes de santé mentale. L’orchestre Me2 donnera un concert à Montréal samedi, au théâtre DB Clarke de l’Université Concordia. « Présentement, 50 % des musiciens de Me2 souffrent de problèmes de santé mentale, et 50 % sont des musiciens qui les soutiennent », dit-il. Le trompettiste soliste de l’Orchestre symphonique de Montréal, Paul Merkelo, accompagnera Me2.
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