Le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris Martin Hirsch lance mercredi le chantier des 35 heuress. Trente-huit établissements et 75.000 personnels (hors médecins) sont concernés par cette réforme qui pourrait entrer en vigueur le 1er janvier 2016. L'objectif affiché de Martin Hirsch est de gagner "par une autre organisation du travail, au moins 20 millions d'euros par an", sans diminuer la masse salariale (environ 60% du budget). "Le risque, si on ne le fait pas, est de devoir supprimer des emplois", prévenait-il mi-mars.
Mais avant même la première réunion de mercredi et l'ouverture des négociations, prévue le 28 mai, le directeur de l'AP-HP se heurte à un front syndical CGT-SUD-FO, trois des quatre syndicats représentatifs qui appellent à une journée de mobilisation le 21 mai. La direction de l’AP se défend de toute remise en cause des 35 heures introduites il y a 13 ans. L'AP-HP recherche plus de "souplesse", souhaitant par exemple adapter la taille des équipes aux pics d'activité, tout en "veillant à la qualité de vie au travail", comme le synthétise un document que la direction vient de remettre aux syndicats. Il s'agit aussi de mieux "coller au rythme du patient", selon Martin Hirsch. Or, les rythmes de travail à l'AP-HP sont très divers: 66% des agents travaillent 7h36 (38 heures /semaine) ou 7h50, mais d'autres font 10 heures de nuit, 12 heures de jour, certains cadres sont au forfait. Le nombre de jours supplémentaires au titre de la réduction du temps de travail (RTT) varie entre 20 et 24 jours, plus pour les cadres au forfait. La direction souligne aussi la masse des journées de RTT non prises à cause du manque d'effectifs et accumulées sur des comptes épargne temps. Le stock représentait 74,7 millions d'euros fin 2014 et concernait plus de 36.000 agents.
Jusqu'à présent, la moitié des hôpitaux ont renégocié leurs accords RTT, plus ou moins dans la douleur. Cela s'est traduit "par un retour à l'équilibre budgétaire, par le dégagement d'un bénéficie ou par la réduction du déficit", assure Gérard Vincent, délégué général de la Fédération hospitalière de France (FHF). Renégocier les 35 heures est l'une des solutions pour "tenir budgétairement" au moment où "les contraintes sont fortes", analyse-t-il. L’initiative de l’AP-HP est donc regardée de très près par le monde hospitalier...
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