La médecine fait des progrès, sauf pour les dérèglements graves de la psyché. C’est le constat d’Andrew Scull dans son histoire culturelle de la folie
Il y avait une idée, au moins une, sur laquelle on croyait pouvoir s’accorder : celle selon laquelle le progrès médical a rallongé notre espérance de vie en bonne santé. Sauf qu’apparemment, ce n’est pas vrai: pas pour tout le monde. Les personnes souffrant de troubles psychiques graves vivent 10 à 25 ans moins longtemps que le reste d’entre nous. Apparemment, cette situation s’aggrave à un rythme accéléré. «Sur ce plan, nous semblons être en train de régresser», note Andrew Scull.
Professeur à San Diego, sociologue des sciences, historien de la psychiatrie et de la folie, le chercheur états-unien vient de publier Madness in Civilization *, une somme retraçant les tentatives de comprendre et de soigner la maladie mentale de l’époque de l’Ancien Testament à celle du DSM-5 – la très controversée nouvelle version (datée de mai 2013) du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, dans lequel la Société américaine de psychiatrie répertorie les souffrances de l’esprit.
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