"Repos préservé, qualité des soins assurée" seront les mots d’ordres de la grève unitaire de jeudi décrétée par les syndicats représentatifs (CGT,SUD,CFDT et FO) et soutenue par la CFE-CGC, la CFTC et l’Unsa afin de protester contre le projet de réforme des 35 heures de Martin Hirsch, le directeur général de l’AP-HP. Cette mobilisation est motivée par le fait que "les personnels n’en peuvent plus " et "qu’on s’attaque aux acquis sociaux qui leur permettent de garder la tête hors de l’eau" explique Rose May Rousseau, secrétaire générale de l’Union syndicale CGT de l’AP-HP. La mobilisation a reçu le soutien de la CFDT, dont le secrétaire général, Laurent Berger a affirmé sur RTL que "l’hôpital est à la limite du burn-out".
L’AP-HP programme une journée au ralenti le 21 mai : "les personnels liés à la prise en charge du patient seront assignés à minima", les patients pourront être accueillis en urgence mais les interventions programmées qui ne sont pas urgentes seront reportées. Pour Martin Hirsch, cette journée permettra de juger l’ampleur du mécontentement, même si les syndicats et notamment la CGT veulent déjà aller plus loin : "le 21 Mai n’est qu’une étape de la bataille" selon Rose Mary Rousseau, "l’enjeu est national" ajoute t-elle.
En attendant, le patron de l’AP défend son initiative : à l’entendre, cette réforme qui concerne 38 établissements et 75 000 personnes, sans compter les médecins a pour objectif principal de " gagner par une autre organisation du travail, au moins 20 millions d’euros par an " et permettra par la même occasion d’éviter la suppression de plus de 4000 emplois d’ici quatre ans. En écho, la Fédération hospitalière de France (FHF) qui réclame depuis des mois une conférence nationale sur les 35 heures, rappelle que " la réorganisation du temps de travail est incontournable face aux contraintes budgétaires qui pèsent sur l’hôpital où 3 milliards d’euros d’économies sont prévus d’ici à fin 2017, dont 860 millions sur la masse salariale", apportant par ses propos son soutien à la réforme du président de l’AP-HP.
Si Martin Hirsch a réitéré qu’il n’était pas question de supprimer les RTT, et qu’il y aurait des "propositions équilibrées" de faites aux syndicats, ces derniers ont déjà boycotté les réunions préliminaires à l’ouverture des négociations le 28 Mai, sans cependant rompre le dialogue. "Nous sommes prêts à discuter d’une véritable réduction du temps de travail avec des embauches et négocier sur la base de nos revendications, pas sur celles de M.Hirsch" martèle Rose Mary Rousseau de la CGT. Les syndicats craignent aussi de perdre les acquis indépendants des 35 heures comme certains jours de congés octroyés supplémentaires.
Martin Hirsch, qui devait recevoir les syndicats ce Mardi après-midi, a d’ores et déjà écarté deux pistes : la généralisation ou l’extension du travail de 12 heures et la généralisation des plages de 7 heures par jour. Il a reçu un soutien modéré de sa ministre qui inaugurait mardi les salons "Santé autonomie". Marisol Touraine a semblé soutenir le principe de ces négociations, affirmant que "moderniser" l'organisation du temps de travail à l' hôpital , "n'est pas remettre en cause les 35 heures",mais elle a aussi rappelé "solennellement que le gouvernement est attaché aux 35 heures, à l' hôpital comme ailleurs. Evoquant le processus en cours à l’AP-HP, elle a estimé prudemment qu’'"elle fait ce qu'elle juge devoir faire", ajoutant qu'elle "veillerait (...) au respect des droits des salariés comme aux conditions du dialogue social".
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